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,.

FOR

, compter que fur les maténau.! que l'on a fo'lls la

1

main

1

&

n'employ<r qoe la pelle

1

In

pioche

&

la

:.

hache . C'erl plus particulierement en campagne que

11

par-tout ailleurs, qu'uo ingénieor doit avoir le coup–

" d'reil jurle

1

favoir prendre uo partí

&

faifir fes avan·

" wges.l etre f<r tile eo expédirns. int'¡>oifable en reí–

" fources,

&

faire paroitre une aéHvité infatigable ,

.

On divife encore la

Fortification

en n:Hurclle . arti–

ticielle , anciennc, moderne, otfé!nti ve,

&

défenf>ve.

La

fortificatrM >ratttrelle

erl celle dans laquelle la

fi–

tuatioo propre du

lieu en empeche

l'a~ces

a

l'eonemi:

telle feroit une place fur

le rommet d'une m omagne

1

doot les avcnues ou les chemins pourroieo t etre fermés

facilcment; telle feroit encore une place entoorée de

marais ioacceffibles ,

&c. Ces

obrlacles

&

ceu x de pa–

reille efpece que le terrein fourn it, font des

fortifica ·

tiom

natucellcs.

L~

fortification artificiell<

erl celle dans

laquelle on

employe le fcco urs de l'art pout mettre

les places

&

les autres lieux qu'on veur cooferver

a

l'abri des

fur–

p. ifes

de l'ennemi . C'erl propremcnt none

fortifica·

rim

ordinaire, dans _la<juelle o o

t~che

plr difT1!ren< tra·

vaux d'oppofer

a

l'ennemi les memes

obfl.acle~

&

les

m émes difficultés qu'on <fprou

~e

daos la

fortijictrtion

ua–

turclle .

'La

fortification ancimne

erl celle des prcmiers tems,

laquelle s'erl confervée

jufqu'~

l'iovention de la poudre

3 canon; elle conlirloit en une fimple enceinte d• mu·

raille flanquée de diflance en dilhnce pnr

d~s

·tour< ron–

des ou quarrées .

Voye<.

le commmceme11t de r<t ar·

ticl<.

L a

fortification mod""'

erl celle qui s'efl établie de–

puis

la fuppreffion de

l'ancknnc,

&

dans

laquelle on

emp loye les barl ions nu lieu de tours .

L orfq u'un

ch~ teau,

une ville,

00

quelque autre licu

en fortitié avec des tours

1

00

dit qu'il

efl fortiftl J. l'an–

tÍ'{rt<;

&

lorfqu'il l'erl avec des bailions, oo dit qu'il

efl fortifil

J

la moderm.

La

fortification offenfive

a pour objet roures les pre–

caotious nécelfaires pour attaquer l'ennemi avec avan–

tage; elle conlirle principalemcnt daos les ditférens tra·

vaux de la guerre des liéges .

L a

fortification difenfi7Je

erl celle qu.'on employc pour

réfirler plus avantageufement· aux at<aques

&

aux entre–

ptifes de l'enncmi. On peut dire qu'en général

toutes

les

fortifications

foot Mfentives, en leur objet erl !Ott·

jours de meme un petit nombre en état de réfirler

&

de fe dé'fendre contre un plus grnnd .

Un général qui a en réte une armt'e enncmic beau·

coup plus nombreule que la fienne, chcrche

fupplécr

au nombre qui lui manque par la benté des pofles qu'il

luí fait nccuper

1

ou pu les ditférens retranchemcns dont

il fait

le

couvrir . On ne fortitie les places, qu'afin qu'

une gamifon de cioq, lix, huit ou dix mille hommes ,

puilfo réliller peodant qoelque ttms

a

une armée' quel–

que nombreufe qu'elle puilfe etre. S'il falloir poor dé–

fcn dre

les places des garnifons beaucoup plus fortes,

capabies de fe foürenir en carnpagne devan t l'ennerni,

la

forrification

deviendroít non·feulement inutile, m ais

onéreufe

:l

l'état par les grands frais qu'exigent fa con–

tlroélion

&

fon enrretien .

11 erl dangereux par ces deux conlidérations, de mul–

tiplier le nombre de< places fortes fans grande néceffi·

té,

&

fur-tout, dit un auteur célebre, ,

de n'ontre–

" preodre pas aifémen t d'en fottifier de nouvelles; par–

" ce qu'elles excitent fouvent la jaloufie des états voi–

"

fins,

&

qu'elles deviennem la fource d'une longue

., guerre, qui 6nit quelquefois par un

traité, dom

la

, principal article efl leur démoli1ion .

Depois l'établiOemeot de la

fortification

moderne ,

les

1

ng¿nieurs

001

propofé ditférentes monieres de tor–

tifier, ou,

ce

qui erl la méme chofe, ditf¿rens

fyrle–

mes de

fortification.

Bien des gens en imaginen t euco –

re tous les JOUrs de nouveaux; mais comme il el! fort

difficile d'en propofcr de plus avantagcux moins dil"pen–

dieux que ceux qui font en u[1ge,

la plupart de ces

idées nouvelles reaenr daos les

livres '

&

perfoooe ue

fe met en devoir de les faire ex&uter.

Ce qu'on peut ddirer dan, un nouveau

fyflem~

de

forti{ica:ion,

peut fe réduire 3 quntre points principaux.

t

Q.

A donner

:i

l'enceiote des places une difpotition

plo

favorable, pour que toutcs

les parties en foienr

moins expofées au fe u de l'enncmi,

&

particolierement

au ricochet.

2°.

Qu~

le ofluveao fyrlcme poi(fe s

1

appliquer égale–

n:>ent aux places régulicres

&

irré~ulieres

1

&

fe tracer

:~ríérneot

fur le papier

&

fur le terreio .

'íonu

1/ll.

FOR

I6I

3°. Qp'il n'eltige point de dépenfe trop conudérable

pour la conrlruéHoo

&

l'entretien de la

fortification.

Et 4°. que cette

fortificati"n

o'ait pas bttorn d'one

garniíon

rrop nombreu fe pou r erre défendue .

Voyn:.

G

A R

N

1

so

N.

Ce point et1 un des plus importans ;

car ourrc l'ihcon•énient de renfcrmer daos des. places

des corp< de troupes, qui ferviroient fouvent plus uti·

lctnetH

a

groffi r les ar mées, il

f.lUt des maga

lÍOS CQO·

fidérables de gt>ette

&

de bouche, pour l'approvilion–

nemeot de ces places. Or fi une. longoe guerre vous en

Ore le pouvoir , les villes ne peuveot plus fai re qu'une

m édiocre réli rlance , queile que íoit l'excellence de leu r

fortiji&atcion.

,

L es remparts font admirables; mais le

íoldat cfl mal payé ; l'artillerie erl

inutile faote

de

poudre; les armes

{(lnt

mauvaifes,

&

l'on en man–

" que ;· les magafins

font épuifés;

&

de braves gens

,

ren dent une place qu'on eflimoit imprenable , paree

., qu'ils font llors d'état de la défendre : au lieu que des

, places filos no m foot capables d'arrerer t>ne armée,

, quand elles foot bien munies ., .

11 erl fans doute tres·d•fficile de changer la forme de

notre

fortification

aéluelle en une autre plus avantageu–

fe; mais l'impetuofi té

&

1~

violen ce de nos fiéges, de·

maodent que l'on falfe les plus grands efforts pour met ·

tre un pcu plus d'équilibre entre l'attaque

&

la défenfe

des places.

f/oyez

D

E'F E N

se .

Les principales méthodes de l'art de fortifier doot oo

fait

le plus de cas eo Europe , font celles do comte de

Pagan , du baron de Coehoro, de Scheiter,

&

fur-tout

du maréchal de Vauban. C'erl de ces ditférentes mé–

thodes qu'il importe d'étre iorlruit, paree qu'elles ont

été exécutécs daos plufieurs places, parriculieremem cel–

le de M. de Vauban, qui a fait travniiler

a

300 places

anciennes,

&

qoi en a fait 33 neuves.

Les autres fyl1emes ne peuvent guere fcrvir qu'a l'hi–

rloire du progres de la

fortification.

On donoera néao–

moins ceux des ingéoieu rs

les plus célebres daos cet

an icle , afio de m eme fous

les yeux ce qu'il y a de

plus intérelfant fur ce

(u¡et,

daos les meilleurs auteurs

qui ont écrit fur la

Portiji&ation.

On commencera par le fyfli:me d'Errard de Bar-le–

duc, ingénieur du roi Heori

1

V.

doot nous avons déja

parlé. On préteod que la citadelle d' Amieos erl foni–

fiée

a

fa maniere,

&

qu'il a coorlruit aufii plufJeurs ou–

vrages au chateau de Sedan .

S)'f/eme d'Errard.

Cct auteur ayant remarq ué quel–

le 6toit l'importance du ftanc des barlions daos les lié–

ges

1

pour défendre le pié des breches

&

le palfage du

folfé, s'appliqua

ii

ch crcher une_ conrlruélion qui le ca·

chfit

a

l'cunemi

i

il

la ttouva' en imaginan! de faire le

tlanc pérpcndict>laire

a '"'

face du baflion :

de

cette ma–

niere il rentre en-dedans le bnrlion ,

&

il fe dérobe

a

1'

ennemi . M ais

il a auffi

1'

inconvénient de ne pou–

'·oir ríen découv rir ,

&

par conféqueot de ne éontri–

buer

1

pour aiofi dire ' en ríen

a

la défenfo de la place.

Ce défau t , qui a été rornarqué de tous

les

ingéoieurs

qui font venus enfuite, a falt abandouuer la conflruélion

d'Erra>d. Cette conrlruélion o'erl pas fort otile

a

con•

noitre au¡ourd'hui; cependant ou la joint ici en faveur

de ceux qui font bieo-aifes de voir d'une maniere feo–

fible les difterens degrés par lefquels la

fortification

efl

pa(veoue dans l'état o

u

elle erl aéluellement.

e on/fruélion

¿•

Errard de B ar·l<·d11c

.

S oit

A B

le

coté d'un exagone

(Plan&. II. d< la Fortific . fig.

1.)

dpnr le centre erl

O:

tirez los rayons obliques

OA,

OB,

&

les

ligoes

A

e,

B D

,

qui faffen t avec ces

rayons

les angles

O A

e,

O B D

,

chacun de 45' de·

grés: divifez l'un de fes aogles, comme

OA

e

1

en deuK

parties égales , par

b

ligne droite

A D ,

qui

termioora

la ligoe de défeofe

A D

,

au point

D :

prenez la grao–

deur de cette ligoe

B D

1

&

portez-la fu r

A

e

:

par les

points

e

&

D,

tirez la

courtioe

De

;

&

eufio des

poims

D

&

e

1

tirez

les perpeodicolaires

DE,

e

F,

fur les ligues de défenfe

A

e

,

B D,

elles feront

les

6aocs des demi-banioos ,du front

/1 B .

Faifant le> me–

mes opérations fur les ;utres el\tés de l'exagone, il

(e–

ra fonifié

a

la maniere d'Errard.

Comme il n'y a aucuoe ligne dont la quantité foit

déterminée par cette conrl ruélion, on peut fuppofe r

b

ligne de défenfe

B D

de

no.

toifes : ainli raifant une

échelle de cene quantité de toifes avec ceue ligt•e on

connoírra par

(on

moyen la valeur de toutes

les aa–

tres lignes de cette

fortification.

Errard ne prend poim la ligne de défenfe pour

l'é·

chelle de fa conrlruélion, mais lo flanc de chacun de

fes polygones. Daos l'exagone il fuppofe fon tlanc de

16 toili!s , de 19 daos l'eptagoue

1

&

de

2.1

daos l'oélo-

X

gone.