FOU
¡¡
13 fanté do cheval,
&
qu' on doit regarder commé
autaot de poifons . Ces plantes font l'acooit, toutes les
efpeces de titimale, la gratiole, la ptarmique, les per–
íicaires, la catapuce, la thlafpic, la thora, le peplus,
la fardooia, en fin la douve appellée
ranonculus longi–
folim paluftris
.
Ces plantes ma\faifanres, coofoodues
avec les bonnes, brifées, de!Téchées
&
bottelées enfem–
ble, Ótent
¡¡
!'animal le mayeo de faire la di rtioél:ioo
&
le choix des bonnes d'avec les mauvaifes; il mord in–
différemment
c;;a
& U
daos la bmte de foin qu'il a de–
vaot lui
&
avec avidiré, Celoo que la faim le pre!Te.
Le cheval ayant mangé une certaine quaotiré de ces mau–
vai(es plantes, il tui furvient des tranchées de différens
geores; fi elles font flatueufes, le vemre tui enfte
a
un
degr.! euraordinaire;
&
s'il n'évacue fes vents, il périt
en fort peu de rems:
(¡
elles foot convulfives, elles font
accompagnées d'uoe li grande conflipatioo, qu'i\ ne peut
recevoir ou du moins retenir les lavemens qu'oo lui don–
ne, ni laiaer échapper les maticres rtercorales, fympto–
mes prefque toGJoUrs mortels. Souvem ce fom des dou–
leurs néphrériques, que l'on appelle
rétention d'urin<;
accident occafiooné par une inftammation au cou de la
llcffie, o u
a
Con fphinél:er. En fin les accidcus font dif–
férens, felon la qualité de la matiere qui les produir.
Nous traiterons de chacune de ces ma!adies, de leur
cauCe
&
de leurs remedes, en lcurs articlcs. N o us oc
les indiquons ici, que pour prouver la malignité d' un
foin me lé de mauvais herbages.
La paille ert une efpece de
fourrag<
convenable
ii
beau–
coup d'animaux domertiques; elle leur fert
a
deux ufa–
ges' a la litiere'
&
a
la oourrirure;
&
daos !'une
&
J'autre , elle efl effentielle au cheval . Ceux auxquels oo
en donne le plus au lieu de foin, font les chcvaux qui
par leur tempérament o u
il
cauCe de leur exercice, de–
mandent une nourriture moins forte
&
plus legere que
le foin : tels font les chevaux naturellement gros,
&
les
chevaux deflinés
a
la chaffe
&
a
la courfe.
O o ne doit leur donner que fort peu de toin,
&
point
du tour a ceux qui font menacés de la pou!Te.
Les Efpagnols
&
bien des nations méridionales
&
o–
rientales, ne donnent
a
leurs chevaux que de la paille,
a
caufe du peu de foin que ces contrées produifenr.
L eur paille efl fort menue, paree qu'elle efl brifée aux
piés des cbevaux ou des mulets, avec kfquels ils bat–
tcnt leurs grains daos une aire que l'on fait en plaioe
campagne.
L~
padle que
1'
on donne
a
manger
a
ces animau·x
a
Paris
&
aux esviroos, efl la
p~ille
de froment; la
plus nourri!fante
&
la plus appéti!Tante ert celle qui efl
blan(~e
, menue
&
fourrageufe,
c'efl-~-dire
mélangéc
de
bonn~s
plantes: telles que font la ge!Te, le fétu, la
fumeterre, le grateron, \e laitron, le li!feron, le me–
lilot, l'orobancbe, la pcrcepierre, la percefeui\le, la tFi–
bulle, le pié-de-lievre, la variane\la, la fcabieufe, la nie,
le,
les
efpeces de pfyllium, le rapiflrum, la vefce, la
bourfe
a
pafleur, la velvote, le coquelicot, &<. Ob–
~
rvons cependao t que la bonlé que ces genres de plan–
tes commoniquent
a
la paille , ne peut compenfer le
dommage que leurs graines caufent au b\é
&;
a
l'avoinc.
L a paille peut erre gatée
&
corrompoe par quelqu'
orage qui aura verfé les blés daos les champs, ou par
une pluie continue qui furviendra peodant la rnoi!Ton ,
ou paree qu'on !'aura ferrée encore humide daos la gran–
ge. Cette fone de paille n'efl ni bieo-faifante, ni ap–
pétiilante pour les chevaux.
O o dorJDe la paillc de différentes manirres . Les H ol–
landois, les Flamands, les Allemands,
&
une partie de
nos marchands de chevaux la donnent hachée fon me–
nue; on a pour cela un inílrument fair expres,
&
un
homme exercé
a
cette manreuvrc; on mele cene paille
avec du [on
&
de l'avoine; on prétend que ce rnélange
engrai!Te les chevaox,
&
les
remp\it. L'expéricnce des é·–
tran¡;ers
&
1ts
marchands n'a píl nous faire adopter cette
efpece d'écnnomie, {i c'en efl une. Non que nous n'a–
yons fait des tentativos pour la conílater; mais elles n'ont
fait que nous perfuader le danger qu'il y auroit
a
fuivre
daos ce pays-ci la méthode des H ollandois
&
des Allc–
mands, víl la différeoce qu'i\ y a entre le travai\ que
c~s
g~ns-la
font fairc
il
leurs chevaux,
&
celui que nous exr–
geons des nótres. Ces nations menent leur s chevaux au
pas, ou tout au plus au petit trot; cet exercice m odé–
ré
o~
leur cauCe point de forte tranfpiration, il ert
rres-~ro
pre a emretenir une parfaite intégrité daos les excréuons
&
les fecrétiom,
a
do nn<r de l'appétit au cheval'
&
par
co nféq uent a les maintenir gras; mais d'une grailfe fans.
confiflence_.
11
eíl avéré que les marchands de chevaux
ne foor pomt rravailler les lcurs, foit erainte qu'il ne leur
'l'ome VII.
FOU
2
3 3
arri••e quelqu' accídcnt , foir pour les entretenir gras,
pleins ,
&
polis,
&
d'une plus belle apparence .
11
el! arfé de voir que la paille hachée n'dl pas pro–
pre
a
donner de la force
aux
chcvaui:
1°.
il faut fix
moís,
&
quelquefois un an pour engra:ner les chevaux
ain{i nourris , au forrir de chez les marchands, avant
d'en pouvoir tirer un travail pén ible
&
fui vi.
2°.
On
drelfe
&
l'on éduque les chevaux plus facilement au for–
tir de chez les marchanas, que lorfqu'ils ont éré uour–
ris un certain tems avec de
1'
avoine purc au licu de
paille hachée,
&
la docilité ert fouvent
e
hez. les chevaux
eomme ailleurs, une preuve de foibl elfe.
3°.
Nous ob–
fervons que la plupart des chevaux qui fonr haraflés
a–
prcs un travail ourré, foit pour avoir pou aé des relais
ii
la chalTe, ou au carroae, foit pou r avorr fait quelque
courfe longue
&
rapide , pour peu qu'ils foient délicats
de leur naturel' peuvem
a
peine manger du foin le plus
ehoifi,
&
de la meilleu re avoine;
a
plus forre rarfon
comment pourroiem-ils rnanger ce mélange volumineux
de paille hachée avec un picotín d'avoine? Les plus af–
famés en mangcnt
a
la vériré une petite parrie: mais
dans ce qu'ils mangent, c'ert l'avoine qu'ils choifiilent
autant qu'il leur erl poffible,
&
la paille hachée
&
le
refle de l'avoine font en pure pene daos la mangeoire,
\orfqu'ils ont fouffié deflus.
4°. JI
ne peor réfu\ter de
cette nourriture que fort pe u de chyle, paree qu'rl cíl:
impoffible, comme il efl d'expéricnce, que l'avoine eo–
veloppée dans les partics rameufcs du Co n
&
les parties
irrégulieres de la paille hachée, pui!Te fe triturer aíTe'L
daos la mall ica tion' ponr prucurer
a
!'animal une ré–
paratio n proporti90oée
ii 1'
épuifement; de · la ''ient que
la p!Opart des chevaux qui mangent de ce mélange frau–
duleux' rendent une portian de l'avoine fans ctre digé–
rée, ni m eme machée. Cette oourriture n'efl done pro–
pre que pour les chevaux qui font peu d'ou vrage,
&
qui font d'ailleurs grands mangenrs.
L 'avoine efl fans contredit la principale
&
la meillcu–
re nourriture des chevaux; nous eo avoos de
d~ux
c–
fpeces : la blanche
&
la naire. Celle-ci efl la mcil leu–
re, fur-tout li elle etl bien nourrie; bien luifante, pe–
Can re
a
la main, fans mélange de mauvaifes graines que
cert3ines plantes y Mpofcnt;
&
fi
elle o'a point fouf–
fert d'altératioo daos le champ o u
da.nsle grenier.
Les graines étrangcrcs qui fe rencontrent fort fou–
vent mélées avee l'avoine,
&
qui dégoíltent le che val>
font celles de coquelicot, de cardamine, de fencvé, de
aielle, d'orobanche, de percepierre, de pfyll ium,
M
col–
fas,&<.
Quelque bonoe qoalité
q~e
l'avoine ait par e\Je. me–
me, ces forres de grain es diminueot beaucoup de fa bon–
té, au point que les chevaux oe la mangeot que dil!i–
cilement. Le femaille de l'avoine, fa culture
&
la
moif–
fon méri1ern beaucoup d'attention de la part du labou–
reur : il doit fur-tour choifir pou r er,femenccr Con champ,
l'avoine pure
&
exempte des rnauvaifes graines que nous
venons d'indiquer. Mais fi malgré fon attention quel–
ques ·unes de ces forres de graincs fe font g\i!Tées daos
la fe menee, ou qu• le champ en foit infeél:é d':lilleurs
il doit
av~ir
le foin .de les extirper
~es
qu' elles
foo~
parvenues a une certarne grandeur.
Quand l'avoine a acquis fa parfaite matorité, le
la–
boureur aprcs l'avoir
fauc~ée
ou fciée, doit la lai!Ter é–
tendue fur le champ, pour lui donner le tems de ce
qu'on a,ppelle
javellar,
au moyen de la pluie ou de la
rofée. Ceue préparation fert
a
gon
6er
&
a
affermir les
grains daos leurs épis: mais s'il arrive que la pluie foit
abondante
&
de longue dnrée, enforte que l'on foit obli–
gé de lai!Ter l'a voine coupée étendue dans les champs,
elle .Y germe, fouveot une partie y pourrit. Cette al–
térauon fa rend pernicieu[e
a
la nourriture des chevaux-
Ce n'eíl point daos les champs que l'•voioe acq uiert
fon dernier degré de perfeélion; elle demande
encor~
beaucoup de foin dans le grenier. On doit la re
mue~
fouvent, non-[eulement pour fa confervation, mais en–
care pour fa perfeél:ion. Si l'on né.glige cette r.nanreu–
vre qui doit s'exécuter toutes
l~s
trois t'emain", o u du–
moios tous les m ois l'avoinc fermen te
&
s'~chauffe;
fes prittcipes íe deve'toppenr, fou lel. volatil s'e.xhale
e11
parties; fon huile devient rance,
féud ~,
&
acrde; en–
fin elle rombe daos une efpece de putréfaél;ion qui cau–
fe aux chevaux les memes maladies que le foin cor–
rompo: telles qqe le farcin, la maladii! du feu, la gale,
&
que\quefois la rnorve.
Qooique fous le oorn de
fourrage
on n'entende com–
rnunément que le foin, la paille,
&
l'a voine, on en cul–
tive cependant deux autces efpcces, le. faiofoin
&
la Ju,
'lerne .