\
1
FRO
menr folide, quand il aura été privé d'uoe partle de fa
chale ur?
•
Nous venons de déduire la format ion de la glace de
l'idée du
ft'oid,
con~íl
comme uoe moindre chaleur.
MuíTchenbroá , quolqu'attaché
a
C<tte m eme idée,
n–
pliquc autremeut la congelation:
le
froid
&
la gel¿e
ont
beaucoup moios de rapport, felon luí, qu 'on ne
!'imagine communémeut.
11
regarde le
fi'oid
comm< la
lim pie privauon
do
fe u,
& il
croit que la gelée ell l'ef,
fer d'uue matiere étrangere, qui s'infinuant entre les par ·
líes d'uo liquide, ti xe leur mobilité refpeélive, les
atl ~·
che fortement enfemble, les
lie en quelqoe maniere ,
comme feroir de la calle ou de la glu . La préfence
de ce
u
e matiere rantór plus, rantót moins abondanre
daos l'atr,
&
ll
faci lité qu'elle a d'exercer fon aéliou
en certaines faifons
&
en certains climars, fup pofent la
r éunion de plur.eurs circonllances, dont le
froid,
s'il
c:n fao t croire l'ilwnre aureur que nous citaos, n'en pas
toO¡ ou rs la plus e(fenrielle. Ce n'en pas ici le lieu d'e–
l aminer en dérail cette ex plicarían.
f/oya:.
G
LA
e
E .
Qu'on la re¡ette ou qu'on l'adópte, le
froid
enrant qu'il
jnflue plus ou moins fur
la
formatioo de
la glace ,
pourra roC¡ours etre
con~ü
comme une moindre cha·
leur.
C'efl encare
a
l'introduélion de cette matiere étran–
gere, que le
m~me
Mutfchenbroek auribue l'augmen·
tation du vol ume de l'eau glacée.
EJ[ai de phyfi'f"',
tome
l .
chap. xxv.
D'autres phyticiens en
trcs-~rand
nombre , penfenr que
l'air contenu daos
l'eau forme
diftt:rentes bulles, qui fe dilarant par leur relfo n , fon r
l'unique caufe de cer effer .
ll
y en a qui onr cu re–
cours a
u
dérangemen t des panies d'eau, eo verru de
leur rendance a forme r entr'el les cerrains angles Mrer–
m inés .
Voyn
M .
de
M
airan,
diQtrt. (ur laglace,
pa·
gn
169
&
Jtúv.
M. de R eaumu r ad met un déplace·
m ent dans les parries du f<r fondu, pour rendre raifo•J
de la dilatatinn qu'éprouve ce mé1al, dans l'in nant qu'
il perd fa
li4uid ité acquife par la fulion. Toutes ces
ex·
plicarions qui rapporrenr
le phénomene don t
il
>'agir,
~
des Cduli" p!lniculieres , ditférenres de l'aélio n géné–
rale du
froid,
on t chacune leur probablité, comme nous
Je verrons
;l
l'article
G
LA
e
1!.
Ce qu'il en imponant
d.'obferver ici, c'etl qu'elles ne donnenr aucune auein–
te
á
l'idée du
froid
coro~
u
comme une moindre chaleur,
&
qu'elles lairrent lublitkr enrk remeor le príncipe que.
nous avons établi, que les corps dont la chaleur di–
m inue fe condenfent do plus en plus , quaod nen d'ail·
leurs ne s'oppofe a leur condenfation .
. S i nous cn_ntidérons dans
le>
corps
froidJ
l'aétioo qu'
Jls
e~ercc:ot
rur
nos orgaoes, nous n'aurons pas de peine
a
comprendrc comment un corps moins ehaud que les
parties de noue corps
aux~uelle<
il en appliqué. peut en
dlmiouant
la
chaleur de ces m em"' parries' exciter en
nous la feofation de
froid.
Et prtmierement il en clair
que l'appiication d'un tel corp• doir diminuer le degré
de chaleur de nos ocganes, fu va'lt ce príncipe général,
que deux corps
it~t'galement
chauds é1ant contigo•, le
plus chaud des deu1 communique de la chaleur
a
l'au–
tre ,
&
en perd lui-meme . D ' un autre cóté, cene di–
m in utioo de chal eur
inrroduifam dan<
!lOS
orgau~s
uo
v éritable changement , pourquoi la fenfation de
froid
n'eo pourroit·elle pas réfulrer?
Confultous l'expé11ence ; die nous appreodra que
la
fenfarion de
froid
en relative
a
l'état aétuel de l'organe
du toucher,
de
lo rte qu'un corps ell jugé
froiá,
quand
il
e!l rroins chaud que les parries de notre corps aux·
quelles il en appliqué, quoi qu'a d'aurres égards le degré
de fa chaleur foit
coulidérable . C'ell par ceue raifoo
que des caves d'une cerrame profondeur, qui réellemen r
fonr plus chaudes en été qu'en hyver, nous paroilrent
ti
[roída
daos la premiere de ces deux faifons,
&
li chau·
des daos la deroiero ,
f/oyez.
C
A
V
E S .
JI
arrive
fou·
vent en été, qu'un orage fuccede
¡¡
des chaleurs ex–
cdlives
&
tulfocanres. A peine cer orage er1- il palfé, que
l'a.ir_femble fe rafrai chir ,
&
que cette grande chaleur etl
fu1v1e d' un
froid
tres-incommode. N os corps font vi·
vement atfeélés de ce prompr changemem; ils frilfon·
Jlent,
&
l'on diroit prefque qo'on ell au milieu de l'hy·
ver· Cependant le thermomette prouve que
ce!
alf, qui
paroh. li
[roid,
en réelle.ment
(t
chaud. que s'rl étoit
a
ce
pcunr en hyver, nnus ne ferions pas en état d'eo fup·
porter la chaleur
En
etfet, ti daos le rems de la plus
fone gelée, on exciroir dans une chambre un d'gré de
chaleur , qui, au rapport du th" mometre, feroit le
m~·
~e ~bfolum_enr
que celui qu'a l'atmofphere
au
~o1s
d Aout, ap_res quelqu'un de ces orages, dont on v1ent
de pa¡ler • JI n'y
~uroir
aucutl homme, qui forraor d'uo
'I'omt
va.
FRO
lieu découvert, oü il auroit été expofé pendant qoel–
que rems
a
un air
fro id,
pílr foiltenir la chal<u r de
cwe chambre faos
tomber en défaillance . Boerhaave ,
Chim. tom. l. tratfl. de igne .
L es voyageors nou> di·
fenr que les nuits de cerrains pays
ficués
fur
la
tone
rorride , font quelquefois ti
froidu,
qu'elles caufent des
cngelures aox Européens meme établ is depuis quelque
tems dans ces pays. Ces mcmes ouits ferc.iem
jugées
forc tem pérées daos d'aucres climats.
f/oyez. o6fuv. phy–
/iq .
&
mathtm . faitu aux Indo
&
a
la Chine , dant
la ancienJ mlmoira de l'acadl mie, tome
f/lf.
par
t .
X I.
11
feroit facilc de multiplier ces forres d'ex emples, mais
ceux-ci font plus que fuffifans pour proover que la fcn–
fation de
froid
peur etre facilement
coo~üe
comme une
perceprion confufe de l'impreffion que faic fur nous une
moindre chaleur .
Tous les aurres effets du
froid
~·expliquenr
avec la
mcme facil ité par la limpie uotion d'une chaleur aftui–
blie. Ceue idée fe foO tient toÜJOUrs parfaitemeut daos
l'application qu'on en fa it su dérail des phénomcues.
Elle efl d'ailleurs d'une grande fimplicité. Par ces deux
raifons elle doir C:tre préférée . lma¡;iner d'autres fyllc ·
mes, ce feroit s'écarter de la premiere reg le de N ew–
too, fuivanr Jaquelle on ne doit admettre pour l'expli–
carion des ctfets naturels, que des caufes réellement e–
xinantes, propres
a
rendre raifon de ces m emes effets .
C'etl en vain qu'o n au roir recours a des parries fri–
goritiques, dont l'exinence, pour ne cien dice de plus,
n'etl nullement prouv ée. O o ne nie pas que cerraines
particules fubtiles s'introduifant daos les pores d'un corps
ne puitlenr en chalfer le fe u, au -moins en panie, & o n
conviendra de m eme qu'elles pourront dimiauer le mou·
vemem imenin des parríes du corps, ti, comme le pré–
reo den t quelques philofophes, un certain mouvemem·de–
term iné connitue la chaleur . C 'e(l en agilfanr de la fort e
que les fcls communiquent en
fe
fondant un nouvcau
degr6 de
froid
a
la neige ou
l
la glace piléc M ais
outre qu'il n'etl pas prouvé que
les co rpnli:ules falins
ou d'au tres particules de ceue eípece fe rrouvenr toíl–
jours par·tout o
u
il
y a diminution de chaleur;
il
etl
certain d'ailleurs que ces fortes de part icules ne font
poiot frigor ifiques dans
le fens qu'on auache commu–
nément
a
ce rerme . Les Gatrenditles
&
ceux qui pen–
fent comme eux
¡¡
cer égard , défignent par-la des par–
ties , qui noo.feulemeor cha lfent le fe u des corps, mais
qu i de plus excrcent U)le aétion paniculiere fue
les or–
ganes de nos reos. en fe repliant autour des
filamens
de la peau, en les ferranr
&
les tiraillant; ce qui caule
ce fentimenc vif
&
piquanr que nous appellons
f roiá.
Or l'e><ill ence de ces forres de parties n'e(l coollatée ,
comme ¡e l'ai dé¡a dir, par aucun phénomene .
f/oyez
te
qu'on dira ci-aprh du froid artijicitl .
L e
froid
n'étanr
~u'une
chaleur aftoib lie, le plus grand
degré de refroidi lfemem d'u n corps etl la privation de
toute chaleur. Un corps refroidi
¡¡
ce degré feroir
froid
abfo lument
&
¡¡
tous égards; ainfi on a ra1fon de don–
ner
a
cene euinétion tocale de chaleue le nom de
froiá
ab(olu;
11
y
a
apparence qu'un tel
froid
n'cx ine point
daus la nature. La chaleur tcnd mO¡ours
a
fe
répan–
dre par-rout unifor mément . Ainfi nul corps n'en pro–
bablement exempt de route cha leur.
En voili atfez fur la nalure du
froid.
11
en rems de
parler des caufes qui peuvenr opérer le réfroiditfcmenr
des corps, ou ce qui en le meme' diminuer leur cha–
leur . Ce; caufes fonr en g rand nombre; les unes purc·
ment narurelles, agiffent d'elles-memes en certaines cir–
connances; les autres, pour produile leur ef!'et, atten–
denr que l'art ou l'induflrie hu maine les mette en aétion;
de-la la div ifion du
froid
en
naturtl
&
artifi<iel .
Du
[raid natur.l .
L e
froiá
naturel, comme uous ve–
nons de le dice , doir ía nailfance
:1
des caufes pure–
menr naturelles'
a
des agens que l'art des hommes n'.a
point excités, mais qui obéilfent
limplement a_u.x
loiS
générales de l'univers . Tel eil
le
froid
qui fe
ta1t fcn·
tir en hyver dans nos climars; tel
di
celui qu'éprou–
venr les habirans des
?.<,mes glaciales peodaot la plu'
grande partie de l'année.
c·eri dans l'air de nOlre atmofphere qne le
froid
dont
il
etl ici quetl ion s'excltc le plu< promptemeo• t; le> au–
tres corps placés fur la fuperó cie
~"
nutre
glob~ r<~oi
vcnc
les me mes impreffi
n ;
ce
frotd
pén<tre <UIIO daos
l'iucérieur de la recre, ¡ufqu'a une profundeur qui ex–
cede rarement
90
ou
100
piés .
T ou l ceci ne fuppofe qu'une chaleur timplemenr di·
minuée. Or une grande parrie de
la chai<ur de> corvs
lerrenrcs venanr de l'aél10n que le foleil cl erce fur cut,
Oo
il