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FRO
la ter
re,
plus de chaleur qu'ils n'en perdent par la caufe
qui tend roOjours
á
les refroidir. Or c'efl ce qui n'ar–
rive qu'au botlt d'one demi-heme ou enviren, la haoreor
du íoleil
commcn~nnt
alors
a
ctre un peu confidérable.
Ao refle ici comme ailleurs , les venrs peuvent caufer
d'a(fn grandes irrégu!arirés. On a
dl
quclquefois, mais
rorement, le
froid
de l'apres-midi íurpalfer celui de la
matinée; ce qui venoit d'un vent qui s'étoit élevé vcrs
le
milieu do JOUr .
Depuis qu'oo a reétifi é
la
conflruétion des
rhermo·
metres, on a obrervé avec bcaucoup d'euétirude cer–
tains
froidJ
exceffifs en différcns lieux de la Terrc. La
rabie fuivaote fera connoítrc quelques-uns des principaux
réfultats de ces diver res obrervanons; elle efl rirée d'une
aurre rabie un peu plus étendue , donnée por
M.
de
L isie,
a
la íuire d'un mémoire rrés-curieux du méme
académicien , rur les grands
froidJ
de
la Sibérie . Ce
mtmoire efl imprimé daos le
remeil á< /'acaálmi< del
Sci<ne<J de l'annle
1749·
'I'able du ¡lw grand1 degrh de froid obferviJ
juft¡~t'ici
en
diiflrem liero:
de
la
ttrre
.
A
A
A
r\
A
A
A
Desr~s
au.delfons de la congelation , fui..
vant la divifion de
bt.
de Reaumur.
Aflracan en
1746..
24
!..
Perersbourg en
t
749
30
Quebec en
1743 . . .
33
Tornea
0
en
1737 ..
37
Tomsk en Sibérie en
J73f
. ...
n
;:
K irenga en Sibérie en
' 738 .
66
=-
Ycnifeik en Sibérie en
1
73f
70
En jettant les
yen~
rur cette table, on fero bientót
pleioement convaincu qu'un
froid
égal
a
celui qui re tir
fent ir
a
Pnris en
1709 ,
ex primé par
r
f
~
degrés nu–
de!fous de la coogelatioo ' efl un
froid
rres-médiocre
:i
beaucoup d'égards,
11
fuffit de comparer ce degré de
1709 ,
avec la plílpart de ceux qu'on a marqués daos la
tablc .
Le
froid
qu'on a mnrqué le quatrie me efl celui qu'é–
prouverent en t 737 MM. les académicieos, qui allereot
en Laponie pour mefure¡ un degré de méridien vers le
cercle pelaire . Ce
froid
ti
1
defcendre au treore-feptieme
degré les rherrnometres de mercure, reglés rur la divi–
fion de
M.
de Reaumur; les thermometres d'efprir-de·
vio re gelerent . Par un te!
froid ,
lorfqu'on ouvroit une
chambrc chaude, l'air de dehors converti!foit fur le champ
en neige la vapeor qui s'y trouvoít,
&
en formoir de
¡;ros rourbillons; lorfqu'on forroi t, l'air rembloit Mchirer
la
poitrine .
/Vl•fure de la 1erre au eercle polai
re
par
l\11.
de Mauperruis,
&<.
'
U o
froid
qui produit de tels effets, efl inférieur de
go
&
de 33 degrés
a
cerrains
froidi
qui
fe font que!·
quefois fenrir en Sibérie.
On n'a point d'obfervations du thermometre fnites
a
h
baie de Hudfon; mais ce que les voyageurs aogloi9
noo. r.acontenr des graods
froidi
qo'on y éproove, efl
prodtgteux. D aos ces conrrées, lorfqoe le vent foaf!le
eJes. régions pelaires , l'air efl chargé d'uoe intioiré de
penrs
gla~ons
que la fimple vOe fai r appercevoir. Ces
gla~ons
ptquant
la
peau comme auranr d'aigoilles y ex–
citen! des ampoules, qui d'abord ron t blanches
c~mme
du lioge,
&
qui deviennent eoruire dores comme de la
coroe. Chacun fe renferme bien vire par des tems fi af–
freut; mais quelque précauríon qu'on prenne, on ne fau–
roir
s'emp~cher
de reorir vivement le
froid.
Daos
les
plus perites chambres
&
les
mieu~
échauffées, roures les
Jiqueurs fe geleot, fans en excepter l'eau-de-vie ;
&
ce
qui paroirra peor-erre plus éronnan r, c'efl que tour l'inté–
rieur des chambres
&
les lits fe couvrent d'une croílre
de glace épai!fe de plulieurs pouces, qu'on cfl o bligé
d'enlever toas les JOUrS.
On ne croiroit pas, fi
l'expérience ne prouvoit le
conrra.ire , qu'un pareil
froid
pílt lai!Ter rien fubfifler de
e~
qut végere
&
de ce qui vit . Ce qoi etl cerrain ,
e
efl que des
froidJ
bien moins coofidérabltS font fou–
vent ouifibles aux plantes
&
aux aoimaui .
La chaleur du roleil étant le principal agent employé
par la narure dans l'ouvrage de la végerarion, il efl clair
.que. quaod cette chaleor diminoe, les arbres
&
les plantes
¡:rot(fent avec plus de lemeur : ainfi le
froid
retarde par
FRO
loi-méme les progrcs de la végétation. 11 ell vrai que
certaines plomes
c~igenr
moins de chaleur que d'autres;
&
de-la vieot en grande partie la diverfité des plantes
felon les lieux
&
les climats : maís d'un autre cóté il
n'efl pas moins conflant que le
froid
pou(Jé JUfqu'á un
cenain
d~gté
efl tOltJ Ours nuifible ,
&
m€me pernicieux
a
quaorité de végéraui .
Voy«.
V
E.'G E.'T
A
T
t o
N ,
Pt.A NTE.
Les forres gelées qui accompagnent les grands
froidi,
produiíent aum rur les arbres
&
rur les plantes de foneiles
effets.
17oyez
GEL
E'E
&
G
J.
A
e
E •
Plufieurs auteurs ont parlé des dlets du
froiJ
fur les
corps des animaux. lls nous dilent qu'un air
froid
ref–
ferre , contraéle, racourcit
les 6bres animales ; qu'il
condeníe les fluides, qu'il les coagule
&
les gele quel–
quefois ; qu'il agit porticulierement rur le poumoo, en
le de!Téchant , en épaiffi(J'aor coofidérablement le
fang
qui y coule,
&c.
de-la les différenres maladies cauíécs
par le
froid,
les catarrhes, les inftammations de poun–
ne, le fcorbut , la gangrene: le fphacele , l'apoplexie,
la paralyfie,
&<.
Le
froid
tue quelquefois fubitemeot
les hommes,
&
plus rouvenr les aurres animaux , qui
ne peuvent pas comnoe l'homme re procurer des d¿fenres
conrre les injures de
l'air. Tout ceci efl parfait,ment
conforme
á
l'idée qu'on a donnée jufqu'tci de la narure
du
froi.i. 1/oy.
Bocrhaave,
infiit. med.
,.o.
747· Arbuth–
not,
effai á
u
effetJ de l'arr
J~tr
¡,
corps hmnain,
&c.
Une différence e!Tentielle entre le<
animau~
vivans
&
les corps inaoimés, rels que les plantes, les minérau
;
c'efl que ceux-ci prennent ao bour d'uo certatn tetm la
températurc du milieu qui les env ironne,
<n
orte qu'ils
participem aux changemens qui arrivent daos
le degré
de chaleor ou de
froid
de ce meme milieu ; au lieu
que les aoimaux vivans confen•ent daos les rairons les
plus extremes, un degré de chalcur conOant
&
iodépen–
dam eo quelque forre de l'str dan
lequel ils vivent .
Ceue cha!eur animale répond dans l'homme au rreure–
deu~ieme
degré au-deiJus de la coogelatton do rhermo–
metre de
!VI.
de Reaumur .
A
u refle nous parlons ici
do la chaleur iorérieure du corps humain, ou de la cha·
leur des parries qu'on
a
fuffirammenr munies coorre le
froia;
car il efl certain que la peau du virage, des maios,
&
en général
la forface du corps hamain , quand on
oéglige de prendre les précaurions oéce(J'aires, fe retroi–
dit plus ou moins, íelon qoe l'air qui agit fur elle e tl
plus OU moins
froid. f/oyez
CHAL
E U R
A
ti
t
M A
LE.
Nous ne porlcroos point de quelqoes aurres effets du
froid,
qui oor rrouvé ou qui trouveront leur place ail–
leurs .
1/oyez,
par e1emple, íur l'évaporarion des liqui–
des peodaor le grand
froid,
les
artid.
EvApoRa–
TI ON
&
GLACI!.
Du
froid artificúl.
On donne le nom de
froid ar–
tificiel
,
a
celui que les hommes produifent en quel<jUe
forre par différens moyens , dont plufi eurs
ronr
tres–
coonu>. Le plus fimple de rous ces moyem efl l'appli–
cation d'un corps plus
froid
ou moin> chaud que cdoi
qo'on veut refroi<tir; car rl
luir de la loi générale de la
propagation de la chaleur, qoe ce dernier corps doit
é–
tre rendu par-la moios chaud ou plus
froiti
qu' il n'
6-
toit auparavanr. C'efl aior. que pour rafr aicbir de l'eau,
du vio,
00
d'aurres liqueurs, on les met
a
la glace o u
daos la oeige.
Un autre moyen de faire oaitre du
froid
efl le mé–
laoge intime de différentes fobfiances, fott folides
foit
fiuides. 11 faut remarquer que ces fubflances qu'oo' mt:–
le ont (oovent le meme degré de tempéroture;
&
quand
cela o'efl pas, la plus chaude refroidit quelqu<iois cel–
le qui l'efl moios . Voici ce que l'expérience oous ap–
prend au fujet du
froid,
qui rérultc de ces di ver> mé–
laoges.
J
0 •
Si l'on jeue daos uoe fuffiíaote quantiré' d' eau
un fel alkali volaril quelconque, ou un
fel oeutre te!
que le nitre, le fe! polychrefle, le virriol, le fel gem–
¡ne, le fcl marin, l'alun, le fel ammooiac,
&c.
ce rd
en fe di(fo!vanr daus l'eau, la refroidira au-dela meme
du degré ordioaire de la congelarion, fi
la froideur de
cene cau en approchoir déj:l :
a
cer égard
le fel am–
moniac efl de toas les fels le plus efficace. Une lívre
qu'on en Jette. daos trois ou quarre pintes d' eao , fait
dcfcendre la ltqueor du rhermomerre de M. de R eau·
mur de quarre, cioq, ou tix degrés, plus ou :noir.s
felon le degré de
froiá
qu'avo
1
l'eau avam qu' on
y
eOr mis le fel . De l'eau qo'on a refroidie de cette ma–
niere
a~-de!a .
do terme de la glace, .ne fe gele pour–
tant potnt . St quelques gouues féparees de cette diao–
lutioo viennent
:l
fe glactr, c'efl par
le hafard d'ooe
prompte crytlallifation,
&
par le concours de p!u6eors
e
ir·