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24-0

FOU

Jier;

il

y

a

a

l'autre enrémité une perche m obife

3

charniere, de la lougueur de ncof piés; cette perche peut

en s'approchaot du corps du chevalet, retombcr entre

les deux planches qui font encafirées fur le banc,

&

garnies des fers ou paliffons paralleles.

Deux hommes foot employt!s

a

l'ofage de cet outil.

11

faut que celui qui dort manier la peau, fe mctte a

cheval fue la perche; qu'il prenne la peao,

&

qu'il la

place fu r les deux palilfons do cóté de la cha1r; que

la perche foit enfoite abaiffée fur

le milieu de la peau

comprife entre les deux paliffons; qu'un autre ouvrier

tieone le bout de la perche

a

deux maios, la

leve

&

la laiffe re1omber de trois pouces de haur au-deiT'us des

palitfons; que le prcmier fatle gliiTer la peau bien éren–

due fu e les paliffons ; que le fecood releve la perche

&

l,a laiffc retomber;

&

que le navail

fe

continue aiuú

jufqu'a ce que la pea¡¡ íoit bien corrompue.

Au demeuraot ces peaux ne fe dégrarJTent point daos

le

tonneau comme les aulles. On les étend for une ta·

ble; on a de la poufliere de motte de ranneurs b1en fe–

che & bien échautfée au foleil; on en prend, & avec

les mains on en frotte les peaux du cóté du poi!. Ce–

la fait, on les bar

a

quatre for le poil.

ll

en bon de favoir que

r.

l'on employoit a ceue

t:nanceuvre le platre. loin de douner

a

la peau d'ours

un beau noir, on lui trouveroit le fond du poil blan·

chatre.

Mais il

y

a d'autres peaux que l'oors, qui ne fe peu–

vent fouler au tonoeau: telles font toures celles qui onr

le poi!

tendre

&

dél icat: comme le

lievre blanc,

le

reoard noir, le rcnard hlcu,

le loup cervicr,

&c.

on fe

fert alors d'une p!lte dont nous allons donner la pré–

paralion) apres avoir averti qu'elle peut etre ernployée

1ur des peaux qoi ont été mal paffées,

&

aúxquclles

la négligence de

l'ouvricr n'2ura

laiaé que cette ref–

íource.

P re nez trois pintes grande mefure de farine de fei –

gle,

&

une donaine

&

dem ie de Jauoes d'ceufs; déla–

yez le tou t enfernble daos une grande terrine avec deux

livrts de (el que vous aurn. fait fondee dans de l'eau.

1\tlais avant que ó'arrofer la farine

&

les Jaone' d'ceufs

3V<C

i'CSU faléc

>

melez· y Une demi-livre d'hoile d'oli·

ve; enCuite achevez de détremper votre phe par le mo–

yen de l'eau falée. Cette

p~te

aura quelqu'épailfeur , mais

ccpendant anez de flu idité. A ppliquez-la fur le cuir de

v otre peau; qu'il y eu ait par-toot égalerr¡ent,

&

a-peu–

pres de l'épaiffeur de deux écus; cela f3it, plicz-la en

deux, depub la u:te

a

la culée; lai!fez cet enduit en–

fermé daos le pli enviran douu JOurs. A u bout de ce

lems ouv rrz vo1re peau: raclez l'enduit en un endroit a–

vec un couteau; lire'l.

le cuir; s'il vous paruit blaoc,

i1

fera palfé; s'il n'cfl pas blanc, remettez de la pftte: re–

pliez la peau,

&

la

laiOe~

encare huir JOUti en cet état .

Mais ce tems écoulé, porte?.· la fur le chevalet

&

l'échar–

n ez. Quand elle fera écharnée, garde1,· voos bien de la

faire fécher a l'air, de peor qu'elle ne durciffe. Mais pre–

n ez de la farine (de quelqu'efpece que ce foit), éten–

d ez-en (ur votre peau du cóté du cuir, de l'ópailfeur

d'une dcmi-ligne : frottcz bien par·toot avec mains:

plie'L la peau comme ci-deffus; laiffez-la ainfi

faopou–

drée

&

pli~e

peodan t deux jours. A u boot de ce 1ems

ouvre-¿-la, Ót<?- la farine: gardez

a

part cette farine pour

u ne autre occafion,

&

pallez la peau au fer de pelle –

tier, comme nou> l'avons dit plus baut.

On fe fert de cette

p~te

pour paífer les peaux de mar–

le, de. foü ine,

&

de renard, qui ne peuvent fe fouler.

MaiS 11

y

a, une

fa~on

de paífer les peaux d'agoeaui,

dont on fe fert pour fourrer

les m¡¡ncl)oos; on l'ap–

pelle

paJ!ement au eonfit.

Voici comme on paffe au confit: Prene'L uo cent de

¡>eaux d'agneaux; fanes-les tremper peodant deox JOUrs

daos un grand cu • ier rempli d'eau. Prenez votre che–

valet ; place?.-le comme oous avoos dit ci-deffus, pour

écharner . 1\yez un tablier de peau de veau bien tannée:

faites le haot do tablier de la tete de ceue peao ; aua–

che'l-

a

cl¡aque pate de devaor une ticelle,

&

ceignez

c,e tablier avec ces ticelles. E rendez la peau fur le

che–

valet ; cootenez la culée entre le che•aler

&

votre e–

fiomac: écharne¡. avec le couteau

a

écharner; aye?.·en

un autre avec leqoel vous féparerez de la peau les oreil–

les, le bout du nez ,

&

les mSchoires, qui ne fervi–

roient qo'.l faire

tourner le cantil .

Voyez 4

l'arti<le

C

H A M O l

l;

E U

~,

le tra vail de ces peao

X

fans poi) -

Lorfque voos aurez écharné toores vos peaux, vous

les r<mettrez daos

le

cuvier remplí de oouvelle ea u·

:~>ous le~

Y

lai~ere?.

tremper une heore ou deux; vou;

J~~

en

ure~ez

1 une apees l'autre, poor les remettte fur

FOU

le chevalet, la laine en l'air, que vous froterez forre–

ment avec le dos de vmre couteau

a

écharner, afin d'en

féparer

toute la malpropreté: cene malpropreté J<roit

autll tourner le contit; ceue maoceu re s'appelle

rlto–

ler.

Quood vous aurez rétalé toures vos

peau~

des deux

c61és, vous remplir<'L votre cuvier d'eao uouvelk,

&

les

y

lavere?. !'une aprcs

l'autre: pour les lo ver, on

les prend par les flanes de derriere de chaque main; on

tourne la laine en-detfus; oo les plonge amli daos J'eau,

on les ferre

on les frote; oo fait f'ortir

In

craOe: quand

l'eau combe'

e

!aire, on avaoce les rnains do c61é de la

tere, qui efl tournée vers l'ouvrier daos ceue manipu·

latioo: on (erre on frotte, en on m,u on lave ceue

partie,

&

tout le relle <le la peau , comme la

~cernie­

re. On rechange d'cau; cependant les peaux s égou¡–

tent: qoand elles font bien égouuées, on les reporte au

cuvier, pour leur donner un dernier

lavage, apres le–

que! on les je{te l'uoe aprcs l'aucre fur une perche ex–

pofée

a

l'air. ou ou les

laiffe pendant quatre heures.

Alors elles (out preces

a

paOer au contit.

Voici cornmelll vous le préparerez . Vous prendrez pour

UD

ceot de J><3UI d'agoeauX propres

a

faire des foorrures,

un bichet de

farin~

moitié feigle

&

moitié orge, avec

quinze livres de fel : vous ferez fondee le (el daos de

l'eau,

&

vous vous

fervire~

de ce u e eau pour détrcmper

vo¡re farine. Quand elle fera bien d¿layée, vous

y

let–

terez de plos, pour deux ccnts d'a)\1\eaux, de nou •elle

eau .

a

la quantilé en tour de cinq

;1

lix fcaux. tanl de

ceue eau nouvelle que de !'eau

Calé~:

au rclle, cela

varíe (elon la force des peau x .

Quand vos peaux leront bien

égoutt~es,

pliez-les de

la téte

a

la culée, !'une aprcs l'autre , la

laine en-de–

daos; que les deox flanes fe touchent . Prenez de

b

m ain

droite une peau par la colée; cene?.-

la

par la cece de la

m ain gauche: que

le dos foit

tourné de •otre cóté.

T rempe1.-la daos le confit; d'abord d'un c61é, eofu 're

de l'autre, la touroant

&

la retournaot fans déranger vos

mains , que vous gliffern feulement le

long du dos ,

pour fa ire pénétrcr la pftte daos la peau.

Qu•od vous aure'L ainfi trempé toutes vos peaux, pla–

cn- les dans un cuvier propre, les unes fur les aotres,

les arrofant de ce qui peut vous refler de p5te. De;ha–

bilk-z-vous JUÍqu'a la ccinture; enlt<''L dam le euvier,

&

foule~

peodant

un

quart-d'heure : rnarchez tout-autour

du covier; ¡frchc7. d'atreindre le fond avec vos pié s ;

preífez les peaux

de

toute votre force . Faitcs entrer

la nourritore daos

le cuir; cela s'appelle

renfomer

1~

<onfit.

Ceu e manero vre (e réitere deux fois par ¡our ,

une fois le mttin, une fois le foir,

&

fe continue quirn<:

JOUrs,

&

quelqoefois trois femaincs, pendaot lefqU'Clles,

de deux jours l'uo, on Jette les peaux fur une plar,che

mife en-travers fur le cuvier, les laiiTant égoutrer pen–

dant la journée: le foir on les remet de deffus la planche

dons

le cuvier, obfervant de les renir po(ées Uchemenc

lei unes fur les autres

&

comme foulevées, afin qu'elles

prennen t fauiTe par-toot.

Ce• travail du conñt ne fe pratique que daos les m r.is

de Mai, J nin,

&

Juillet, afin d'avoir un r<ms favo–

rable pour érendre . Si vous voulez vous afsl'irer que le

confi t ell mOr, c'efi l'expreflion du

fuurrtur,

c'efl -a–

dire

fi

les peaox !out

pr~1es

a

étendre, regnrdcz aux

flanes de la peau du c6té de la laine: place'L vos doigrs

fous la pcau du córé du cuir;

frotte~-la

do córé de la

laine avec le pouce. Si vous ernportcz le court-pnil, ou

fi mérne en avanc;ant vers le m ilieu du corps, vous faires

la méme e1périence

&

la m eme obfervation,

il

efl tems

d'étendre.

Yous choifirez un jour de beau f<,leil;

fur les trois

ou quatre heure> du rnatin, vous tircrez lOUtes vos peaux

du cuvier,

&

les étendr<7. fur la planche mJ" en-travns

du cuvier; elles fcroo1 les unes fur

les aocres, la laioe

tournée en-deffus ; vous

les laif!nn égnuuer peudant

qoarre heures: de-la vous les pafferez dans quelqu'cndroir

d'un pré ou l'herbe foit courte,

&

que le !(>leil échautfe

long-tems; vous

le~

portere?. par la culée,

&

les étcn–

drez fur la laine, obfervant de tirer

a

dwhe

&

a

gau–

che les deux ventres,

&

de bien étaler les pattes.

Lorfque le cuir Cera fcc, vou; retOuroerez les peaux

&

vous expoferez la laine en-ddfus, ne négligeant pa;

de les cangcr de place. Si vous les remettiez au meme

endroit, l'hamidité que la laine auroit lai!Jéc fur l'herbe

ne manqueroit pas de renrrcr dam les peaux

&

de lo;

rnmollir; ce qui poorroit les gá ter .

Si la ploie furvenoi1 candis que vos peaux fom éren–

dues,

il

ne faudroit pas manquee de les relever,

&

de

les porter

a

couvert for des perches, la laine toornée

en-delfus. O o les laiiTeroit fur les perches JDÍqo'a ce quo

~~