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différence des organes qui entrenr dans la compofition
des maios: la dtfférence o'étant done que daos l'orga –
nifatioo, de ce qu'uo príncipe particulier de mouvement
peut feul donoer une forme détermioée
a
uo corps ,
mais fans organifation, il ne s'enfuit pas qu'il pui(fe e–
ere fuffifaot poar la formarían d'un corps orgauif<: aiofi
le
Cyneme de la
f/lmu
phyfirue
femlll e maoquer clfeo–
riellement par fon propre fondement, quelque fpécieux
qu'il paroi(fe d'abord , fur-tout pour reodre raifoo des
re€femblances des enfans aux peres
&
meres, des coo–
formatioos monnrueufes,
&
de la plupart des aurres phé–
nomcoes relatifs
a
la
glniratiotJ,
dont l'explicarioo
efl
{j
diffici!e
a
dooocr.
Peu de tems apres que ce deroier fyneme a été mis
au jour, il en a paru un autre d'uoe namre approchao–
le, mais plus compliqué; c'en celui du célebre aureur
de
l'hijfoire
natt~relle
glnirale
&
particuliere.
Il
ad–
met d'abord que les femelles, ainfi que le fyll i:me pré–
cédent, ont une liqueur féminale prolifique, tour com–
me
les
males;
il
admer encare, d'apri:s un graod nom–
bre d'expériences
&
d'obfervarions microfcopiques , que
cette liqueur, daos chacun des deux fexes, coorieor des
corpufcules en mpuvement; maÍS
il
prétend etre fOil–
dé a afst11er que ces p"etits corps ne
font pas de vrais
animaux, mais feulement des panies des rno lécules qu'
il appelle
organiquei,
paree qu'el!es ont
la propriété
exclufive de pouvoir entrer daos
la compofition des
corps organifés; il
les regarde cependaot cornme vi–
vantes, quoique prifes féparémenr elles foienr fans or–
ganifation. Selon cct auteur, rous les animaux
m~
les
&
fe
melles, toiÍs ceux qui font pourvus des deux fexes
ou qui en fonr privés; rous les végétaux, de quelque
efpece qu'ils .foient; rous les corps, en un mor, vivans
&
végétaos, font compofés de parties organiques qu'il
prétend que l'on peut démonrrer aux yeux de tout le
monde . Ces panies organiques font en grande quantité
dans les liqueurs fém ina
les
des animaux, dans les ger–
mes des amandes des fruirs, dans les graines, en fin daos
les parties les plus fubnanriel!es de !'animal ou do vé–
gétal.
C'en de la réunioo des panies orgaoiques renvoyées
de routes les parties du corps de !'animal o u du végé–
tal, enranr qu"elles compofeot le fuperBu de celles qui
font dctlinées
a
la ourririon
&
ao déve!oppernenr
de
l'iodividu, que fe fa ir la reproduél:ioo de ces étres rotr–
jours femblable a celui dans !equel elle s'opere; paree
que la réuoioo de ces parties organiques ne fe fait qu'
au mayeo du maule inrérieur, cen-a-dire daos l'ordre
que produit la forme du corps de !'animal ou du vé–
gétal; & c'en en quoi cooliíle l'eíTeoce de l'uoité & de
la concinuiré des efpeces qui di:s-lors d'elles-mémes ne
doivenr jamais s'épuifer .
Pour un plus grand dérail des idées de narre natura·
l ine fur ces parries orgaoiques
&
le maule otl elles s'ar–
raogeor' il faut recourir
a
fon ouvrage meme '
&
a
J'art.
Ü
R G A N
t
Q U
1!
S ( PAR T 1 E S),
OU
00
en !rOO–
vera l'c xpoli tion abregée qu i donneroir trap d' érendue
a
celu i-ci .
Comme l'organifarion de !' homme
&
des animaux
eft la plus parfaite
&
la plus compofée, dit M. de Buf-.
fon, leur reproduél:ion eft aulfi la plus difficile
&
la
moins abondaote;
il
prend pour exemp!e cclle de l'hom–
me.
!1
coo~oir
que le déve!oppemenr oo l'accroi(fement
des différeores parries de
Con
corps,
.Ce
faifanr par une
force propre
a
fairc pénétrer iotimemeot dans
le
mau–
le intérieur des organes, les molécules organiques a–
nalogues
a
chacuoe de ces parries , force qui ne peor
erre autre que cel!e de l'auraél:ion: roures ces rnolécu–
les orgaoiqucs fonr abforbées daos le premier age'
&
entieremenr employées au développemeor : par coofé–
quent
il
o'y en a que peu ou poiur de fuperfloes, tant
que
le
développement n'eíl pas achevé: e'en pour ce–
la que les enfaos font iocapab!es d'engendrer; mais lorf–
que le corps a pris la plus grande parrie de Con accroif–
fement. ¡¡ commence
a
n'avoir plus befoin d'une auffi
grande quantité de molécules organiques pour fe déve–
lopper ultérieuremenr. Le fupertlu de ces memes mo–
lécules qui ne peur pas
rrouver
a
fe faire un établi€fe–
ment local en pénétranr les parries du corps orgaoiíe,
paree que celles-ci ont
re~(\
!OUt ce qu'e!les pouvoient
recevoir' en done renvoyé de chacuoe des parties du
corps daos des réfe¡voírs de!linés
ii
les reccvoir; ces
réfervoirs
fonr les véficules fémina les dans
l'llomrne,
&
dans la femme
les renico!es, donr les corps glan–
duleux cootiennenr aiofi une vraie liqueur féminale qui
diaille cootinuellemem fur la matrice
&
la pénerre
&
ljUÍ y eft meme au!Ii portée par les trompes ecluite' de
GEN
leur éreél:ion, daos les circonnances propres
a
l'excirer.
L es molécu\es orgaoiques formeot dans ces ditférens
réfervoirs la
liqueur prolifique , qui daos l'un
&
l'au–
rre fexe en, comme l'on voir, une
efpcc~
d'extrait de
tomes les parties du corps; cnforre que la
liqueur fé–
minale du male. répanduc dans le vagin ,
&
eelle de
la femelle répaodue dans la martice, foot doux matie–
res égalcmenr aél:ives , égalemenr chargées
d~
molécu:
les organiques propres
:i
la
Jlnl~alton
:.
ces
d~ux,
!t–
queurs oot entre elles une analogre parfarte; purfqu
el–
les fonr compofées tomes les deux de. parties oon-feu•
lemenr limilaires par leer forme , mars encare abfolu–
ment femb lables daos leur mouvcment
&
dans kur
a–
él:ioo: aioli par le mélange des deux liqueurs fém inales,
cette aél:ivité des molécules organiques de chacune des
liqucurs , eít comme fixée pa¡
1
'aél:ion contre-balancéc
de !'une
&
de !'aurre · de maniere que chaque molécu–
le organique venant
a'
cetrer de fe mouvoir, refle :\ la
place qui luí convienr ;
&
cene place nc peut 8tre que
celle de
la partie qu'el\c occupoit auparavaot daos
le
maule iorérieur de !'animal, ou plütót don t elle
a
été
renvoyée avec les difpolirions proprcs
a
entrer dans la
compolirioo de cette partie: ainli
rou res
les molécules
qui nuronr été renvoyées de la
r~te
de !'animal, le di–
fpoferonr
&
fe fixeroot daos un ordre
femblabl~
a
ce–
luí dans lequel elles onr en effer été renvoy .<cs ;
&
¡¡ en en
de
meme de toures les autres parties
do
corps:
par couféquent cette nouvelle difpolition·des ruolécules
organiques formera néce€fairemeot par leor réunion un
petit etre organiCé femblable en
tour
a
1'
anililal doct
elles foor
l'exrrait .
On doir obferver, continue notre oarurali(lc, que ce
mélange des molécules orgaciques des deux individus
male
&
femelle, conrienr des parties femblables
&
des
parties dilférentes. Les parties femblab!es
foot
les mo–
lécules qui ont été exrraites de toutes les parties com–
munes aux deux fexes;
les parties dilféreut es ne
font
que celles qui onr été cxrraites des parties par kfquel-
. les les maJes dilferenr des femelles. 1\infi
¡¡
y
a
dans
ce mélange le double des molécules organiques pour
former, par
ex.
la
r~re
ou le creur, oo relle autre par–
tie commuoe dans les deux individus; au lieu qu"il o'y
a que ce qu'
il
faur pour former les parties do
fexe .
Or les parries femblables peu venr agir les unes fur les
autres, fans
Ce
déraoger,
&
fe ra€fembler commc
6
el–
les
avoieot été extraites du meme corps : moJS les par–
ríes di(femblables ne peuvem agir les unes fur lt1 aurres
ni fe rnéler
iotimernetH , paree qu' elles ne
forH
pas
femblables. D es- lors ces panies fe ules conferverout leur
nature fans mélaoge.
&
fe fixeronr d'elles- memes les
premieres' fans avoir befoin d' erre pénérrées par
les
aarres -;
&
roures ce!les qui fonr communes aux de u
K
individus fe fixerom eofuire indiffércmmenr
&
indinin–
él:ement, foir celles d!l male, foir ce!les de la fe melle;
ce
qui formera un l!tre organiCé, qui par les par!les fe–
xuelles reffemblera parfaitemeor
a
fon pere fi
e' clt un
mftle'
&
a
fa mere
ti
e' en une femelle; mais qui '
a
J'égard des autres parties du corps' pourra relfembler
a
!'un OU
~
!'autre, OU
a
toUS les deux, par le mélange
plus ou moins dominanr des molécules organiques quí
proviconen t de !'un ou de l'aurre individu.
1!
fuit de !OUt
ce
qui vient d'etrc dit, que les me–
mes molécules qui foor deninées
a
la nurrition
&
au
développemenr du corps animal, fervenr auffi
á
la re–
produélion; que !'une
&
l'autre s'opereor par la meme
mariere
&
par les memes lois: fe oourrir' re dévelop–
per,
&
fe reproduire , foot done les ettC:ts d'une feule
&
méme caufe. Le corps organiCé
Ce
nourrir par
les
parties organiques des alimens qui
lu í fonr aoalo¡¡ucs;
il
Ce
développe par la fufceptioo intime des molécules
orgaoiques qui lui conviennen t;
&
il fe reproduit paree
qu'il contient un fuperflu de ces memes parties nrgaoi–
ques qui lui
reffemblem•, en re€femblant
a
celles qui
formenr les organes dotn i1 en compofé .
Te! en
le
précis du fyneme de M . de Bulfon , qui
préfeore autanr de diflicultés daos
toares fes
p~rties,
qu'il fournit de prcuves du géoie
&
de la fagacité de
Con aureur. En elfer, peut-on bien concevoir
&
con–
~oit-il
bien lui·méme ce que fon t les molécules orga–
niques fans organifation, des parties vivames , foos la
condition e€fentielle qui peur feule rendre la matiere fu–
fceptiblc des etfets auxquels on a attaché 1' idéc de la
vie? Peut- on aifément fe reodre raifon ·pourqu•JÍ
les
molécules organiques fuperflucs par rapport
a
la oorri–
tÍOII
&
au développement ,
&
deninées
á
la
reprodu–
él:ioo, apres avoir néanmoios pénétré commc les aa–
tres daos le moule ictérieur , par la force attrnél:ive ,
n'y