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494

GEN

femences dominantes font foiblcs;

&

pour la reíTemblan–

ce de l'enfant au pere

&

á la mere , elle dépeud, com–

me dans le fyfleme précédeot, du plus ou du moins de

femence que !'un ou l'autre fournít .

H ippocrate, d'apre; le maitre de Lucrece, appuie_ fon

hypothcfe fur le fait fuivant; lavoir, que plufieurs tcm–

rnes, qui d'un premier mari, n'ont produit que des tilles,

d'un fecond Ont produit des

gar~ons;

&

que ces me–

mes hommes, dont les premie res femmes n'avoient pro–

duit que des filies, ayant pris d'autrcs fermnes

~ o~t

en–

gendré des

gar~ons,

felon , dit ce médecm ph1lolophe,

que la femencc forte ou foible du. mftle ou de 1_•

f::

melle

e(l

prédominnn te

dan~

ces

d1ffé~ens

cas

¡

ma1s

s

11

arrive que le mélangc des liqueurs prohfiques le faiTe en

quantiré

&

en quali1é égales, qui conrribuenr par con–

féonent autaut !'une que l'aulre • ramvre de la

génl–

.-a!ton

l'enfant participera-t-il également

a

la rell<m–

blauce'& au fe xe de fon pere

&

de fa mere? Et d'ailleurs,

daos le cas m€me le plos ordioaire,

á

fuppofer ou cet–

te égalité dans les femcnces n'exifle pas,

&

ou la

li–

queur

f~minale

d'un des deux individus géoérateurs pré–

domine

&

influc le plus fur la reíTemblance, pourquoi

cette reiT•mblance n'en-e!le pas autant daos le fexe, que

daos les traits du vif,¡ge?

L'

expérience démontre que

ces deux chafes fe reocontrcnt trcs-raremeot enfemble;

aiofi cela feul fernbleroit fuffifant pour faire re¡etter cee–

te opioion de l'exifleoce des deux femences daos chaque

fexe,

&

meme d'une feule fernence prolitique daos la

femme en parriculier ; ce qui dans la fuite de cct arricle

fera encore réf01é par d'aurres raifoos .

Voici comment fe fair, felon H ippocrate, la forma–

don du fretus: les liqueurs féminales s'éranr melées daos

la matrice, s'y épaiffiiJ'ent par la chaleur du corps de

la mere; le mélange

re~oit

&

tire l'efprit de la chaleur;

&

lorfqu'il en

di

toot rempli, l'efprit trop chaud forr

au -dehors; mais par la refpiration de la mere,

il

arrive

un efprit fro id ; & ahernativement il entre un efprit

fro'd,

&

il fort un efprit chaod daos le mélange ; ce

qui lui donne la vie,

&

faír naitre une pellico le

a

la

furface du mélange, qui preod une forme ronde; par–

ce que les efprirs agilfaut du milieu comme centre,

é–

tend<nt également de tOllS cótés le volume de cette

mader~.

11

fe forme peu-a-peu une autre pellicule, de

la m<'me

fa~on

que la prem iere pellicule s'eil formée;

le

fan~ me~>ilruel

don t l'évacuarion en fupprimée' four–

nit abl)ndam

melll

a

la nourriwre : ce fgog fourn i par

la mere au fretus, fe coagule par degré,,

&

devient chair;

cene chair ;'anicule a mefure qu'elle croi<,

&

c'en

l'elprir qu i donne ceue forme

il

la chair: chaquc cho–

fe prend fa place. Les pardes folides fe JOigneor aux

parries fol ide>; celles qui fonr humides aux parrics hu–

mide>: chaquc chale cherche a s'urur a celle qui lui en

femblabk,

&

le fretus ell enfin entierement formé par

c;es caules

&

ces moyens .

Arinote , qui en celui de tous les anciens qui a le

plus tcrir fur la reproduétion des erres organifél ,

&

qui

a

rraité de ce fujet le plus généralemeor, érablir pour

príncipe

a

cet égard, que la matiere n'étant qu '•ne ca–

pacirt de recevoir les formes, prend dans la

glnlra–

tion

une fmme fem blabl e á celle des individu; qui

la

fourniilent;

&

par rsppo rt aux animaux qui out des fe–

Jtes, fon fentimenl

ell

quc le m31e f,¡urnit feul le prín–

cipe prolifique,

&

que la femel le ne donnc ríen qu'9n

puiiTe regarder comme

te!.

f/oyez

les reuvres de ce

philofophl' ,

de gauraeiane, lib. l . cap . xx .

&

lib. 11.

.eap. jv.

Car quo1qu'il dife ail leurs, en parlnot des ani–

maux

e

o général, que la femelle dan>

le co'lt répand

une liqueur au -·dedans d'elle-meme , il paroit qu'il ne

regarde pas cette liqueur comrne un príncipe prolitique;

&

cependant felnn lui, la femellc fouroi t toute la ma–

tiere nécellaire

a

la

gln<ration

. Cette mariere cfl

le

fang menflrucl, qui fert 3 la formarían ,

a

la nourriru–

re

&

au dévcloppement du fre1us; mais le príncipe ef–

ticient exilie feulement dans

la

liqueur fém inale, la–

quellc o'agir pas comme maticre, rnais comme caufe.

Averroi:s, Avicenoe

&

plulieurs autres philofophes,

qui ont' fui vi le fentirnent d' Arillote, ont cherché des

raifons pour prouver que

les f<melles n'om point de

liqueur prolitique . lis ont dir que comme les femelles

ont la liqueur menflruelle ,

&

que cetre liqueur ett né–

ceiTaire

&

fuffilanre

a

la

grntration

, il ne parolr pas

narurel de leur en accorder une aurre, qu'on peor pen–

fer que le fang menflruel ell en cffet la fcule liquour

fournie par les femelle> pour 13

g<nlration,

puifqu'elle

De commcnce

a

paroitre que dan> le tems

de

la pubcr–

lt;

comme la liqueu r prolifique du male ne paroi t auffi

que

dans

ce

rems. D 'ailleurs, difem-ils,

fi

la femellt

~

GEN

réellemént une liqueur fém inalc

&

prolifique , comme

celle do mále ,

po~rquoi

les

fe melles ne produifent·el–

les pas d'ellts

me

mes,

&

fans l'approche du mále , pUif–

qu'elles comienoenr

le

príncipe de fécoudarion , aulli–

bien que la matiere néce!Iaire pour former l'embryon?

Gette raifon métaphylique ell une d1ffi culré rrcs-cooli–

dérable contre tou>

k>

fyllcmes de la

gtniration,

dans

lefqud• on admet une

temcoce prolitique , propre

a

chaque individu des deu¡ iexes . M . de Buflon eo trai–

tant de ce fu¡et, daos fon grand ouvrage de

l'bifloi–

re

11Mr~rtlle,

témoigne avoir feoti toute la force de cee–

te difficulté'

a

l'égard méme de fon fyllcme, qui e(!

un de ceux de ce genre; mais cette obleétion peut

e–

u

e encore étayée par bien d'autres que fonr les Ari–

notéliciens. lis a¡oOtent done , que s'il exilloit une li–

queur protifi4ue

dan~

le> femelles, elle ne pourroit ftre

répandue que par l'effet du plaifir

vén~rien,

cornme

H

arrive

a

l'égard de celle du mále; mais qo'il

y

a des

femmes qui

coo~oivent

fans aucun plailir; que ce n'dt

pas le plus graod nombre des femmes qui répaodent de

In liqueur dans l'aéle de la capulation; qu'cn général cel–

les qui foor bruoes,

&

qui oot l'air hommalfe , ne ré–

pandeot rien,

&

cependant n'engendrent pas moins que

celles qui foot b\anches,

&

door l'air ell plus fém inin,

qui répaodeor beaucoup; qu'aiofi o

o

peut cooclure aifé–

rneot de toutes ces raifons , que la liqueur que les

tem–

mes répandent, ou qo'elles ont la faculté de répandre

daos le co'ú, o'ell point elfentielle

a

la

géniratíun

;

qu'elle n'elt par conféquent poinr prolifique.

N'efi·il pas eo eflet plus vraiíTemblnble qu'elle n'ell

que comme uue fali•e escrérnenteufe, delliné<

a

lubd–

tier les cavités do vagin,

&

de la matrice; que

lorf~u'el-

· ¡e efl

répaodue d'une maniere fenfible , ce n'ell que

par l'elfet d'unc plus forre expreffion des glandes ou vaif–

feaux qui la conriennent, excitée par la tenlion ou la

conllriélion convullive qu'y opere le prurit vénérien

?

M ais pour revenir aux raifonncmens des Péripatéti–

ciens, il penfent abfolumenr que les femelles ne four–

nilfenr ríen que le fang menfiruel, qu1 en la mariere de

la

glnlration,

donr la

liqueur férn ·nale du má le e(l

la

caure efficienre, en tant qu'elle conrient le pnncipo du

mouvemc:m ; qu'el le communíqoc aux menllru(!s

u11e

e(pece d'arne, qui donne la vi

e;

que le creor efl le pre–

rnier ouvrage de cetre ame; que ct

l

organe comient en

lu1-meme le príncipe de fon accroiflernen<; qu'il a la

pu11laoce d'arrauger, de réaliffr fuccemvemenr rous les

vifceres, tous les membre•; qu'ainfi

les mtn!lrues con–

tiennenr en puilfance tomes les parrics du frecus ,

Voila le précis du fyfleme fur la

clnlration,

propo–

fé par AriOme,

&

éteodu par fes

1

eélateurs ; Hippo–

crare

&

lui ont eo chacun les leurs. Prefque rous les

philofophe• fcholalliques, en adoprant la philofophie d'A–

riilore, onr auffi penfé comme lui

a

l'égard de la repro–

duétion des animaux; prefque tous les médecins ont fuivi

le

tC,nrimeor d'H'ppocrare fur ce fujet ;

&

íl s'ell palié

dix-fept ou dix-huir fiecles fans qu'il air plus rico paru

de nouvean fur cene matiere, attendu la llupide véné·

ration pour ces deux maltres, que l'on a confervée pen–

daor tour cet efpace de tems,

a

u point de regarder ieur5

produétions comme les bornes de l'efprit humain : en–

forre qu'il ne pouvoit pas l!tre permis meme de

ten–

ter de les franchir, paree qu'on le croyoit impoffible ·

jufqu'

a

D efcarres quí

a

heureoferneot

afih

ofé

pou~

prou•er le conrrnire,

&

pour convaincre par

fes

fue–

ces, qu'il falloir

l'imirer, en fecoüam commt: loi

le

joug de l'autorité, pour n'etre follmis qu'a celui de la

r.aifoo .

~ependaot

ce méme Defcartes a cru , comme

les

anc1eos, que l'homme éroir fo rm é du mélaoge des li–

queurs que répandent les deur fexes . Ce graod philo–

fophe, dans foo

traitl

de

l'bomme,

a cru pouvoir auffi

expliquer, commcnt par les feules lois du mouvement

&

de la fermeorarion, il fe formoir un creur, u

o

cer–

veau, un oe-¡, , des yeux,

&c. f/oycz l'bomme

de Dc–

fcar<es,

&

la

formation d11 [111tru

dans fes

reuvres.

Le femimenr de Defcarres fur cette formation a quel–

que chofe de remarquable ,

&

qui préviendroit en fa

faveur, dit l'aureur de la

V<mu

pbyfirttc,

fi

les raifoos

morales pouvoient entrer ici pour quelq ue chofe ; car

on ne croira pas qu'il l'ait embraíTé pnr

complaifancc

pour les anciens , ni faure de pou voir imaginer d'aurres

fyllernes .

En effet, au reno_uvellement des fciences , quelque•

anarom1íles ayant fa11 des recherches plos parriculieres

fur les argones de la

glnlratiou ,

elles tirent décoovrir

aopres de la m&trice, au

lieu de deux teflicules qo'y

~voient

vtls les aociens , deux corps

blanc!l~trcs,

form és

de