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292

FRO

la ter

re,

plus de chaleur qu'ils n'en perdent par la caufe

qui tend roOjours

á

les refroidir. Or c'efl ce qui n'ar–

rive qu'au botlt d'one demi-heme ou enviren, la haoreor

du íoleil

commcn~nnt

alors

a

ctre un peu confidérable.

Ao refle ici comme ailleurs , les venrs peuvent caufer

d'a(fn grandes irrégu!arirés. On a

dl

quclquefois, mais

rorement, le

froid

de l'apres-midi íurpalfer celui de la

matinée; ce qui venoit d'un vent qui s'étoit élevé vcrs

le

milieu do JOUr .

Depuis qu'oo a reétifi é

la

conflruétion des

rhermo·

metres, on a obrervé avec bcaucoup d'euétirude cer–

tains

froidJ

exceffifs en différcns lieux de la Terrc. La

rabie fuivaote fera connoítrc quelques-uns des principaux

réfultats de ces diver res obrervanons; elle efl rirée d'une

aurre rabie un peu plus étendue , donnée por

M.

de

L isie,

a

la íuire d'un mémoire rrés-curieux du méme

académicien , rur les grands

froidJ

de

la Sibérie . Ce

mtmoire efl imprimé daos le

remeil á< /'acaálmi< del

Sci<ne<J de l'annle

1749·

'I'able du ¡lw grand1 degrh de froid obferviJ

juft¡~t'ici

en

diiflrem liero:

de

la

ttrre

.

A

A

A

r\

A

A

A

Desr~s

au.delfons de la congelation , fui..

vant la divifion de

bt.

de Reaumur.

Aflracan en

1746..

24

!..

Perersbourg en

t

749

30

Quebec en

1743 . . .

33

Tornea

0

en

1737 ..

37

Tomsk en Sibérie en

J73f

. ...

n

;:

K irenga en Sibérie en

' 738 .

66

=-

Ycnifeik en Sibérie en

1

73f

70

En jettant les

yen~

rur cette table, on fero bientót

pleioement convaincu qu'un

froid

égal

a

celui qui re tir

fent ir

a

Pnris en

1709 ,

ex primé par

r

f

~

degrés nu–

de!fous de la coogelatioo ' efl un

froid

rres-médiocre

:i

beaucoup d'égards,

11

fuffit de comparer ce degré de

1709 ,

avec la plílpart de ceux qu'on a marqués daos la

tablc .

Le

froid

qu'on a mnrqué le quatrie me efl celui qu'é–

prouverent en t 737 MM. les académicieos, qui allereot

en Laponie pour mefure¡ un degré de méridien vers le

cercle pelaire . Ce

froid

ti

1

defcendre au treore-feptieme

degré les rherrnometres de mercure, reglés rur la divi–

fion de

M.

de Reaumur; les thermometres d'efprir-de·

vio re gelerent . Par un te!

froid ,

lorfqu'on ouvroit une

chambrc chaude, l'air de dehors converti!foit fur le champ

en neige la vapeor qui s'y trouvoít,

&

en formoir de

¡;ros rourbillons; lorfqu'on forroi t, l'air rembloit Mchirer

la

poitrine .

/Vl•fure de la 1erre au eercle polai

re

par

l\11.

de Mauperruis,

&<.

'

U o

froid

qui produit de tels effets, efl inférieur de

go

&

de 33 degrés

a

cerrains

froidi

qui

fe font que!·

quefois fenrir en Sibérie.

On n'a point d'obfervations du thermometre fnites

a

h

baie de Hudfon; mais ce que les voyageurs aogloi9

noo. r.acontenr des graods

froidi

qo'on y éproove, efl

prodtgteux. D aos ces conrrées, lorfqoe le vent foaf!le

eJes. régions pelaires , l'air efl chargé d'uoe intioiré de

penrs

gla~ons

que la fimple vOe fai r appercevoir. Ces

gla~ons

ptquant

la

peau comme auranr d'aigoilles y ex–

citen! des ampoules, qui d'abord ron t blanches

c~mme

du lioge,

&

qui deviennent eoruire dores comme de la

coroe. Chacun fe renferme bien vire par des tems fi af–

freut; mais quelque précauríon qu'on prenne, on ne fau–

roir

s'emp~cher

de reorir vivement le

froid.

Daos

les

plus perites chambres

&

les

mieu~

échauffées, roures les

Jiqueurs fe geleot, fans en excepter l'eau-de-vie ;

&

ce

qui paroirra peor-erre plus éronnan r, c'efl que tour l'inté–

rieur des chambres

&

les lits fe couvrent d'une croílre

de glace épai!fe de plulieurs pouces, qu'on cfl o bligé

d'enlever toas les JOUrS.

On ne croiroit pas, fi

l'expérience ne prouvoit le

conrra.ire , qu'un pareil

froid

pílt lai!Ter rien fubfifler de

e~

qut végere

&

de ce qui vit . Ce qoi etl cerrain ,

e

efl que des

froidJ

bien moins coofidérabltS font fou–

vent ouifibles aux plantes

&

aux aoimaui .

La chaleur du roleil étant le principal agent employé

par la narure dans l'ouvrage de la végerarion, il efl clair

.que. quaod cette chaleor diminoe, les arbres

&

les plantes

¡:rot(fent avec plus de lemeur : ainfi le

froid

retarde par

FRO

loi-méme les progrcs de la végétation. 11 ell vrai que

certaines plomes

c~igenr

moins de chaleur que d'autres;

&

de-la vieot en grande partie la diverfité des plantes

felon les lieux

&

les climats : maís d'un autre cóté il

n'efl pas moins conflant que le

froid

pou(Jé JUfqu'á un

cenain

d~gté

efl tOltJ Ours nuifible ,

&

m€me pernicieux

a

quaorité de végéraui .

Voy«.

V

E.'G E.'T

A

T

t o

N ,

Pt.A NTE.

Les forres gelées qui accompagnent les grands

froidi,

produiíent aum rur les arbres

&

rur les plantes de foneiles

effets.

17oyez

GEL

E'E

&

G

J.

A

e

E •

Plufieurs auteurs ont parlé des dlets du

froiJ

fur les

corps des animaux. lls nous dilent qu'un air

froid

ref–

ferre , contraéle, racourcit

les 6bres animales ; qu'il

condeníe les fluides, qu'il les coagule

&

les gele quel–

quefois ; qu'il agit porticulierement rur le poumoo, en

le de!Téchant , en épaiffi(J'aor coofidérablement le

fang

qui y coule,

&c.

de-la les différenres maladies cauíécs

par le

froid,

les catarrhes, les inftammations de poun–

ne, le fcorbut , la gangrene: le fphacele , l'apoplexie,

la paralyfie,

&<.

Le

froid

tue quelquefois fubitemeot

les hommes,

&

plus rouvenr les aurres animaux , qui

ne peuvent pas comnoe l'homme re procurer des d¿fenres

conrre les injures de

l'air. Tout ceci efl parfait,ment

conforme

á

l'idée qu'on a donnée jufqu'tci de la narure

du

froi.i. 1/oy.

Bocrhaave,

infiit. med.

,.o.

747· Arbuth–

not,

effai á

u

effetJ de l'arr

J~tr

¡,

corps hmnain,

&c.

Une différence e!Tentielle entre le<

animau~

vivans

&

les corps inaoimés, rels que les plantes, les minérau

;

c'efl que ceux-ci prennent ao bour d'uo certatn tetm la

températurc du milieu qui les env ironne,

<n

orte qu'ils

participem aux changemens qui arrivent daos

le degré

de chaleor ou de

froid

de ce meme milieu ; au lieu

que les aoimaux vivans confen•ent daos les rairons les

plus extremes, un degré de chalcur conOant

&

iodépen–

dam eo quelque forre de l'str dan

lequel ils vivent .

Ceue cha!eur animale répond dans l'homme au rreure–

deu~ieme

degré au-deiJus de la coogelatton do rhermo–

metre de

!VI.

de Reaumur .

A

u refle nous parlons ici

do la chaleur iorérieure du corps humain, ou de la cha·

leur des parries qu'on

a

fuffirammenr munies coorre le

froia;

car il efl certain que la peau du virage, des maios,

&

en général

la forface du corps hamain , quand on

oéglige de prendre les précaurions oéce(J'aires, fe retroi–

dit plus ou moins, íelon qoe l'air qui agit fur elle e tl

plus OU moins

froid. f/oyez

CHAL

E U R

A

ti

t

M A

LE.

Nous ne porlcroos point de quelqoes aurres effets du

froid,

qui oor rrouvé ou qui trouveront leur place ail–

leurs .

1/oyez,

par e1emple, íur l'évaporarion des liqui–

des peodaor le grand

froid,

les

artid.

EvApoRa–

TI ON

&

GLACI!.

Du

froid artificúl.

On donne le nom de

froid ar–

tificiel

,

a

celui que les hommes produifent en quel<jUe

forre par différens moyens , dont plufi eurs

ronr

tres–

coonu>. Le plus fimple de rous ces moyem efl l'appli–

cation d'un corps plus

froid

ou moin> chaud que cdoi

qo'on veut refroi<tir; car rl

luir de la loi générale de la

propagation de la chaleur, qoe ce dernier corps doit

é–

tre rendu par-la moios chaud ou plus

froiti

qu' il n'

6-

toit auparavanr. C'efl aior. que pour rafr aicbir de l'eau,

du vio,

00

d'aurres liqueurs, on les met

a

la glace o u

daos la oeige.

Un autre moyen de faire oaitre du

froid

efl le mé–

laoge intime de différentes fobfiances, fott folides

foit

fiuides. 11 faut remarquer que ces fubflances qu'oo' mt:–

le ont (oovent le meme degré de tempéroture;

&

quand

cela o'efl pas, la plus chaude refroidit quelqu<iois cel–

le qui l'efl moios . Voici ce que l'expérience oous ap–

prend au fujet du

froid,

qui rérultc de ces di ver> mé–

laoges.

J

0 •

Si l'on jeue daos uoe fuffiíaote quantiré' d' eau

un fel alkali volaril quelconque, ou un

fel oeutre te!

que le nitre, le fe! polychrefle, le virriol, le fel gem–

¡ne, le fcl marin, l'alun, le fel ammooiac,

&c.

ce rd

en fe di(fo!vanr daus l'eau, la refroidira au-dela meme

du degré ordioaire de la congelarion, fi

la froideur de

cene cau en approchoir déj:l :

a

cer égard

le fel am–

moniac efl de toas les fels le plus efficace. Une lívre

qu'on en Jette. daos trois ou quarre pintes d' eao , fait

dcfcendre la ltqueor du rhermomerre de M. de R eau·

mur de quarre, cioq, ou tix degrés, plus ou :noir.s

felon le degré de

froiá

qu'avo

1

l'eau avam qu' on

y

eOr mis le fel . De l'eau qo'on a refroidie de cette ma–

niere

a~-de!a .

do terme de la glace, .ne fe gele pour–

tant potnt . St quelques gouues féparees de cette diao–

lutioo viennent

:l

fe glactr, c'efl par

le hafard d'ooe

prompte crytlallifation,

&

par le concours de p!u6eors

e

ir·