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160

FOlt

fongea

a

les aggrandir ; m•is leur partíe extéríeure n'é–

tam plus défenduc des machicoulis, doonoit nu pié un

licu Sllt

a

l'cnncmi, pour travaiiler

a

ruin~r

la tOUr,

&

a

la faire fauter par la mine

o

f'uycz

M

1

N

E

o

En effet

l'é1>ai1Teur du

pn~apet

de certe parrie extérieure empé–

choit que les foldats qni y étoknt placés , oe pu(fent

en déeonvrir le pié;

& il

1' é¡(ard des llancs des tours

voilines, ils ne ponvoie nt voir que le< exrrémirés de

ce meme cÓté e:Uérieur des ll>UIS qnarréeS, devaor le–

que! il refloit un efpace triaugulaire qui n' étoit point

va de la place . Cct c!'pnce ¿¡oit plus petit daos les

tours rondes que qans les tours qnarrées, mais il .étoit

toiljours plus que fuffiC:1nt pour

y

attacher un mmcur

qui pouvoit

y

travailler tranqnillemen t . Cet inconvé–

nient fit pen fer

a

renfermer daos les wnrs l'efpncc qu'

elles lairfoient fans défenfl·. Ün' les termina pour cela

par deus lignes droites, formant enfcmble un angle

laillant vers la campagne. Par cette correé! ion les tours

furent compofées de quatre lignes, favoir de deux fa–

ces,

&

de dcux flanes.

f/oycz

.FA e E

&

FLAN e;

&

el les prireot alors le nom de

blljiions trttmgulairu,

ou fimplement de

baftiom. Voy.

B

As

r

1

o

N.

11 n'efl pas aifé de fixer l'époque précife de l'ioven–

riou des banions, mais l' urage paroit s' en €tre établi

ii-peu-prcs vers l'an

1)OO.

Quelques atueurs en allri–

buent l'honneur :\ Zifca, chef des Hnffitcs eg

B

>he–

me.

&

ils prétendelll qu'il s'en fervit

a

la

furtification

de Tabor. M.

lo

chevalier de Folard croit que le pre–

mier qui s'en ferv ir ,, fut Achmet Ilafla, qui ayant pris

Otr:JA.{_e en 1480, !ir fonifier cene vil le avec les ba–

fiions qu' on

y

voit encore au¡ourd' hui. Mais M. le

marquis 1\1affei, dans f.1

Verona illriflrata,

en donne

la gloite

a

un ingéoieur de Veroue , nommé

San-llli–

eh<li,

qui fortilia cene ville avec des baflions triaogu–

laires '

a

la pl3ce des tours rond es

&

quarrées qui

¿.

roient alors en nfage. Comme cet ingénicur n'en con–

no par aucun ouvrage de fa

fa~on,

M. Maflei allegue

deux raifons qui le porten!

a

lui

attrib~ltr

1' inventioo

de nos bafl ions . La premicre, c'cn l'autorité de Gcor–

ge Varari, qui daos fes

.,¡,.,

•xcellentium architcé!o–

rum,

imprimées en italien

3

Florcnce en

1

i97, dit en

termes finmtls qu'avaot San·Micheli, on failou les ba–

tl ions ronds,

&

que ce fur lui qui les connruitit

trian–

¡,rdaires .

L' autrc r3ifon en wée des baflions qu' on

voit

it

Verone,

&

qu' on croit les· plus ancicos. On

Vt>it fur ces baflions des infcriptions qui portent

1)23 ,

1

F9,

&

les

ann~es

fuivatHes. L es murs en font trcs–

folidement batís. lis ont 24 piés d'épnilfeur,

&

ils font

encore en bon érac, quoiqu'ils ayent

~lus

de

200

ans

de connruélion. M. le Marquis Matfei prétend -que

les premiers li1•res qui

001

parlé des banions, n'ont pa–

ro que depuis l'au

1)00

en ltalie,

&

depuis r6co daos

les nutres pays de

1'

Europe, ce qui n' efi pas entiere–

ment cxaét : car D aniel Specle, ingénieur de la ville

de Strasbourg, qui mourut en 1)89, publia avant fa

mort un livre ele

fortification

qu'on eOime encare au–

jourd'hui, daos lequtl il fe regarde comme le premier

allemaod qui ait éerit des baflions triangu laires. Le pre–

mier qui ait écrit en France fur cette

fvrtification,

efl

Errard de Bar· le- Duc , ingénieur du roi Henri 1

V.

Son ouvrage en ponérieur

:i

.ceux de pluúeurs italicos,

&

3

celui de Specle. On crouvera fa Jlléthode de for–

tifier

a

la fuite de cet article , avec celle des principaux

auteurs qui ont écrit fur

la

fortifieation

moderoe , ou

avec des baflioos .

Ceue

fortification

efl toltjours compofée d' un rem–

parr avec fon parapet, d' un fofTé,

&

d' \jn chemio–

couvert.

f/oy.

'a moti

a11x artic/eJ

qui leur eonvien–

nent.

Les maximes ou préceptes qui fervent de bafe a la

fortjfcation,

peuvem

(e

réduire aux quatre fuivans.

1 . Qu'il n'y ait aucune pnnie de 1' enceiore d' une

place, qui ne foit víle

&

défeodue de quelqu' nutre

parrie .

2°.

Que les parties de l'eocein te qui Cont défendues

par d'autres parties de la

mtme

enceime , n' eu {bienr

éloignées que de la portée du fuli 1, c'efl-a· dire d' en–

"iro n 120 toifes.

f/•yez

L

1 G

N

E

D

1!.

D

e'F

1!

N sE.

3°.

Que les parapers Coieot

a

1' épreuve du canon .

Voy•z

PAR A

r

1!

T •

4°. Qne le rempart commandc daos la campagne

tont-3\llour de la place'

a

la portée du canon

o

V

o) a:.

COMMANDEMENT.

Outr~

ces qume príncipes généraox,

il

y en a d'au–

tre~

qu1

~n

fon r comme les acccffi1ires,

&

auxqoels oo

dm1

a~otr

égard autant qu' il efl poffible. Tels foot

ceu~·c1

.

.tOR

r.

Que la défenfe foit la plus direéte qu'íl ell poffi–

ble; c'cfl-a-dire que

les

flanes (oieot difpoíés de manie–

re que les foldatl placés deflus puifTcnt défendre les fa–

ces des bafi ions fans fe mettre obliquement; paree que

1' cxpérience a faic rcmarquer que daos 1' attaque , le

foldnt tire vis-

a-

vis de lui ' fans prendre la peine de

chercher

a

découvrir l'eonemi. Suivanc cette maxime,

l' anglc du flanc doic etre un peu obrus . On peut le

reg ler :\ 98 ou

1

oo degrés .

2.

Que les pa11ies qui défendent les centres, cono me

par exemple les flanes, o

e

foien t pas trop expofées aux

coups de 1'ennemi .

3.'

Que la place foit également forre par-tout; car

il

efl é1·ident que fi elle a un endroit foible , ce fcra

celui que l'ennemi anaquera;

&

qii'aioli les autres por–

ties pim exaélement fortifiées, ne procureront aucuo a–

vantage pour la défeofe de la ville .

4· Que les baf1ions foient grands

&

capables de con–

tenir un nombre fuffifant de foldats , pour íoíltenir

long-te ms les efl'orts de l'enoemi.

Errard prétendoit qu' un banion étoit afTe'l. grand

lorfqu'il pouvoit comenir d.eux cents hommes : mais ce

nombre

(e

trouveroit trop foible au¡ourd'hui pour

roa–

tenir un a(faut ; il faut au moins cinq ou flx cents

hommes . A u relle la fixation exaéle de la grandeur de

toutes les parries du ballion' n' en ni fort aifée ni forr

importante; paree que quelques toifes de plus ou de

moins nc peuvent produire aucuo efli:c fenfible fur la

. force ou

la

bonté du baflion .

f/oyez

B

A S

T

1

o

N.

La

fort ification

fe divifc ordinairement en réguliere

&

irréguliere,

&

en

fortification

durable

&

palfagere .

L a

.(ortification

rlguli.re

efl celle dans laquelle tous

les baflions fooc égaux,

&

qui appartienl

a

une figure

ou nn polygone régu lier .

f/oyez

Po

L

Y

G

o N

E •

El le

a toutes fes partíes femblables,

égale~

entr'ellcs,

&

qui

formen! les m emes angks; c'efl-

á-

dire par exemple ,

que daos la

fortification rlxuliere

les faces des bailions

font égales entr' elles, les flanes auffi égaux entr' eux ,

les aogles du flanc de merne nombre de degrés' &e.

La fortific,,tion irrlguli"e

en celle dans laquelie les

parties fernbillbles de chaque cóté de l'enceinr.e ne font

pas toutcs égales entr'ellcs: ainfi daos cette

fortification

les flanes des banions ne íont pas tous égaux , non

plus que les faces , les comtines , les différens aogles

des banions,

&c.

Cene

fortification

efl preíque la feu–

le

d'ufage.; paree qu'

il

en rare de crouver des places

dans un terrein uni,

&

dont l'enceince forme un poly–

gone régulier qui

~it

fes cótés de la grandeur nécef–

faire pour étre fort ifiée .

Comme dans la

fortifieation

réguliere on n'efl gené

par ancune circonOance ni du terrein ni de l'enceinre,

o o dil'po(e l'arrangemelll de toutes les parties de In

for–

tification

de la maniere la plus avaotageufe pour la dé–

fenfe : c'ell pourquoi les regles qu'on fuit nlors, fer–

vent de príncipes· pour la

fortification irrigttlure

qui fe

troove d'aurant plus parfnite, que ces regles

y

Ion! plus

exaélement obfervées.

La

fortification

r<iguliere eil préférable

a

l'irregulie–

re; paree que tous fes cótés oppo lent la m eme réfi–

flance,

&

qu'elle o'a poin t de parties foibles donr l'cn–

nemi puirfe profiter . La

fortification irr;guli<re

n'a pas

le meme avamage; la nature du terrdn de la place, la

bifarrcrie de fon enceintc ¡ointe

:l

l' inégalité de fes có–

tés

&

de fes angles, ren dcnt fouvenc ceue

fortification

tres-difficile . O o fait enfone de rendre tous les cótes

ou les fronts égalemeot forts ; mais ma lgré l'habileté

des 1ngénieurs, o n ne peut prcfque jarnais y par venir.

Les pinces les mieux fonifiées en Europe en fouruineot

pluGeurs exemples.

La

fnrtification d11rab/e

efl celle qu'on employe aux

villes

&

aux lieux qu'on veut meme en étot de rétlfler

en tout tems aux entreprifes de l'ennemi; c'en celle de

nos pinces de guerre,

&

de tous les autres lieux qu'on

dir étrc fon ifiés .

L a

fortification pa'J!agere,

qu'on nppelle auffi

fortifi–

<ation de campagne,

dl ce! le qu'on employe daos les

camps

&

les armées ,

&

doot les trav aux fe foot

&

ne

fublilleot que pendant la goerre : telle efl celle qu'on

fait pour alsOrer la tete des ponts

~

la guerre , pour

couvrir des quartiers, retrancher

&

fonifier un camp

aísúrer des commun>catioos,

&<.

'

Daos Celle

fortific atio11

l'on n'a oul égard

a

la foli–

dité

&

3

la durée. ,. 11 faut fe déterminer Cur le charnp

dit M. de Clairac daos fon livre de

l'ingi11ieur de

eam~

pagn• '

,

&

tracer de meme; il faut regkr l'ouvrage

, IÍir le tems

&

íur le nombre des ttavailleurs ; ne

,

corn·