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234-

FOU

Le faiofoio ou bourgogne, ell une paturc qui demande

un t<rreio chaud, crayonoeux,

&

fec. On doit le fau–

chcr li·rót qu'il ell en graine , fans quoi il depérit, fes

feuilles rombent, il oe loi refle que la rige; pour

lo~s

les belliaux ne le mangeot que difficilemeot, par la rat–

foo que ccue tige dcv ient feche

&

curia(fe,

&

ddlttuée

de fucs nourriciers. Un champ femé de fainfoin dure

uois oo quatre aos fans le ftmer de oouv<au; apres ce

tems

il

dégeuere en paturage qui o' ell pas

m

eme des

mcilleurs. Le fainfoio oe produir qu'une récolte par ao;

le regaio oe ftrt qu'a fairc paltre les bclliaux; on don–

oc rarcmcnr do fainfoin pur aux chevaux lorfqu' oo a

le moyen de le meter avee d'autrcs

fourragu,

par la

raifon qu'il ell une nourritore trap foible . Sdon M . de

Touroeforr, cene plante ell détertive, atténuame, di–

gcflive, apéritive, fudoritiquc; qualités par conféqueor

tri:s-proprts

a

Ja fanté du chevaJ,

&

fur·!OUI ti

00

COU–

pe

cette plante avaor qu'e:le ne foittrop müre, c'efl-a–

dire litót qu'elle ell en fteur, rems auquel fes feuilles

fonr eocore fucculenrcs, pourvO qu'on ne la dooue a

manger que mélée avoc du foin.

La lu"Z.crne en une des meilleurcs nourrirurcs que

nom ayons pom les chevaox,

&

nous croyons pouvoir

l'égalcr au meilleur foin . En vain dit·on qu'cl lc échauf–

fe ces aoimaux . O u femble fondé

a

renir ce langage,

en ce qu'elle

e!l

trc>·appétiffante

&

tri:s- nourriflante ,

que les chevaux en fonr fon friands ,

&

qu'elle leur

caufe des indigenions Jorfqu'ils en mangenr avec ex–

ces ; mais c'efl

a

quoi l'on peut remédier facilement ,

en oc leur en donoant qu'une quantiré mefurée.

Si on avoit du rerrein propre

it

femer de la lu-z.erne,

on en tireroit un grand produir;

1°.

elle

doone beau–

conp plus que les prés ordinaires, quand on n'y fuppo–

feroir que la premiere récolte. L a luzerne fournÍt trois

coopes au-moins par an: la premiere ell excellenre pour

les chevaux; la feconde efl moins bonoe ,

&

la troi–

lieme n'efi propre que pour les vaches.

Enfin la Ju-z.erne fe reproduir fans la renouveller huir

a

neuf ans ' elle demande un terrein , qui faos étre

fec, ne foil ni aqoarique, oi marécageux. Elle produit

d'autanr plus que le terrein en meillcur;

il

y

a des pays

ou elle rappone quatre ou cinq fois par ao; on n'en

recueille la graiue qu'a la fccoode poulle. Nous cro–

yons que cela dépend de ce que l'on coupe la premie–

re avant que la plante fuit monrée en graine. Elle eo–

grailfe les chevaux beaucoup mieut qu' aucun autre

fourrag• .

Sclon le boraninc que nous avons cité, elle

en ratraichiifanre, propre

a

ca lmer les ardeurs du fang.

Columelle dir qu'elle guérit les mulets de plulieurs ma–

ladics,

&

que rien n'efi meilleur pour eux lorfqu'ils

font

ti

rnaigres qu'ils Olll la peau collée fur les os .

Quoique nous n'ayons point fait ceue cxpérience fur les

mulets, celles que nous avons faites fur les chevaux la

coofirment . Quant .aux maladies que cet auteur préteod

que la luz<rnt guérit, il ell

a

prélumer que ce ne

fi>nt

que des fuites du marafme;

&

comme le marafme ne

vienr que d'un défam d'alimenr, la luzerne éram tres–

fu ecolente, doit en guérir les accidens en meme tems

que la caufe .

Le fon efl un accefloire du

fourrag•:

c'cn la parrie

la plus maigt

e

&

la plus terreO re du fromenr ; oo eu

donnc aux chevaux malades

&

á

ceux que l'on prépa–

re a la purgarion,

&

pnur leur faire de l'eau blanche ,

&

quelquefois des lavemens; le foo en humeélanr, ra–

fralch ilfant, dérerlif,

&

adoucillant; rnais lorfqu'il en

vieux, il conuaéle uo mauvais gou t : fon fcl etTemiel

s'évapore, il n'y rene que la partie huileufe qui devient

fétide; fon altérauon fait que !es chevaux n' en rnan–

gent poiot,

&

ne boivent poinr l'eau blaoche avec le–

que! elle en faite .

To)Js les genres de

fourrag•s

daos lcur nouveauré

doiveor érre ioterdits aux chevaux ¡ufqu'apri:s les pre–

micres gelées,

&

plus Jong·tems s'il en poffible' par

la raifon que ces forres d'alimens doivent acquérir daos

le grcnier Jeur dernier degré de maturité. Ceue élabo–

ration oe pcur etre exécutée que par un mouvemem na–

turcl,

&

lecondé

a

l'égard de l'avoine par le remue–

ment de ls pelle pour expu lfer de cerre

gr~ine

les prin–

cipes les plus volatils qoi rroubleroient le rnéchan ifme

de J'économie aoimale: en

fin

poor fe ferv ir du rerme

du vulgaire, on ne doir pas fa ire manger des

fottrragn

;mx chevaux , avanr qu'ils ayenr jerré leur feu.

Si l'avoine nouvelle fermente daos le greoier ainfi que

les nutres

fourragn

cornme oous l'avons obfervé, el·

~e

fermente au!!í d;ns le corps du cheval ; fes parries

rgnées avec les fels acides

&

alkali volatils font u es–

p¡opres

a

former

110

,hyle aigre qui fert de gcrme aom

FOU

3 quantités de malndics moins graves

a

la vérité que

celles que produit l'avoine corrompue, rnais qui cepen–

dant foor toit¡ours

il

craiodre. Noos avoos

vO

que

daos le

fourrag•

le

m~lange

naturd

&

fortuir des plan–

res bon11e>

&

mauvaifes, ell tres- dangereux pour les

chevaux; oo li:ot d'ailleurs !'extreme difficuhé de por•

ger les prés

de~

herbes pernicieu fes qui

y

naiílem; ce-–

pendan! l'iodullrie hurnaine en dé¡il parvenue

a

faire

de~

prés ar1ificiels en fainfoin

&

en Juurne ; oo en fait de

meme de trefle daos le rcrrein de

!'landre~.

N e pour–

roir·on pas propofcr

á

ceux qui onr un iotéret eflentiel

a recueillir un foin pur, pour procurer

il

Jeurs chevaox

la nourritore la piu> faine, de prendre parmi les her–

bes qui compofenr le foin, la claíTe de ce! les que no

u~

avous iodiquées comrne les meilleores,

&

de ne le fcr–

vir que de ces graines pour enfcmencer leurs pré>? L_e

choix 'n'en feroit ni difficile ni coureox,

&

procurero•r

de graods avan1ages; cet objet demande d'autant plus

d'auention , qu'il imporre beaucou p

a

la confervntion•

&

il

la fanré de celui de tous les anirnaux, donr la foi–

bleffc indunrieufe de l'homme tire le plus de foulage–

ment

&

de fecours.

F

o

u

R R A G E,

dans /'art militair•,

e!l-

tour ce qui

fert

a

la nourritore des chevaux des cavalier>

&

des of–

ticiers de l'armée, foit en garoifon, foit en campagne.

F011rrag.r

ou

alltr

atl

fourrage,

c'ell lorfque les ar–

mées font en campagne, aller chercher dans les champs

&

daos les villages le grain

&

les herbes propres

a

la

nourriture des chevaux.

Lorfque des troupes font commandécs pour cene o–

pération, on dit qu'e//•s

vont

a11

fo~trrage,

&

l'on dit

auffi

qu'11n

champ,

unt

plain~

ou

11n pays ont

ltl

fo11r–

ragis,

lorfque les troupes onr enltvé ou contommé

tour le

joi<Yrage

qu'il contenoit. Ceux qui uavailteor

il

couper le

foltTraJ!.e

ou

¡¡

l'enlever des granges

&

au–

tres lieux ou il en renfcrmé, fonr appellés

fourrageurs.

Pour que les armées puiíTenr fe rnertre en campag11e,

i1

fuut avoir de grandes prol'ilions de

fo11rrage

dans les

lieox voilins de celui qu'elles dnivent occuper, ou bien

il faur qoe la rerre loit en érar de fournir elle ml'me

ce qui en nécelfaire pour Ja nourrirure des chevauK .

Comme ce fonr les blés qui produifent

le~

fourragu

les plus "boudans

&

les plus nourr'lfnns , les

arm~es

ne pcuvenr guere s'allembler que lorfqu'ils 0111 alle'l. de

maturné pour fervir a la fubfifiance des chevau>< ; ce

qui arrive en Fraoce

&

dan~

les pays

Yo

fins ver> lo

1

r

du mois de Mai .

A

van! ce 1ems

i1

n'en pa' poffible

de tenir la campagne fans de numbreot magafins de

fot.rrag•,

qui font d'une déptnfe rre;-contidérable ,

&

qui d'ailieurs fervcnt

filUHO!

a faire COOilOirre 3 J'en–

Oemi le

~~~~~

ou J'on íe propofe de l'artaquer .

Lors done que la rerre en chargée de blés, d'auues

ditférens graios,

&

d'he1 bes en état

de

couper, oo en–

voye les troupes au

foJJrrag•.

Pour cet etfc1 les tourrageurs, ourre Jeur moofquc–

ron ou leur épée qu'ils doivenr porrer chacun pour s'en

fervir en cas d'auaque, onr aurli des fauJ¡ pour cou–

per le

for~rrag•,

&

des cordes pour le licr

&

en faire

des troulles . Ce fonr de gro(fes

&

longues boJtes du

poids de cinq

a

lit

cems Jívres ou environ . On les

charge fur les chevaux . Chaque cheval en porte une

&

le fourrageur par deffos .

Fourrag.r de

c.tt•

maniere en plaine campagn•,

c'en

fourrager au verd ou en verd , paree que tout le

fot~r­

rag•

que l'on coupe en ''erd ; mais lorfque les mo'f–

fons font recu eillies

&

qu'•l n'y a plus rien daos la

campagne, on va prendre le

fourrag e

daos le> villa–

ges,

&

l'on dit alors

qu'on

for~rrage

m fu

,

ou

au

fec.

Daos les

fourraga

au fec , on prend le grain bauu

lorfque l'on en trouve,

&

on le met daos des facs que

J'on porte avec foi pour cet ufage. On lie aum avec

des cardes le foin que J'on vcut emportrr,

&

l'on en

fa it des trourfes que l'on charge fur le chcval ; le

ca–

valier moote deffus,

&

il revient rout doucemenr au

camp comme daos

le

fourrage

au verd.

Lorfqu'une armée arrive dans oo carnp, elle fe ferr

d'abord du

fourrag•

reofermé daos l'enceinte des gar–

dcs du camp . Cornme il ell bien-tót confommé, on

s'arrange pour en aller chercher plos loio.

Pour le faire avec

~O

reté, le g ' néral donne une

e–

fcorte aut fourrageu rs,

&

il fixc le ¡our

&

lieu oii doit

fe faire le

fourrag• .

L'efcorre étanr parvcnue ao lieu du

[o11rrag•,

on lui

fair former une efpece d'cnceinre qui renferme le rer–

rein que les rroupes doivenr foorrager. Cene enceinre

fe nomrne

la

chaine dt•

fo~~rrage.

Elle a beaocoop de

rcf-