FOU
itoienr d'actres fois entierement enfoüies .
Bibia natur"',
pag.
266.
&
fuiv.
Le P. du Teme a vtl daos les Aorilles quarre for–
tes de
fourmiJ:
elles fonr, dit-il, des provifiom dans
le tem's de la récolte, quoiqu'il n'y ait point d' hyver
daos ce climat; fouvent elles cau fent un grand dom–
mage en enlevaot les graioes du tabae, ou d'aurres plan–
tes en une feule nuit, au1Ii-t6t qu' elles font femées.
L es
fourmis
qui emporrem aiofi les femences, foot pe–
tires, naires, afTez femblables
~
celles que l'on voit le
plus communémeot en Europe; elles foot en fi grand
nombre qu'elles infeél:ent les provir.ons de bouche, tel–
les que les confirures, les viandes, les graiffes, les hui–
les, les fruits,
&c.
quelquefois elles couvreot les ra–
bies, de
fa~on
qu'on efl obligé de les abaudonner fans
pouvoir manger de ce qui a été fervi ; on efl auffi
cootraint de fort ir de fon lit lorfqu' el les y arrivenr .
11 y a deux forres de
fourmiJ
rouges tres· perites, qui
ne fonr pas
Ít
communes que les autres; les
fo~<rmiJ
de 1' une de ces efpeces ne mordent pas , mais elles
entreor daos les coffres qui renferment du linge, en
(i
grand nombre qu' elles le tachen!
&
le garent entiere–
meot; les autres reflem dsns les bois fur les feuilles des
arbres ; lorfqo'i 1en rombe fur la chair , elles caufent une
demaogeaifon tres-vi ve.
L es
fourmis
les plus dangereufes íont celles que l'on
appelle
ehinn,
a
caufe de leur morfu re qui eft plus
douloureufe que celle des fcorpions; mais la douleur
ne dure qu'une heure au plus; ces
fo urmis
font longues
comme un grain d'avoioe,
&
deux fois aulTi grolles .
On en trouve par-tout daos les 1les, mais elles ne font
pas en
fi
graod nombre que les aotres .
H ift.
nat.
da
AntilleJ , tom.
ll.
pag.
343·
•
JI
y
a au S énégal des
fourmiJ
blanches de la groT–
feur d'un grain d'avoine; leurs fou rmilieres font
élev~cs
ea forme de pyramide, unies
&
cimentées au dehors;
elles n'ont qu'une feule ouverture qui fe trouve vers
le tiers de leur hautcur, d'ou les
fourmil
deícendent
fous terre par noe rampe circulaire .
Hift.
gen.
da
voya–
gn,
tom. JI.
A Batavia les
four!"iJ
font leurs nids ou fourm ilie–
res fur des caones, pour éviter les inondations; elles
les conftruifent avec une rerre graffe,
&
y formeot
d~s
cellules. On voir fur la c6te d'or en Guinée des four–
milieres au milieu des charnps, qui font de la hauteur
d'un · homme . 11 y en a auffi de grandes fur des ar–
bres fort élevés. Les
fourmÍJ
fortent fouvent de ces
oids en
(i
grand nombre, qu'il n'y a point d'animal qui
puiffe leur réfifler; elles dévorent des móuwns
&
des
chevres , en une feu lc nuit
il
n'eo recte que les os. En
une heure ou deox elles mangenr un poulet ; les rats
ne peuvem pas les éviter; des qu'une
fourmi
a atteint
un de ces animaux, il s'en rrouve P.iufieurs autres qui
fe répandenr fur fon corps tandis qu'il s'arrete pour fe
débarraffer de la premiere;
~nfin
elles l'accableot par
le nombre,
&
J'entralnent ou elles veulent; on a re–
marqué que ces
fourmit
ont affez d'inflinél pour aller
chercher du fecours dans
l:t
fourmiliere lorfqu'elles ne
peuvent pas emporter leur proie: les unes la gardent
peodant que les autres vont
a
la fourmiliere,
&
bien–
t6 t il en fort une multitude .
Oo rrouve
a
Madagafcar des
fourmiJ
volantes qui
reffe(llblent
a
celles de l'Europe ; elles lailfent fur les
buiffons épioeux une humeur g,luante, ou gomme blan–
che, qui fert de col!e
&
de manic aqx habitans du pays,
&
qui eft aftringente.
Voye:t.
LAQuE .
On appelle en Amérique
fo urmiJ de vijite,
ceii6S qui
marchen! en grandes troupes,
&
qui exterminent les rats,
l es
fouris,
&
d'aurres ani"rnaux nuiGbles
¡
lorfqu'on voit
paro1tre ces
fourmit,
oo
ouV.reles maifons, les cof–
fres ,
&
les armoires, afin qu'elles puilfent trouver les
rats
&
les infeél:es; elles oc vienneot pas auffi fouveor
qu'on le voudroit, car
il
fe paffe quelquefois trois ans
fans qu'il en arrive; lorfque les hommes les irrirent,
ell es fe jettent fur leurs foul iers
&
leors bas qo' elles
meuent en pieces.
Voyez.
1
N S
1!
e
T
1! . ( /)
Seloo le rapport de perfonoes dignes de foi ,
il
y a
une erpece de
fou•mi
daos les lndes orientales qui ne
marchent jamais
a
découvert, mais qui fe fom tofijours
des chemins en galerie pour parvenir otl elles veulelll
erre . L orfqu'occupées
a
ce travail elles rencontrent quel–
que corps íolide qui n'eft pas pour elles d'une dureté
impéoérrable , elles le percent,
&
fe font JOUr au-tra–
vers. Elles fom plus: par exemple, pour monter au
haur d'uo pilier, elles ne coureot pas le long de la fu–
pcrficie et :érieure; elles y font un trou par le bas, en–
trem dan¡ le pilier meme,
&
le creufeot JUfqu'a ce qu'
FOU
I9I
elles foient parvenues au haut . Quand 13
mati~re
au
travers de laquelle il faudroit fe taire jour en trop du–
re, comme le íeroit uue muraille, un pavé de mar–
bre,
& c.
elles s'y prennent d'une aurre maniere; el les
fe frayen t le long de cene muraille, ou ce pavé, un
chemin vofité, compofé de terre liée par le moyen d'u–
ne humeur vifqueufe,
&
ce chemin les condutt ou el–
les veu lent fe rendre . La chofe e(} plus difficile lorf–
qu'il s'agit de paffer fur un amas de corps détachés; un
chemin qui ne reroit que \'O
u
té par- deffus, lailleroir
par-d elfous trop d'intervalles ouverts ,
&
formeroit une
ronte trop raboteufe: cela ne les accommoderoit pas;
aum y pourvoyent-c lles , mais c'efl par un plus grand
travail ; elles fe conftruifent alors une efpece de tube
ou un conduit en forme de tuyau, qui les fait paffer
par-deffus cet amas , en les couvrant de toutes parts.
U ne perfonne qui a confirmé tous ces faits
il
M .
L yonnet , a dit avoir va que des
fourmiJ
de ceue e–
fpece ayant pénétré daos un magafin de la compag nie
des lndes orien tales, au bas duque! il
y
avoit un tas
de clous de giraRe qui alloit jufqu'au plancher , elles
s'étoient faites un chemin creu x
&
co¡¡vert qui les a–
voit conduites par-deffus -ce ras fans
le
toucher au fe –
cond étage, ou elles avoicm percé le plancher,
&
gil–
té en peu d'heures pour une fomme conlidérable d'é–
toffes des Indes, au-travers defquelles elles s'étoient fait
joor.
Des chemins d'une conflruélion
fi
pénible, fem blent
devoir cot'lter un rems exceffif aux
fourmis
qui les font ;
il leur en coOte pourrant ' b'eaucoup moins qu' on ne
croiroit. L 'ordre avec leq uel une multitude y travail–
le, avance la befogne. D eux
fo urmiJ
,
qui font appa–
remmcnt deux fe melles, ou peut-etre deux
m ~ les ,
puif–
que les mfrle;
&
les femelles font ordinairement plus
grand es que les
fottrmiJ
dn troifi eme ordre, deux gran–
des
fourmiJ ,
dis-jc, conduifent le travail,
&
marquem
la rourc . Elles font fu ivies de deox files de
fourmit
ouvrieres, dont les
f o11rmÍJ
d'une fih! portent de la ter·
re,
&
eelles de l'autrc une eau vifqueufe. D e ces deu¡
fourmiJ
les plus avancées, !'une pofe foo morceau de
terre cont(e le bord de la voO re ou du tuyau du che–
min commencé: l'autre détrempe ce morceau ,
&
tou·
res les dcux le pétritfent ,
&
auachent oontrc le bord
du chemin ; cela fait , ces deux
fourmiJ
remrent ,
vont fe pourvoir d'autres matériaux ,
&
prennent en–
Cuite leur place
ii
l'c xtrémiré poftérieure des deux fi les;
celles qui apres celles-ci éroient les prcmicres en raog ,
auffi-r6t que les premieres foot rentrées , dépofeot pa–
reillement Icor terre, la détrempent, l'attachent caarre
le bord du chemin ,
&
rentrent pour chercher de quoi
continuer l'ouvrage. Toutes les
fourmiJ
qui fuiveor
a
la fi le en font de meme ,
&
c'efl ain!i que plulieur>
ceotaines de
founniJ
trouvent moyen de travailler daos
une eípace fort étroit fans s'embarraffcr,
&
d'avaocer
leur ouvrage avec une vlteffe furpreoante .
Voye:;.
M .
L yonnet
fur leJ infeélo.
L es voyageurs parlent beaucoup de cerraines
fourmiJ
blanches du royaume de M ad uré, nommées par les ln–
diens
earreyan,
&
qui fon t la proic ordinaire des écu–
reuils, des Jéfards,
&
autres animaux de ce gen
re~
ce;
forres de
fourmiJ .
élevent leurs fourm ilieres
a
la hau–
teur de cinq ou fix piés au ·deffus de terre,
&
les en–
duiícnt arriflement d'un morrier impénétrable. Les cam–
pagnes du pays font couvertes de fourmilieres de cette
nature, que les habitans laiffent fubfi!ler; foit par
la
difficulté qu'ils ont d'empecher ces in fcéles de les ré–
tablir promprement, foit par la craiote de les attirer daos
leurs propres cabaoes .
Quoi qu'il en foit, on remarque en tous lieux que
chaque efpece de
fourmi
fai t conftamment bande
il
part,
&
qu'oo oe les voit jamais melées eofemble; ti quel–
qu'une par inadvenance fe reod dans un nid de
foHr–
mi
qui ne foit pas de fon efpece, elle per.d néceffaire–
ment la vie ,
i\
moios qu'elle n'ait le bonheur de fe
fauver promptement .
La
fourmi
vue au mic<Ofcope, paro1t curieufe par fa
nruB:ure, qui efl di vifée en tere, corps,
&
queue, qu'
un ligament tres·délié joint eníemble . Ses yeux per–
lés forren! de la rote ' qui efi ornée de . deux cor:.ei
ayant cbacune douze joiutures; fes machotres font gar–
nics de fepr petites dents; la queue de quelques
foHrc–
miJ
efl armée
d'u~
aiguillon creux, dont elles fe fer–
vent quand elles font irritées, pour jetter une liqueur
ac re
&
corrolive.
T out le corps efl.
rev~tu
d'one efpece d'armure hé'–
riffée de foies blanches
&
brillantes ; les Jambes font
aulTi couvertes de poils
~ouru
o\
bruus..
f'oy,e::.
H nok
mi-