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FRO
mé. Dans les ouvrages confidérables, les
fromifpieet
ou
prcmiere> pages s'impriment ordinairemcm en rouge
&
no1r . On entend auffi par
fronti{pice
l'eflampe que l'on
rncr avant
le tíue de
l'ouvrage .
f RO N TON, f. m . (
t1nhitdl.)
on enteod fous
ce nom wut amortiflement triangulaire, fervant
a
cou–
ronner l'ex trémiré fupérieure de l'av anr-corps d'un b1ti–
m enr . L'origine des
frontonf
vient des Grecs qui les
pla~oient
fur k fommet du frontifpice de leurs temples,
&
repréfenroient les pignons de ces forres de monumens;
de maniere que la haureur de ce triangle, qui étoit
a
fa
bafe cornme un erl 3 cinq, a 6xé pour roO¡ours leur
proponion. Ces peuples n'employerenr d'abord les
fron–
tom
qu'avec beaucoup de dilcrétion;
leurs remples é–
roient les feuls édifices ou l'oo pOr les meure en ufage:
mais dans la fuire, leur applicarion daos l'Archireélure
n dégénéré en abus, principalement en halíe, oii non–
leolement les archiceéles rornains en onr placé dans rous
leurs geores de biltimeos, mais les ont chantournés, en–
roulés, coupés
&
inrerrompus; enforce qu'ayant perdu
de víie !'origine des
fromom,
ils en ont fair un ornc–
m ent arbirraire, fans égard
:i
la convenance du lieu,
fans médirer l'dfet qu'ils produiroienr daos leurs déco·
rarions ,
&
fans prévoir li tour autre couronnemeo r n'eur
pas éré préférable.
N os premiers archireéle.s
fran~(>is
n' en ont pas ufé
2VeC plUS de modératÍOn que les iatÍnS
j
&
a
i'exempie
des produélious de leurs prédécdfeurs, ils en onr placé
plulieurs les uns au·d lfu s des nutres, dans un
m~
me
frontifpice: témoins le ponail des M inimes, celui de S.
Gervais ,
&
celui du Val-de-Grace
:l
P arís. On en re–
marque
me
me trois , pincé> l'uu daos i'aucre, dans
la
décoracion de l'intérieur de la cour du Louvre;
&
l'on
en voir une réirérarion condamnable dan< la fnqade du
m tme pailis, du c6ré de la riviere. En un mor, les
niche>, les croifées, les rabies faillantcs,
<O
foor oroées;
on en voir régner par-tour, couronner cour;
&
par-tour
tenir licu d'une archiceélure reéliligne,
&
piUI analo–
gue
a
la direélion perpendiculairc des piés-droics,
&
a
la
forme horifonrale des cnrablemens qui couronneu r oos
fa~ades.
N os archireétes modernes onr uíé avec encore moins
de prudence des
frontons;
&
:1
l'imi10tion du dérégle–
meot des R omaius, du rems de
B oromi>Ji ,
ils les ont
fait circulaires, ou rriangulaires,
~
re!Taucs , ioterrom–
pus, rerournés ou pliés,
&
cela fans nutre bot que de
varier leurs compolirions,
&
de placer daos le rympan
·de ces
frontonf
des ornemen s frívolos,, fans chocx
&
fans convenance. En fin
il n'efl pas un de nos aniíans
qui oe s'imagine avoir produir un chef·d'reuvre, lorf–
qu'il a rcrmcné un ravalemeut par ce genre d'amonif–
femenr .
La fource de cer abus vienr fans doure de ce que
l'on perd de vOe
l'ongine qui a donné naiCfance nus
divcrfes parties qui conlliruenr
1'
Archireélure; loin d'a–
voir rccours
a
no• hirloriens
&
:l
nos aureurs
les plus
célebres, o n prend pour modeles les exemples récenrs,
&
on laiCfe dcrriere foi la doélrcne de l'nn: inl'eoliblc–
meclt
&
a
force d'imiracion, un prend In partie pour le
tour . Les meilleures produétions priíes daos leur origi–
ne, ne préfenreot plus que des licences inrolérnbles des
inadvenances monllrueuíes,
&
des compolitions h;far ·
dées . Or pour évirer ce déréglemenr, prévoyons l'ef!i:r
que produironr les
[r011tons
dans l'édifice,
&
rélervons–
les princ•palec:nellt pour
le>
fronriípices de nos églifes;
enfone que h par rolérancc nous les employons dans
la décorarion. de nos palais ou de nos édi6ces publics,
que ce ne fou que pour faire prééminer la portie lupé–
rieure du principal 3V3nt·corps. En !uppolaot meme que
la f.1illie de ce dernier femble ex iger féparémenr ce gen–
re d'amoni!fement, pour luí
tenir \ieu de couverrure
évirons qu'il couronne ¡amais plus de trois croiíées;
pré~
féro~s
les
.trian~ulaires
aux
circul~ires,
&
ne foutfrons
Jama!
S
qu'cls focent fnrerrompus
01
dans leurs bales, ni
daos leurs fommer&, fi nous voulons que nos compo–
litions foienr conformes au¡ príncipes de l'an
&
aux
lois du bon goOr. (
P)
F R o
N
1'
o
N
011
M
1
Ro
1
R,
(Marine)
c'e(! un ca–
dre
011
une cartouche de menuiferie, qui el! placée fu r
la voílte
a
l'arricrc d4 V31ilcau. On la charge des ar–
m~s
du prince qui a foit conrlruire le vJiCfeau
¡
quelque•
focs on Y
mee
la figure donr le vai!feau pcme le oom.
Commun.ément on appelle cet eodroir /e
miroir
.
f/o
ycz. Marme, Planche
!Ji.
figure
l.
le
fronton,
cotto!
o .
(
z)
fROS
ou
FE.OCS,
(]11ri{pr.)
ce font des ter-
FRO
res en friche; c'efl la méme chofe que
fraHX.
Voya:.
ci-devam
F
R A
\J
X.
(A)
fROTTEMENT, f. m .
(Mich.)
c'eflla ré–
fiflance qu'apporre au m• uvemeor de deux corps !'un
lur l'aotre, l'inégalité de
leur> íurfaces.
11
n'dt aucun corps qui lnrfqu'il )lliCfe fur un autre,
n'éprouve uoe pareille réliflance; paree qu'il n'en erl au–
cun donr la furface ne foic inégale.
11
e(! aifé de s'en
convaincre
en examinan t au microfcope ceux.
m ~ntei
que nous
r~gardons
comme les mieux polis; on
y
ap–
pw;oir bien-tlh bien de pctitel éminences
&
cavirés qui
avoient échappé
a
la vOe limpie.
Lors done que l'on applique !'une contre l'aotre deux
furfaces de ceue nacure, les pecites éminences de !'une
doivenr oéceflairement entrer dans les perites cavirés de
l'amre;
&
pour en mouvoir
une~
il faur dégager cesé–
minences des cavicés daos
lefquelles elles
foot eofoo–
cées : pour ccr etfet il el! néceCfaire ou de les brifer, oa
de les plier comme des rdfons; ou
(i
leur e
u
reme da–
reté empeche \'un
&
l'aurre de ces effers, il faur un pea
foCtlever le corps encier. T oures ces chofes exigeoc une
cerraine force,
&
il en doir réfulter un obOacle au mou–
vemenr : c'erl
ce
que l'on ncomrne
froteemcnt.
On peur en dirlinguer deux erpec<s. S'li s'agir de fai–
re parcourir
a
uo corps
la
(urface d'un aurre corps, ce–
la peur s'esécurer de deux manieres différenres, qu'il eft
imponant de ne pas coofoodre:
1°.
en appliquant fuc–
cellivcmeot les
m~me>
panies de !'un
a
dif!érentes par–
ríes de l'autte, C<•rnme quand on fair gl ilfer un livre fur
une rabie;
&
on peur nommer ce
frottement,
celui de
la premiere efpece:
2°.
en faifant toucher fuccdlivement
dif!érrntes parcies d'une furface
a
ditférenres porties d'une
aucre lurface, comme lorfqu'on fau rouler une boule fur
uo billard;
&
¡e le
nommefrottemmt
de la feconde efpe–
ce. Le premier elt
ce
luí dnnr ¡'ai parlé d'abord. Dans le
fecood cas, les pacues eogagée
fe qu1tte01 3-peu-pres
comme les rlenrs de deux roue< de monrre fe defeogre–
nenc.
f/oyn jigHr<
38.
dt
la Mfcha11it¡tt<,
oii
C D
elt
le corps roulanc,
A B
la furface du corps fur lequel il
ro ule,
&
H, F,
les ioégal1t¿, des deu1 furfaces au poiot
d'allouchen,eut. S'il arrive qu'elles ayent quelquetois
pellle
a
fe quiuer, c'cfl qu'il
y
a dilproporrion entre
ks panies faillaoces
&
les vuides qui les
re~oivent;
maii
jamais cette feconde efpece de
{roetemcnt
ne ralentit au–
ranc le mouvement que la prcmiere: c'erl de celle-ci que
¡e vais m'occuper plus parriculiaemenr.
La quantiré du
frottcmene
dépend d'uoc infinicé de
circonflances, qui me paro lfent pounant toutes poovoir
erre rnpportécs
a
quelqu'un de ces cinq chefs; t
0 •
la
narure des furfaces qui fronent;
2°.
leur grandeur;
3°.
la p1ellion qui les applique l'uoe
ii
l'aucre; 4°. leur
v~telfe;
f
0
•
la longueur, du lev ier auquel on peur regarder
comme appliquée la réll flance do nt il
s'agit.
1,
La nacure des furfaccs efl ce11ainemenr
la pnnci–
pale conlidérarion,
a
laquelle il
fau< avoir é¡tard pour
¡uger de la quanmé du
frottemcne;
il
efl é v1deur que
plus les
iné~alités
de ces furfaces
r<ront ou nombreu–
fes , o u ém inente', ou roides'
00
dlfficiles
a
brifer ou
a
plier, plus aufii
le
froeecment
qui en réíullera Cera
confi dérable.
11
luir de·l>,
1 ".
que
l'on doir rrouver
m oim de réJiflance
a
!aire gil!fer un corps poli lur une
fu, facc polie , qu'un corps rude
&
grollier fur une fur–
fnce ioégale
&
raboreufe .
2°.
Que l'huile oo la grai!fe
done on enduit ordinairemeot le; furfaces que l'on veut
faire glifler avec plm de facilité, doivent ef!eélivement
dnninuer le
frote. mene;
puifque fe logeanr dans Jes pe–
rices cavirtf> de ces !urfaces, elles emptcheoc
les
perites
éminence~
d'y correr autli profondémenr;
&
que la for–
me fphénque des perites molécules de l'huile les rcnd
propre>, comme aucaor de rouleanx,
a
changer en par–
de le
froucmml ,
qui feroir fans cela uniq uement de lu
premierc efpece, en un auere de la feconde.
Ce> raifounemen<, quelques plauliblcs qu'ils paroif–
fcnt, ne décideroienc pas
n~anmoins
ces dcux poi11ts,
(j
l'e~périence
ne les appuyoir. La llruélure des pe rites par–
ríes des corps,
&
la nacure de
lcurs furfaces nous el!
Ji peu connue, qu'il efl impoflible de fuivre ici d'aurre
guide que l'e>périence; encare n'avons-nous pas l'avan–
rage d'étre conduits par elle dans cene 1111tiere-ci au!fi
sürement que dans la piOpart des nutres. Nnu' ne rron–
voos daos les différens auteurs qui onus om fair pan de
leurs telllaiÍ!e.s, que des réfuhat> uppof.!s,
&
fouven t
des conrradcél1ons. Par exemple, M . Amontan nous
dit qu'il a éprouvé que des plan de cuivre
de fer de
plomb
&
de bois, bien enduirs de vieux-o'ing
pl~cés
fur d'aurres plans de pareille mariere,
&
chargé's égale–
ment, oor a-peu-prcs le m
cm
e
frotttm•nt .
M . l\lluf-
fchen-