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FRO

fibres des animaux , en diminuant la cohéfion de leurs

ponies élémemaires; d'oii tout étant éSal, réfulte moins

de JCll dans leurs vaiiTeaux ; d'oii s'enluit dans le; gran–

des chaleurs une prefqu'atonie univcrfelle, une diminu–

tion proportionnée de l'aél-ion des orgaues vitaux; d'oii

le ralentiffement du cours des humcurs daos les capil–

laires ,

le relilchement de ces vailleaux ,

le moins de

frottement des globules faoguins, moins de chalcur qui

di

l'effet de ce frottement, moins de réf:llance au cours

d~s

humeurs daos tous les vaiffeaux ; conféquemmcnt

moins d'etforts de la puilfaoce motrice, pour furmon–

ter cette réfiílance; d'ou moins d'aurition, d' atténua–

tion de la rnaiTe des humeurs, d'élaboration, de fcct<:–

tions du fluíde oerveux; d'oií en fin la foiblclle, l'abat–

temeot que l'on éprouve toOjours par une fuite de la

chaleur de l'atmofphere: d' oii s' enfuit , que les hom–

mes obligés

a

fe livrer a de grands travaux,

i

de

gtan–

dcs peines de corps ,

les foOtiennent mieux dans

l<s

tems

f'roídJ,

out plus de forces, plus d'appétit pour les

mainrenir , qoe daos les tems chauds . e'ell fans dou–

te par cette confidération , que D iocle> medecin con–

remporain d' Arinote, daos fa

lettre a Antigonus ,

roi

d' A lie, qui contient pluÍieurs préceptes, concernont la

confervation de la Canté, donoe pour max ime, en for–

me d'aphorifme, qu'il faut preodre plus d'alirnens, boí–

re moins en général,

&

boire dal'antage de vin por.

a

proponion qu'il fair plus freid;

&

qu'il faut par confé–

quent manger

rnoins, boire davantage,

&

b<Jirc

fon

vin plus trempé, a·proponion que les chaleurs augmen–

tent . On peut done conclore de ce qui vicnt d' étre

dit, que

le plus ou le moins de connr i8ion daos

les

vaiffeaux en général,

&

dans les vaiffeaux capillaires en

particulier, influe principalernent

fur

tous ces effets ,

comme fur

le plus ou le moios de génération de

la

chaleur animal e; ainli l'on peut concevoir que cctte cha–

lrur y efl produite, fans qu' elle faffe en m

o

me tems

cdler le reiTerrerncnt de ces

m~rnes

vaiiTeaux , qui efl

la condition efficiente: ainÍI l'affcrtion du doéleur D ou–

~las

qui étabht ce refferrement,

&

en conféquence le

lrottement des globules fangu 'os daos

les

capillaires;

comme caufe de la chalenr animale, f•mble fubriflrr

faus atteinte

:i

l'égard de la premiere obje8ion: parfons

a.

la feconde.

On

ne

peor que convenir avec

tous les Phyfio logi–

fl <S, que le mouvemenr du fang ell tri:> lenr daos tous

les capillaires; que

le

degré de cette lenteur doit varier

il-propo·<ion des réÍinances,

&

par conféquent qu'elle

au¡;mente avec le plus

d~

reiTcrrement caulé par l'aug–

mentarion du

froid .

Mais n'y a· t·il pas líeu de penler

qu'il angmentc ce ralentitfemt:nt du cours des humeurs,

feulemenr JUfqu'a ce que le; forces virales par la difpo·

firion natureile de la puirfance motrice, ayent furmo n–

les réfinances qui le caufent, fans changer l'étar de

r<fferrement des folides, c'en-a-dire jufqu'a ce que les

humeurs ayent éprouvé l'dfet de l'augmenration du ref·

fort daos tous les vai(feaux,

la plus grande a8ioo qu'

ils exercent en conféqueoce fur elles; que celles-ci en

foient en géneral plus a6nées,

&

que les globules fan–

guin< en parriculier foienr defunis au point de pouvoir

palfer l'un apres l'aurre dans les extrémités capillaires,

&

m eme d'étre forcé>

3

s'alonger, :. prendre la forme

ovnle; ce qui les rend proprcs a opércr plus de frotte–

ment, a-proportioo qu'ils touchent les parois des vaif–

feaux par des f01faces plus éteodues; qu' il fe fait par

cnnféquent entre eux un frottement plus conÍidérable

qu'il ne fe faifoit, lorfqu'il paffoit plus d'un globule

ii

la fois,

&

qu'ils rouchoien t aux parois des vailfeaux par

moins de poinrs : enforte que l'on peut concevoir aiofi,

que le mouvement des humeurs daos les capillaires re–

deviem auffi peu lent qu'il étoit avant le refferrement ,

fans que le reiTerrement en diminue d' aucune

fa~on

,

dons la fuppoÍitioo que

la caufe en fubÍiíle

tOltJOUrs .

Or

cornme la faculté de procurer la fenfation du

froid

tll

attachée

a

l'impreffion qui réfulte de la diminurion

do mouvement intenin caufé par l' a8ioo du feu, au–

deffous de celui qui conflitue notre chaleur narurelle:

que la caufe de cette diminution dépende du

froid

de

l'at.mofphere, ou d'une géne daos le cours du fang, oc–

caflonnée par un refferrement fpafmod ique des vaitleau x,

ou par épaiffiffement des humeurs ; il efl aifé enCuite de

ce qui vient d'etre dit, de rendre raifon pourquoi ell·

e~

qu'on e(i fi

fenliblc au

froíd,

lorfqu' oo parTe tout–

d uo·coup d

' un milieu qui ell d' une température plus

approcba.me

de notre chaleur,

3

une température ?ien

p

lus

fr

otdr

·

N'efl·ce pas paree que celle- ci produn

fi

pr~mptemem

le

reíferrement des capillaires cutanés ,

qu

elle

Y

forme il·proporrion de plus grandes réÍJnances

Tome

f/1/.

FRO

297

au coors des humeurs qui fe ralemic auffi

a

·proportion?

d'ou la fenfotion du

froíd,

alllfi qu'on l'obkn·e 3 l'é–

gard des changemens

fu bits du chaud au

fruid

dans

l'air, q ui ont lieu fur ·tout en automne, tems auquel on

éprouve plus de fenribilité

3

ce changemenr de rempé–

rature , qu' on n' en éprouve daos le rems de

la gdée

la plus 'forre , quoique daos le premier cas,

les rtfets

du

froíd

foient abfol.umen t rnoius conlidérables, quoi–

qu' il fe faffe nlors une moindre connri8ion daos

les

capillaires,

&

qu'il en réfulte abfolument moins de ré–

Íiflance au cours

de~

humeurs . Ceuc réÍinance en rc–

fpe8ivemenr plus effe8ive, paree que le

re l:1chemen r

des folides fubfirlant encare intérieuremen t , la puirTan·

ce morrice ne peut augmenrer fes etfurrs ,

&

oppofer

plus d'a8ion pour vaincre ceue réfirlance, qu'apres que

les etfets du

froíd

ont conden fé de proche en proche

rous les folides , en ont augmenté le reiTort, ont aue–

nué les humeurs, en onr tiré plus de Huide nerveux ;

ce qui n' a lieu que lorfque le

froid

a fubfiflé qnelque

rems. Alors un plus grand

froíd

fait moius d' impref–

Íion , paree que le cours du fang daos les capillaites é–

tant rétabli, fans que leur refferrement lit cerfé , il s'y

fait plus de frouement, il s'y engendre conféqucmment

plus de chaletlf. e· efl par une raifon a·peu-pres fem–

blable, que l'on en afli:8é d'une fenfatiou de froideur

dans les pal ties lujettes a

ex

acces de doulenr rhumati–

fmale ; daos ces d:fférens cas , cette fenfarion dure ¡uf–

qu'~

ce qu 'il furviennc, pour ainÍI dire une fievre, c'eíl–

a·dire , une augmelllation d' emploi des forces vitales,

une plus grande a8ion des organes circularoires, qu' il

n'cn folloir auparavant pour furmonrer une moindre ré–

riOance daos les capillaires, oí\ le cours de< humeurs

s'efl ralenti . De ces augmeutations doivent s' eufui vre

plus de divifion de ces humeu rs, plus de Huidité qui y

rétablit la

difpolitiou

i\

paiTer

librement par les vaif.

feaux

refferrés ou embarra\Tés; d' oí\ la celfarion de

celle qui donuoit

lieu

a

ccue fcnfation. e· en auni

pourquoi ceux qui paffent en peu de

rem~

d' un pays

froíd,

d'un pays de monragne, par exem ple , dans un

pays d'un climat plus doux , dans un pays de plaiue ,

trouvent qu'il fait chaud dans celui·ci, ranJis que ceux

qui l'habitem s'y plaignent du

froid.

On ne peor en cf–

fet attnbuer ceue difterence de fenfat ion dans le

m~me

m ilieu , qu'il ce que

les premiers ayan t lcurs vaiUcauK

capil laires daos un état de reíferrement plus grand que

ne les ont ceux de la plaioe,

&

la puilfance motrice é–

tanr néanrnoins montée daos ceux- la a furmonter ce

refferrement , a en tirer plus de chaleur animale , par

conféquent ils paCTent dans un mtlieu plu s chaud ou

m oins

froíd,

fans que la difpofition générarrice de la

chaleur interne , qui n'efl pas la meme daos ceux qui

font habitués a ce m ilieu, ceffe auffi·tllr . A inri

il y a

done dans ceux ·13 une caufe de chaleur qui n' ell pas

daos ceux·ci : d'oii fuit l'explication du phénomene ti–

rée de la lenteur des humeurs qui fubline dans los ca–

pillaires des derniers,

randis

qn' elle

a ére

furmontée

dans les premiers . Ainri

il

fu it de tout ce qui vient

d'ótre dit , que la difficulté tirée de la lenteur des hu–

meurs, r.e peut plus etre mife en-avant ; s'il ell prnu–

vé , comme on fe Harc de l'avoir fait , que par la di–

fpoÍition la plus admirable daos le corps anima l , bien

loin que le reCTerrement de< capillaires retarde le cours

des humeurs ; auffi conllomment qn'il fubrine luí· mé–

me, il en occarionne l'accél<'ration, par-la m€me qu'il

lui avoit d'abord oppofé de la réfiíl11nce: ainri la fecon–

de ob¡e8inn contre le ryncme anglois, paroir n'

~tre

pas plus déciÍive que la premiere ;

il reCle 3 exarmner

la troiri eme .

ewe difficulté tirée du petit nombre de vaiCfeaux

généraceurs de la chaleu r animale , en comparailc>n d.e

toures les autres parties , qui non· feulemenr ne contn–

buent pas

a

fa produ8 ion mois encore abforben t , pour

ainli dire, la plus grande psrtie de celle qui efl, engen–

drée dans ces vaiffeaux . eeue difficulré psrozr.

a1Te7;

embarraffante daos

le fyflcm e du doéleur

~ug.l01s

,

h

l'on borne avec lui

le refferrement des captllazres cau–

fé par le

/roíd

aux '(euls capillaires cutanés,

&

li l'on

ne coo(jdere ce'

re!Trrrement

comme caufc

occafionncd –

le de la chakur animale, qu' enranr qu' il a

lieu dan<

ces feuls vaiJTeaus: mais en admettatH, d'apri:s ce qui

a été propofé ci-devant, que le

froíd

opere ce reffer–

rement non-feulemenr

a

la furface du corps, mais en–

care dans routes fes partie< internes , a·mefure que

le

froid,

par fa durée

&

par fon

inre~Ciré,

parvient

a

con–

denfer

tous

les corps fans excepuon , en gagn;rn r

de

proche en proche de la circonférence an cenrre ; cet(e

coodenfadoo ne ¡¡eut-

elle

pas

éne

con~i\e

égalernent

p

p

daos