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FOU

rrfsemblance

a

celle des rroupes qoi compofeut la gar–

de du camp; c'efi-a-dire qu'clle efi

f01

méc de meme

de différens corps

a

portée de fe fofirenir les uns

&

J<s autres,

&

d'empecher que les fourrageurs ue puif–

!i:nt fortir de l'eoceinte do

fourragc.

Commo ces corps

n'onr pas la facilité d'etre fecourus du corps de l'armée

comme les gardes du camp,

a

caufe de leur éloigoe–

mcot, on les fait afsez nombreur pour qu'ils li>ient en

état de réfifier aux différens partís ou détachemcns que

l'ennemi ponrroit envoyer pour troubler le

fourragc

&

atta<1uer les

for1rragwr1.

Pour régler la force des efcortes, il faut favoir quel–

le eO la pofition de l'ennemi, la facilité qu'il a de fe

rranfporter au lieu du

f•r1rrage,

&

le tems dom il a

bdoin pour cela .

.

On doit comparcr ce teros avec celui qui eO nécef–

faire pour l'esécution du

fourragc

&

pour la retraite

des fourrageurs.

Si l'on juge qu'on n'ait rien

il

craindre que de quel–

qucs petits partís de

tr~pes

legcres, il

!offit alors de

furmer une chalne de fentinelles

&

de védetes pour

cmp~cher

les foarrageurs de pafser du c6té de l'enne–

mi,

&

de placer feulement dans les lieux

les plus ex–

poíés, des corps de quarante ou cinquantc hommes.

Mais s'il

y

a un corps confidérable de troupcs ou u.n

camp-volant de l'ennemi placé oo campé plus prcs du

fourrage

que ne l'e!l le camp de l'atmée qai fait four–

rager, il faut alors régler la force

des

efcortes far celle

de l'ennemi,

&

preodre toures

les précautions nécerTai–

r

~s

pour

l'empecher de troubler le

fourragt

,

ou du·

moins pour étre en état de rélifier

a

fes attaques , en

cas qu'il juge a-propos d'en faire.

Pour Juger de

l'étendue du

terrein que

le

fuurrage

doit occuper, il faut, comme le remarque M. lt¡ Ma–

réchal de Puyfégur, favoir le nombre des chcvaux qu'il

y a daos l'armée ' atin de pou voir évaluer a-peu·pres la

<¡uantité de ratioos de

fourragc

dont on a befoin .

Suivant cet aureur, la noorraure d'un cheval par JOUr,

dans le tcm< du verd, comme en Mai

&

en Juin, oii

l'on fauche les prés

&

les biés, doit pefer de cinquan–

te

a

foixante livres;

&

comme le

fo~trragt

devient fec

au bout de trois ou quatre JOurs qu'rl el! coupé,

&

qu'

alórs les chevaux n'en veuleot plus,

il

s'eofuit qu'il faut

néce!fairement aller au

fourr•g•

tous les trois ou qua·

tre joats.

Dam

le mois de

J

uillet, ou le grain commence

a

avoir plus de conOllence daos l'épi, il o'e!l plus befoio

ó'un poids li pefant pour la nourriture du cheval : c'efi

pourquoi un moindre nombre de chevaux pent alors

fuffi re

a

porter le

fourr~g•

dont

01\

a befoio.

Lorqu'on e!l parvenu

a

connoltre le nombre des ra–

tions de

fourragt

néceffaires pour l'armée,

&

qu"on fait

quelle en la quantité qu'uo cheval peut en porter'

il

efl aifé de détermioer le nombre des chevaux qu'il faut

envoyer au

fourrage;

00'

ce qui e!l la meme

cho[.,'

le nombre des troulfes qu'il faut en rapporter .

Si· l'on

fllit

apres cela ce qu'il faut de

terrein pour

faire une trou!Te, fuivant les différeotes efpeces de ter–

res enfemencées, on pourra évaluer a-peu-pres l'efpace

que le

fourrage

doit embraffer .

.

Quoique ce calcul ne puirTe pas fe faire avec préci–

tiun, il peut fervir néanmoin>

a

donner une idée de la

gtondeur du terrein qu'il fa

u~

fourrager.

L 'illullre auleur que noas venons .de citer prétend que

11 on trouve qu'uoe plaine peut fournir, par exemp,le,

vingt mille

rrourTes,

il

faut

les réduire

a

di¡ mille,

paree que les troupcs fran<;oifes font daos 1' ufage de

fourrager fans ordre,

&

de perdre ou gafpiller la mo:–

tié du

fourragc;

inconvéoieot tres·graod, aaquel il fe–

roit tres,important de remédier: car outre qu'il oblige

J'armée, pour peu qu'elle féjouroe daos UD meme camp,

:l

aller ohercher les

fourrageJ

au loin, ce qui fatigue

&

ruine la cavalerie,

il

contraiot auffi fort fouvent le gé–

néral de changer de camp

&

de pofition daos des circon·

(hoces oii il ne peut le faire fans donner quelqu'avan–

tage fur lui

il

l'eonemi. Comme les amres Dations,

&

particulierement les Allemands, fourrageDt avec plus

d'ordre

&

d'reconomie, peut-etre qu'il ne feroit pas

im:

pollible de parveDir

a

les imiter en cela'

li

l'on voalott

donner

a

l'exécution du

fourragc

toute l'attentioo qu'el–

le mérite.

A~ant

de donoer le, détail de l'opération du

fourra·

ge.

ti

en 3-propos d'obfaver qu'il y a de grands

four–

ragn

&

de petits. Les premiers foot ceux qui fe foot

:IU

loin pour toute la cavalerie de l'armée dont il mar–

che eovitan les deui tiers · les aurres fe

f~nt

daos l'en–

ceinte des grandes gardcs do camp, ou uD peu an de-

Tomt VIl.

·pou

23s

111:

lorfqu'ils íe font plus Ioin, c'cO fculement par une

partie de la cavalerie, comme

~·une

alle oa d une li–

gne .

Les graods

fuurragtJ,

aiofi que les petits, peuvent

fe faire en-avanr ou en-arriere de l'armc!c: comme dans

ce dernier cas ils n'exigcnt pas les mcmcs précaotions

que dans l'autre, paree qu'ils fonr converrs de l'armét,

nous ne parlerons ici que des grands qui fe

foot en–

avant,

&

nous donnerons nn précis des differentes con–

fidératioos qoi peuvent contribner 3 leor sfircté : csr

comme le dir M. le chevalia de Fobrd,

ca fortn

d~

fourrages

nt fe font '{t•'avte de grandu précatttions

&

t!n trh·grand

art,

lor{'fr<e la arml•1 font prochu l'rmc

de l'autre.

Exlwtion du fourrage.

Lorfque le lieu que l'on veut

fourragcr e!l ouvert, c'eO-a-dire qu'il eO en plaine oc–

verte de rous cOtés, f.1ns bois ni défilés, les e[cortes

doivent etre plus fortes en cavalerie qu'en

infanterie .

Si au conrraire il

e(!

couvert en partíe de bois, de ra–

vins' rairTeeux'

&c.

l'infanterie de

l'cfcorte doit erre

alnrs plus nombreufe que la cavalerie, paree que la <1é–

fenfe de ces íortes de po!les la regarde uniquement.

U

fuit de-la, .que pour regler le nombre

&

la n¡¡ture des

lroupes qui doivent fervir d'efcorre aux fourrogeurs,

:1

faut avoir vilité avec beaucQup d'allentioo

1~

terreiu que

l'on veut fourra gc• .

Suppoían• done que l'<>fficier qci doir commander le

fmrrage

1

a prÍS IOUICS les préCaUIÍOOS OécefTaires

a

Cet

égard pour fe memo

i>

l'abri des etllreprifts de l'eone–

rni,

&

qu'il a reconnu pour cet effet les diff'éren>

po–

!les que les ttoupes doivent occuper; le jnur da

fot•P –

rage

étaot veou, fi

l'armée entiere doit fourrager, coro–

me on

le foppoíe ici, le commandant des

fourragcJ

fair partir les efcortes 3 la pointe du ¡our , ou p<ndant

la noit, fuivatH la diOance du camp au Ji

e

u oú

le

foup–

rage

doit fe faire, ou felon qu'oo veu1 cacher fes

de!~

feins

a

l'eonemi .

Les efcortes parten! ronjours quclque tell)S· Rl':\n l los

f0urrageurs, afin qu' elles puilTcm former b chaíne ou

l'enceinte da

[o11rrage

avan1 lear arrivée,

&

s' alhlrer

des po!les qu'elles doiven t garder .

.r,es c[cortes parrenr ordinairement du carnp fur deu¡;

colonnes' 'dont !'une fort par la droite

&

l'autre par la

gauche. L' officier qui les commande, qui communé–

ment eO un maréchal de camp ,

fe met

:i

la u!te de

celle dé ces colonoes qu'il JUge a-propos;

&

le princi–

pal officier apri:s luí, fe charge de la conduite de l"au–

tre . Elles marchent cbacuoe de leur cóté vcrs le

lieu

du

fourragc:

lorfqu'ellts y

[ont

arrivées, elles fe réu'

nirlcnt vers le lieu le plus avancé du

fiJ11rrage,

en for–

mant chacune

la moitié de In cbalne qai doit le

ren–

ferruer; ce qui fe fait de cette maniere.

A fllll(ilre que le commandant de chaque colonr.e

pa_(fe

á

ponée de 1' endroit ou il doit poOer une trou.–

pe. il en donoe l'ordre

a

l'officier qui la comrnande •

ou a un amre qu'il choilit pour cet effet, lequel la fait

re!ler daos cet endroir,

&

prendrc

la

potitiou qu' elle

doit avoir .

· On obfef\'e de prendre

a

la queue de chaque colon–

oc les troupes qui doivent occuper les premiers pcfies,

afin que les tétes des colonnes ne foulhent r oint de re–

tardement dans leur marche,

&

qu' elles fe

réuniffi·n~

enfemble pour fermer le miliea de 1' enceiote ou de la

chaioe du

fourrage

.

Commc les tetes des deux colonnes précédentes oc–

cupent la partie de 1' enceinte la plus avancée du cóté

de 1' eonemi ,

&

par conféqaent la plus expofée , le

commandant du

fourrage,

oatre les rroupes qui for–

ment la chaine, en deut cncore ordinairetTJent en cec.

cndroit d'autres parriculieres pour le forüfi er

davan~a­

ge, pour fervir de refervcs en cas qu'il íoir nécdlatre

de. porter du fecours daos quelqu' autre psnie de 1' en–

celnte.

L'officier qui commaodc le

fourrag<

doit prendr<t

fon pofie Yers le point de FéUnion des reteS dd COIOO–

nes: c'efi·Ia qu'oo doit le trouver pour 1' ioformer de

!Out ce qui peut arriver daos 1' opérauoo du

.J011rrage

,

&

pour prendre fes ordres . S'il vcut néanmoms

~e

pro–

mener daos 1' enceinte du

fourragc

,.

pour exammer

li

les gardes fonr bien pofiées

&

en bon état,

il .

do ir lail:.

fer des officiers

a

Con poOe, chargés de 1m amener

tous ceux qui auroient

a

luí parler'

&

a

luí dooner des

avis fur

les démarches de l'enoemi . Pour en

~tre

in–

formé plus exaétement'

il

e!l a-propos qu'il ait de pe–

tits partís de rroupes legeres qui rodeot cootinuellemeot

entre le camp de l'ennemi

&

le licu da

foi<rrage .

L'heure prefcrite par le général pour le départ

d.es

Gg

2.

fou