GEN
tache par des racines,
&
tire par leor moyen fa noor–
rirure
&
celle du frerus , du fang de la mere, Jufqo'il
ce qo'il air pris alfez d'accroifT<mem
&
de force pour
rompre enfin fes liens,
&
íonir de la prilbn par fa naif·
fance.
Par ce fyfleme des vers fpermariqoes en général, ce
n'efl plus la premiere femme qo1 renfermoir les races
paUées, préfemes
&
furures; mais c'efl le premier hom–
me qoi en efiet comenoir too te
ÍÍI
poflé6té. Les germes
préexiflans ne fonr plus des cmbryons fans vie, renfer–
més comme de pemes flarues dans des reufs contenus
8
l'infi ni les uns daos les autres; ce lbnt de perirs ani–
maux, de perits homuncules, par exemple, réellement
organift!s
&
aéluellement vivaos, tous renfermés les uns
daos les autres, auxquels il
oe
manque ríen ,
&
qoi
deviennent parfairs par uo limpie développcmem aidé
d'une transformation femblable
a
celle que fubilfeot les
infeéles avant d'arriver
a
Icor état de perfeélion .
Cene rransformarion , qui ne fot d'abord propofée
que comme une conjeélure, que comme le réfultat d'un
raifonnemem fait par analogie, parot enCuite erre prou–
vée, démonrrée par la prércndne découvene conccrnant
les animalcoles de la femence de l'homme, pobliée daos
les
nouvellcs de la république
d~s
Lemes ( année
1669),
fous le nom de
Da/,mpatiuJ,
qui alfOroit qu'ayanr
obíervé cette liqueur prolifiquc, il y avoit [touv é des
auimaux
femblables aux terards , qoi doivem devenir
des grenouilles; que leur corps lui parut il-pco-pri':s gros
comme un grain de fromenr; que leur queue étoit qua–
lre ou cinq fois plus loogue que
le corps ; qu'il
fe
moovoienr avec uue grande
agir~rion,
&
frarpoieor avec
la quene la liqoeur daos laGudle ils nageo1ent. Mais,
chofe plus merveilleufe, il ajnuroit qo'il avoir va un
de ces animaux fe développer , nu phitllt quitter íon
cnveloppe; que ce n'éroir plus uo animal rel qu'aupara–
vant, mais un corps humain , dour il avoit tres-bien
diflingué les deox bras, les dLUX Jambcs, le tronc ,
&
la
tére,
a
laqudle l'enveloppe Íervoit de capochon.
11
ne manquoir
a
cctte obfervation, pour les confc!'quenccs
qu'on vouloir en tirer, que la vérité du fair . L 'au teur,
qui éroit, foos le nom emprunrc! de
D ni<mpathu,
M.
de
Planrade, fecréraire de l'académie de Mompd lier,
a
fooveot avoüé que route cette prérendue découverre
efl abíol ument fuppníée,
&
qu'il n'avoit eu, en la pro·
duifanr, d'aurre ddfein que de s'amufer aux dépens des
admtrareurs, rrop crédules, de ces forres d'ubfervatiom;
en qooi il ne reuffit que rrop bien daos le tems ou il
voulur ainfi en impoíer au monde íavanr, de ínrte qo'il
ne conrribus
m~me
pas peu
a
faire adupter au graod
Boerhaave le fytleme des animalcules, avec toutes fes
dépendaoces.
L es deux opinions fur la
glnEration,
q~i
viennent
d'érre rapportées , c'ell-a-dire celle des
reuts, comme
conreoant les rudimens du fre1us;
&
celle des vers lpcr–
matiques
comme formam euX
mem;.;S
Ct!~
fU dlme ns,
onr partagé prefque tous les Phyliciens depuis envirnu un
fiecle. La p!Opart de ceux qui onr écm uoovellement
fur ce fu¡er, onr embratlé l'un ou l'aurre de. ce; len–
timens; mais le
fyll-i~me
qui auribue
au~
reut; prefque
roos les príncipe> de la
glnération,
a été le plus
re~
O,
&
efl reflé
k
dominant dan; ks ecoles.
l
1 ell done
imporranr de rapporrer
ici
les principales railons qui
onr été empl oyées pour foOr eoir, pour défendrc ce ly –
flemc
&
pour combatrre cdui des animalculcs.
On 'a commencé par objeéler conrre la detlinarion
des animalcules, qu'il ne paroir pas vraillembla.ble que
1'
Auteur de la na
rore
ait voulu le> employer en li gr
andequanmé (en rant qo'unc
feo
le gouue de femence
_v.er·
fée daos la marrice
en contiene un nombre illll
lll),
pour les facritirr
ro~s
felon In
fuppofition de. quelqoes
parrifnns des ve", au
plu~
forr d'entr'eux, qu1 ,par' 1cnt
a en faire un ma!Tacre geoéral avant que de s emparer
feo! de la marrice oo de
l'reuf; oo, [don que
1
onr
imaginé d'anrres, poor faire périr
pr~fqnc
rous ces
~OI·
malcules daos !'une de ces deox cavnés, en ranr qu el–
les oe fnnr propres
a
fournir afyle qu'il un
o~
deux
anima leoles rour-ao-p lus; raodis que roor le refle te tr? u·
vaor pnur ainti dire daos un climar qui luí ell conlra\fe,
ne peor pas s'y cooíerver,
&
qu'il n'y a que les plus
robuflcs qui rétifleur . On oppofe enfuile le défaor de
proporrion entre
le volume des animalcules,
o~fervé
daos la femeoce des différens animaux,
&
les ammaux
m€me qul font foppotés devoir en erre produits ..
~~
cffer Lewenhoeck avoue qu'il n'a poinr rrou vé de difle·
rence entre les animalcoles de la femence des plus pe–
tirs infeéles,
&
ceux de la femence des grands' anu;naux;
d'ou on pene, ce femble, alle1. raiíonnablcment mférer
Tome
f/Jl,
GEN
497
qu'lls ne font poiot deflioés
a
changer d'étar,
&
qo'ils
font fimplemem habiraos de la liqoeur féminale, com.
me ils
le
fonr daos bien d'aurres humeurs animales,
ou il en a au!li été décooverr, relles que la falive,
a
l'égard de laquelle Lewenhoeck di1 qu'il avoit rroové
que fa bouche conrenoir plus de ces aoimalcules que la
Hollande ne contiene d'habitans . On prérend encore
prouver que les animalcoles ne font point deflinés
a
¡oüer le principal rllle daos la
gl,ération,
de ce qu'il
ne s'en troove poinr daos la femence de plofieurs nni–
maux, rels que les perirs cochons d'lnde,
&
le coq
fur-toor, cer animal
fi
porté
a
rravailler
a
la multipli–
cation de fon eípece, randis qo'il fe rrouve de ces ani–
malcules daos la prérendue fe menee de la fe mme, fe·
Ion que le rapporre Valifnieri, d'apres l'obfervarion cer·
1aine d'un dnéleur iralien de fes amis , nornmé
BHo11o
qoi s'éroir pennis des recherches
a
ce fu¡er.
On remarque enlin , conrre les animalculcs confi dé–
rés comme propres
a
former le fretus daos rous les ani–
maux, que qooiqu'ils ayem éré facilemeor obfervés daos
la fe menee du male tirée de fes propres reíervoirs,
il
n'efl aocoo obfervareor, fe Ion le témoignage mfme de
Valili1ieri, qui ait jamais alfOré les avoir rerrouvés daos
cene fe menee, lorfqu'elle
a
éré in¡eélée daos
la marri–
ce, ou il devroir y en avoir aurnoin> quelqu'uo qui pa–
rar plus fenfiblemenr
&
avec plus de vigueur,
~
pro·
porrion qu'il feroit plus difpofé
a
changer de
forme.
11
ne conlle pas davanrage que l'on en air découverr
daos les trompes
&
daos les ovaires, ou l'imaginarion
feo le
d'
Andry les a fair pénérrer, puifqu e les meilleurs
microt'copes ne les
y
ont pu faire appercevoir.
Pour achever de renverfer l'opinioo des animalcules
proli6qoes, ou demande de quelle maniere ils fe repro–
duiíenr eox-memes; ce qoi ramene la difficuhé com·
mane
a
tous les fytlemes, pour rrouver en qooi con –
filte le premier príncipe vivifiant daos l'ordre phylique de
la fécondatioo; principe qu'on ne peur arlribuer aux ani–
malcoles, qu'co remomaot de ceux qui contknnent d'au–
rres aoirnalcoles daos leur íemence,
a
ceux qui
y
font
cootenus
&
aioli de ceux-ci
a
d'3utres, par un pro–
gres de diminurion
a
l'intini qui paroir ablurde) d'au–
tant plus qu'il oe décide cien.
Mais oe peut-on pas dourer
m~me
li
ces prétendos
anirnnlcules fonr vérirablemenr des é1re organifés, vi–
vans? M. Liebe1kuhn, célebre obfer' ateor microícopi·
que de B<rlin, préreod e1re fundé
a
le nier; anti il ne
refleroit plus aucun fondemcor au fyflcmo
<]Uf
les
fait
regard<r comme les propa)\aleurs de la vie animale .
En fin on a oblervé des anrmalcules, ou de petits
~tres
erOs rels, daos
l'infulion de pluli<ors
f,>rtes de
plantes: il ne s'enfuir pas cependanr qu'il
fuienr des
embryons de plantes,
&
qu'ih tervenr
a
la re'produéliotl
des végéraox .
C'ell done d'apre< ces différcntcs raifons,
fi
proprcs
a
faire reJClltr Je fyflcme des anÍmsJcules daos
I'CEU·
vrc de la
glnération,
que la pluparr des medecins
&
antres phylt c>c ns le lonr plus forremenr auachés au fy–
ll/:me des reufs fournis par les
lelllculcs des femelles,
fécondrs par la liqueur féminale de; males, fans qu'elle
ope¡e aurrc chofe que de 111emc en ¡eu
les rud im cos
du fre ros, dé¡
a
délinéés dans l'reuf. l is onr cru devoir
préférer ce
fyOcme, qui ell tondé fur un
fi
grand
nombre d'expériences, qu'il femble éro.,nanr que l'on
puitk fe refufer aox apparences de certirude qu'il pré–
(emc, >'il y a quclquc chofe do bien cerrain en fait
d'obfervar ions phyliques.
En elfet, les panifans des reufs alleguent poor fon–
demenr de leur npinion,
1".
que l'on ne peor pas dou–
rer que les ptt >tes bulles qui compofcnt ce que les an·
ciens appellenr
le1 ttflicui<J d<J Jeme/la vivipa,.a,
ne
íOiem de
v1
ai!l reufs, comme
d~ws
le
tCmellc.) ovipa–
res; que
e<
S
reufs ne rent
'ermen r
les
rudimens du fre·
tus, puiCqu'il a été rrouv é
d.esreuts encore auachés
.a
leor ovaire, qoi n':1yam pG
s'endét:t{ht·r
aprC!l
y
avo! r
été fécondés , y avoi<IH pris
leur
ac.cro¡llement, au
poin r que l'embryon
y
étoir apporr;O fenliblcment, nyant
toores fes parries bien formées: td ell le ca.>
ra~porré
par M. L iure,
m(m. de l'acad.
1707.
Vall(men rap·
porte un exemple pareil, d'apri:• uu ¡ou.rnal de
M
éde–
cinc de
1663 Se
Ion plufieors aureurs
cu~s
par
M . d.e
Haller daus les
not<J [ur icJ
commmta~r<J
dn
tPj/t–
ttttiom d, Bo<rhaavr,
oo a vü des reuts adhtrans
il
l'ovaire
q01 cuurenoi<nr des poniuns de frerus, re!
les
que des' o , des dent>, des cardlages . qui s'y . r'10'ent
formés, c'dl-a-dirc q01
y
B\'Dieot pns accro¡lfement
par une fuire de fécondarion irnpnrfaire.
2".
Que
l'on
a
rroov é plolieucs fretus de différenrcs
R
r r
gran·