Table of Contents Table of Contents
Previous Page  218 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 218 / 922 Next Page
Page Background

190

FOU

fourmi,

mais c'cf1 toí'ojours

le mérne iníeé1e que l'oo

a va íucceffivernent fous la forme d'un ceuf, d'un ver.

& d'une nymphe. Daos l'ceuf

il

é'toit enveloppé d'uoe

peau luifante

&

unie: daos le ver

il

écoit recouvert d'u–

ne peau velue

&

fillonoée : daos

la nymphe la peau

c

0

veloppoit chacune des parties de l'infeé1e; en fin cet–

te troifieme peau étanr tombée, la

fourm i

parolt

a

dé–

couvert,

&

fous une forme qui ne change plus daos

le refle de fa vie; fn peau fe durcit

&

prend une con–

liflence approchame de celle de la carne.

Biblia na–

lllra!,

p.

287,

&

fuiv.

11

y a diverfes efpeces de

fourmis,

&

daos chaque

efpece. outre les ma les

&

les femelles.

il

y

a encore

les

fottrmiJ ouv•·ieres.

Swammerdatn a donné la de–

fcription de ces trois Cortes de

fourmis

de

l'efpece

la

plus commune qui fe ttouve daos les jardins

&

daos

les prés.

La

fourmi

ouvriere a la m!choire inférieure divifée

.en

deu~

parties qui fonr courbes

1

qui avanceot au-de–

hors

1

&

qui

font

termioées chacune por fept petites

poiotes ; ces deux portioos de machoire font mobiles.

&

fervenr commc des bras pour traofporter dífférentes

chafes, fur-tout les jeuncs

fourmis

qui font fous la for–

me de vers ;

la tete efl féparée de la poitrioe par un

étranglement fort courr; il y a une partíe mioce

&

aífez

longue entre la poitrine

&

le ventre; la· ttte efl auffi

gro!Te , mais moins alongée que la poitríne; le vemrc

efi

il-peu-pres auffi long que la poitrine, mais plus gros;

les yeux font noirs; les anteones ont une couleur bru–

ne,'\.& fe trouvent placées au-devant des yeux, une de

chaqúe cóté : elles font hérilfécs de petites foies,

&

compofées de douze pieces, done la premiere efl la plus

longue; la ttte

&

la poitrinc font revc':cues d'une peau

dure

&

inégalc; les lombes formen e le fecond étran–

glement qui efl entre

la poitrine

&

le ventre; les fix

¡ambes tienneot

a

la poitrine, trois de chaque cóté.

&

ont chacune quatre parties, done la derniere efl le pied;

cclle-ci eO de quatre picces, pofées fucceffivement les

unes

a

u bou t des autres;

&

la quatrieme a deux petit>

ang!es; le ventre efl velo de me me que les ¡ambcs

&

le refle du cotps, mais il a une couleur roufsíltre. Swam–

merdam croit que les

fourmiJ

ouvrieres n'om aucuoe

des parties qui caraaérilent le fexe du mílle

&

de la

fe

melle: que par conféquenc elles ne con tribuent en

ríen

a

la propagation de l'efpece,

&

qu'elles notmif–

fenr

&

foignent les jeunes

for~rmis

qui ne fonr pas en–

core parvenues

a

leur derniere transformation.

Les

fot~rmis

males

&

les femelles ont les deux por–

tions de la machoire inférieure un peu plu< petites que

les

fourmis

ouvritres: mais les yeux des males foot plus

grands que ceux des fe melles

&

des ouvrieres; les ma–

les

&

les femelles Ont fur la ¡ete erais

tubercu les fem–

blables

a

de petites perles qui manquen! aux

fourmis

ouvrieres; il

y

a auffi des ditférences dans la forme

&

la couleur de la poitrine, mais

le ma le efl caraélérill!

d'une maniere bien plus apparente par quatre ailes qui

tiennent

a

la poitríne. deux de chaque cóté. dont la

premiere efl plus grande que

la fccondc;

il a aufti u–

oe couleur plus foocée,

&

íl efl plus ;rand que la

fo,r–

mi

ouvriere. Les oymphes des

for~rmis

males díflhent

auffi des autres en ce qu'elles ont des ailes. On ne

trouve pas des

fourmis

males dans les fourmilicres en

lO

U[

tems; il efl

a

CrOÍre qu'i)s ont le fort des abeil–

}es males que les ouvrieres toent apres que les femel–

Jes font fécondées. Auffi Swammerdam a fouveot ob–

fervé des

fortrmis

ouvrieres gui maltraitoieot des ma–

les.

Les

fourmis

femelles font non- feulemenr plus lon–

gues que les

m!l~:s

&

les ouvrieres, mais encare plus

groífes. En les drtféquaot on

y

apper~oit

aifémenc de

petits reufs de couleur blanchc ; la poitrine efl de cou–

Jeur moin s brune que celle du m ale,

&

plus roulfe que

e elle de la

fvurmi

ouvriere.

Swammerdam a obfervé que parmi les

fortrmif

les

plus communes en Hallande, il oe fe trouve qu'un pe- •

tit nombre de males

&

qnelques femelles. en compa–

raifon du grand nombre des

fourmis

ouvrieres.

11

a ra–

malfé ces

infeé1es dans la campagne

&

daos des jardios

pour les nourrir dans fa maifon;

&

pour les voir plus

commodément,

il

les empechoit de fe difperfer au loin,

en leur oppofant de routes pam uo petit

folfé pleio

tl'~au

_qu'elles ne pouvoient pas franchir, car les

four–

mu

fut

ent !'ea

u: pour cet ef!et il appliquoit fur un grand

plat de

ter.re

concave un rebord de cire

&

il l'éten–

<loit da

os tou

te la circonférence do plat,.

a

quelque di–

f,l_ance .des bords, de forte qo'il refloit un petit canal

~JrcqlaJre

entre

l~

rebord

d~ cir~

&

les

bord~

cju plat;

FOU

il

rempliífoit d'eau

ce

petit canal,

&

il

pla~olt

les

four–

mis

(ur

!'aire du cercle formé par le reburd de clre:

des qu'elles

y

avoient paffé quelques ¡ours, il s"y trou–

voít de petits ceufs doot

il

fortoit des ver> tel> qu' ils

onr été décrits plus haur; alors il voyoit ks

fourmis

ouvrieres occupées ;\

foigner

ces

vers,

a

les nourrir,

&

a

les tranfporter d'un lieu

¡,

un autre, les tcnant en–

tre les deux proloogemens de

ll! rnachoire

infécieurc .

Des que la terre dans laquelle elles étoient logées fur

le plat

íe deíféchoit

a

la fuperficic. elles tranfponoient

les

ver~

&

les nymphes au-dedans;

3

l'eodroll le plus

profond;

&

lorfqu'on verfoit alfe1. d'eau d_ans

le _plat

J?OUr

inonder des vers , bientót

les

fortrmu

ouvneres

les remomoieot au-de(fus de l'eau ; mais li on ne ré–

pandoit qu'une petite quaotité d'eau pour humeaer feu–

lement une partie de la

terrc, c"étoir daos cet endroit

humeélé qu'elles apportoient les vers qui

~e

uouvoleot

daos une portian de terre trop feche ce qur prouve que

la terre humeaée leur convient mioux que celle qui eíl

• trap fecho ou trap mouillée.

Les foins des

fot~rmis

ouvricrcs font fi nécciTaires

a

ces vers

&

a

ces nymphes , que Swammerdam a ten–

té plufieurs fois, mais

toOJours inutilement, d'en éle–

ver fans

leur fecours.

11

nourriiT

oit les

fourmis

qu'il

obfervoit avec du fuere, des

raiC.ns

, des poires, des pom–

mes,

&

d'autres fruits; ja

mnis il

ne les. a vil conflrui–

re d'aurres nids que de petires ronces qo'elles pratiqunient

fous terre; elles fe placent ro\l¡ours du cóté qui efl

é–

chauffé par le foleil,

&

elles

y

dépofent leur

vers

&

leurs nymphes.

11

n'a jamais trouvé dans ces fourmi–

liercs de provifions pour l'hyver,

&

il pene! que ces in–

feéles ne prennent aucune nourriture daos

les

rems

froids.

Biblia naturd!, pag.

292..

&

[uiv.

Outre l'efpece de

fourmi

done il viene d'etre fait men–

tían, Swammerdam en avoit vll

flx

autres. La premie–

re venoit du cap

de

bonne Efpérance:

elle

éwir

de cou–

leur brune foócée .

11

paroh par la figure que l'aUleur

a fait graver, qu'elle étoít plus de erais fois auffi grao–

de que celle qui a été décrite.

La feconde efpece fe trouva en H ollande ;

la figure

qui en a éré gravée daos

l'ouvrage de Swarnmer dam

efl

~ -pen-pres

de la meme graodeur que celk de

lafunr–

mi

mal

e de l'eípece ordinaire ; l'auteor n'a pas pO

re–

connoirre

{j

c'étoit une femelle ou une

ouvr1ere,

mais

ceue

fourmi

n'avoit point d'ailes comme le1 mides, qui

étoieot auffi un peu plus grands; elle _a•oit une cou–

leur

rougeatre. Ce qu'íl y a de plus fingnlitr daos

les

fo,.rmis

de cene efpece, c'eft que les nymphes font ren–

fermées daos des lcoques

titfues de fils , comme une

force de toile; ces coques éto"ent beaucoup plus groiTes

que les

fourmis

ouvríeres qui les tranfporroient.

Les

fourmis

de la

troifieme efpcce

~toieot

plus pe–

tites que les

fourmir

ordinaires, plus naires

&

plus luí–

Cantes: l'auteur

les trouva fur de> faules.

Celles de la quatricme efpece étoient encore plus pe–

tites, mais plus épai(fos,

&

de cooleur roufsfttre.

Les

fourmis

de la clnquieme efpece avoient le

corps

plus mince

&

plus alongé que celle1 de la quatrieme.

L'auteur a vO

les males: ils avoient les ni

le~;

mat>

il

n'a poiot

apper~O

de males parmi les

fourmis

de la troi–

fieme

&

de la quatrieme efpece.

Celles de la

fixieme étoient tres-perites : l'auteur n'a

point vil les males; il a f•it graver une ouvriere dont

la figure n'a qu'env iron une ligne de longueur; ces

for~r­

mis

étoient de coulcor bruoe,

&

rdlembloient aux au,

trés par la figure du corps. On ne

les

voyoit que vers

le milieu du mois de Juillet ; il en venoít rou< les ans

dans ce tems quelques centaioes qui fe répandoient fur

le pain

&

fur le fromage; paífé le mois d'Oaobre il

n'cn refloit aucune; ces

fourmis

fortoieot de la cave:

mais

l'eau

y

ayant féjouroé pendant quelques mois, el–

les ne reparureot plus daos la fui te.

Swammerdam ne dnute pas qo'il n'y ait bien d'au–

tres efpeces de

fourmis;

il en donne pour exernple :

t

0 •

des

fourmis

blanches qu'on luí a dit erre datrs les

Jodes orientales: elles font plus petitcs que les

-fuurmis

ordioaires,

&

elles gatent les provilions de bouche

&

les marchand iíes:

2.

0 .

d"s

fourmtr

roog~

:1

piés nuirs

qu'on luí avoit envoyées de l'ile de Ternate;

er l~,

é–

toiem un peu plus perites que

celle~

de la leconde e–

fpece doot

il

a été fait mention . On luí a du enca–

re que l'on avoit vil dan5 les grandes lndes des

fot<r–

mis

longues comme la prcmiere phalange du poucc ;

que leurs fourmilieres avoient

fix piés de tour; qo'el–

les étoient divifées au-dedaos en plofieors celloles, &

<ru'

elles paroitToient quelqocfois en partie hors de terre,

&

étoieot