GEN
par tous les dégrés ditfi!reociels intermédiaires :
MUor,
chim
anim<~l,
fubjlance
,
étrr
,
voilii la gndadon a–
fccn<lOille ,
t&r·~ ,
fuéflance
,
animal
,
ebien
,
Midor
,
c'<Lt
la gradarion delcenda01e . L 'idée de
fl1idor
r<ll·
ferme nécelfairement plus d'amiburs que l'idée fpécifi–
que de
chtrn
;
paree que rous les amibuts de l'efpcce
convienncor
a
l"individu , qui a de plos fon fupp6r por–
ticulier , fi:s quahrés Ciclulivement propre.
&
incom–
municabl cs
i
wur aurre . Par une raífoo (emblable
&
que l'on peor appliquer
:1
chaque dégré de cene pro–
greffion, l'ídée de
chren
renfcrme plus d' amiburs. que
l'idée générique
d'animal
,
paree que wus les annburs
du genre
convíenne>~l
a l'efpece,
&
que
l'~fpece
a _de
plus fes prnpriérés dtfférenc¡el!es
&
caraé1é~lfitques
,
m–
communicables au¡ autres efpeces comprtfe' fous
le
me
me genre .
,.
. .
•
•
La gradarían afcendanre de l tndtv¡du
a
l efpece, de
l'efpece au genre prochain , d!'
~elui-ci
au genre plus
é–
Joígné ,
&
fuccelli•·ement
¡u~qu
au
.~eore fupr~me
'·e(\
done une véritable décompohtlon d tdées que
1
on ltm–
pli6c par le fecours de l'abfiraé1ion, pour les meure en
quelquc forre ¡>los
a
la porrée de rcfpril; c'efl la mé–
thodc d'analyle.
La gradarían defcendante du geore fopreme
a
l'efpe–
ce prochaine , de celle- ci a l'efpece plus éloignée ,
&
fucccllivcmenr ¡ufqu'aux individus, efl au contraire une
vérirable compolirion d'idécs que l'on réunit par la ré–
flexion, pour les rapproch" davanrage
~e
la vériré
&
de la narure; c'efl la mérhode de fyn:hefe .
Ces deux mérhodes oppofées peuvent etre d'ooe gran–
de urilité daos des mains habiles, poor donner aox ¡eo–
nes gens l' efprir d' ordre , de précifion
1
&
d' obferva–
tioo.
M ontrez -Icor plofieors individus ;
&
en leor faifant
remarquer ce que chacun d'eux
a
de propre, ce qui
l'individualife, pour ainli dire, fai tes- leor obferver
en
m
eme rems ce qu'il a de commun avec les autres, ce
qui le fixe dans la me me efpece;
&
nomme-z.-leur cet–
te efpece , en les avertilfanr que quand on défigne les
érres par
ce
u
e forre do no
m,
l'efprit ne porte fon at–
tenrion que fur
les anribors communs
a
toute l'efpe–
ce,
&
qu'il tire eo qudque fone hors de l'idée tora–
le de l'individo, les idées fingulieres qui lui fonr pro·
pres, pour ne conliqérer que celles qui lui font com–
rnunes avec les aurres.
Ameo~z-les
enfoire
3
la com–
paraifon de plutieurs efpeces,
&
des propriérés qui les
c!ifl inguent les unes des aurres, qui les fpécifienr; mais
n 'oublia pas
les propriérés qui
leur font communes ,
qoi les réunírfelll fotiS un pOÍnl de
VUC
UnÍqUe, qui les
confiituem d3ns
un mCme
genre
;
&
nommez-leur
ce
gen re' en y appliquanr les
m
emes obfervations que vous
aure-z.
faites fur l'efp•ce; favoi r que l'idée de geore efl
encore plus fimplifiée, qu'on en a féparé les idées dif–
férenciellcs de ch1que efpece, pour ne plus envifager
que les idécs communes
a
tootes les efpeccs comprifes
fous le méme ¡:enrc . Conrínue-z. de mcme aulli
loín
e
que vous pourre-z. , en faifanr remarquer avec foin roo–
tes les abflraé1ions qu'il taut fa ire fucceffivemenr, pour
s'élever par
Mwés
au~
idées les plu; génétales. N'en
dcmrurez pas
13 ;
faires
re10u rner vos éleves fur
leurs
pas; qu'3 l'•dée du gen re
fupr~me
ils aJotl rent les idécs
dilfér<ncieiles conflitullves d<s efpeces qui lui fon t im–
rnéJiarcmem fubordon oées; qu'il; recommence!ll la me–
me opérarion de degrés en degrés, pour defcendrc in–
fcnliblemenr ¡ufqu'aux individus' les fculs erres qui eti–
flenr
récl lemenr dans la narure.
En les
exerc;~nr
ain fi
a
r1mener, par
l' anal yfe ,
la
pluralité des iudivdus a !'uniré de l'efpece
&
la plu–
ralité des efpeces
a
!'uniré d\l genre,
&
a cilfl inguer '
par la fyurhefe, daos l' uuiré du genre la
plur~liré
des
efpeces
&
dans !'uniré de l'efpece la pluraliré des in–
dividas ; ces idées deviendront infenfiblemenr précifes
&
difliné1 es ,
&
les élémens des connoiffances
&
du
langage
fe
rrouveronr difpofés de la maniere
la plu'
mérhodique . Que! pr€¡u gé pour
la facilité de conce–
voir
&
de s'exprimer, pour la neueré du dífcernemeot,
la juflelfe du ¡ugement,
&
la folidiré du raifonncment!
Seroit-il impollible, pour l'exécuriou de; vu es que nous
propofons ici , de conflruire un dié1ionnaire ou les mots
fcroienr rangés par ordre de marieres? Les marieres y
feroienr div ifées par genres,
&
chaque genre feroir fui–
v i de fes efpoces:
le genre une fois défini,
il
fuffiroit
enfuire d'indiquer les idées différeocielles qui conflituent
¡e¡
efpeces .
11
y a líen de croire que ce dié1ionnaire
philofophique, en appreoant des mots , apprendroit en
me
me
tems des chofes,
&
d'ooe maniere d'autam plus
•
GEN
u
ti
le, qu'elle feroit plus analogue aax procédés de l'e–
fprir humsin.
Quoi qu'il en foit, il réfulte des príncipes que nnus
venon; de préfcnter fur la cornpofition
&
la d¿compo·
firion des
idées, que les noms qui les exprimem ont
une lignificarioo plus ou moios déterminée , felon qu'
ils s'éloignent plus ou moins du geore fuprEme ; par–
ce que les
idées abllraites que l' efprit fe
forme ainfi ,
devieonent plus fimples,
&
par-la plus généralcs, plus
vagues
&
applicables
a
un plus grand nombre d'indi–
vidus; les noms plus oo moins
glniri'lu"
qui en font
les exprellions, porrenr dCIDC aulli
l'empreinte de ces
divers
dégr~s
d'indér<rminarion: la plus
~rande
indéter–
minarion efl CCile du DOm le plUS
/(tnlrt'fUC,
dU geore
fupreme; elle diminue par dégrés dans les noms des
e–
fpeces ioféricores,
a
mefure qu 'elles s'approchent de !'in–
divido,
&
difparolt entierement daos les noms propres
qui o1n rous un fens déterminé .
On tire cependant les noms appellatifs de leur indé–
terminarioo, pour en faire des applications précifes . Les
moyens abrégés qu'ou employe a cette fin daos le di–
fcours, fom quelquefois des €quivalens de noms pro–
pres qui n'exillent pas ou qu'on ignore ;
ente pierre
,
mon chapcau, cct hommt.
D'a111res fois on fupplée par
cer ar116ce
3
une énumérarion ennuyeufe
&
impoffible
de noms propres;
In
pbilofophu de /'anti'luitl,
au líen
du long éralage des noms de roos ceu
1
qui daos
les
premiers fiecles onr fait profeffion de philofophie.
11
y
a diverfes manieres de reílreiodre la fignificatiou
d'un nom
glnlrique:
ici c'efl l'appofirion d'un aorre
nom,
le prophete roi:
la é'efi un aurre nom lié ao pre–
mier par une prépolirion, oo fous une termioaifon choi–
fie
a
defTein;
la craintt du {uppliet, mttuJ fupplic ii:
dans une occafion c'cfl un ad¡eél if m is en concordan–
ce
avec le nom;
u• homme favant, vir doéluJ:
daos
une autre c'efl une phrafe incidente a¡oittée au nom;
la loi
'!"¡
no111 follm<t a11x puif!an«J
;
foovent plo –
fieurs de ces moyens font combinés
&
employés rour–
a-Ja-fois. C'efi aiofi que l'efprit homain a
fu
trouver
des richelfes daos
le fein mt!me de l'indigence,
&
af–
fujeuir les termes les plus vagues aux upreffions les plus
précifes . (
E . R. M .
)
G E'N E S, ( L'E
T A T D
P. )
Glog . hijl.
Républi–
que d'lrnlie, dont
GeneJ
eíl la capirale; elle comprcnd
la córe de
GentJ,
en latín
ligujlica
litora
,
l'ile de
Corfe,
&
1'
ile de
Capr&i'~
vis-a -vis
l~
c6re de T o–
fcane.
De toas les états qui partagent l'Europe , il n'y en
a
peut-~tre
pas qui ait éprouvé auranr de
révolutiom
que celui de
GentJ.
Connu daus l'hifioire plus de deux
fiecles avant
J.
C.
il
a été fuccellivemem expofé au<
entreprifes des R omains jufqo'a la chOre de leur cmpi–
re; des Gorhs, ¡ufqu'a ce que Narses cut renverfé le
nouveau royaume qu'ils avoient formé; des L ombards
fous R orharis, de Charlemagne,
&
de fes defcendans
en lralie.
L es Sarrafins qui onr ravagé la c6re
a
plufieurs re–
prifes, ont confidérabl<ment
inquiété la ville ¡ ufqu'au
dixieme C!ecle; mais comme
c'éroic
un pore commer–
~an r,
le négoce qui l'avoit fa ir fleurir, fervit
a
la foCr–
tenir . En peu de rems me me les
Ginoil
fureot en é–
tat de charfer les Arahes de
leurs c6res,
&
de repren–
dre fur cux l'i le de Corfe dont ils s'éwienr emparés .
Les richelfes
&
les autre> avanrages de la navigariotl
m irent celte nouvelle république
:1
porrée de donner
de puiffans fecours aul' princes armés dans les croifa–
dc
: en vain les P ifans
lui déclarerent
la g uerre en
Jllf;
l'avanrage fut onrieremenr du c6ré des Génois.
Enfin l'enrhouliafme de la iiberté rendir cer érar capa–
ble de plus grandes chotes,
&
il parviot
3
concilier l'o–
pulence du commerce avec
la fupérior iré des armes .
Dans le trei-z.ieme tiecle il rempnrta de rclles viétoires
conrrc P ife
&
Venifc rO:unies enfemble, que les P1fans
nc
fe releverenr J•mai de leurs défaites,
&
que les V
é–
nitiens furenr obligés de demander la pail< .
Malheureufemenr les efprirs échauffés d'abord par l'a·
mour de
la patrie, ne le furent dans la fuire que par
la jaloufie
&
par l'amb1tion. Ces deux cruelles paffions
n'arreterent pas feulement les progri:s de In république
de
GentJ,
elles la remplirent cenr fois d'horreur
&
de
cotlfufioo par la part que prirent dans fes troubles les
empereurs , Robert roi de Naples , les Vifcoori , les
marquis de Monferrat, les Sforces ,
&
la France, qui
y
furent fuccellivemenr appellés par les dift'érens porris
qui la divifoieor. En fin André Doria ayant eu le
bon–
heur
&
l' habileré de réunir
les efprirs de fes conci–
wyens, il parvint en
1
p8
a
établir dans
Genn
i'ordre
du