3
1-4
FRO
fion de
l'air extérieor
&
l'amldion qui les appliquent
l'un
a
l'autre' lemblent devoire produire ici peu d'cfiet:
mais il ell aifé de s'appercevoir qu' uu contad d'une
li–
gne quarrée fuffiroir
leule pour occationner le phéno–
mene que nous cherchons icí 3
e~pliquer.
Quoique la preflion qui appliquc
le•
furfaces de deux
corps ,
foit une des principotes clufes de la difficulté
qu'on éprouve
~les
flire glirTer !'une fur l'autre, il ne faur
pourtlnt pas croire que
c~ttc
difficulté cefsft t t011¡ours
<!lltierement,
ti
cette preOion devcnoit nulle . L'exem–
ple de deux fcies
lufpendues vcnicalemenr , de fas:on
que les denrs de !'une fe logent daos les
inten•alle~
que
JaiiTent celieS de l'autre, peor fervir
a
OOUS COilV310CtC
du contraire.
11
dl mr que
ti
l'on vouloit mouvoir une
d"elles verticalement, ce! engagcmenl reciproque de lcurs
dcnts y apponeroir quelque obflacle,
&
formeroit une
réliOancc de la nature de celle que nous 0\'0ilS nom–
mée
frotttmmt:
il efl vrli que cette rélinance ou feroit
abfolument invincible, ou ccOeroit bien-tót, les dents
s'étant dégagées ,
&
n'y ayant
lucune force qui les
oblige
a
s'embarralfer de nou vea11 les unes dlns les au–
tres.
1
V.
La vitelfe des furface s qui frottcnt paroit devoir
inHuer fur la quanrité du
frott<mtnt:
il
femble qu"un
corps qui fe meut plus vire rcncontre daos le memc
tems un plus grlnd nombre de petites éminences de la
furface de celui fur lequel il fe meut, les choque aufli
plus rudement, ou les plie plus vlte;
&
par toutes ces
conlidér3tions, doit éprouver beaucoup plus de rélifl3uce
il
fon moovement.
Aufli M. Mulfcheobroek nous dit s'etre afsOré par des
axpérieoces dont il ne donne pas le détail, que le
frot–
lemcnt
étoit proportionoel
a
la vitelfe, c'cepté lorfque
ce!!e vitefle en trc;-conlidérable: car daos ce cas il a
trouvé le
frottcmmt
beaucoup plus augmenté.
Cependant
I'vl.
Euler conlidéram que daos le mou ve–
ment d'un corps qui gliOe fur un autre, les perites émi–
nences de fa furface fe dégagent des perites cavités de
l'atttre,
&
y retombent altcrnativement, 3 erO qu'il ne
devoit éprouver de réflnance que comme por imervalle;
3U
lieu qu'on
COrps eo repo qu'oo
veut
OlOUvoir
1
en
éprou voit une continuelle;
&
qu'ain(J
la
••ltelfe d'un
corps, bien loin d'augmenter le
frottcmtnt
,
devoit le
diminuer. A cette confidération il en a¡ ofite une autre
tirée de
1' expérieoce :
il
lui a p3rtl que
lorfqu' on
donnoit
a
un plan incliné une inclinaifon ttes-peu diffé–
renre de celle ou le
frott<mo•t
éroit précifémenr égal
a
l'3dion
de
la pefnnteur, pour mouvoir le corps' ce
corps parcouroit le plan incliné beaucoup plus vi te qu'on
n'auroit dO
s'y a!!endre, vlt
le leger chaogement qui
s'étoit fait dans l'inclinailon : d'ou
il
a conclu que le
mouvement une fois commencé, le
frottcmcnt
émit di–
m inué: il a meme donné une méthode pour décider par
le tem s qu'on corps cmploye , parcourir un tel plan,
fi
fa conjcdure efl JUfle
&
conforme
il
la réalité.
Vo–
J~<:t,
fur tout cela,
les
mim.
de Bcrlin, ann.
1748 .
De !elles contradidions entre des Phyliciens de ce!
ordrc , nous montrent cambien nous
fommes encore
éloi¡¡nés de connoltre
la nature
&
l~s
vraies
lois do
frotecmrnt;
c'cll
a
l'expérience feu le
a
nous les 3ppreo–
dre: fur le paint dont
il
s'agit aduellement, naus n'en
avon< aucune qoi mérirc une contiance entiere . M. Muf–
fthenbroek ne nous ayant point cammuniqué fon procé–
dé, oolls ne pouvoos pas
tU~er
s'il ne s'efl poin t glilfé
quelque erreur dans les
réfultats qu'il nous donne ·
&
nou< croyons qu'il efl plus fage d'a!!endre de
nouv~lles
expérienccs, pour décider
fi
&
comment la vltelfc doit
entrer daos l' évaluation de cette rétinance.
V. Le
frottemmt
retarde
&
détruit le mouvemenl
d'un corps, comme le tcroit une puiOance qu'il tirerait
daos une direélion oppofée
~
eelle de ce mou vement :
d'ou il fu it tout naturellem cn t , que pour ¡uger de la
réfiflance qu'il appnrte
~
l'adion de la puitfance, qui
prodnit ou tend
a
produire ce mouvement' il ne fuffit
pas de connoltre fa quantité abfoluc, mais qu'il
faut
aufli avoir éga rd au bras de levier auquel il en nppliqué,
relativement
a
la longueur de celui par lequel agit la puif–
fance . Ainfi , par exemple , quand on employe paur
élever un corps une paulie mobile aurour de fon axe,
le
frottcmwt
qu'il y a
~
vaincre efl celui de l'axe de
la pouhe dans
les perites cavités qui
le
re~oivent
,
la
réliflance qui en réfulte fe trouve done appliquée
a
un
br~s
de le.vier d'autant plus courr que celui par lcquel
agr! la
putlfan.ce,que le diametre de cet axc cfl plus
pett~ ~
ue celur de la poulie móme: aufli le
frotttm en&
~fl-tl
rn.comparablement moindre que
(j
cctte poulie étoit
nnmolltle autoyr
d~
fon ate.
FRO
On peut expliquer par-13 l'avantage des grandes pou!ies
&
des grandes roues fur les petttes,
&
celui des voitures
montée; fur des re>ues par-deOus les limpies traine:wx.
Cette obfervation fert encore
á
faire comprendre pour–
quoi daos une defcente rap'de 'on
íe trou••e
tres-bien
d'enrayer les
roues : c'efl que par-13
la rélinance qui
provient du
frotttment
íe trouve appliqnée
a lo
crrcoo·
férencc de la
roue , au lieu qu'elle l'étoit
ir
cellc
de
l'cllieu :
la roue enrayée augmente done le
frottcmm•,
&
empeche la voiture de deícendre avec rrop
de
rapi–
dité.
Nous pourrons encare expliquer, au mayen drs me–
mes principes, pourquoi les balances courtes font
moio~
exadrs que celles dont le fléau efl long,
&
pourqoor
les r<lmatnes le font ordinairement moins que les balan–
ces communes: car il efl facile de voir que li la marchan–
dife dont on veut cannaitre le poids fe trouve excéder
tant-foir-peu ce qu':lle devroit etrc pour ten ir en équt–
librc les poids auxquels on la compare, elle fera trébu–
cher la balance d'autant plus aiíément qu'clle fe
trou–
vera plus éloignée de l'axe autour duque! fe fait
fon
mouvement ; puifque le bras de levier par
lequel elle
furmontera le
frott<mcnt
qu'il
y
a autour de cet axe,
fera d'autant plus long.
11
y a daos tous les Arts je ne fais cambien de pe–
rites auentions de pratique, pour diminoer le
frottmttnt;
par exemple. celle de faire poner les ef!ieus rur des rou–
leaux.
(jig
,39·
mlchaniq.):
Je oe crois pas néc<lfaire
de
m
y
arre ter.
S'il efl hors de doute que la diminution du bras de
lev ier auquel font appliquées les patries qui frottent' en
un moyen u
e
-efficace de diminuer le
frotttmmt,
il ne
l'efl p3S également que ces diminutions foient exaae–
ment proportionnelle
!'une
a
l'autre . L'e1périence fem–
ble avoir montré aux Anilles , que
loríque le pivot
autour duque! on fait tourner une raue, en ettremement
petit, le
frottemmt
o'efl pas diminué 3 proporrion de
la petitelfe,
&
qu'on fe tro mperoit beaucoup_,
Íl
do
fro&–
tcmmt
d'un pivot d'un quart de ligne de dtametre, on
vouloir conclure celui d'un pié, en l'eOimant
f7Ó
fois
plus confidérable: la raifon en efl fans doule, que les
perites éminence< des furfaces des corps ont alor& une
proponion fenlible avec le diametre du pivot,
&
fonr
ainli plus d'obflacle
a
fon mouvement; 3-peu-p(es com–
me une petite roue a de la peine
a
forrir d'une orni<re
qu'une grande roue franchit aifémenl.
Voila un précis des connoiíf.1nces que nous avons
de la nature
&
des lois du
frottcmmt
;
connoilfances
bien imparfaires, comme on peut aifément s'en appercc–
voir,
&
qui le feront vrailTemb lablement encore long–
tems. En effet , y ayant de
fi
grandes variétés daos le tilfu
des différen; corps'
&
celui d'un m eme corps n'étanr
pas lui.méme homogene,
&
de plus' fujet
a
des varia–
liaos par le froid
&
le chaud,
le fec
&
l'humide,
&
par mille autres circonflances;
il
parolt bien difficile de
parvenir
a
des lois générales fur cene mariere.
AjoOrez
a
cela que la plupart des Phyliciens qui s'en
font occupés, ont employé pour leurs expériences des
méthodes fu¡ettes
:l
équivoque'
&
propres
a
faite naitre
de l'incertitude dans leur réfu ltat. Le tribometre de M.
Mulfchenbroek a, par e>emple, ce! inconvénient, qu'unc
partie de la force deflinée
a
faire toorner le difque, s'em–
ploye
a
plier la corde; ce qui n'efl pas
a
négligcr. Le
méme inconvénient a lieu, loríque la puilfance qui doir
mouvoir un corps fur un plan efl appliquée
il
une corde
qui palfe
fur une poulic ;
&
il y 3 de plus daos ce
dernier cas, un
frottcmmt
auquel on o'a aocun égard,
qui efl cdui qui fe
fait autour de l'axe de
la
poulie.
11 me femble que de tous les moyens qui ont été em–
ployés paur connoitre par
l'expérience
les dillérentes
Jois do
frot-t"mmt,
il
n'y en a point de plus limpie
&
en
m~me
tems de moins ÍUJet
a
équivoque, que de fe
fervir d'on plan incliné, auquel on donne une inclinai–
fon telle que le
fruttcmcnt
do plan
&
la pefa11teur du
corps foient précifément en équilibre. L'inclinailon du
plan fait connoitrc la force qoi eOt été néceOaire pour
reten ir le corps for un plan parfaitement poli;
&
de cer–
tc fas:on, le
frott<mcnt
{tUi tient lieu de cette force fera
connu fans équivoque . Ceue mérhode a été (utvie par
quelques phyticiens: mais il femble qu'on auroit pO en
tirer un meilleur partí.
Je ne m'arréterai pas aauellement
¡\
calculer le
frot–
ttmelll
des différentes machines;
il
faudroit embralfer,
pour cet etfer , quelque hypothefe particuliere ;
&
le
choix oc lailfcroit pas que d'en étre embarralfanr . D'ail–
leurs on peur voir dans les
<ffnis dt
Phyfi'f·
de Muf.
fchen-