FRO
fchenbroek ao contraire oous donne one tablc de diffé–
rentes expériences qu'il a faues, pour conooitre le
fro&–
Íemtll&
d'un are d'acitr dans des b>lfioets de gayae, de
cuivre rouge, de cu1vre ¡aune, d'acier, d'étain &<.par
lefquelles il parc1t que le
frot&ement
de l'cffieo a été trb–
différent daos les ditti:reos baffinets, qooiqoe huilés. 11 pa–
roit par la machine que
l\11.
Muífchenbrock a employé
pour ces expériences,
&
par l'cuélitude qu'il y a ap–
vonée, qo'on peut mieux compter
fur
fes réfultats,
que fur ceur de M. Amuntoos; d'autant plus que le
fro&temtnt
dépendant de la nato re des furfaces,
il fe–
roit bien fingulicr que l'huile iuterpofée rend!t
toot é·
gaiL'eau fait un elfet bien différent de l'huile; un grand
nom~re
de corps glilfent moins aifémem quand ils fonr
mouillés, qu'étam fecs;
&
il
y
a
a
cet égard de 6ran–
des différence> entre les duférens corps, le
frotlrmene
de quelques-uns érant prefquc doublé,
&
celui de quel–
ques autres au contraire diminué.
J
e ne crois pas que
daos un ouvrage tel que celui-ci qoi n'dl point un trai·
té compler du
frottement,
¡e doive emrer daos le dé–
raíl de5 expérienccs faites for
les différentes Cortes do
matieres; Je remarquerai feulement que coro me on a des
tables de la denlité fpécifiqu e des différcns corps, il fe–
roit auffi fort
a
fouhaittr qu'on en eur fu r leur
fron e–
mmt:
mais en méme ttms que nous le dclirons, nous
ne pouvons nous empecher de femir qu'un tel ouvragc
en
prefque impoffible; du-moins il dcmanderoit une pa–
ticnce infatigable,
&
plus d'un obfervateur. 11
taudroir
avoir grand !oin que hors la ditterence de la matiere,
il n'y en eOt aucuoe dans les corps dont on voudroit
comparcr le
froltrmen t
; ,,
faudroi t r mp oyer la meme
hui\e,
&
varier enfuire beaucoup les circonOancts, en
les confervanr néanmoios les mfmes pour chaque forte
de matierc. Une grande d•fficulté qui s'y trou vcroit,
feroir qu'on obferveroir bieur6r que daos de certain es
circonOances , les mSmes pour
le bois
&
le fer par
e~emple,
le bois éprouve plus de réliOance que le fer;
&
que daos d'autres' auffi les momes pour ces deux
corps, le fer en t'prouve plus que le bois; ce qui c.bli·
grroit d'emrcr daos de prodigieux détails, pour pouvoir
tirer de ces rabies qoelque fecours.
11.
La grandeur des furfaces frotrées avoit paro JUf–
qu'il M. Amomons, dnoir entrer pour quelque chofe
dnns l'évaluation du
{rollemcnl;
il fembloir naturel que
deur corps fe
toucham en plus de points, il y eOt auffi
plus
d'ém~ncnces
en11agées réciproquement dRns les ca–
v itéS des furfaces de l'un
&
de l'aurre,
&
ainfi plus de
difficulté
a
les f•ire glifler !'un for l'aurre . M. Amon–
tons en cxaminaot
la chofe de plos pres, • remarqué
que ce n'étoir pns feultment au nombre des émincnces
engagées daos les petires cavités des corps, qu'il falloit
avoir altcnrion, mais qo'il falloir auffi conlidérer le plus
ou moins de profondeur ou elles péoétroicm. Or com–
mc les éminences d'un corps qui en touche un autre
par une large furface, doivcnr entrer muins prnfondé'–
rnenr daos les cnvirés de ce dernier, que lorfque cene
furface en étroire' puifqu'alors
le poids du corps en
employé ;, fJire enrrer un plus grand nombre d' éminen–
cel
il en conclut qu'il fe faifoit ici une compenfation,
&
que la grandeur de la fur fa ce n'entroit pour rie_n dnns
l'évaluation du
f'rottrmmt
Ce raifonncment auron con–
' crti peu de phyficiens, s'il n'eut été accompagné d_c
l'upérience : on auroit accordé
il
M. Amontons qu'rl
prouvoit rrb -bien que, tout<s chofes d'ailleurs
ég~les,
le
frottrmr•l
n'augmentoit pas nutnnr que lo furtace,
mnis on lui auroir conttfié l'cxaélitude de cene com–
~nfation
qu'il fuppofoir,
&
que ce raifooncmcnt ne dé–
montrolt oullcmcnr .
11
cut done rccours 3 l'crpéricnce, pour fe coofirmer
CBOS
fn CO!ljeélurc,
OU
poor l'abandonncr;
&
il ropporte
(
mhn. de
/'arnd.
1
i 0 3
&
4 ) qu'il a toil1ours marqué
que la qunnrité du
jrottrmrut
étoit abfolument indépen–
dnnre de la grandcur des furfaces:
M .
Cunus (
drs f or–
crs mot<fJnJIIU ) ,
&
M
Defngoliers (
ro11rs de
PbJfi'f·
explrrm.)
confirment In meme chofe . Mnlgré toutes ces
nutoritfs, In qocfiion n'ell poinr encore dC:cidée . M .
1\lu(fchenbroek (
rffais dr
Pby{)
oous fait part de qucl–
qucs
exp~riences
qu'il a fnites fur le point dom il s'agir,
&
qui foot enricromenr uppofées aux précé<lcntes.
Aya~t
m is cn mouvement for des planches de fapin deux pcu–
tes planches nuffi de fnpin , loogues chacune de trei'z.e
pouces,
lu¡¡es !'une d'un pouce,
&
l'outre de deux
p~>_uces O~'l.c
ligncs ,
&
chorgées tootes le
deux d'on
m e me po•?s, ) compris le poids de In planche; la plus
lsrt~e
• tOUJOUrs cu plus de
frottrmrtJt .
lVI. l'abbé N >1-
lcr
Lrr " '
Jr
Pb)fi'J·
txpir"'•· )
nous appreod auffi
'Tomt
Yll.
FRO
3
I
3
qu'il a toOjours
llouv~
le
frottrm ent
augmeoté avec
1~
fur face.
A ces ex périences faites avec le plus grand foin, fi
l'on a¡oOt< que tous les artilles quí out befnm pour la
perfeélion de leur ouvrage, de diminuer le
frott<mrnt,
lont
daos l'ufa¡;c confiant de diminoer le coutoél ,
&
s'<n trouvcm bien:
il
lera bien d•fficile de oe pa, pan–
cher
a
croire que la grnndeur des furfaces ne fo,t de
que!que iufluenco pour le
froutm rnt .
Remarquons néan–
moins, que
ti
l'on diminuo·t les
furface• ¡ufqu'á les
rendre rranchantes, le
froterment,
bien loin d'etre dimi–
nué, feroit daos plu licor; eas beaucoup au¡:menté.
]I¡J.
Mutfcheobroek en
m~me
daos l'idée que pour une pref–
fion donnée. ti y a une cenaine grandeur de furface
a
laquelle répond uo
mi111mum
de
frot&rmrnt;
de forre
que foit qu'on l'augmente ou qu'on la diminue, la ré'–
fiflance en augmentée. Mais cela auroit befoin d'errc
déter miné eneme p!us exaélement par l'exp.!rience.
111.
Tous leo Phyliciens convieno enr que la preffion
qui applique !'une
il
J'aurre les furfaces qu'on veut fairc
gli(Jer ' en une des principales confidérJtions qui doit
entrer daos l'évaluation du
frottrment.
N on-feulcment
les expériences qu'ils nous rapportenr, mais auffi les ob–
fervations les plus communes
&
les plus JOurnalieres ,
nous font voir que le
frottemmt
augmen te avec cetre:
force;
&
l'on
con~oit
aii'émenr qu'une plus grande pref–
fiou fair entrer
a
une plus grande profoudeur les tmi –
oences d'une furface dnns
le~
pctites caoirés de l'aurre,
&
augmeote ainfi la difficulré qu'il
y
a
a
les en déga–
~er.
Mais il
fe préfenre ici une queOion
fur
laquelle
,, faut avoüer qu'il rene encere de l'incertitude ; c'efi
de favoir Ji le
frottemen&
augmente proportionuelíement
~
la force qui applique les lurt3ccs !'une
a
l'autre; de
fa~on
qu'il y ait tOOjours un rapport confiant entre certe
force
&
la difficu lré quien réfulte pour mou••oir le curps;
ou bien, fi ce
frottemenl
augmentc plus o u moins que
proportionndlement
a
cerre preffion.
Les expériences de M. Amontons l'ont portt!
il
regar–
der lo rapport du
f rottement
a
la preffion comme con–
Oant: il a erO que le
fro&ummt
étoit
~-peu-pres
le me–
me pour les corps hullés ou graitrés;
&
a
peu de chofe:
pri'~
le tic" du poids. M. D efaguliers le répete;
&
la
p!Opart des Phyficieos panent de cctte hypo1hele, quaud
ils veulent
f~ire
le calcul do
frottemrnt
de quelque ma–
chine . Cepeodanr, apres ce qui a été dit plus haur des
expériences de M . MuiTchenbro<k , pour montrrr que
le
frottrment
des d1ffércns merau>< huilés o u graiffés,
en tre>-dlflérent, on ne fauroit regarder comme alle'l.
généralemcnt vrai
&
eua' que le
frottemrm
foit le ticrs
du poids. Mais il y a plus. Si l'on examine avec foin
les rabies que MM. de Camus
&
MuUchcnbrmk nou s
onr doooées de t.urs expériences fur cerre matiere, on
ne trouve pas qu'un
m~me
corps différemment chargé
ait un
frottcmen&
proportionnel
a
cerre charge. Malhcu·
reufement ces expériences, d'accord en ce poinr, d•tte·
reot en ce que cclles du premier fonr le
frott rment
d'unc
furface peu chargée, proportinnoellement plus grand que
celui de celles qui le fonr plus: su lieu que fuiVJot cel–
lcs de M . Mutrchenbrotk, il efi fouvenr proportion–
nellement plus petit. Par exemplc, lorfque l'effieu du
tribometre de M . Muffchenbroek (
'IIO)<<.
-T
R
1
B
o
M
~o.T R
e) fe
trouvoir daos le baffiner de coivre rouge , il
falloit quntre dragmes pour le mettre en mouvement,
la charge étanr de
troi~
cenrs quarre-vingt-huir dr. gmes;
&
il en falloir huit, s'il 6toit chargé de fil cent> qu..-
rantc-huir; su lieu qu'il n'en auroir fallu que fix
&
deux
tiers,
~-peu-pres,
fi
lefrottrme"t
ellt augmcnté propor–
tionncllement
a
la preffion.
Une tcllc contradiélion enrre les expéricnces de ces
dcur Phyliciens, ell d'sutant plus fingo liere , qu'on n'en
fauroit foup<;onner aocun de n'y avoir pos apporté toute
l'exaéli1ude
&
l'arrention
poffi ble~ .
Je ne •·oís qu'une:
fá~on
de les concilier: J'effieu do tribom etre de M . Moíf–
chenbroek,
&
les baffinets qui le
re~oivenr,
fonr
p~r
faitcment poHs,
&
s'appliqucnr ainfi l'un .• l'autre rres–
intimement, de fa<;OO
a
laiífer peu de VUldC : Certe ap–
plicarÍOO efi d'autant plus intime , que l'effieu efl plus
chargé . Par-13
I'effieu
&
le baffioet
fe:
trouvcnr daos
le cas de deux plaque<
de verre bien palies , qne la
pr.ffion de l'air extérieur
&
l'attraélion de conraa col–
lenr ti bien
l'one
a
l'aotre, qoe nn·>-f<ulement il elt
prefque impoffible de les féparer d;reacmenr, mais qu'
ootre cela elles glilfenr avee plos de peine que 6 eltes
euífent été moins exaélemeot polies.
11
en vrai qoe l'effi<a
&
le baffine r étanr de form e
cyliodrique
&
orrundis' ne doi•enr
r.
roochcr qor par
uoe b'en petire furfacc ;
&
q11c
par
cenféqo<nl, ta pref..
Rr
fi~