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FRO
il
en évident que tout ce qui affoiblit cette aéHon doit
par-la meme contribucr au
froid.
On
a
V
o
""
mot
eH "A lE
u
R
quelles font les cau–
fes générale> do chaud en été,
&
do
froid
en hyvcr,
c'efl pourquoi nous y ren voyons.
Les
cauf~s
particuliere<
&
accidentelles du
froid
en
fe mclant avec la cau!'i: générnle, empéchent qu 'oo ne
puifle recoonoitre ce qui appartient précifément a celle–
ci.
Ces caufes accidentelles font de plulieurs Cortes .
Cellts qu'on a raifon de regarder comme les priocipa–
Jes,
lunt la
lituation particuliere des
lieux, la nature
do terreio, l'élévatinn ou la fuppreffion de certaines va–
peurs ou exhalaifons, les
v~nts
,
Plufieurs pays font par leur fituation particuliere beau–
coup plus
¡,
oids
que leur latitode ne fcmble le compor–
ter . En général plus le terrein d'un pays eCI élevé, plus
le
froid
qu:on y éprouve en confidérable .
e·
efl une
chofe conflante qu'i toutes les latitudes
&
fous l'équa–
teur mil me la chaleur diminue,
&
le
froid
augrnente,
~
mefure qu'on s"éloigne de la furface de la terre; de–
Ja
vient qu'au Pérou, dan5 le centre méme de
la zone
torride, les fommets de ccrtaines montagnes font cou–
vcrts de neiges
&
de glaces que l'ardcur du foleil ne fond
jamais. Lq rareté de l'air tOUJOUrs plus grande daos les
couches plus élcvées de notre atmofphere, parolt étre
la principale caufe de ce phénorneoe. Un air plus rare
&
plus fubtil étant plus diaphane, doit rece\·oir moins
de chaleur par l'aaion immédiare do foleil . En efret,
quelle impre ffion pourroi<nt fa ire les rayons de cer aflre
fur un corps qui fe lailfe
trav erfer prefque fans obfla–
cle? L a chaleu r do foleil refléchie par les particu les de
l'air échaatre beaucoup plus que la chaleur direae. Or
les particules d' un air fubtil éranr fnrt
écart~es
le> unes
des a11tres , les rayons qu"elles réfléchifTen r fonr en trop
petire quaotiré. A ceue raifoo générale, aJOU rons pour
txpliquer le
froid
qui
f~
fair fenrir fur
le fommet des
monra~nes,
que le foleil n'éclaire chacuoe des face s d'u–
ne montagne que pendaor peu d'heures; que le
rayoos
font Couvent
re~O s
fort obliquement fur ces différenres
faces ; que fur une haure poinre de rochers fort efcar–
p6,
laquelle e!l r00JOUrs d'un rr/:s-perir volume, lacha–
Jeur n"el\ poiur
forriti~e
comme daos une plaine hori–
fontalc par une mu ltirude de rayoos, qui refléchis Cur
)a furface de la rerre, fe croifent
&
s'eotrelacen t daos
J'air de rnille maniere difterenres,
&<.
M . Bouguer,
relation abregie du voyage fait a11 P<rou
'·
3
la téte du
livre inri rulé
la fi¡,rtre
,¡.
la terre tllttrmmlt par lts
obfervatiom,
&c.
.
Les pay>
lirués vers le milieu des grands conrinens
(ont
en géuéral p\u
élevés que cem qu i fonr plus voi–
lios de la mer; auffi fait-il plus de
froid
daos les pre–
m iers que daos les dcrniers,
toures chafes d' ailleurs
égales . M ofcou par ceue raifon efl beaucoup plus
froid
qu'E dimbourg , quoique les larirudes de ces deux villes
ditferenr
á
peine
o
e quelques mino res .
La narure du
terrem mérite une confidération parti–
tuliere . R ieo n'cl1 plus ordioaire que de voir arriver au
m ilieu meme de l'é té, de grands
froids
&
de rrcs-for–
tes gelées daos les pays doot le
rerrein coorienr beau–
coup de falperre, comme par exemple,
á
la Chine
&
daos la Tartarie chinoife. Lo pi Opon des fels foffiles ,
&
fur-ro~t
le fel ammoniac, lorfqu'il s'en rrouve daos
les
terres, produifenr de fembl3bles etfets .
f/oya:.
ce que
dit
M .
de Tourneforr,
VO)age du levant, lettrc
18.
do grand
froitl
qu"il éproun daos le mois de Juiu aux
tnvirons d' Erzerom, vil le capitale de
1'
Arméoie, pays
abondanr en
1<1
ammoniac n!Kurel. On doir remarquer
qu'Erzerom o'efl toot au plus qu'au
.¡oc.
<legré de la–
titude.
Eo parlan! do
froid areifi<i•l,
nous verrons que les
fe ls onr la
propri~ré
de refroidir l'eau daos laquelle ils
fo nt dillous.
JI
fuit de-U que des rerres cbargées de
fe ls , pourvd qu'elles fe trouvenr forr hu mides, peuvcn t
acquérir iodéprndamment de la cauCe générale dos fa i–
fons
un degré de
froid
coofi dérable. L a froideur du
tcrrelu fe communique en parrie
a
l'air;
&
li comme
le pré1endeo r plolieors
phy fic~ens,
l'aaion
d~
foleil
ou
que!que autre cau(e fait él ever dans 1'atmofphere une
al!e2. grande quaotité de corpufcales fallos, le
frord
re–
double, ces cnrpufcules refroid lfant le. molécules d'eau
difperíées
&
fou renues daos l'a11. M . de Ma1rao,
d'.IJere.
fur la g/Qte, pa¡, .
4l
&
fuiv.
.
11
y a dans l'inrérieur de la rerre, au·moros JUfqu'a
une c<rtaine profoudeur
un fond de chaleur qui n'efl
oullemcnr a!Tujerri
á
la'viciffitude des fa1foos. L a t<m–
pérarure afle2. conlhnr< de oerraines caves, des mines,
&.
de la plüpart des lieox un peo profonds, les
four-
FRO
ces d'eaux chaudes, les volcaos, les trernblemens ae ter–
re,
&
mille autres phénomenes en font la preuve iocon–
teflable . Je n'rxaminerai point li ceue chaleur
a
fa four–
ce
daos un feu cenrral, ou
fi
elle dépend priucipale–
meot de la nature du foufre
&
de cerraros
rnio~raux
qui
·fe rrouvent abondammenr daos les entrailles de la terre.
Toot ce qu'il importe de confidérer ici, c'eCI que la
terre iodépeodammcnt de l'aaion do foleil, doit poof–
fer hors d'elle-mEme des vapeurs chaudes, quand ríen
ne s'y oppofe d'ailleurs . Orces vapeurs chaodes uoe fois
admifes, il efl clair que la quantité qui s'cn él eve en dif–
féreos tems
&
eo diftereos pays, doir varier
~
cauCe des
fréquens changernens qui arrivent dans l'intérieur de la
rerre;
&
il o'en pas moins évidrnr qu'on ne pem fuppri–
mer en tour oo en parrie ces memes vapeurs, fans que
la chaleur qui en réfulroit fur
la terre
&
daos l'air n'ea
foit diminué, ou ce qui revient au meme, le
froid
aug–
menté. Plufieurs caufes locales, tclles que des bancs de
rochers, des nappes d'eau foO<erreioes,
&
meme en cer–
rains endroirs des amas de g laces , peuve
m
intercepter
les vapeurs dont nous parleroos.
M
de
M
airan,
differt.
fur la glace, pp. 5"5"·
&
fuiv. f/oy.
FE U
e e
N T R A L,
TERRI!, TRI!MBLI!MI!NT DE TERRI!,
&c.
Tout ce qui vienr d'erre dit, ferr
a
rendre railon de
certains
froids
exceffifs
tres-peu proporrionnés á la la–
rirude des lieux o
u
on les éprouve. Les hyvers foor beau–
coup plus rigoureox en Sibérie entre les
H &
6o
de–
grés de larirude, que dans la pld parr des autres pays fi–
tué5 entre les memes paralleles . C'efl que la S ibérie,
fi oo s' en rapp orte aus
rivieres qui y prenneor leur
fource, efl peut·erre le pays do monde le plus élevé;
que le terrein y efl fort compaac; qu'il abonde e_n ni–
tre
&
en aurres fels; que prcfque toOJours on y trouve
en plufieurs endroirs de
la glace
il
quelques piés fous
terre,
&
que cette glace s' étend vrailfemblablemeot
~
une
tres- grande profondeur . Nous verrnns ailleurs
comment ces amas de glace peuvent fe conferver fous
terre, la chaleur de l'éré n'étant pas a!fez forre pour
les fondre entieremem .
f/oyez
G
LA
e
1!.
On éprouve a la baie de Hudfon Cous la laritude de
5"7
degrés
20
m inutes , un
froid
pour le mnins auffi
graod que celui qui fr fair fent rr ca S ibérie . Eo
gén~ral il
rcgne un
froid
extreme daos le nord · oü.fl
de
1'
Amérique. Le cél<bre
M .
Halley conJeaure que cet–
re parr ie do nouveau monde éroit liruée aurrefois benu–
coup plus prcs du poi e; qu'elle en a éré éloignée par
un changement conlidérable arrivé il y a
fort
long·
tems daos ootre globe .
11
regarde en cooféquence le
froid
qu'
00
re!Tenr aauellemenr daos ces conr¡ées,
comme un re!le de celui qu' elles éprouvoient daos
leur anciennc pofirion,
&
les glaces qu'on y uouve en
tres-grande quaotiré, comme les
refles de celles dont
elles étoient autrefois coovertes, qui ne foot pas enco–
re entieremenr fondues .
L'air
froid
de la S ibérie ou de la baie de Hudfon
étant emparré par les venrs daos d' aurres régions ,
y
doit augmeorer conlidérablemeot la rigueur de l'hyur.
11
fait benucoop de
froid
daos la partie
m~ridionale
de
la Tarrarie mofcovire ou chinoiCe , par cerrains vrnrs
qoi
~ienoent
de la Sibérie . De meme les vents qui
foo fflenr du nord·oüefl de l'Amérique, caufent un
frorá
extreme daos le Carrada .
C'
efl probablemeot la prin–
cipak raifoo pour laquelle Quebec
&
Aflracao , placés
a·peu·pres fous les latitodrs de
4Ó
00
47
degrés , é–
prouveur des
froids
rres·fupérieur;
a
ceux qu'oo relfenr
en Fraoce fous les memes paralleles.
Les venrs oor une influeoce
tre<·
marquéc fur les vi–
ciffitud<S des faifoos; ils ne rafraichilfent poior l'air par
Icor moovemcor, mais ils apporrent
toovent avrc eux
l'air de cerraines régions plus
frordn
que la neme ; ce
qoi fair le méme effet . Daos nutre hémifphere boréal
le vrnr de nord efl
froid,
pnocipalemeot en hyver ,
paree que les pays d' o
u
il vieor fom plus
froidr
par
leur polirioo que ceur o
o
fa direaion le porte.
11
fan t
dire le conrraire do V<nt de fud , qoi daos notre hérni–
fphere fouffle drs pays chauds vers les pays
froids.
JI
efl aifé de com prendre que daos l'hémiCphere aoflralle
vrnr de nord en chnod ,
&
le vent do m idi
froid.
11
foffir de confidtrer ce qui arrive daos notre
h~mifph<re . PuiCqoe généralerneot parlanr ,
le vent de
uord y en
froid
,
&
le vrnt do midi chaud
les
plus
grands
froiás
doiveo t
fe
faire fentir en
hyv~r
pu le
vrot de oord , oo par ceur de oord- oüefl
de nord·
en'
&c.
qui participeot plus ou moins
a
la 'rroideur do
prrmier. C'efl aoffi ce qu< l'on obferve le plus com·
munémeot.
On remarque fouvcot eo hyver que qoand
le veot
paf-