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FOU
fourrogeur~
étaot arrivée, on les fait fortir eo ordre du
camp, dtllingués par régimens
&
brigades .
A
la
u'te de chaque régiment de cavalerie
&
de
dra–
gons, il y a un officier accompagné de quelques
~ava
liers armés, qui fotment ce que l'on appelle
p, t ,te e–
fc orte;
les colonels
&
les brigadiers qui vont au
f our–
rag•,
fe mcttent a la tete de ces petits corps . Les do–
meltiques des officiers de cavalerie
&
de dragons mar·
chent immédiatemeot apres les cavaliers ou les dragons
de ieur régiment ou de leur cfcadron.
A 1'
égard des
domelliques des officiers de l'infanterie, ils s'allemblent
é~alemeot
par régirnent ,
&
ils ont de merne des offi–
c iers de leur corps
a
leur tete, pour les commander.
Les fourrageurs du quanier généra l fe réuuillent auffi
en corps pour aller au
f ourrage
;
ils
y
root conduits
par des officiers particuliers chargés de veillcr fur eux.
11
en ell de rneme des fourrageurs de l:anillerie
&
des
v ivres,
Tous
ces
différen s corps de fourrageurs marchen! en
ordre fur le nombre de coloones reglées par le com·
m nndant du
f ourrage .
Lorfqu'ils font arrivé> fur le ter·
rein qu'on doit fourrnger, on leur permet,
(i
la chalne
ell formée , de fe féparer,
&
d'eotrer daos les
f ourra–
g n
qu'ils doi<•ent couper; ce qu' ils eiécuteot aulfi·tót
:m
gr3 nd galop.
l is re répandent daos la plaine, a· peu·pres de la me–
m e maniere qu'oo tOrren! qui auroit rompo fes digues ;
&
ii
mefore qu'ils arr ivent daos les endroits od ih cro–
y enr
devoir
s'
arreter ,
ils fe jcttent
3
terre ptompte·
rnent,
&
ils défignent le tcrrcin qu' ils veulent foorra·
ger, en coopant avec la faux
le
dellus de
1'
herbe ou
des gr;tins de ¡·enceiste de ce terrein .
T oa r endroit aiufi marqué appanient
a
celui .ou
a
ce
u
x
qui en ont pris polfeffion de cette maniere . Les
aotrcs iourrageurs vont plus loin s'approprier également
le
tcrrein dont ils ont befoin, ou dont ils jugem avoir
befoin . Comme chacun d'eux détermioe ainli
ii
fa vo–
l onté
1'
efpace
e;
u' il veut fourrager ,
il
arrive prefque
wu¡ours que cet efpace ell plus..grand qu'il ne faut; ce
qn i oblige d'augmenter,
&
par conféquent d'affoibltr la
cha1ne du
f ottrrag•;
que d'ailleúrs tout n'ell pas coupé
ex aétement ou avec foin,
&
qu'il y en a beaucoup#de
foulé aux piés des chevaux,
&
de garé inutilement.
Pendant l'exécution du
fo urrag<,
les petites ekortes
fe promenent daos l'enceinte , pour obferver les
tour–
rage~rs
de leurs rég imcns,
&
cmpecher le defordre
&
les difputes qui pourroient s'élever entre eux.
A
pres que les commandans des petites efcortes ont
feconnu toute la difpotition intérieure du
fourrag<',
ils
placent ces efcortcs daos les
lieux les plus propres
a
découvrir tour ce qui fe parTe daos
ron étendue, afio
cie pouvoir fe tranfi>nrter pro mptement par-tour ou on
peur en avoir befoin,
&
d'agir méme contre los enne–
m is, s'il y en a qui veulent inquiéter les fourrageurs.
Si-tót que les fourrageurs ont marqué
1'
enceinte du
terrcin qu'ils ven lent fo urrager, ils le faucheot
le
plus
ptomptement qu'il leur ell poffible .
Pendn ru ceue opération ,
leurs chcvaox qui
y
font
renfermés, repailfent
&
fe repofent : lorfqu' elle ell
ti··
nie, ils font, leurs troulfes , ils les chargeut fur les che–
vaux ,
&
ils monrent delfus pour regagner tranquille–
m ent le camp de l'arrnée .
Gn
a obfervé que le tcms de l'exécution da
fourra–
gr,
depuis l'arrivée des fourrageurs dans le heu ou il
doit fe faire JUfqu'a ce qu'ils foieot pretS
a
partir pour
rctourner au camp , n' el\ que d' environ deux heures,
pourvO routefois qu 'on ait foin d'empccher les fourra–
¡¡eurs de courir au< légumes,
&
de s'amufer qctour des
villages pour chercher
3
piller ,
Les petites efcortes de chaque régimeot fe metteot
en mouvement des que leurs fourrageurs commeocent
a
défiler: quand ils font eutierement fortis du lieu qu'
on a fpurragé ,
e
JI
es
les
fui vent pour y eotretenir le
bon ordre,
&
les empacher de s'amufer eo chernin .
Les foutrageurs étaot tous retirés ,
le commandant
du
fqurrag•
donoe les ordres oécelfaires pour réunir
les troupes qui en ont formé la chatoe : il fait eofuite
la retraite avec ces troupes, obfervant de be lailier au.
cuns fo urrageurs ou tralneurs en·arriere .
D ans les
fot~rrages
au Cec , on va chercher daos les
villages les provi lioos que
1'
on oe
trouve plus fur la
terre ou dans la plaine . Souveot chaque brigade a or–
drc d'aller fourrager
a
un village déterminé ; alors le&
autres brigades nc peuvent venir daos
le meme lieu .
11
réfu!te de cet arrangemcnt beaucoup plus d'ordre
&
de pohce daos
1,'
cxécution du
fourrag•,
paree que les
.
~hefs
fonr plus a
port~e
d'7 veiller •
FOU
Pour que cette opération
f~
fnlfe sOremcnt ,
il fuut
avoir reconuu le pnys auparnl'ant, foit par foi. meme,
loit par le
rapport des elpioos ou des ditférens pnrtis
qu'on
y
aura fait roder , commaodés par des officiers
intelliget}s .
Si l'on avoit tour le tems nécerTaire , on pourroit,
comme le propofe M. le Mnréchal de Poyfégur, nller
c~ aminer
daos les granges de chaque village qu' on
a
dollein de fourragcr, la qoantité de
fourrage
qu' oo en
peut tirer: mais cet examen ell prefqne impoffible, tant
par le tcms qu'il ex ige, que paree qu'
il
faodroit mer–
tre enCuite des gardes dnns toutes les
gran~es,
pour em–
pécher les payfans d'eu enlever le
fourrage
ou le grain,
qu' ils enfoütffent fouvent dans la terre ,
lorfqu' ils
fe
croycnt
á
ponée d'étre fourragés.
Pour éviter cet inconvénient, il faot que l'arrivée des
fourragcurs daos les villages ne puilfe pas etrc prévtle;
&
alurs on nc peut favoir ce qu'ils cootiennent
defour–
rag•,
que f&r les lurnieres qu'on peut tirer des gens du
pays; s'informant, dit M . le Maréchal de Puyfégur,
cambien le vill agc
nourr.itde bltes
3
corne ou de che–
vaux pendaot l'hy
ver; li les récoltes qu'il fait font fuf–
tifaotes pour fes différcnres provilions, ou s'il ell obli–
gé d'en tirer d'ailleurs . On peur par-U avotr une idée
de la quaotité de
f ourrage
qu'on peut trouver daos un
village,
&
év aluer en conféquence le nombre de four–
rageurs auxqoels on peut l'abaodonner.
Ao
lieu de lailfer
les fourrageors fe
répandre ou fe
difperfcr dans un village pour en eol'ever le
fourrRg<,
on peut obtiger les chefs du lieu
a
faire amener
a
la
tete du village toutes les provilions qu'on peut en tirer.
Lorfqu'on prend les précnutions nécelfaires pour qu'ils
1'
exécuteot euétement
&
tidelement ,
le
fourrag<
fe
fait
l>ien plus promptement . Alors
les cavaliers ont
moins d'occalions de s'écarter daos les maifons pour
y
pillee au lieo de fourrager ; ce qui n' arrive que
trop
fouveot .
Daos le
fo~<rrag•
au lec, il faot , comme daos celoi
qui el\ au verd' former une chaine pour la
m
reté du
f.ourrage,
&
pour empécher les foorrageurs libert.ios de
le
répandre daos le pays .
Comme on trouve daos les víllages le
[o11rrage
de
tour le terrein qui en dépend, un petit nombre de ••il·
lages peut fourn ir celui dont on a befoin . Par confé–
quent la chai ne peut avoir moios d' éteodue que daos
les
[o11rrag'<s
ao verd: rnais elle doit toujours rcnfcr–
mer exaétement les villages qo' on veut fourrager . Si
ceux qu'on
a
renferrnés d'abord ne font pas
fuffifaus,
le commandant du
fourragt
fait éteodre la chaioe pour
en co m¡>rendre d'autres dedans;
n
faut éviter de recou–
rir
a
cet expédieot. paree qu'il dérange l'ordre
des
po–
lles, qu'il fatigue l'efcorte,
&
que le
foHrrage
efl alors
d'une ex péditioo moins prompte .
La retraite fe
fait daos
les
fourrai{<J
au fec de
In
m~me
maniere que daos ceux qui
le font au
''erd ·
c 'ell-a-dire qu'á mefure que les fourrageurs d'un
régi:
ment Ont chargé le
fnurrage
fur leors chevau
X,
ils pnr–
tent auffi-tót fuivis des petires efcortes de
leurs
régi–
mens ;
&
qu'a mefure qu'on village el\ évacué, l'efcor–
te qui forme la chai ne du
fourrage,
doit
fe
rclfertcr
pour fe mettre en état de marchtr
il
la
fu ite de !OUS
les fourrageurs .
Confi
diratiom'f11Í ferv(nt
d• regl.s ou dt princip<s
pour la
fur.tides
fo~<rrag<J
.
1°.
On peut compter
d'abord
fur l' ignorance de
1'
cnnemi , qoi ne fait ni le
jour que l'armée doit fourrager , ni le lieu ou elle doit
aller, lorfqn'on prend la précaution de ne le poim dé–
J;Iarcr.
Quand
il
feroit inllroit do JOUr du
fourrag•,
~
moins
qu'
il
ne
le foit auffi a-pcu· pres du lieu od ti doit fe
faire, il ne fera pas a-portée de venir le troubler .
S'il a plufieurs partís ou détachemens en campagoe
pour le déconvrir,
il
faut
que
ces
d~tacbemens
non –
feolement rencontrent les fourrageurs, mais qu'ils puif–
feot les fuivre pour s' afsOrer exaétement do lieu que
l'oo va fourrager; ce qui demande trop de tems poar
que l'ennemi en foit informé
allá
tót pour venir tom–
ber en force fur les fourrageurs pendaot l'opération du
fourrage .
S'il fe ¡:ootente d'y envoyer des troupes legeres, l'e–
fcorte des fourrageurs fera eo état de leur réfiller . A inli
en obfervanr le fecret fur le jout
&
le lieo do
(o~trra
t•,
on
e
mpeche ordinairement que l'ennerni ne preooe
des melares pour le troubler .
2°.
On fait enforte
d~
favoir le JOUr que
1'
enoemi
doit aller loi- rn2me au
f ourragt;
(i
l'on
en
ell inflruir
oo peut s'afsOrer qu'il s'occupera du fieo,
&
qo'
il
o;
cher-