Table of Contents Table of Contents
Previous Page  340 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 340 / 922 Next Page
Page Background

312

FRO

mé. Dans les ouvrages confidérables, les

fromifpieet

ou

prcmiere> pages s'impriment ordinairemcm en rouge

&

no1r . On entend auffi par

fronti{pice

l'eflampe que l'on

rncr avant

le tíue de

l'ouvrage .

f RO N TON, f. m . (

t1nhitdl.)

on enteod fous

ce nom wut amortiflement triangulaire, fervant

a

cou–

ronner l'ex trémiré fupérieure de l'av anr-corps d'un b1ti–

m enr . L'origine des

frontonf

vient des Grecs qui les

pla~oient

fur k fommet du frontifpice de leurs temples,

&

repréfenroient les pignons de ces forres de monumens;

de maniere que la haureur de ce triangle, qui étoit

a

fa

bafe cornme un erl 3 cinq, a 6xé pour roO¡ours leur

proponion. Ces peuples n'employerenr d'abord les

fron–

tom

qu'avec beaucoup de dilcrétion;

leurs remples é–

roient les feuls édifices ou l'oo pOr les meure en ufage:

mais dans la fuire, leur applicarion daos l'Archireélure

n dégénéré en abus, principalement en halíe, oii non–

leolement les archiceéles rornains en onr placé dans rous

leurs geores de biltimeos, mais les ont chantournés, en–

roulés, coupés

&

inrerrompus; enforce qu'ayant perdu

de víie !'origine des

fromom,

ils en ont fair un ornc–

m ent arbirraire, fans égard

:i

la convenance du lieu,

fans médirer l'dfet qu'ils produiroienr daos leurs déco·

rarions ,

&

fans prévoir li tour autre couronnemeo r n'eur

pas éré préférable.

N os premiers archireéle.s

fran~(>is

n' en ont pas ufé

2VeC plUS de modératÍOn que les iatÍnS

j

&

a

i'exempie

des produélious de leurs prédécdfeurs, ils en onr placé

plulieurs les uns au·d lfu s des nutres, dans un

m~

me

frontifpice: témoins le ponail des M inimes, celui de S.

Gervais ,

&

celui du Val-de-Grace

:l

P arís. On en re–

marque

me

me trois , pincé> l'uu daos i'aucre, dans

la

décoracion de l'intérieur de la cour du Louvre;

&

l'on

en voir une réirérarion condamnable dan< la fnqade du

m tme pailis, du c6ré de la riviere. En un mor, les

niche>, les croifées, les rabies faillantcs,

<O

foor oroées;

on en voir régner par-tour, couronner cour;

&

par-tour

tenir licu d'une archiceélure reéliligne,

&

piUI analo–

gue

a

la direélion perpendiculairc des piés-droics,

&

a

la

forme horifonrale des cnrablemens qui couronneu r oos

fa~ades.

N os archireétes modernes onr uíé avec encore moins

de prudence des

frontons;

&

:1

l'imi10tion du dérégle–

meot des R omaius, du rems de

B oromi>Ji ,

ils les ont

fait circulaires, ou rriangulaires,

~

re!Taucs , ioterrom–

pus, rerournés ou pliés,

&

cela fans nutre bot que de

varier leurs compolirions,

&

de placer daos le rympan

·de ces

frontonf

des ornemen s frívolos,, fans chocx

&

fans convenance. En fin

il n'efl pas un de nos aniíans

qui oe s'imagine avoir produir un chef·d'reuvre, lorf–

qu'il a rcrmcné un ravalemeut par ce genre d'amonif–

femenr .

La fource de cer abus vienr fans doure de ce que

l'on perd de vOe

l'ongine qui a donné naiCfance nus

divcrfes parties qui conlliruenr

1'

Archireélure; loin d'a–

voir rccours

a

no• hirloriens

&

:l

nos aureurs

les plus

célebres, o n prend pour modeles les exemples récenrs,

&

on laiCfe dcrriere foi la doélrcne de l'nn: inl'eoliblc–

meclt

&

a

force d'imiracion, un prend In partie pour le

tour . Les meilleures produétions priíes daos leur origi–

ne, ne préfenreot plus que des licences inrolérnbles des

inadvenances monllrueuíes,

&

des compolitions h;far ·

dées . Or pour évirer ce déréglemenr, prévoyons l'ef!i:r

que produironr les

[r011tons

dans l'édifice,

&

rélervons–

les princ•palec:nellt pour

le>

fronriípices de nos églifes;

enfone que h par rolérancc nous les employons dans

la décorarion. de nos palais ou de nos édi6ces publics,

que ce ne fou que pour faire prééminer la portie lupé–

rieure du principal 3V3nt·corps. En !uppolaot meme que

la f.1illie de ce dernier femble ex iger féparémenr ce gen–

re d'amoni!fement, pour luí

tenir \ieu de couverrure

évirons qu'il couronne ¡amais plus de trois croiíées;

pré~

féro~s

les

.trian~ulaires

aux

circul~ires,

&

ne foutfrons

Jama!

S

qu'cls focent fnrerrompus

01

dans leurs bales, ni

daos leurs fommer&, fi nous voulons que nos compo–

litions foienr conformes au¡ príncipes de l'an

&

aux

lois du bon goOr. (

P)

F R o

N

1'

o

N

011

M

1

Ro

1

R,

(Marine)

c'e(! un ca–

dre

011

une cartouche de menuiferie, qui el! placée fu r

la voílte

a

l'arricrc d4 V31ilcau. On la charge des ar–

m~s

du prince qui a foit conrlruire le vJiCfeau

¡

quelque•

focs on Y

mee

la figure donr le vai!feau pcme le oom.

Commun.ément on appelle cet eodroir /e

miroir

.

f/o

ycz. Marme, Planche

!Ji.

figure

l.

le

fronton,

cotto!

o .

(

z)

fROS

ou

FE.OCS,

(]11ri{pr.)

ce font des ter-

FRO

res en friche; c'efl la méme chofe que

fraHX.

Voya:.

ci-devam

F

R A

\J

X.

(A)

fROTTEMENT, f. m .

(Mich.)

c'eflla ré–

fiflance qu'apporre au m• uvemeor de deux corps !'un

lur l'aotre, l'inégalité de

leur> íurfaces.

11

n'dt aucun corps qui lnrfqu'il )lliCfe fur un autre,

n'éprouve uoe pareille réliflance; paree qu'il n'en erl au–

cun donr la furface ne foic inégale.

11

e(! aifé de s'en

convaincre

en examinan t au microfcope ceux.

m ~ntei

que nous

r~gardons

comme les mieux polis; on

y

ap–

pw;oir bien-tlh bien de pctitel éminences

&

cavirés qui

avoient échappé

a

la vOe limpie.

Lors done que l'on applique !'une contre l'aotre deux

furfaces de ceue nacure, les pecites éminences de !'une

doivenr oéceflairement entrer dans les perites cavirés de

l'amre;

&

pour en mouvoir

une~

il faur dégager cesé–

minences des cavicés daos

lefquelles elles

foot eofoo–

cées : pour ccr etfet il el! néceCfaire ou de les brifer, oa

de les plier comme des rdfons; ou

(i

leur e

u

reme da–

reté empeche \'un

&

l'aurre de ces effers, il faur un pea

foCtlever le corps encier. T oures ces chofes exigeoc une

cerraine force,

&

il en doir réfulter un obOacle au mou–

vemenr : c'erl

ce

que l'on ncomrne

froteemcnt.

On peur en dirlinguer deux erpec<s. S'li s'agir de fai–

re parcourir

a

uo corps

la

(urface d'un aurre corps, ce–

la peur s'esécurer de deux manieres différenres, qu'il eft

imponant de ne pas coofoodre:

1°.

en appliquant fuc–

cellivcmeot les

m~me>

panies de !'un

a

dif!érentes par–

ríes de l'autte, C<•rnme quand on fair gl ilfer un livre fur

une rabie;

&

on peur nommer ce

frottement,

celui de

la premiere efpece:

2°.

en faifant toucher fuccdlivement

dif!érrntes parcies d'une furface

a

ditférenres porties d'une

aucre lurface, comme lorfqu'on fau rouler une boule fur

uo billard;

&

¡e le

nommefrottemmt

de la feconde efpe–

ce. Le premier elt

ce

luí dnnr ¡'ai parlé d'abord. Dans le

fecood cas, les pacues eogagée

fe qu1tte01 3-peu-pres

comme les rlenrs de deux roue< de monrre fe defeogre–

nenc.

f/oyn jigHr<

38.

dt

la Mfcha11it¡tt<,

oii

C D

elt

le corps roulanc,

A B

la furface du corps fur lequel il

ro ule,

&

H, F,

les ioégal1t¿, des deu1 furfaces au poiot

d'allouchen,eut. S'il arrive qu'elles ayent quelquetois

pellle

a

fe quiuer, c'cfl qu'il

y

a dilproporrion entre

ks panies faillaoces

&

les vuides qui les

re~oivent;

maii

jamais cette feconde efpece de

{roetemcnt

ne ralentit au–

ranc le mouvement que la prcmiere: c'erl de celle-ci que

¡e vais m'occuper plus parriculiaemenr.

La quantiré du

frottcmene

dépend d'uoc infinicé de

circonflances, qui me paro lfent pounant toutes poovoir

erre rnpportécs

a

quelqu'un de ces cinq chefs; t

0 •

la

narure des furfaces qui fronent;

2°.

leur grandeur;

3°.

la p1ellion qui les applique l'uoe

ii

l'aucre; 4°. leur

v~telfe;

f

0

la longueur, du lev ier auquel on peur regarder

comme appliquée la réll flance do nt il

s'agit.

1,

La nacure des furfaccs efl ce11ainemenr

la pnnci–

pale conlidérarion,

a

laquelle il

fau< avoir é¡tard pour

¡uger de la quanmé du

frottemcne;

il

efl é v1deur que

plus les

iné~alités

de ces furfaces

r<ront ou nombreu–

fes , o u ém inente', ou roides'

00

dlfficiles

a

brifer ou

a

plier, plus aufii

le

froeecment

qui en réíullera Cera

confi dérable.

11

luir de·l>,

1 ".

que

l'on doir rrouver

m oim de réJiflance

a

!aire gil!fer un corps poli lur une

fu, facc polie , qu'un corps rude

&

grollier fur une fur–

fnce ioégale

&

raboreufe .

2°.

Que l'huile oo la grai!fe

done on enduit ordinairemeot le; furfaces que l'on veut

faire glifler avec plm de facilité, doivent ef!eélivement

dnninuer le

frote. mene;

puifque fe logeanr dans Jes pe–

rices cavirtf> de ces !urfaces, elles emptcheoc

les

perites

éminence~

d'y correr autli profondémenr;

&

que la for–

me fphénque des perites molécules de l'huile les rcnd

propre>, comme aucaor de rouleanx,

a

changer en par–

de le

froucmml ,

qui feroir fans cela uniq uement de lu

premierc efpece, en un auere de la feconde.

Ce> raifounemen<, quelques plauliblcs qu'ils paroif–

fcnt, ne décideroienc pas

n~anmoins

ces dcux poi11ts,

(j

l'e~périence

ne les appuyoir. La llruélure des pe rites par–

ríes des corps,

&

la nacure de

lcurs furfaces nous el!

Ji peu connue, qu'il efl impoflible de fuivre ici d'aurre

guide que l'e>périence; encare n'avons-nous pas l'avan–

rage d'étre conduits par elle dans cene 1111tiere-ci au!fi

sürement que dans la piOpart des nutres. Nnu' ne rron–

voos daos les différens auteurs qui onus om fair pan de

leurs telllaiÍ!e.s, que des réfuhat> uppof.!s,

&

fouven t

des conrradcél1ons. Par exemple, M . Amontan nous

dit qu'il a éprouvé que des plan de cuivre

de fer de

plomb

&

de bois, bien enduirs de vieux-o'ing

pl~cés

fur d'aurres plans de pareille mariere,

&

chargé's égale–

ment, oor a-peu-prcs le m

cm

e

frotttm•nt .

M . l\lluf-

fchen-