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236

FOU

fourrogeur~

étaot arrivée, on les fait fortir eo ordre du

camp, dtllingués par régimens

&

brigades .

A

la

u'te de chaque régiment de cavalerie

&

de

dra–

gons, il y a un officier accompagné de quelques

~ava­

liers armés, qui fotment ce que l'on appelle

p, t ,te e–

fc orte;

les colonels

&

les brigadiers qui vont au

f our–

rag•,

fe mcttent a la tete de ces petits corps . Les do–

meltiques des officiers de cavalerie

&

de dragons mar·

chent immédiatemeot apres les cavaliers ou les dragons

de ieur régiment ou de leur cfcadron.

A 1'

égard des

domelliques des officiers de l'infanterie, ils s'allemblent

é~alemeot

par régirnent ,

&

ils ont de merne des offi–

c iers de leur corps

a

leur tete, pour les commander.

Les fourrageurs du quanier généra l fe réuuillent auffi

en corps pour aller au

f ourrage

;

ils

y

root conduits

par des officiers particuliers chargés de veillcr fur eux.

11

en ell de rneme des fourrageurs de l:anillerie

&

des

v ivres,

Tous

ces

différen s corps de fourrageurs marchen! en

ordre fur le nombre de coloones reglées par le com·

m nndant du

f ourrage .

Lorfqu'ils font arrivé> fur le ter·

rein qu'on doit fourrnger, on leur permet,

(i

la chalne

ell formée , de fe féparer,

&

d'eotrer daos les

f ourra–

g n

qu'ils doi<•ent couper; ce qu' ils eiécuteot aulfi·tót

:m

gr3 nd galop.

l is re répandent daos la plaine, a· peu·pres de la me–

m e maniere qu'oo tOrren! qui auroit rompo fes digues ;

&

ii

mefore qu'ils arr ivent daos les endroits od ih cro–

y enr

devoir

s'

arreter ,

ils fe jcttent

3

terre ptompte·

rnent,

&

ils défignent le tcrrcin qu' ils veulent foorra·

ger, en coopant avec la faux

le

dellus de

1'

herbe ou

des gr;tins de ¡·enceiste de ce terrein .

T oa r endroit aiufi marqué appanient

a

celui .ou

a

ce

u

x

qui en ont pris polfeffion de cette maniere . Les

aotrcs iourrageurs vont plus loin s'approprier également

le

tcrrein dont ils ont befoin, ou dont ils jugem avoir

befoin . Comme chacun d'eux détermioe ainli

ii

fa vo–

l onté

1'

efpace

e;

u' il veut fourrager ,

il

arrive prefque

wu¡ours que cet efpace ell plus..grand qu'il ne faut; ce

qn i oblige d'augmenter,

&

par conféquent d'affoibltr la

cha1ne du

f ottrrag•;

que d'ailleúrs tout n'ell pas coupé

ex aétement ou avec foin,

&

qu'il y en a beaucoup#de

foulé aux piés des chevaux,

&

de garé inutilement.

Pendant l'exécution du

fo urrag<,

les petites ekortes

fe promenent daos l'enceinte , pour obferver les

tour–

rage~rs

de leurs rég imcns,

&

cmpecher le defordre

&

les difputes qui pourroient s'élever entre eux.

A

pres que les commandans des petites efcortes ont

feconnu toute la difpotition intérieure du

fourrag<',

ils

placent ces efcortcs daos les

lieux les plus propres

a

découvrir tour ce qui fe parTe daos

ron étendue, afio

cie pouvoir fe tranfi>nrter pro mptement par-tour ou on

peur en avoir befoin,

&

d'agir méme contre los enne–

m is, s'il y en a qui veulent inquiéter les fourrageurs.

Si-tót que les fourrageurs ont marqué

1'

enceinte du

terrcin qu'ils ven lent fo urrager, ils le faucheot

le

plus

ptomptement qu'il leur ell poffible .

Pendn ru ceue opération ,

leurs chcvaox qui

y

font

renfermés, repailfent

&

fe repofent : lorfqu' elle ell

ti··

nie, ils font, leurs troulfes , ils les chargeut fur les che–

vaux ,

&

ils monrent delfus pour regagner tranquille–

m ent le camp de l'arrnée .

Gn

a obfervé que le tcms de l'exécution da

fourra–

gr,

depuis l'arrivée des fourrageurs dans le heu ou il

doit fe faire JUfqu'a ce qu'ils foieot pretS

a

partir pour

rctourner au camp , n' el\ que d' environ deux heures,

pourvO routefois qu 'on ait foin d'empccher les fourra–

¡¡eurs de courir au< légumes,

&

de s'amufer qctour des

villages pour chercher

3

piller ,

Les petites efcortes de chaque régimeot fe metteot

en mouvement des que leurs fourrageurs commeocent

a

défiler: quand ils font eutierement fortis du lieu qu'

on a fpurragé ,

e

JI

es

les

fui vent pour y eotretenir le

bon ordre,

&

les empacher de s'amufer eo chernin .

Les foutrageurs étaot tous retirés ,

le commandant

du

fqurrag•

donoe les ordres oécelfaires pour réunir

les troupes qui en ont formé la chatoe : il fait eofuite

la retraite avec ces troupes, obfervant de be lailier au.

cuns fo urrageurs ou tralneurs en·arriere .

D ans les

fot~rrages

au Cec , on va chercher daos les

villages les provi lioos que

1'

on oe

trouve plus fur la

terre ou dans la plaine . Souveot chaque brigade a or–

drc d'aller fourrager

a

un village déterminé ; alors le&

autres brigades nc peuvent venir daos

le meme lieu .

11

réfu!te de cet arrangemcnt beaucoup plus d'ordre

&

de pohce daos

1,'

cxécution du

fourrag•,

paree que les

.

~hefs

fonr plus a

port~e

d'7 veiller •

FOU

Pour que cette opération

f~

fnlfe sOremcnt ,

il fuut

avoir reconuu le pnys auparnl'ant, foit par foi. meme,

loit par le

rapport des elpioos ou des ditférens pnrtis

qu'on

y

aura fait roder , commaodés par des officiers

intelliget}s .

Si l'on avoit tour le tems nécerTaire , on pourroit,

comme le propofe M. le Mnréchal de Poyfégur, nller

c~ aminer

daos les granges de chaque village qu' on

a

dollein de fourragcr, la qoantité de

fourrage

qu' oo en

peut tirer: mais cet examen ell prefqne impoffible, tant

par le tcms qu'il ex ige, que paree qu'

il

faodroit mer–

tre enCuite des gardes dnns toutes les

gran~es,

pour em–

pécher les payfans d'eu enlever le

fourrage

ou le grain,

qu' ils enfoütffent fouvent dans la terre ,

lorfqu' ils

fe

croycnt

á

ponée d'étre fourragés.

Pour éviter cet inconvénient, il faot que l'arrivée des

fourragcurs daos les villages ne puilfe pas etrc prévtle;

&

alurs on nc peut favoir ce qu'ils cootiennent

defour–

rag•,

que f&r les lurnieres qu'on peut tirer des gens du

pays; s'informant, dit M . le Maréchal de Puyfégur,

cambien le vill agc

nourr.it

de bltes

3

corne ou de che–

vaux pendaot l'hy

ver; li l

es récoltes qu'il fait font fuf–

tifaotes pour fes différcnres provilions, ou s'il ell obli–

gé d'en tirer d'ailleurs . On peur par-U avotr une idée

de la quaotité de

f ourrage

qu'on peut trouver daos un

village,

&

év aluer en conféquence le nombre de four–

rageurs auxqoels on peut l'abaodonner.

Ao

lieu de lailfer

les fourrageors fe

répandre ou fe

difperfcr dans un village pour en eol'ever le

fourrRg<,

on peut obtiger les chefs du lieu

a

faire amener

a

la

tete du village toutes les provilions qu'on peut en tirer.

Lorfqu'on prend les précnutions nécelfaires pour qu'ils

1'

exécuteot euétement

&

tidelement ,

le

fourrag<

fe

fait

l>ien plus promptement . Alors

les cavaliers ont

moins d'occalions de s'écarter daos les maifons pour

y

pillee au lieo de fourrager ; ce qui n' arrive que

trop

fouveot .

Daos le

fo~<rrag•

au lec, il faot , comme daos celoi

qui el\ au verd' former une chaine pour la

m

reté du

f.ourrage,

&

pour empécher les foorrageurs libert.ios de

le

répandre daos le pays .

Comme on trouve daos les víllages le

[o11rrage

de

tour le terrein qui en dépend, un petit nombre de ••il·

lages peut fourn ir celui dont on a befoin . Par confé–

quent la chai ne peut avoir moios d' éteodue que daos

les

[o11rrag'<s

ao verd: rnais elle doit toujours rcnfcr–

mer exaétement les villages qo' on veut fourrager . Si

ceux qu'on

a

renferrnés d'abord ne font pas

fuffifaus,

le commandant du

fourragt

fait éteodre la chaioe pour

en co m¡>rendre d'autres dedans;

n

faut éviter de recou–

rir

a

cet expédieot. paree qu'il dérange l'ordre

des

po–

lles, qu'il fatigue l'efcorte,

&

que le

foHrrage

efl alors

d'une ex péditioo moins prompte .

La retraite fe

fait daos

les

fourrai{<J

au fec de

In

m~me

maniere que daos ceux qui

le font au

''erd ·

c 'ell-a-dire qu'á mefure que les fourrageurs d'un

régi:

ment Ont chargé le

fnurrage

fur leors chevau

X,

ils pnr–

tent auffi-tót fuivis des petires efcortes de

leurs

régi–

mens ;

&

qu'a mefure qu'on village el\ évacué, l'efcor–

te qui forme la chai ne du

fourrage,

doit

fe

rclfertcr

pour fe mettre en état de marchtr

il

la

fu ite de !OUS

les fourrageurs .

Confi

diratiom

'f11Í ferv(nt

d• regl.s ou dt princip<s

pour la

fur.ti

des

fo~<rrag<J

.

1°.

On peut compter

d'abord

fur l' ig

norance de

1'

cnnemi , qoi ne fait ni le

jour que l'armée doit fourrager , ni le lieu ou elle doit

aller, lorfqn'on prend la précaution de ne le poim dé–

J;Iarcr.

Quand

il

feroit inllroit do JOUr du

fourrag•,

~

moins

qu'

il

ne

le foit auffi a-pcu· pres du lieu od ti doit fe

faire, il ne fera pas a-portée de venir le troubler .

S'il a plufieurs partís ou détachemens en campagoe

pour le déconvrir,

il

faut

que

ces

d~tacbemens

non –

feolement rencontrent les fourrageurs, mais qu'ils puif–

feot les fuivre pour s' afsOrer exaétement do lieu que

l'oo va fourrager; ce qui demande trop de tems poar

que l'ennemi en foit informé

allá

tót pour venir tom–

ber en force fur les fourrageurs pendaot l'opération du

fourrage .

S'il fe ¡:ootente d'y envoyer des troupes legeres, l'e–

fcorte des fourrageurs fera eo état de leur réfiller . A inli

en obfervanr le fecret fur le jout

&

le lieo do

(o~trra­

t•,

on

e

mpeche ordinairement que l'ennerni ne preooe

des melares pour le troubler .

2°.

On fait enforte

d~

favoir le JOUr que

1'

enoemi

doit aller loi- rn2me au

f ourragt;

(i

l'on

en

ell inflruir

oo peut s'afsOrer qu'il s'occupera du fieo,

&

qo'

il

o;

cher-