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FRO

Le terme de

froid

n'cll done employé c¡oe poor dé–

lign<r

u11e

fone

~e

modiñcation des c<>rps, refpeé!i,·e–

m rm

~

.a lc111atio11 qu'ils exciteot en nous , lorfqo'ils

1

u'

atl

ét<llt par une mefure de chaleur moindre que

<"'"

u.o

t•

nll;rc.

Comme le corps oe font dit1

chauds,

<¡u '. utam

que

l'aél "" du ieo

ell

en eux plus forte qu'

co uou,; '-JU•aut311l que nous

la

feorons

relle;

car

t-1~

le

n'cll pa>

tu01ours

ré~l

ement

ce

qu'el le par

h,

ainli

o·,,n

k

prclU'

•r• C1· apres: c'dl done iou¡oors

la

n.e–

hrc de nntre chJ teor animale, qoi

dl

la regle de com–

paraitun puor ¡uger de la chaleur -oo do

froid

de toos

lcl corp qu• lont hors de ooos.

Or

CCIIC

chakor

V

ita le, dnnt la mefore oe peut etre

déwminée 4ue par

le moyen du lhermometre, ayaot

érc o¡,ée

il.

l'égQrd de l'homme, par l'obfervadon fa ite

avcc cct inllrument, de la

ta~on

&

felon la graduation

d,· Fareuhcu, a la ladtude de qnatre·viogt-douu

a

qua–

tre·vtn)(t·aix huit degrés pour les différeus tempéramens

&

le- ditf¿rcm 3ges daos l'état naturel;

&

la plus gran–

de chaleur de l'atmofphere étant

limitée a

un degré

bJ<n inli!neor, puifqu' aucun animal· ne pourroit vivre

dans un milieu dont la chaleur fero it connamment por–

tée

i

98

dcgrés: il s'eofuit que l'oa

poor~oit

dire avec

f<•••demenr, d',pres e< qui a

~té

établi ci-devant,

~~e

l'aél o

u

do feu dans l'atmofphere ne va jamais Jllfqu':\

In

rcndre chaude rofpcé!ivemcnt a nous , puifqu' elle

n'excéde

&

n'égale meme jamais, d'une maniere dura·

ble

&

fupportabfe, la chaleur qoi nous en namrelle .

A inh oo pcut regarder le milieo daos

leqoel nous vi–

vous comme ttaor toO¡ours

froid,

relpeélivement

a

ce

q•Je noos en

leorons : ce rapport en variable ,

felo n

que ce

froid

s'approche ou s'éloigne plus ou moios de

la chaleur aotmale, non-Ceulement pour les hommes en

géne'tal , mais encare pour chacun

en

parci co lier, íelon

la diJféreoce do tetopérament

&

de l'lge' a-proponion

de

l'imenlitt ou de la foiblclfe de ceue chaleur nato ·

relle, dan; la Iatitude des h¡nites auxquelles on vient

de dire qu'elle s'étend en plus ou moins : de meme

too> les corps daos lefqoels l'aélion do

feu peot faire

m >nter

le rhermometrc

a

un degré qoelconquc fupé·

rieor a ceux de la chaleur hqmaine , font coonamment

rey;ardés comme chauds,

a

proponion de l'exccs de cctte

adtOII en eux fur celle qui a lieu dans nos corps: rel–

le dl l'idée que l'on peot donoer en géoéral des qua–

lité<

des corps que nous dininguons en chauds

&

en

[ro;J,,

relativement

a

oos Cenlations

a

cet égard.

Amfi

oous attachoos toujoors

l'idée d' un fcntiment

de froidcur ou de fraicheor

a

1'

imprcffioo· que noos

fnmme-. fufccptiblcs de reeevoir de l'applicatioo,

a

la

fu rface de notre corps, de l'air rcnouvellé

&

de l'eau

laillés

J

leur tcmpérature oarurelle, felon que cene tem–

pératore ell plo>

uu

rn•>Ífl> éloignée de la nótre; ce qui

fa

t que I'air agité par le vent, por un éventail, uous pa–

rui t

froiJ

ou frais; que l'on trouve plus de fralcheur en

été , en Ce baignnnt daos

l'ea~ coo~aote;

_paree que ces

flu ides par le changement qut fe fatt contmuellemtnt de

Jeur

m~Lie

a

utour de notre corps,

y

font to<lJOUI> appli–

<¡oé avec teur propre température,

&

oe le Jont pas alfn

pour paniciper

a

l'exce• de chaleur de

la

~ó~rc

ru: la

Jeur: •1 en

ell

de meme de tous les corps, qut n O!lt

dau·

tre chaleur que celle do milieu. dans. Jeque)

tls.

ro.nt

COOtCOUS ·

its

(ont rée! Jtmeot

!OUS

fro•ds

>

C

en-a-dtre

m01ns

chauds que notrc corps daos

Ion état naturel :

ainli ils nous paroiíTeat

tous en général etre

frords

au

toocher;

&

ce

fro;d

en

a

u meme degré_ daos

toos ,

quoiqu·:~

nous pnroitle plus ou m oins

fenb~le, co~me

daos les métaux

1

le marbre comparé au bots

&

:l d aa–

tres corps . Cette dillérence nc vienf que do plus ou

moio~

de facilité avec laquelle notre propre chole_ur fe

commuoique aux corps que

oo~s ~ouchoos

.:

ami~

les

plus deofes s'échauffcni plus dtffictlemem,! tls d_otvent

done nous paroltre plas

froids,

paree: qu 1ls réunent,

pour

nmu

dire' plus long-tems

tl

devemr

c~aads:

la

~u­

rée de ls difpofition

3

procurer la fenfauon do

frotd,

nous femble etre fon intenfiré, refp<é!ivemeot ao¡ c?rps

moius d•oles

qui participeot plus promptement a la

chsleur que

~uu

leur communiqooos en les wucbaot,

&

dont le

froid

cetfe ti-tót qu'íl oe noos doone pa>,

pour ainti dire , le tems de le fcntir,

&

de nou> ap·

percevoir qu'il

ont moios de chaleor que notre corps_ ·

Cette difttrence de l'imprellioo plus ou mo'os

[rot–

Jr,

que toot fur uou

ces dtiférens corps, ne do!! ef–

(eélivement etre attribuée qa'ii cetre caule; puilqoe par

le thermom<tre

1

on Icor uouve

la

m~me

températu–

re ,

&

que c·en uoe chofe

d~momrée,

qo'il n'efl an·

c~n

corps dnns

In

namre qui ait plus de chalear

par

lu•· méme qn'un aotte, daos le méme milieo; une p1er-

FRO

295

re

a

feo n 'a pas plus de chnlcor par elle-meme. qu'un

morccau de glace;

&

les corps memes des animau"

chauds, n'ont aprcs leur mort pas plus de chaleor que

tous les corps tnaoimés qut ies enviroonent, a· moins

que ce ne foit par l'effet de la potréfaélion, a10ti qu'

il arrive au foin' qui en fufceptibl e ' par

les differeus

mouvemens inrenins qui peoveot s'exciter daos fa Cub–

llance, de devenir plus chaud qoe le milieu dans le4uel

il

fe trouve: de meme l'effervefcence chímiqoc fait nat–

tre de la chalcur daos l'union, le mélaoge de cenains

corps, par le rapport qu'il

y

a entre eox, qui fépnré–

ment n'auroient qoe la chalcur de tous les auues corps

ambians ioanimés .

11

fuit encare de ce qui a été établi précédemment,

que noos pouvons m eme, fans qu'un corps chao¡:e de

milieo '

&

avec une tempérarure coo namment la me–

me, ¡oger différemmeot relativem ent au chaud

&

au

froid

dont ce corps pcut exciter en nous la fenfation;

ce qo'oo ne doit attribocr qu'a la différeote difpoiitioo

de l'organe de nos l'enfatioos. Qu'on expofe en hyver

une maio

il

l'air jufqu'a ce qu'elle foit

froide;

qu'on

chauffe l'autre maio ao fe u ,

&

qu'on ait alors uu pot

rempli d'eau tiede: aalli- tót qo'on ploogeFa

la main

chao'dc daos cette eau, on dira qu'elle en

froide,

refpe–

élivcment au degré de chaleur qu'on fent daos cene

main; qu'oa plooge, apres cela la main

froide

daos la

meme eau ,

&

on ¡ogera qu'elle en chaudc, paree qu'

elle a en effet plus de chaleur que cene main n'en fen–

toir avant d'etre plongée .

17oyez.

a ce Cujet les

elfais

de

Phyjique de

Mu!fcheubroek.

Nous ne jugeoos done pas, fuivan t la vérirable di–

fpoiitioo des corps qui font hors de nous, a l'égard do

chaud ou du

froid,

mais fuivan t que ces corps

fou t

aé!uellement expofés

a

l'aélion do feu comparéc avec

celle

qui a lieo da11s notre corps, doot les organes fen–

Htif

porteO( cootiooellement

a

1'

ame · les

imprellions

qu'ils

re~oh•ent,

par l'eff'ct de la chnlcur virale JOinte

a

celle do miJieo, daOS Jeque!' DOUS OUU! trOUVt>OS; en–

forte que l'ame porte eufuite fon ¡ogement par compa–

raifoo des corps plus O)l moins chauds, que celui ao–

que! elle fe noove ooic.

C'en ainfi que l'oo peot rendre raifon pourquoi les

caves nous paroilfeot

frojdef

en été

&

chaudes en hy–

ver. Si l'on fufpend un thcrmometre daos uue cave af–

fez profonde, pendant

toote une année on trouvera que

la cave

eíl

plus chaude en été qu'en hyver; mais qo'il

n'y a pas une grande dtfféreoce du plus graod chsud

a

u

plus grand

froid

qu' on. y peu t obferver.

11

patoit

par-la que quoique les caves nous fcmblcnt étre plus

froides

en été, elles ne

le

font poortaot pas ,

&

qoe

cette apparcnce en trompeufc . Voici ce qoi donne lieu

a ce phénomene.

En

été, uotrc corps fe tronvant expofé au graod air,

notre chaleur étaot tníl1oors de

94

a

98

degrés, lacha–

leur du graod air en alors daos les climats tempérés

de So

a

90

degrés ; au lieu que

l'air qui fe

trouve

daos ce tcms-la renfermé dans les caves, n'a qo' une

chaleur de

45"

a

so

degrés; de forte qo'il a beaucoup

rnoins de chaleur qae !]Otrc corps

&

que l'air extérieur :

ainti des qo'on entre daos une cave, lorfqo'on

a

fort

chaud,

oo

y rencentre uo air que l'on feor

tr'i:.s-froid,

en comparaifon de l'air euérieur, qui en prefque auffi

chaud qu'on l'en f<ll-méme en hyver

¡

au coatraire ,

lorfqu'il gele, le

froid

de l'air extérieor peot aogmeoter

depois le trente-deutieme degré do thermometre de Fa–

renheit, jofqu'a zéro, tandi; que la températore de la

cave rene encore

?t

43

degrés : aioii noos troovant

ex–

pofés daos ce tems-la

a

l'air

fro;d

exttrieur, qoi fait

fur notre corps une imprellioo proportioooée,

&

<¡ui le

refroidit en eftet , naos n'eorroos pas plOrór da!"s

une

cave, que nous rrouvoos chaud l'air qui nous avott paro

froid

en été, lorfqoe la

ternpérature y éroit

:l-pe~-prc.s

la merne: ce qui arrive douc par la différeote dtfpofi–

tion avec laquellt neos y entroos: d'ou il réfu lte, 9ue

nous ne pouvons pas fa•oir ni ¡nger, par la feule

!m–

preffion que l'air fait fur nous daos

1~.

cave,.

relanv~ment au plus oo au moins de feo qo

11

co~neot,

.s

ti

Y

en a effeé!ivement davaotage, o

u

poor mteux dtre,

s'il ell plos en aé!ion en été qu'en hyver.

Ce

n'd} qn'

a

l'aide du thermometre, que DOUS pOUVOOS étre afs(}–

rés qu'il y a plos de chllleur. darB les caves

e~

été qu'

en hyver

poifqoe c'en précrfément le comratre do ce

que ooos' éproovons, par les différeotes Cenfatioos qui

en

réfulteut.

Mais qoelle en done la difP_ofition de; nos

cor~s

a

laquelle

il

en anacbé , de pouvotr poner a l'ame l'rdée

do

froid

cooféqoernmeot

aux

imprcffions qo'i!s

re~oi·

veot