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290

FRO

il

en évident que tout ce qui affoiblit cette aéHon doit

par-la meme contribucr au

froid.

On

a

V

o

""

mot

eH "A lE

u

R

quelles font les cau–

fes générale> do chaud en été,

&

do

froid

en hyvcr,

c'efl pourquoi nous y ren voyons.

Les

cauf~s

particuliere<

&

accidentelles du

froid

en

fe mclant avec la cau!'i: générnle, empéchent qu 'oo ne

puifle recoonoitre ce qui appartient précifément a celle–

ci.

Ces caufes accidentelles font de plulieurs Cortes .

Cellts qu'on a raifon de regarder comme les priocipa–

Jes,

lunt la

lituation particuliere des

lieux, la nature

do terreio, l'élévatinn ou la fuppreffion de certaines va–

peurs ou exhalaifons, les

v~nts

,

Plufieurs pays font par leur fituation particuliere beau–

coup plus

¡,

oids

que leur latitode ne fcmble le compor–

ter . En général plus le terrein d'un pays eCI élevé, plus

le

froid

qu:on y éprouve en confidérable .

efl une

chofe conflante qu'i toutes les latitudes

&

fous l'équa–

teur mil me la chaleur diminue,

&

le

froid

augrnente,

~

mefure qu'on s"éloigne de la furface de la terre; de–

Ja

vient qu'au Pérou, dan5 le centre méme de

la zone

torride, les fommets de ccrtaines montagnes font cou–

vcrts de neiges

&

de glaces que l'ardcur du foleil ne fond

jamais. Lq rareté de l'air tOUJOUrs plus grande daos les

couches plus élcvées de notre atmofphere, parolt étre

la principale caufe de ce phénorneoe. Un air plus rare

&

plus fubtil étant plus diaphane, doit rece\·oir moins

de chaleur par l'aaion immédiare do foleil . En efret,

quelle impre ffion pourroi<nt fa ire les rayons de cer aflre

fur un corps qui fe lailfe

trav erfer prefque fans obfla–

cle? L a chaleu r do foleil refléchie par les particu les de

l'air échaatre beaucoup plus que la chaleur direae. Or

les particules d' un air fubtil éranr fnrt

écart~es

le> unes

des a11tres , les rayons qu"elles réfléchifTen r fonr en trop

petire quaotiré. A ceue raifoo générale, aJOU rons pour

txpliquer le

froid

qui

f~

fair fenrir fur

le fommet des

monra~nes,

que le foleil n'éclaire chacuoe des face s d'u–

ne montagne que pendaor peu d'heures; que le

rayoos

font Couvent

re~O s

fort obliquement fur ces différenres

faces ; que fur une haure poinre de rochers fort efcar–

p6,

laquelle e!l r00JOUrs d'un rr/:s-perir volume, lacha–

Jeur n"el\ poiur

forriti~e

comme daos une plaine hori–

fontalc par une mu ltirude de rayoos, qui refléchis Cur

)a furface de la rerre, fe croifent

&

s'eotrelacen t daos

J'air de rnille maniere difterenres,

&<.

M . Bouguer,

relation abregie du voyage fait a11 P<rou

3

la téte du

livre inri rulé

la fi¡,rtre

,¡.

la terre tllttrmmlt par lts

obfervatiom,

&c.

.

Les pay>

lirués vers le milieu des grands conrinens

(ont

en géuéral p\u

élevés que cem qu i fonr plus voi–

lios de la mer; auffi fait-il plus de

froid

daos les pre–

m iers que daos les dcrniers,

toures chafes d' ailleurs

égales . M ofcou par ceue raifon efl beaucoup plus

froid

qu'E dimbourg , quoique les larirudes de ces deux villes

ditferenr

á

peine

o

e quelques mino res .

La narure du

terrem mérite une confidération parti–

tuliere . R ieo n'cl1 plus ordioaire que de voir arriver au

m ilieu meme de l'é té, de grands

froids

&

de rrcs-for–

tes gelées daos les pays doot le

rerrein coorienr beau–

coup de falperre, comme par exemple,

á

la Chine

&

daos la Tartarie chinoife. Lo pi Opon des fels foffiles ,

&

fur-ro~t

le fel ammoniac, lorfqu'il s'en rrouve daos

les

terres, produifenr de fembl3bles etfets .

f/oya:.

ce que

dit

M .

de Tourneforr,

VO)age du levant, lettrc

18.

do grand

froitl

qu"il éproun daos le mois de Juiu aux

tnvirons d' Erzerom, vil le capitale de

1'

Arméoie, pays

abondanr en

1<1

ammoniac n!Kurel. On doir remarquer

qu'Erzerom o'efl toot au plus qu'au

.¡oc.

<legré de la–

titude.

Eo parlan! do

froid areifi<i•l,

nous verrons que les

fe ls onr la

propri~ré

de refroidir l'eau daos laquelle ils

fo nt dillous.

JI

fuit de-U que des rerres cbargées de

fe ls , pourvd qu'elles fe trouvenr forr hu mides, peuvcn t

acquérir iodéprndamment de la cauCe générale dos fa i–

fons

un degré de

froid

coofi dérable. L a froideur du

tcrrelu fe communique en parrie

a

l'air;

&

li comme

le pré1endeo r plolieors

phy fic~ens,

l'aaion

d~

foleil

ou

que!que autre cau(e fait él ever dans 1'atmofphere une

al!e2. grande quaotité de corpufcales fallos, le

frord

re–

double, ces cnrpufcules refroid lfant le. molécules d'eau

difperíées

&

fou renues daos l'a11. M . de Ma1rao,

d'.IJere.

fur la g/Qte, pa¡, .

4l

&

fuiv.

.

11

y a dans l'inrérieur de la rerre, au·moros JUfqu'a

une c<rtaine profoudeur

un fond de chaleur qui n'efl

oullemcnr a!Tujerri

á

la'viciffitude des fa1foos. L a t<m–

pérarure afle2. conlhnr< de oerraines caves, des mines,

&.

de la plüpart des lieox un peo profonds, les

four-

FRO

ces d'eaux chaudes, les volcaos, les trernblemens ae ter–

re,

&

mille autres phénomenes en font la preuve iocon–

teflable . Je n'rxaminerai point li ceue chaleur

a

fa four–

ce

daos un feu cenrral, ou

fi

elle dépend priucipale–

meot de la nature du foufre

&

de cerraros

rnio~raux

qui

·fe rrouvent abondammenr daos les entrailles de la terre.

Toot ce qu'il importe de confidérer ici, c'eCI que la

terre iodépeodammcnt de l'aaion do foleil, doit poof–

fer hors d'elle-mEme des vapeurs chaudes, quand ríen

ne s'y oppofe d'ailleurs . Orces vapeurs chaodes uoe fois

admifes, il efl clair que la quantité qui s'cn él eve en dif–

féreos tems

&

eo diftereos pays, doir varier

~

cauCe des

fréquens changernens qui arrivent dans l'intérieur de la

rerre;

&

il o'en pas moins évidrnr qu'on ne pem fuppri–

mer en tour oo en parrie ces memes vapeurs, fans que

la chaleur qui en réfulroit fur

la terre

&

daos l'air n'ea

foit diminué, ou ce qui revient au meme, le

froid

aug–

menté. Plufieurs caufes locales, tclles que des bancs de

rochers, des nappes d'eau foO<erreioes,

&

meme en cer–

rains endroirs des amas de g laces , peuve

m

intercepter

les vapeurs dont nous parleroos.

M

de

M

airan,

differt.

fur la glace, pp. 5"5"·

&

fuiv. f/oy.

FE U

e e

N T R A L,

TERRI!, TRI!MBLI!MI!NT DE TERRI!,

&c.

Tout ce qui vienr d'erre dit, ferr

a

rendre railon de

certains

froids

exceffifs

tres-peu proporrionnés á la la–

rirude des lieux o

u

on les éprouve. Les hyvers foor beau–

coup plus rigoureox en Sibérie entre les

H &

6o

de–

grés de larirude, que dans la pld parr des autres pays fi–

tué5 entre les memes paralleles . C'efl que la S ibérie,

fi oo s' en rapp orte aus

rivieres qui y prenneor leur

fource, efl peut·erre le pays do monde le plus élevé;

que le terrein y efl fort compaac; qu'il abonde e_n ni–

tre

&

en aurres fels; que prcfque toOJours on y trouve

en plufieurs endroirs de

la glace

il

quelques piés fous

terre,

&

que cette glace s' étend vrailfemblablemeot

~

une

tres- grande profondeur . Nous verrnns ailleurs

comment ces amas de glace peuvent fe conferver fous

terre, la chaleur de l'éré n'étant pas a!fez forre pour

les fondre entieremem .

f/oyez

G

LA

e

1!.

On éprouve a la baie de Hudfon Cous la laritude de

5"7

degrés

20

m inutes , un

froid

pour le mnins auffi

graod que celui qui fr fair fent rr ca S ibérie . Eo

n~ral il

rcgne un

froid

extreme daos le nord · oü.fl

de

1'

Amérique. Le cél<bre

M .

Halley conJeaure que cet–

re parr ie do nouveau monde éroit liruée aurrefois benu–

coup plus prcs du poi e; qu'elle en a éré éloignée par

un changement conlidérable arrivé il y a

fort

long·

tems daos ootre globe .

11

regarde en cooféquence le

froid

qu'

00

re!Tenr aauellemenr daos ces conr¡ées,

comme un re!le de celui qu' elles éprouvoient daos

leur anciennc pofirion,

&

les glaces qu'on y uouve en

tres-grande quaotiré, comme les

refles de celles dont

elles étoient autrefois coovertes, qui ne foot pas enco–

re entieremenr fondues .

L'air

froid

de la S ibérie ou de la baie de Hudfon

étant emparré par les venrs daos d' aurres régions ,

y

doit augmeorer conlidérablemeot la rigueur de l'hyur.

11

fait benucoop de

froid

daos la partie

m~ridionale

de

la Tarrarie mofcovire ou chinoiCe , par cerrains vrnrs

qoi

~ienoent

de la Sibérie . De meme les vents qui

foo fflenr du nord·oüefl de l'Amérique, caufent un

frorá

extreme daos le Carrada .

C'

efl probablemeot la prin–

cipak raifoo pour laquelle Quebec

&

Aflracao , placés

a·peu·pres fous les latitodrs de

00

47

degrés , é–

prouveur des

froids

rres·fupérieur;

a

ceux qu'oo relfenr

en Fraoce fous les memes paralleles.

Les venrs oor une influeoce

tre<·

marquéc fur les vi–

ciffitud<S des faifoos; ils ne rafraichilfent poior l'air par

Icor moovemcor, mais ils apporrent

toovent avrc eux

l'air de cerraines régions plus

frordn

que la neme ; ce

qoi fair le méme effet . Daos nutre hémifphere boréal

le vrnr de nord efl

froid,

pnocipalemeot en hyver ,

paree que les pays d' o

u

il vieor fom plus

froidr

par

leur polirioo que ceur o

o

fa direaion le porte.

11

fan t

dire le conrraire do V<nt de fud , qoi daos notre hérni–

fphere fouffle drs pays chauds vers les pays

froids.

JI

efl aifé de com prendre que daos l'hémiCphere aoflralle

vrnr de nord en chnod ,

&

le vent do m idi

froid.

11

foffir de confidtrer ce qui arrive daos notre

h~mifph<re . PuiCqoe généralerneot parlanr ,

le vent de

uord y en

froid

,

&

le vrnt do midi chaud

les

plus

grands

froiás

doiveo t

fe

faire fentir en

hyv~r

pu le

vrot de oord , oo par ceur de oord- oüefl

de nord·

en'

&c.

qui participeot plus ou moins

a

la 'rroideur do

prrmier. C'efl aoffi ce qu< l'on obferve le plus com·

munémeot.

On remarque fouvcot eo hyver que qoand

le veot

paf-