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FRO
JNTERMI\TENTI!, VENIN,
Po1sow,
GAN·
G RE N E,
é!J'c,
Ces différenres caufes internes do
fr·aid
animal
fonr
certaines
&
fréquenres: il en cll cepcndanl encare d'au–
tres d' une ditférenre nature, qui produifent d<S etfets
que l'on nc fauroit attribuer
a
celles qoi vicnnent d'€–
tre
e~pofées
, puifqo' il s'agit de cas, oú
1'
on éprouve
une fenfation de
froid
tres- marqué
&
(nuvent ues-vif ,
fans qu'il y ait nucone diminution d' agitation daos les
folides
&
daos les Huides; ao contraire me me fouven t
;~vec
des mouvemens violens daos les principaox orga –
nes de la circulation du fang, du cours des homeurs ,
avec toutes les di(poO tions néceffaires pour la con(er–
Vation de leur Roidité; enforte qu'il arrivc quelquefois
que les parties (upérieures du corps font brOlantes, tan–
dis que les inférieures font glacées. qo'oo coté do corps
efl refroidi, pendanr que
1'
on frnt beaucoup d' ardenr
daos le cóté oppo(é; que l'on
(eot
comme un air
froi.i
fe répondaut fur un mem bre, comme par un mouve–
m ent progrdiif, tandis que l'on ell fatigué de boutfées ,
¡le chaleur; qu'il fe fai t des tranCports d'humeurs, des
engorgemens
dan~
d'autres
parties,
avec les !"ymptomes
les plus violens. On ne peu t amibuer la
ca
ulo de
Cem–
blables phénom enes qu'
á
l' at!ion des ncrfs , qui par
l'etfet
d'
un cours irrégulier des efprits animaux, (ont
rendus
&
rerTerrent les vailfeaux dans quelqucs parties;
d'ou les humeurs devenues furabondantes par rappor t
a
la diminu tion de la capacité des vai!fear" , Conr
com–
me repou(Jées dans d'autres parties qui n'oppoíeur poin t
de réliOance extrnordinaire , ou elles Conr portées avec
beaucoup d'agitation, tandis que leur cours efl prel",¡ue
arréré dans le1 vailfeaux rcfferrés; de maniere qu'il s'é–
tablir daos ceux-ci une difpolition , te! le qu'ellc peut e–
tre prodoitc par
le
froid
c:xrerne , pou r
ex.d ter
la
ICn
~
fation qui réfu.t< de fon appFcation (ur les parties fen–
ribles;
&
daos · ceux-la une difpolition tclle qu ' il
la faut
pour faire augmenter
la génération de
la chaleur
ani–
m ale,
&
le fentimcot qn'elle fait Ollltre.
Voy.
C
H A–
l. E
u
R
A N I MAL E,
&
fur
c~c;
clfe(S
finguliers•,
ce
qui efl dir en fun
lit-o de clncune des dift'érentes ma–
lndics datn ie.Cquelles on les obf<rve, telles que la
F
1
E·
V R E
N E R V E l
1
S E ,
/a
p
A S S 1 O N
ll Y POCO N·
D R 1 A QUE , H Y S T rr'R 1 Q. U E,
/u
V
A P E U R S,
/'E P tLeP S r E,
é!fc.
Daos d'nutres cas
ti
(urv ient en peu de tem s,
&
quel–
quefois fubiremelll, 3 dc:s
perfoun~'i
qui onc toutc
ltur
chaleur naturelle, tan t au·dehors qu'au-dedans, u 1
froid
répnndu
tin
rnu1e
la furtace du corps: avec
p3lttH
1
frif–
fc>n,
tremblement dans
les
memh; ~s,
fueur
fro;de ;
róus
fymptomes que l'on ne peut encore attrioucr qu'au ref–
ferrcmcn t plu' ou moios prompt , qui fe fait daos
les
vailli-aux cap;Jiaires par le mnyen des nerfs, enfuire d'u–
ne diOribulion irrégultere, plus abundante. qu'el le oc de–
vroit etrc, do fluide nerveux dan
l'habitude du corps,
&
dans les organes du mouvemem ; rdlerrcmcnt qui
arrl-re le coors dt:s bumeurs ,
dans
rods les
tégumens
,
&
en
e~prime
fnm
forme
fenrible
la
rnatiere de
la
tran(piration coudenfée par
le défaot de chlleor ani–
mole.
On obfen •c ces difterens phénomenes avec plus ou
moins d' iruenliré daos
les grande> pa!Iions de
1'
ame,
commt le chagrín, la peor, la lurpnCe , l'efir<>i, la ter–
r.eor,
&c.
l''<Y·
P
n
S
s
1
o
N
S,
animi pathl!matr..
Apres avoir conlid¿ré quelles foot les dtftérentes cau –
[t.'s
ra nl
enernes qu'inrerncs, qui peo\·enc nous affi:éter
de la (enlation du
froid,
il relle
il
dire quelque chofe
des ditlérens mnyerrs que l'on peut employer pour faire
cefler la difpofition contre naturt qui prodoir cene
ren–
f..rion ; paree que l'on peut inférer de l'e.Jfet de ces
mo–
yens, la confirmation de toot
ce
qui a été avancé ici
concernao t la théorie du
froid
animal .
Parm i les caufes, taot exrerncs qu'irnernes, qui peu–
veo t produire la difpolition
a
laquelle en elt attachée
Ja
fenfation, il n' en
etl
point de ti générafc
&
de
(j
commune
que l'application du
froid
de l'a;r ambiant:
o r comme' c'efl par
1'
agitation de
1'
air, par le renou–
vellemeoc continuel
de
la partie de ce Ruide qui oous
cnvironne, que le
froid
e(l le plus fenlible, tout étant
égat ;
le premier m oyen que les hommes né> nuds
&
llifft's
a
-peu-pri:s fans défcofe
a
cet
égard, onc rcouvé
de fe garantir un peu de cene im pre!Iion defagréable,
a
été vraillemblablemen t de fe m ettre
:l
couvert do
,·~nt
derriere des :ubres ou
toUt
aotre corps, qui pou–
' 'oient t!lre
interport<s
entre
tu~
&
le
cooranc
d'
air.
Oo
eut enCuite bieo-tót occalion de découvrir quelque
creui de rocher,
quel~ue
caverue, ou 1
2
on pouvoit en–
care fe mettre plus aifémeot
a
l'abri de toutes les io-
FRO
jures de l'air; mais oo ne pouvoit fo uvent pdS y reCler
autaot qo'elles duroient;
il
falloi t pnffer d'un lieu
a
un
aurre pour pourvoir
a
fes befoins . On
s'apper~ut
que la
nature avoir donné aux b2tes diffc!rens rnnycns atta chés
á
leur individo, tels que les poils, les plomes, dou t
¡.,
principal ufage paroiOoit érre de couvrir la
lu rface de
leu r corps,
&
de la défendre dc.s imprtlJi ,)OS
fAc heo fes
que pouvoient leur caufer les corps ambi,m>: en vier eet
a vantage
&
fentir que l'on pouvoit fe
l'approprier,
oc
furrnt preCqu' une m eme réRexion .
En
ett<t
1'
humme
ne tarda pas
:l
fe procurer par art ce doot la nature ne
l'avoit Can
doute laillé dépourv \1 , que paree qu' el l.,
lui
axoit donué d' ailleurs bien fuvérieurement
a
rous
les animaux, l'intelligence néceífaire non- reulement pour
fe défendre de too tes les incommodités de la vie, maís
encore pour trouver tous les m oyens poffibles de
!'e
la
rcndre agréable,
&
par conféquent celui de fe garantir
do plus grand inconvénien t de
(a
nudité , en fe cou–
nant cont re le
[raid,
&
de la fJire fervir par le mo–
yco d'un tatl plus fin
&.
plus étendu,
o
des délices de
difierente> efpeces (que les animaux ne fonr pas diípo–
fés
a
gufiter), daos bien des circnnOancos ou il pou-
' voit defirer d'avoir la (urface de fon corps découverte
&
expofée -au contat! d'autres cnrps prnprés
-~
luí pro–
cnrer des fenfatio ns agréablel commc dáns
les chale.ors
de
l'~té,
o
u
il luí ét<>it
fácil e de fe dépouiller de tou¡
ce qui poUI/'OÍt
1'
(' tnp~ cher
de
(emir
la fral eheur de
l'air, lor(que l'occalion s'eo préfentoit;
il
(e
détermina
done bien-q'lt
a
facrifier au bcfoin qu'il avoit de fe dé–
fendre du
fraid
les bi'tes , auxquelles
il
erar v0ir
les
cou vertures les plus conveoables qu'il p\lt convertir
a
fon ufage .
11
o'eot pss
a
balance r popr le choix; les
animaux dont les fourrures font
les plus fourniei, -dfi–
rent avoir tout-de-fuite la préférence :
c'ec\
la vraiUem·
blablement le premia motif qui a porté les h_ommes
a
égorger des animaux; ils pouvoieot s'en parTér
a
l'égard
de
la
nburrirure , les fn1ic- pouvoien t leur fuffire; mais
il ne re préfen tnit ríen d'a\lffi prnpre
a
les oouvdr'
&
qoi
·deman~~r
moins de préparation, que lá peau garnie
th: poil, done la
nature
avoit couvert uu grand nom–
bre d'anirnaux ·de ditfétenres grandeurs.
1
1
L 'art ajnl1ta enfuitt benncoup
a
ce'
•~remen!
limpie¡
pour le retldre plus comrnode; il ne<
Í<:rvir d'abord q,u'
d
envelopper le rronc ;· on
ue
parvinr pas li-tót
a
tfóu–
ver
le m o'yen de couvrir
les exuém¡té<
fé_paré~e¡H
••
Ton t ce qu' on
fe propofa
d'
abord en c:heréhaot,
~
(e
perfetlionner, fur d'en "r<;adtle l'l!pplicatidn plus intime
fur les parties qne l'on en colivi'Óit,
&
d;ernpecher qu'
il ne rella t des irTues
a
l'air pour •péné!rer ¡ufqu'
~
la
pcau . On
s'apper~ot bieo-H~H
que plus
la íubOance du
o•etcment -efl compatlc, pl us e'l1e garantit dú
frord:
la
chaleur do corps aoimal
re
répandaot autour
de
lui'
6-
chaufte ce qni
l'cnvironne ¡ol'qu' 3 une certaine d ,flan–
ce: ainli l'air ambiaut '
participe·~
cette ch•leu r, d'
au~
tallt
plu~
qn'il
dl
appliqué plus tong-tems
:l
ce
corp•
chaud fans etre renouvelté,
&
il
luí rend de ceue
e
ha•
leur empruotée
3
propurtion de
ce
qu' il
en a
re<;u ,
l\1ais tomme les corps en général retienóent
&
corri–
n runiquent plus de chatear felou qu'ils font plu¡
dcnfc~l
1'
air étaut de
tous les corps c<lui qui a le moins de
den
tité,
·ne
peU[
done
reCC·Oir
&
COlllffiUniqUer
quo
ues..
p~u
de la chaleur qu'il n rer;ue de nutre corps : e' efl
d·mc en tixao t davautage C('tte chaleur exhalée hors de
nnu> ,
&
en oous
la renda
m
pour ainfl dir<: reverfrble,
que les
vet<~tnens
nous fervcnt d'autant plus qu'ils
lont
plus compattes,
&
plus exatltrnenl applfq\Jés
:l
la fur–
fa ce
de notre corps; de maniere qu'íls emptc-hent te
conraél de
1'
air, ,qui efl plus propre
¡¡
enle ver de
In
c haleu r aohnale, qu'
a
en tendre
la diffipation pro fita–
blo,
&
qiJ'its abforbent eux-meme> en bonne partie, ce
qui s'échappe ainfi éon tin!Jellement de cene' chaleur ,
poor la
r~Héchir
fllr le córps qui t'a produi1c, pour con–
[l'bner
par-1~
a
empeeher les etrets du
froid
Cur la for –
fna
d~
corps,
~ s~o)>pofer
au trop grarld reffcrrement
dn
vatlfeaox captllatres cuta-nés,
a
la trnp grande
eoo–
denfatioo des humeurs qui y font conrenues, d'ou fúí–
vroit la difpolition contre nature ,
a
laq uelle efl aua–
chée la feo(atioo do
fraid.
Ainti c'ert par le moyen des habi1s que l'oo conrer–
ve
la chaleur des parties qui en
(om
couvenes , que
1'
llll
garantit cts p::trdes des eftcts do
frord
exl.troe
;
e' ell auffi
l'inconvénieot do cette précaution qui
les
rend plus fe<1fibles, tandi! que le vifoge, les m•ins, o o
toure aurre parrie qui efl expofée au comaét immédiar
de l'air, peuvent
~ere
tre<-
frotd.s
en comparaifoo de
celles-l<i, fans qu'il en réfulre une fenfation au!Ii defo–
gréable,
ab
off11etis non
fie
pojfio .
Le plus fouvenc les
pre-