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FOU
Jier;
il
y
a
a
l'autre enrémité une perche m obife
3
charniere, de la lougueur de ncof piés; cette perche peut
en s'approchaot du corps du chevalet, retombcr entre
les deux planches qui font encafirées fur le banc,
&
garnies des fers ou paliffons paralleles.
Deux hommes foot employt!s
a
l'ofage de cet outil.
11
faut que celui qui dort manier la peau, fe mctte a
cheval fue la perche; qu'il prenne la peao,
&
qu'il la
place fu r les deux palilfons do cóté de la cha1r; que
la perche foit enfoite abaiffée fur
le milieu de la peau
comprife entre les deux paliffons; qu'un autre ouvrier
tieone le bout de la perche
a
deux maios, la
leve
&
la laiffe re1omber de trois pouces de haur au-deiT'us des
palitfons; que le prcmier fatle gliiTer la peau bien éren–
due fu e les paliffons ; que le fecood releve la perche
&
l,a laiffc retomber;
&
que le navail
fe
continue aiuú
jufqu'a ce que la pea¡¡ íoit bien corrompue.
Au demeuraot ces peaux ne fe dégrarJTent point daos
le
tonneau comme les aulles. On les étend for une ta·
ble; on a de la poufliere de motte de ranneurs b1en fe–
che & bien échautfée au foleil; on en prend, & avec
les mains on en frotte les peaux du cóté du poi!. Ce–
la fait, on les bar
a
quatre for le poil.
ll
en bon de favoir que
r.
l'on employoit a ceue
t:nanceuvre le platre. loin de douner
a
la peau d'ours
un beau noir, on lui trouveroit le fond du poil blan·
chatre.
Mais il
y
a d'autres peaux que l'oors, qui ne fe peu–
vent fouler au tonoeau: telles font toures celles qui onr
le poi!
tendre
&
dél icat: comme le
lievre blanc,
le
reoard noir, le rcnard hlcu,
le loup cervicr,
&c.
on fe
fert alors d'une p!lte dont nous allons donner la pré–
paralion) apres avoir averti qu'elle peut etre ernployée
1ur des peaux qoi ont été mal paffées,
&
aúxquclles
la négligence de
l'ouvricr n'2ura
laiaé que cette ref–
íource.
P re nez trois pintes grande mefure de farine de fei –
gle,
&
une donaine
&
dem ie de Jauoes d'ceufs; déla–
yez le tou t enfernble daos une grande terrine avec deux
livrts de (el que vous aurn. fait fondee dans de l'eau.
1\tlais avant que ó'arrofer la farine
&
les Jaone' d'ceufs
3V<C
i'CSU faléc
>
melez· y Une demi-livre d'hoile d'oli·
ve; enCuite achevez de détremper votre phe par le mo–
yen de l'eau falée. Cette
p~te
aura quelqu'épailfeur , mais
ccpendant anez de flu idité. A ppliquez-la fur le cuir de
v otre peau; qu'il y eu ait par-toot égalerr¡ent,
&
a-peu–
pres de l'épaiffeur de deux écus; cela f3it, plicz-la en
deux, depub la u:te
a
la culée; lai!fez cet enduit en–
fermé daos le pli enviran douu JOurs. A u bout de ce
lems ouv rrz vo1re peau: raclez l'enduit en un endroit a–
vec un couteau; lire'l.
le cuir; s'il vous paruit blaoc,
i1
fera palfé; s'il n'cfl pas blanc, remettez de la pftte: re–
pliez la peau,
&
la
laiOe~
encare huir JOUti en cet état .
Mais ce tems écoulé, porte?.· la fur le chevalet
&
l'échar–
n ez. Quand elle fera écharnée, garde1,· voos bien de la
faire fécher a l'air, de peor qu'elle ne durciffe. Mais pre–
n ez de la farine (de quelqu'efpece que ce foit), éten–
d ez-en (ur votre peau du cóté du cuir, de l'ópailfeur
d'une dcmi-ligne : frottcz bien par·toot avec mains:
plie'L la peau comme ci-deffus; laiffez-la ainfi
faopou–
drée
&
pli~e
peodan t deux jours. A u boot de ce 1ems
ouvre-¿-la, Ót<?- la farine: gardez
a
part cette farine pour
u ne autre occafion,
&
pallez la peau au fer de pelle –
tier, comme nou> l'avons dit plus baut.
On fe fert de cette
p~te
pour paífer les peaux de mar–
le, de. foü ine,
&
de renard, qui ne peuvent fe fouler.
MaiS 11
y
a, une
fa~on
de paífer les peaux d'agoeaui,
dont on fe fert pour fourrer
les m¡¡ncl)oos; on l'ap–
pelle
paJ!ement au eonfit.
Voici comme on paffe au confit: Prene'L uo cent de
¡>eaux d'agneaux; fanes-les tremper peodant deox JOUrs
daos un grand cu • ier rempli d'eau. Prenez votre che–
valet ; place?.-le comme oous avoos dit ci-deffus, pour
écharner . 1\yez un tablier de peau de veau bien tannée:
faites le haot do tablier de la tete de ceue peao ; aua–
che'l-
a
cl¡aque pate de devaor une ticelle,
&
ceignez
c,e tablier avec ces ticelles. E rendez la peau fur le
che–
valet ; cootenez la culée entre le che•aler
&
votre e–
fiomac: écharne¡. avec le couteau
a
écharner; aye?.·en
un autre avec leqoel vous féparerez de la peau les oreil–
les, le bout du nez ,
&
les mSchoires, qui ne fervi–
roient qo'.l faire
tourner le cantil .
Voyez 4
l'arti<le
C
H A M O l
l;
E U
~,
le tra vail de ces peao
X
fans poi) -
Lorfque voos aurez écharné toores vos peaux, vous
les r<mettrez daos
le
cuvier remplí de oouvelle ea u·
:~>ous le~
Y
lai~ere?.
tremper une heore ou deux; vou;
J~~
en
ure~ez
1 une apees l'autre, poor les remettte fur
FOU
le chevalet, la laine en l'air, que vous froterez forre–
ment avec le dos de vmre couteau
a
écharner, afin d'en
féparer
toute la malpropreté: cene malpropreté J<roit
autll tourner le contit; ceue maoceu re s'appelle
rlto–
ler.
Quood vous aurez rétalé toures vos
peau~
des deux
c61és, vous remplir<'L votre cuvier d'eao uouvelk,
&
les
y
lavere?. !'une aprcs
l'autre: pour les lo ver, on
les prend par les flanes de derriere de chaque main; on
tourne la laine en-detfus; oo les plonge amli daos J'eau,
on les ferre
on les frote; oo fait f'ortir
In
craOe: quand
l'eau combe'
e
!aire, on avaoce les rnains do c61é de la
tere, qui efl tournée vers l'ouvrier daos ceue manipu·
latioo: on (erre on frotte, en on m,u on lave ceue
partie,
&
tout le relle <le la peau , comme la
~cernie
re. On rechange d'cau; cependant les peaux s égou¡–
tent: qoand elles font bien égouuées, on les reporte au
cuvier, pour leur donner un dernier
lavage, apres le–
que! on les je{te l'uoe aprcs l'aucre fur une perche ex–
pofée
a
l'air. ou ou les
laiffe pendant quatre heures.
Alors elles (out preces
a
paOer au contit.
Voici cornmelll vous le préparerez . Vous prendrez pour
UD
ceot de J><3UI d'agoeauX propres
a
faire des foorrures,
un bichet de
farin~
moitié feigle
&
moitié orge, avec
quinze livres de fel : vous ferez fondee le (el daos de
l'eau,
&
vous vous
fervire~
de ce u e eau pour détrcmper
vo¡re farine. Quand elle fera bien d¿layée, vous
y
let–
terez de plos, pour deux ccnts d'a)\1\eaux, de nou •elle
eau .
a
la quantilé en tour de cinq
;1
lix fcaux. tanl de
ceue eau nouvelle que de !'eau
Calé~:
au rclle, cela
varíe (elon la force des peau x .
Quand vos peaux leront bien
égoutt~es,
pliez-les de
la téte
a
la culée, !'une aprcs l'autre , la
laine en-de–
daos; que les deox flanes fe touchent . Prenez de
b
m ain
droite une peau par la colée; cene?.-
la
par la cece de la
m ain gauche: que
le dos foit
tourné de •otre cóté.
T rempe1.-la daos le confit; d'abord d'un c61é, eofu 're
de l'autre, la touroant
&
la retournaot fans déranger vos
mains , que vous gliffern feulement le
long du dos ,
pour fa ire pénétrcr la pftte daos la peau.
Qu•od vous aure'L ainfi trempé toutes vos peaux, pla–
cn- les dans un cuvier propre, les unes fur les aotres,
les arrofant de ce qui peut vous refler de p5te. De;ha–
bilk-z-vous JUÍqu'a la ccinture; enlt<''L dam le euvier,
&
foule~
peodant
un
quart-d'heure : rnarchez tout-autour
du covier; ¡frchc7. d'atreindre le fond avec vos pié s ;
preífez les peaux
de
toute votre force . Faitcs entrer
la nourritore daos
le cuir; cela s'appelle
renfomer
1~
<onfit.
Ceu e manero vre (e réitere deux fois par ¡our ,
une fois le mttin, une fois le foir,
&
fe continue quirn<:
JOUrs,
&
quelqoefois trois femaincs, pendaot lefqU'Clles,
de deux jours l'uo, on Jette les peaux fur une plar,che
mife en-travers fur le cuvier, les laiiTant égoutrer pen–
dant la journée: le foir on les remet de deffus la planche
dons
le cuvier, obfervant de les renir po(ées Uchemenc
lei unes fur les autres
&
comme foulevées, afin qu'elles
prennen t fauiTe par-toot.
Ce• travail du conñt ne fe pratique que daos les m r.is
de Mai, J nin,
&
Juillet, afin d'avoir un r<ms favo–
rable pour érendre . Si vous voulez vous afsl'irer que le
confi t ell mOr, c'efi l'expreflion du
fuurrtur,
c'efl -a–
dire
fi
les peaox !out
pr~1es
a
étendre, regnrdcz aux
flanes de la peau du c6té de la laine: place'L vos doigrs
fous la pcau du córé du cuir;
frotte~-la
do córé de la
laine avec le pouce. Si vous ernportcz le court-pnil, ou
fi mérne en avanc;ant vers le m ilieu du corps, vous faires
la méme e1périence
&
la m eme obfervation,
il
efl tems
d'étendre.
Yous choifirez un jour de beau f<,leil;
fur les trois
ou quatre heure> du rnatin, vous tircrez lOUtes vos peaux
du cuvier,
&
les étendr<7. fur la planche mJ" en-travns
du cuvier; elles fcroo1 les unes fur
les aocres, la laioe
tournée en-deffus ; vous
les laif!nn égnuuer peudant
qoarre heures: de-la vous les pafferez dans quelqu'cndroir
d'un pré ou l'herbe foit courte,
&
que le !(>leil échautfe
long-tems; vous
le~
portere?. par la culée,
&
les étcn–
drez fur la laine, obfervant de tirer
a
dwhe
&
a
gau–
che les deux ventres,
&
de bien étaler les pattes.
Lorfque le cuir Cera fcc, vou; retOuroerez les peaux
&
vous expoferez la laine en-ddfus, ne négligeant pa;
de les cangcr de place. Si vous les remettiez au meme
endroit, l'hamidité que la laine auroit lai!Jéc fur l'herbe
ne manqueroit pas de renrrcr dam les peaux
&
de lo;
rnmollir; ce qui poorroit les gá ter .
Si la ploie furvenoi1 candis que vos peaux fom éren–
dues,
il
ne faudroit pas manquee de les relever,
&
de
les porter
a
couvert for des perches, la laine toornée
en-delfus. O o les laiiTeroit fur les perches JDÍqo'a ce quo
~~