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GEN

de plufieurs vcficules rondes , remplies d'une liqueur

femblable

a

du blanc d'reuf; l'analogie s'co empara en–

fu ice. Oo regarda ces deux corps daos l'efpece humai·

ne

&

daos toutes les efpeces d'animaux ou ils fe trou–

voient , comme faifant le meme office, que ce qu'on

sppellc les

o'IJasrn

daos les oifeaux;

&

les velicules dont

étoJeOt compo(és Ces COrps , parureot etre de vérita–

bl_es

awfs.

S

ténon fut le prem ier qui afst'lra que les te–

llJcules des femellcs font de vrais ovaires ; ils furent

apri:s "lui plus particulierement cxaminés par Waohor–

ne

&

Graaf. Mais c·ert priocipalement au fameux HAr–

vey

&

au célébre Malpighi, que l'on doit les obferva–

tions qui ont le plus comribué

A

établir le nouveau fy–

lli:me lur la

glnlration,

d'apres la découverte des reufs;

mais comme ils fom placés au·dehors de la matrice,

comment les reufs, quand ils feroient détachés de l'o–

vaire, poarront·ils étre portt!s daos la cavité de la ma–

trice, daos laquelle ,

fi

l'on ne veut pas que le fétus

te

forme, il ert du-moins certain qu'il prend fon ac–

croilTemem? Fallope avoit trouvé deux wyaux dépen–

dans de la matrice' qui furent bient6t jugés propres

a

établir une communication entre les deux

Cortes

d'or–

ganes dont il s'agit : oo vit bientót que les extrémités

des deux tuyaux fiottaotes daos le bas-ventre, qui fe

terminent en forme de trompe par des efpeces de mem–

branes frangées, peuvent par l'eftet d'une Corte d'ére–

étinn s'approcher des ovaircs , les embra!Ter, recevoir

l'ceuf,

&

fervir

ii

le tranfmettre dans la matrice, ou

ces efpeces de tuyaux ont leur embouchure.

Dans

ce

teros done, dit l'auteur de la

Vln111 phyfi–

que

(

en faifant l'expoGtion des ditférens fy!lemes fur

Ia

ginlration)

,

daos ce tems la Phylique renai!Toit ,

ou plt1t6t prenoit un nouveau tour : on I'Ouloit tour

comprcndre,

&

on croyoit le pouvoir. La formation

d~

fretus par le mélange des deux liqueurs , ne fatisfai–

fOJt plus les favans : des exemples de développemenr

que la oature oft're par·tout

~

nos yeux , tirent penfer

que les fretus font peut erre COO!C.OUS,

&

dé¡a

!OUS

for–

més dans chacun des reufs; que ce qu'on prenoit pour

une nouvelle produétion, n'efl que le développernent

des panies contenues daos le germe. , rendues fenfibles

par l'aecroiff,•ment. ll fuivoit de-13 que la fécondité

retombe prefque toure fur les femelles , puifque daos

cette hypothi:fc , les reufs deflinés

a

fournir les rudi–

mens des corps des m

a

les, ne contiennent chacun qu'un

feul male;

&

que l'ceuf d'ou doit fortir une femell'e,

comient non-feulement ceue femelle entiere , mais la

contient avec fes ovaires, daos lefquels d'autres femel–

les contenues

&

déj-3 toutes formées, font une fource

de

gluirationJ

a

l'intini: car toutes les femelles conte–

nues ainti les unes daos les autres,

&

de graodeur toíl–

jours diminuante. daos le rapport de la premiere

a

fon

ce

uf, n'allarment que l'imagiuation . La madere divi–

tibie, au-moins

a

l'indrfi•1i,

peut avoir aufli ditlinéte–

ment dans l'ceuf la forme du fcetus qui oaitra daos mil–

le ans, que celle du fcetus qui doit naitre dans neuf

mois: la petitelfe qui cache le premier a nos yeux , ne

le dérobe poim aux lois , fuivant lefquellcs le chene

qu'on voit dans le gland , fe développe

&

couvre la

terre de fes branches.

Cependant quoique tous les hommes foient

déj~

for–

més daos les Cl'Ufs de mere en mere, ils y font fans

v 1e : ce ne font que de petires Oatues renfermées les

unes dans les nutres, comme les ouvrages do tour, ou

l'ouvrier s'ert plt1

il

faire admirer J'adrclfe avcc laquel–

le il conduit fon cifenu en formant cent boetes , qui

fe contenant les unes les autres,

[ont

toures contenues

daos la derniere. ll faut pour que ces petites !latues de–

viennent des hommes, quelqu'ngent nouvenu, quelqu'e–

fprit fubril, qui s'infinul!' daos Jeurs organes, leur don–

ne le mouvement, la végétation

&

la vie. Cet efprit

en fourni par le mile daos ln liqueur qu'il répand avec

tant de pbifir dans la copulation; liqueur dont les ef–

fets fonr femblables

a

ceux du fe u, que les poetes oot

feint que Prométhée avoit dérobé au ciel , pour don–

ner l'ame

:i

des hommes qui n'étoient auparavant que

dts automates.

Mais avaot de pa!Ter outre concernant ce fyfleme de

la

glnlration,

pa~

le muyen des reufs,

il

faut obfer–

ver que les Aoatomi!les n'ont pas cepe ndant d'abord

IOUS cn teodu la meme chofe par le mot

a!ll[.

Loríque

le fameux H arvey a pris pour de•·ife ,

omnia ex o'llo_,

ce n'cl\ qu'enJant qu'il penfoit que le premier produ1t

de .

la

conceptioo daos les

'IJi'IJipares,

comme _daos les

ovtp_areJ.

etl une efpece d'reuf: il croyoit avmr va cet

ce,ut fe former comme un fac íous fes yeu•, apri:s la

copulatioo d\l mftle

&

de

la

femelle; cet Oluf, fclou

GEN

495

lui, ne venoit pas par conféquent de l'ovaire ou du

teflicule de la femelle. On voit bien qu'il

o'y

a ríen

1~

qui foit femblable 3 ce qu'on entend ordinairement

par le mot

mttf,

ti

ce n'efl que la figure d'un fac peut

erre celle d'un ceuf fans coquille, comme celle d' un

te! reuf peut etrc celle d' un fac .

Cet auteur établit que la

génlration

en l'ouvrage de

la matricc: qu'elle

con~oit

le fretus par une efpece de

contagian que la liqueur du male lui communique,

a–

peu-pres comme l'aimant communique au fer la vertu

magnétique : non-feulement cene contagioo mafculine

agit fur

In

matrice, mais elle fe communique encare

a

tour le corps féminin qui eft fécondé en enticr, quoi–

que daos toute la femelle il n'y ait que la matrice qoi

ait la faculté de cancevoir le fcetus, comme le cerveau

a feul la faculté de concevoir les idées;

&

ces deu.r

Cortes de conceptions fe font de la m eme

fa~on .

Les

idées que conqoit le cerveau font femblables aux ima–

gcs des objets qo'il

re~oit

par les feos; le fretus qui e!l

l'idée de la matrice, e(l femblable 3 celui qui le pro–

duit;

&

c'eft par cette raifon que le tils relfemble au

pere,

&c.

(

Cette explication paroit

fi

étrange, qu'el–

le femble n'c?tre propre qu' a humilier ccux qui veulent

pénétrer les fecr<ts de la nacure ) . Enfuite cet auteur,

au lieu de rcpréfenter !'animal croiiTant par

l'intus-fu–

f«ptiotl

d'une nouvelle matiere, comme il devroit ar–

river, s'il étoit formé dans l'oeuf de la femelle, paroit

l'tre pcrfuadé que c'eft un individu qui fe forme par

¡a

juxta-pofition

de nouvdles parties;

&

apres avoir vu,

comme il a été dit, fe former le fac qui doit coute–

nir l'cmbryon, il penfe que ce fac, au lieu d'etre la

membranc d'uo Cl'Uf qui

¡:¡,

dilateroit, fe fait fous fes

yeux comme une toile dont

il

obíerve. les progrcs .

lJ

ne parle point de la formation du fac imérieur ; mais

il a vil !'animal qui y oage fe former de la maniere

fuivante. Ce n'efl d'abord qu'un point, mais un poin1

qui a la vie,

punE!u

m falimJ,

&

aurour duqud JOute5

les autres parties venant s'arranger, achevcnt bienc6t

la

formation de l'animal .

Tel eft le précis du fyfti:me de ce grand anatomille,

qu'i! femble avoir formé d'aprcs le plus grand appareil

d'expériences; d'ou il ne réfulte cependaot prefqu'autre

chofe, linon qu' Ariftote l'a guidé plus que l'obfervation

~

car

a

!OUt prendre,

il

a

VU

daos l'reuf de la matrice

tour ce que le philofophe a dir;

&

il n'a pas vt1 beau–

coup au-dela. D'ailleurs la plúpart des obfervauons ef–

fenticlles qu'il rappone , ne font qu'une con6rmation

de eelles qui avoienc été faites avant lui par Parifanus,

Volcher-CoYter , Aquapendente. 11 ert bon enfuite de

remarqu er, pour ¡uger íainement de la valeur de; autre5

expériences de l'anatomifte anglois, qu'il y a grande ap–

parence qu'il ne s'efl pas fervi du m icrofcope qui o'étoit

pas perfeétiooné de fon tems;

&

qu'ainfi il ne peut qu'a–

voir mal vt'l, puifque la plt1part de fes obfervations font

fi

peu conformes 3 la véri1é. 11 ne faut pour s'eo af–

filrer , que répéter les expériences fur les ceufs , ou

feulement lire avec attention celles de Malpighi

(Mal–

pighii pttlhu in ovo),

qui ont étc! faites enviran trente–

cinq ou quarante ans apres celles de Harvey; d'oií

il

réfulte que ce dernier n'a pas fait les liennes • a beau–

ooup pres, avec autant de Cueces: car s'il avoit vO ce

que Malpighi a vt1,

il

n'auroit pas aflOré , comme il

l'a fait, que la

ácatricule

d'un ceuf infécond

&

celle

d'un reuf fécond, n'ont aucune ditférence; tandis que

Malpighi ayant euminé avec foin cette partie e!fentiellc

de l'reuf, l'a trouvéc grande dans tOUI les reufs féconds,

&

petite daos les reofs inféconds. HJrvey n'auroit pas

dit que la femence du male oe produit aucune altéra–

tion daos l'reuf,

&

qu'elle ne forme rien dans la cica–

tricule:

il

n'auroit pas dit qu'on ne voit ríen avaJJt la

fin du troifieme jour;

&

que ce qui parolt le premier

eft un point animé, dans lequel

il

croit que s'eft chang_é

le point blanc .

!1

auroit vt1 que ce point blanc étoJt

une bulle qui contiene l'ouvrage entier de la

glnlratio1J,

&

que toutes les partíes du fretus y íont ébauchées, au

rnoment que la ooule a eu communication avec le coq:

il auroit reconuu de méme. que fans cette commu–

nicatioo , elle ne contient qu'une mole qui ne pcut

devenir animée que lorfqu'elle ell péuétrée des parties

vivi6anres de

¡;

fe menee du male. ll paro

ir

d'ailleur¡,

que Harvey s'eO trompé fur plutieurs autres chofcs cf·

fenrielles. 11 afTOre que ceue liqueur prolifique n'entre

pas daos la matrice de la femelle ,

&

mfme qu'elle

ne peut pas y eurrer; cependant Verrheycn a trouvé une

grande quantité de íemence du mile daos la matricc

d'uoe vache, difTéquée feize heures apres l'accouplement.

f/errb•ye11

[up. an11:.

upél.

{1.

(ap.

iij.

Le célebre

Ru-