GEN
le d'embouchures
&
d'inllrumens etfrayaos, que fes an–
ciens avoienc imaginés,
&
que oous avons reJetcés avec
d'aucant plus de railon, que oous ne les devioos qu'
á
leur ignorante.
(e)
• GEN E T Y L L
1
DE S, f.
f.
pi.
(
Myth.)
Pau–
faoias qui a parlé feul de ces divinicés, fe contente de
nous apprendre que c'écoienc des déeffes qui avoienc des
flacues dans le temple de la Vénus Colliade.
GEN E' V E,"(
Hift.
&
P olitit¡.)
Cene ville c!l
fi–
cuée fur deux collines,
i
l'cndroit ou tinit le lac qui
porte 3UJOurd'hui fon nom,
&
qu'on appelloit aucrefois
la< Lema/1.
La ficoacion en en UCS·agréable; on voic
d'un cócé le
lac, de l'aucrc
le Rhone, aux environs
une campagne riance, des cllceaux couvercs de maifons
de campagne le long du lac'
&
a
quelques lieues fes
fommecs coíljours glacés des Alpes, qui paroilfcnr des
moncagnes d'argenc lorfqu'ils fonc éclairés par le loleil
dans les beaux JOurs. Le port de
Genew
fur le lac avec
des JeUées, fe; barques, fes marchés,
&c.
&
fa poli·
tion enrre la France, l'lr•lie
&
I'Allemagne, la rendeoc
ioduClrieufe, riche
&
commer~ance.
Elle a plutieurs beaui
édifices
&
des promenades agréables; les rues fonc
é–
clairées la nuic,
&
on a confiruic fur le Rhone une ma–
chine a pompeS fort (ÍmpJe, qui fournil de l'eau JUfqu'
aux quarciers les plus élevés, 3 cenr piés de haul . Le
lac e!l d'environ dix-huic lieues de long,
&
de quarrc
a
cinq daos fa plus grande largcur. C'efi une efpece
de perire mer qui a fes cempeces.
&
qui produic d'au–
tres phénomenes curieux .
Voy.
T"
o
M
n
E
S
E 1eH E,
&c.
&.
l'htfl.
de l'acad. da Sciencts da nnnt!es
e
741
&
1741. La latitude de
Gtne'Ve
el1 de 46d.
u'.
fa lon–
gicude de 23d 4f'.
jules Célar parle de
Gene'Ve
comme d'une ville des
Allobroges, alors province romaioe; il y vim pour s'op-
r.
ofer au p3tf.1ge des Helvéticos, qu'on a depuis appel–
és
Suiffes.
Des que le Chri!lianifme fue imroduic d>ns
ce~
ce vil le, elle devint uo
tiég~
epifcopal, fultraganc de
Vreone. Au commencemenc du v. fiecle,
1'
empereur
Honorius la céda aux Bourguignons, qui en fu rene dé–
poffédés en f34 par les rois francs . Lnrfque Chorle·
magne, fur la
fin du JS. fiecle, al11 combanre le roi
des Lombards
&
délivrer le pape ( qui l'en récompen–
fa bien par la couronne impériale ) , ce prince parra
a
Gen;-v.,
&
en fir le rendez-vous
g~n~ral
de fon armée.
Ceue ville fue enfuice annexée par hérirage
a
l"empire
g<rmlnique,
&
Conrad y vmr prendre la couronne im
pénale en 1034. Mais les empereurs fes fucceffeurs
oc–
cupés d'affaires rrb-imporcamcs, que leur fufcicerenc les
papes pendane plus de 300 ans, apnc négligé d' avoir
Jes yeux fur cene ville, elle fecoüa
infenfiblemem le
joug,
&
devine une ville impériale qui eut fon
éve~ue
pour prince, ou plílcóc pour feigneur, car l'auroriré de
l'évoque éroic cempérée par celle des citoyeos. Les ar–
moiries qu'elle prit des-lors exprimoienc ceue conllicu–
tion mixre; c'écoic uoe aigle impériale d'un c6ré,
&
de l'aucre une cié repréfenr>nl le pouvoir de I'Eglife,
a••ec cene devife,
poft tenebrns lux.
La
ville
de
Ge–
ne'Ve
a confervé ces armes apres avoir renonc¿
a
l'é–
glifc romaine, elle n'a plus de commun avec la papau–
té que les clés qu'elle pone dans fon éculfon;
il
efl
m eme afTe:r. tiogulier qu' elle les aic confcrvées, aprcs
avoir brifé avec une cfpece de fuperfiition tous les liens
qui pouvoienc l'anacher
a
Ro me; elle a penfé apparem–
mem que la devife
pofi ttnebraJ lux,
qui exprime par–
fairemenc' a ce qu'elle croil' fon étac aéluel par rap–
port
a
la religion' lui permenoil de ne rien changer au
reele de fes armoiries .
Le; ducs de Savoie voifins de
Gene'V<,
appuyés quel–
quefois par les éveques' tiren! infenfiblemelH
&
a
dif–
Tome V II.
(J}
La \Tille de
GenC.vereyl\t de
Charlem:~8oe
comme plufieurs nutres
Villes deux j
ugc• impériaux qui s'y établirent en l'annéc
776.
8c
ceux~ci
s'appellerem
Ctmiw
Gt~u111m{o
8c
par les Génevois
c,miw
n•ftri.
GcnC:vc: fe tr
ouvant aprCs fur les
confinl
de la nouvelle Jomi–
n~tion
de Bofon, on
Boz.onRoi d'Aries de l'rovence,
&
de la
Bour–
gognc Ciliurane
fi
c
élebredans
l'hiftoire
eccléfiaft:iquc,
&:
prophane
du
[X fic:cle,I!!S
deux:
Comte.J en l'.o.nnée
887.
furent reduits
:i
un feul,
')Ui.
u-:anfmit
en flmne d':l1nc:lle :\
fes
dc:fcentfan, cene
Jigniré
qui
étolt :.doueie par
la
jorifdiB:ion tic: I'Ev€que
&
l'rÍitCe de
GenC–
ve.
Oe-1:\ ,·ient que
le• Evéques,
&
le_s
Comtes de
GenCve
eu–
rent
e~rr'eox
plul'ieur'
difthends diffuférnenr
np¡,ell~s
par
h:Spoo,
&
lett,
&
p.u unt
d'autre.J qui
~crivirenr
l'htlloire·
de
GenCve.
Les Ouct
de
Savoie (urent héri
tieu desComre.J de GenCve, pmfque
l:lumb•·n
de
Villau
Comte de
GenC.vei!t.tnt
mort
en
1401 . Am:l–
deo
~'lit.
Ouc Je Savoie
pttt
13 dHcnfe de
Humbert;
&
il
ne
conv:ent pa' d'ajoflter
foi
aveuglement :\ tout ce
qu'~crivit
le Spo_n
po~r
défendre, la hberté de
GenCve, puifque
le
Len
d:aAs
fon hl–
fi&tre
de
Genne quelle qu'elle,
foit
rapportc d:uu le
XX..'<. Tom.
GEN
so7
Urentes reprifes des efforts pour érablir leur auroricé dona
cene ville; mois elle y rélilla avcc
coura~e,
foOrenue
de l'alliance de Fribourg
&
de celle de Bcrne: ce fue
alors, c'efi-3-dire vers
lflÓ,
que le coofeil des deux–
ceocs fut écabli . Les opinions de Lurher
&
de Zuinglc
commen~oienr
a
s'inrroduire; Berne les ai'Oil adoprées;
Gen<ve
los goumit, elle
les admic en fin en
r
J3i,
1~
papauté fue abolie;
&
l'éveque qui prend IOUJOUrs re li–
tre
d'i'Vit¡ue de Gene'Vt
fans
y
avoir plus de JUrilaiélion
que l'évéque de Babylone n'en a dans fon diocefo, efi
rc!fidem
a
Annecy drpuis ce lems-la .
(
1)
On voic encore encre
les deux portes de
l'hllrel-de–
ville de
Gene'Vt,
une infcripcion latine en mémoire de
l'abolicion de la religion cacholique. Le pape y ell ap–
pellé
l'antechrifi;
cene
e~prdlinn
que
le f1nacifme de
la libené
&
de la nonveaur¿ s'eCl permife dans un fie–
cle encore
a
de mi-barbare, nous paroir peu
diJ~ne
au–
jourd'hui d'une ville auffi philofophe. N ous ofons l'in–
vicer
a
fubfi iluer
a
ce lnOUUmenl iOJUrieUX
&
grofficr ,
une infcriprion plus vraie, plns noble,
&
plus limpie.
Pour les Catholiques , le pape cfi le chef de la vérica–
blc églife; pour les Proccflans fages
&
modérés, c'cll
un fouverain qu'ils refpeéle111 comme prince fans luí o–
béir : mais daos un ficcle tel que le nllrre, il n'ell plus
l'ancechrifi pour perfonnc.
Gmrve
pour défendre fa liberté concre les emrepri–
fe s des ducs de Savoie
&
de fes évéque;, fe fonifia
encore de l'alliance de Zurich,
&
fur-couc de celle de
la France. Ce fur avcc ces fccours qu'elle réfifia aux
armes de Charles Emmanuel
&
aux thréfors de Philip–
pe
1
l.
prince dont l'ambition, le defpocifme, la cruau–
cé
&
la fuperflicion, afsurenc
a
fa mémoire l'exécra–
rion de la potléricé. Henri
1
V. qui avoic fecouru
Ge–
n;'V,
de 300 foldats, eur bien-161 apros befoin lui-mc–
me de fes fecours; elle ne lui fue pas inurile dans le
cems de la ligue
&
da~s
d'aucres occafions : de-la font
venus les privi\éges dont les
Glnevois
JOÜiffenl en Fran–
ce comme les Suiffes.
(l)
Ces peuples voulam donncr de
la célébricé
a
leur
ville, y appellercni Cal vin , qui JoÜifToic avec JU!lice
d'une grande répucarion, homme de lenres du premier
ordre' écrivani en lacio aum- bien qu"on
le peur faire
daos une langue morce ,
&
eu
fran~oi1
avec une pure•
cé finguliere pour fon rem s; ceue purecé que nos ha–
hiles grammairiens admirenc encore aujourd' hui, rend
fes écrits bien fupérieurS
a
prcfque lOUS C<UI du me–
me liecle, comme les ouvrages de MM . de Porr-Ro–
yaf fe diClinguenc encare aujourd"hui par la meme rai–
fon, des rapfodies barbares de
leurs adverfaires
&
de
leurs conremporains. Calvin JUrifconfulce habile
&
théo–
logien auffi éclairé qu'un hérétique le peue erre, dreffa
de concen avec les magifirats, un rccueil de lois civi–
les
&
eccléliafiiques, qui fue approuvé en
1
f43 par le
peuple ,
&
qui efi devenu le code fondamenral de
la
république. Le fuperflu des biens ecclétiaflrques qui fer–
voienc avam la réforme a nourrir le luxe des éveque¡
&
de leurs fubalrernes' fue appliqué
a
la
fond acion d' un
hllpical, d'un collége
&
d'une académie: mais les guer•
res que
Gene-ve
CUI a foOtenir pendan! pri:s de fo ixan–
le ans, empcchercnc les Ares
&
le Commercc d'y Beu–
rir aucant que les Scienccs. En fin
le mauvais fucce¡
de l'efcalade cemée en
IÓOl
par le duc de Savoie, a
écé l'époque de la lronqui\lité de cetle répub lique. Le¡
Gene'Vois
repoulfereni leurs ennemis qui les avoienc al–
taqués par furpri(e;
&
pour dégoucer le duc de Savoie
d'emreprifes femblables, ils 6rent pendre creize des prin–
cipaux généroux ennemis.
lis crurenc pouvoir rraiccr
comme des voleurs de grand-chemin, des h0mmes qui
avoienc anaqué leur ville fans déclararion de guerre: car
Sff1
cel-
plulieuu
inf;aillible• monumens
dom
il
refulte
b
jurifdiéHon
dc.s
EvCques,
&
des Co1:uc.s fur cene Ville.
(1}
L'.o.n
1S
l.6 fut
cdui
aUlJUcl
les
Génevoi' fe
deliv~erent
Jc la
Jcpend.tnce
c.JnOuc de S.1.V01e en s'uniJfanr aveo les V1lle
s de Ber–ne,
&
de
Fribourg.
Mait
lo\ juri(Jid:ion de I'Evéque
~e
conft:rv.o.
jufqn'O. l'.tnnée 1534
meme
avc:c la faculté: de
pouvo1r
_ accordcrla grace aux
gens
condamn~s ~
roort par
lu
jugcs
de _la V_1lle. Dan"
l'aonée précédente
1
rH · Pierre de
la
Beaume dermer
liv~uc:
de
Genc!ve
&
enCuite:
CarJín:al
enrra
(olemnellemenr
d:1ns
la
Villc
&.
les findic-•
d:tn•
lcur
compliment
l'3ppcllercm
ltur E11¡t¡,.t,
&
ltur
f•NuuAin
ftitntwr;
mais
par
ordre da
fufdtt Ev€quc
le
grand–
VJc:ure
&.
tous les
minillreJ
de la Curie Eccléliaftiquc
é1aot
partí•
Je Gc:ne•:e
en
1
f34
l'aurorir~
Epi(copale
celTa
auffi
dam
ceue
Ville. O:
1~
vicnr
qu'eg
l'ann~e
1f3f·
le 1.7. d'Aoút
on
publi.:1.
fe
deeret
abolitif
de la
religion c:uholique
>
8c
le
14.
Oél:obre
de
!01.
mCmc année on élc:v.1
c~:ue
inf.lmc
in(cri¡>tion que
l'on
bllme
moin•
qu'elle
m~rtre
daos cc:t :anicle
.