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302

FRO

JNTERMI\TENTI!, VENIN,

Po1sow,

GAN·

G RE N E,

é!J'c,

Ces différenres caufes internes do

fr·aid

animal

fonr

certaines

&

fréquenres: il en cll cepcndanl encare d'au–

tres d' une ditférenre nature, qui produifent d<S etfets

que l'on nc fauroit attribuer

a

celles qoi vicnnent d'€–

tre

e~pofées

, puifqo' il s'agit de cas, oú

1'

on éprouve

une fenfation de

froid

tres- marqué

&

(nuvent ues-vif ,

fans qu'il y ait nucone diminution d' agitation daos les

folides

&

daos les Huides; ao contraire me me fouven t

;~vec

des mouvemens violens daos les principaox orga –

nes de la circulation du fang, du cours des homeurs ,

avec toutes les di(poO tions néceffaires pour la con(er–

Vation de leur Roidité; enforte qu'il arrivc quelquefois

que les parties (upérieures du corps font brOlantes, tan–

dis que les inférieures font glacées. qo'oo coté do corps

efl refroidi, pendanr que

1'

on frnt beaucoup d' ardenr

daos le cóté oppo(é; que l'on

(eot

comme un air

froi.i

fe répondaut fur un mem bre, comme par un mouve–

m ent progrdiif, tandis que l'on ell fatigué de boutfées ,

¡le chaleur; qu'il fe fai t des tranCports d'humeurs, des

engorgemens

dan~

d'autres

parties,

avec les !"ymptomes

les plus violens. On ne peu t amibuer la

ca

ulo de

Cem–

blables phénom enes qu'

á

l' at!ion des ncrfs , qui par

l'etfet

d'

un cours irrégulier des efprits animaux, (ont

rendus

&

rerTerrent les vailfeaux dans quelqucs parties;

d'ou les humeurs devenues furabondantes par rappor t

a

la diminu tion de la capacité des vai!fear" , Conr

com–

me repou(Jées dans d'autres parties qui n'oppoíeur poin t

de réliOance extrnordinaire , ou elles Conr portées avec

beaucoup d'agitation, tandis que leur cours efl prel",¡ue

arréré dans le1 vailfeaux rcfferrés; de maniere qu'il s'é–

tablir daos ceux-ci une difpolition , te! le qu'ellc peut e–

tre prodoitc par

le

froid

c:xrerne , pou r

ex.d ter

la

ICn

~

fation qui réfu.t< de fon appFcation (ur les parties fen–

ribles;

&

daos · ceux-la une difpolition tclle qu ' il

la faut

pour faire augmenter

la génération de

la chaleur

ani–

m ale,

&

le fentimcot qn'elle fait Ollltre.

Voy.

C

H A–

l. E

u

R

A N I MAL E,

&

fur

c~c;

clfe(S

finguliers•,

ce

qui efl dir en fun

lit-o de clncune des dift'érentes ma–

lndics datn ie.Cquelles on les obf<rve, telles que la

F

1

V R E

N E R V E l

1

S E ,

/a

p

A S S 1 O N

ll Y POCO N·

D R 1 A QUE , H Y S T rr'R 1 Q. U E,

/u

V

A P E U R S,

/'E P tLeP S r E,

é!fc.

Daos d'nutres cas

ti

(urv ient en peu de tem s,

&

quel–

quefois fubiremelll, 3 dc:s

perfoun~'i

qui onc toutc

ltur

chaleur naturelle, tan t au·dehors qu'au-dedans, u 1

froid

répnndu

tin

rnu1e

la furtace du corps: avec

p3lttH

1

frif–

fc>n,

tremblement dans

les

memh; ~s,

fueur

fro;de ;

róus

fymptomes que l'on ne peut encore attrioucr qu'au ref–

ferrcmcn t plu' ou moios prompt , qui fe fait daos

les

vailli-aux cap;Jiaires par le mnyen des nerfs, enfuire d'u–

ne diOribulion irrégultere, plus abundante. qu'el le oc de–

vroit etrc, do fluide nerveux dan

l'habitude du corps,

&

dans les organes du mouvemem ; rdlerrcmcnt qui

arrl-re le coors dt:s bumeurs ,

dans

rods les

tégumens

,

&

en

e~prime

fnm

forme

fenrible

la

rnatiere de

la

tran(piration coudenfée par

le défaot de chlleor ani–

mole.

On obfen •c ces difterens phénomenes avec plus ou

moins d' iruenliré daos

les grande> pa!Iions de

1'

ame,

commt le chagrín, la peor, la lurpnCe , l'efir<>i, la ter–

r.eor,

&c.

l''<Y·

P

n

S

s

1

o

N

S,

animi pathl!matr..

Apres avoir conlid¿ré quelles foot les dtftérentes cau –

[t.'s

ra nl

enernes qu'inrerncs, qui peo\·enc nous affi:éter

de la (enlation du

froid,

il relle

il

dire quelque chofe

des ditlérens mnyerrs que l'on peut employer pour faire

cefler la difpofition contre naturt qui prodoir cene

ren–

f..rion ; paree que l'on peut inférer de l'e.Jfet de ces

mo–

yens, la confirmation de toot

ce

qui a été avancé ici

concernao t la théorie du

froid

animal .

Parm i les caufes, taot exrerncs qu'irnernes, qui peu–

veo t produire la difpolition

a

laquelle en elt attachée

Ja

fenfation, il n' en

etl

point de ti générafc

&

de

(j

commune

que l'application du

froid

de l'a;r ambiant:

o r comme' c'efl par

1'

agitation de

1'

air, par le renou–

vellemeoc continuel

de

la partie de ce Ruide qui oous

cnvironne, que le

froid

e(l le plus fenlible, tout étant

égat ;

le premier m oyen que les hommes né> nuds

&

llifft's

a

-peu-pri:s fans défcofe

a

cet

égard, onc rcouvé

de fe garantir un peu de cene im pre!Iion defagréable,

a

été vraillemblablemen t de fe m ettre

:l

couvert do

,·~nt

derriere des :ubres ou

toUt

aotre corps, qui pou–

' 'oient t!lre

interport<s

entre

tu~

&

le

cooranc

d'

air.

Oo

eut enCuite bieo-tót occalion de découvrir quelque

creui de rocher,

quel~ue

caverue, ou 1

2

on pouvoit en–

care fe mettre plus aifémeot

a

l'abri de toutes les io-

FRO

jures de l'air; mais oo ne pouvoit fo uvent pdS y reCler

autaot qo'elles duroient;

il

falloi t pnffer d'un lieu

a

un

aurre pour pourvoir

a

fes befoins . On

s'apper~ut

que la

nature avoir donné aux b2tes diffc!rens rnnycns atta chés

á

leur individo, tels que les poils, les plomes, dou t

¡.,

principal ufage paroiOoit érre de couvrir la

lu rface de

leu r corps,

&

de la défendre dc.s imprtlJi ,)OS

fAc heo fes

que pouvoient leur caufer les corps ambi,m>: en vier eet

a vantage

&

fentir que l'on pouvoit fe

l'approprier,

oc

furrnt preCqu' une m eme réRexion .

En

ett<t

1'

humme

ne tarda pas

:l

fe procurer par art ce doot la nature ne

l'avoit Can

doute laillé dépourv \1 , que paree qu' el l.,

lui

axoit donué d' ailleurs bien fuvérieurement

a

rous

les animaux, l'intelligence néceífaire non- reulement pour

fe défendre de too tes les incommodités de la vie, maís

encore pour trouver tous les m oyens poffibles de

!'e

la

rcndre agréable,

&

par conféquent celui de fe garantir

do plus grand inconvénien t de

(a

nudité , en fe cou–

nant cont re le

[raid,

&

de la fJire fervir par le mo–

yco d'un tatl plus fin

&.

plus étendu,

o

des délices de

difierente> efpeces (que les animaux ne fonr pas diípo–

fés

a

gufiter), daos bien des circnnOancos ou il pou-

' voit defirer d'avoir la (urface de fon corps découverte

&

expofée -au contat! d'autres cnrps prnprés

-~

luí pro–

cnrer des fenfatio ns agréablel commc dáns

les chale.ors

de

l'~té,

o

u

il luí ét<>it

fácil e de fe dépouiller de tou¡

ce qui poUI/'OÍt

1'

(' tnp~ cher

de

(emir

la fral eheur de

l'air, lor(que l'occalion s'eo préfentoit;

il

(e

détermina

done bien-q'lt

a

facrifier au bcfoin qu'il avoit de fe dé–

fendre du

fraid

les bi'tes , auxquelles

il

erar v0ir

les

cou vertures les plus conveoables qu'il p\lt convertir

a

fon ufage .

11

o'eot pss

a

balance r popr le choix; les

animaux dont les fourrures font

les plus fourniei, -dfi–

rent avoir tout-de-fuite la préférence :

c'ec\

la vraiUem·

blablement le premia motif qui a porté les h_ommes

a

égorger des animaux; ils pouvoieot s'en parTér

a

l'égard

de

la

nburrirure , les fn1ic- pouvoien t leur fuffire; mais

il ne re préfen tnit ríen d'a\lffi prnpre

a

les oouvdr'

&

qoi

·deman~~r

moins de préparation, que lá peau garnie

th: poil, done la

nature

avoit couvert uu grand nom–

bre d'anirnaux ·de ditfétenres grandeurs.

1

1

L 'art ajnl1ta enfuitt benncoup

a

ce'

•~remen!

limpie¡

pour le retldre plus comrnode; il ne<

Í<:rvir d'abord q,u'

d

envelopper le rronc ;· on

ue

parvinr pas li-tót

a

tfóu–

ver

le m o'yen de couvrir

les exuém¡té<

fé_paré~e¡H

••

Ton t ce qu' on

fe propofa

d'

abord en c:heréhaot,

~

(e

perfetlionner, fur d'en "r<;adtle l'l!pplicatidn plus intime

fur les parties qne l'on en colivi'Óit,

&

d;ernpecher qu'

il ne rella t des irTues

a

l'air pour •péné!rer ¡ufqu'

~

la

pcau . On

s'apper~ot bieo-H~H

que plus

la íubOance du

o•etcment -efl compatlc, pl us e'l1e garantit dú

frord:

la

chaleur do corps aoimal

re

répandaot autour

de

lui'

6-

chaufte ce qni

l'cnvironne ¡ol'qu' 3 une certaine d ,flan–

ce: ainli l'air ambiaut '

participe·~

cette ch•leu r, d'

au~

tallt

plu~

qn'il

dl

appliqué plus tong-tems

:l

ce

corp•

chaud fans etre renouvelté,

&

il

luí rend de ceue

e

ha•

leur empruotée

3

propurtion de

ce

qu' il

en a

re<;u ,

l\1ais tomme les corps en général retienóent

&

corri–

n runiquent plus de chatear felou qu'ils font plu¡

dcnfc~l

1'

air étaut de

tous les corps c<lui qui a le moins de

den

tité,

·ne

peU[

done

reCC·Oir

&

COlllffiUniqUer

quo

ues..

p~u

de la chaleur qu'il n rer;ue de nutre corps : e' efl

d·mc en tixao t davautage C('tte chaleur exhalée hors de

nnu> ,

&

en oous

la renda

m

pour ainfl dir<: reverfrble,

que les

vet<~tnens

nous fervcnt d'autant plus qu'ils

lont

plus compattes,

&

plus exatltrnenl applfq\Jés

:l

la fur–

fa ce

de notre corps; de maniere qu'íls emptc-hent te

conraél de

1'

air, ,qui efl plus propre

¡¡

enle ver de

In

c haleu r aohnale, qu'

a

en tendre

la diffipation pro fita–

blo,

&

qiJ'its abforbent eux-meme> en bonne partie, ce

qui s'échappe ainfi éon tin!Jellement de cene' chaleur ,

poor la

r~Héchir

fllr le córps qui t'a produi1c, pour con–

[l'bner

par-1~

a

empeeher les etrets du

froid

Cur la for –

fna

d~

corps,

~ s~o)>pofer

au trop grarld reffcrrement

dn

vatlfeaox captllatres cuta-nés,

a

la trnp grande

eoo–

denfatioo des humeurs qui y font conrenues, d'ou fúí–

vroit la difpolition contre nature ,

a

laq uelle efl aua–

chée la feo(atioo do

fraid.

Ainti c'ert par le moyen des habi1s que l'oo conrer–

ve

la chaleur des parties qui en

(om

couvenes , que

1'

llll

garantit cts p::trdes des eftcts do

frord

exl.troe

;

e' ell auffi

l'inconvénieot do cette précaution qui

les

rend plus fe<1fibles, tandi! que le vifoge, les m•ins, o o

toure aurre parrie qui efl expofée au comaét immédiar

de l'air, peuvent

~ere

tre<-

frotd.s

en comparaifoo de

celles-l<i, fans qu'il en réfulre une fenfation au!Ii defo–

gréable,

ab

off11etis non

fie

pojfio .

Le plus fouvenc les

pre-