I$6
F OR
éteres & de diverfes abréviations, pour dé'flgner les poids,
les mefures, certains mgrédiens tri:s-ordinaires, les noms
génériques des drogues,
&
certains mots d'ufage & de
Uyle qui
reviennent daos prefque toutes les
formttl<s.
On trouvera les caraéteres des poids
&
mefores ,
n10c
articla ghzlranx
P
o
1D
s
&
i\1
E S
u
R E ,
&
aux ar·
tic/a partiwliers
o
N
e
E,
G
R A 1 N. FA 1S
e
E A
u'
G ouT
T
1!,
&<.
Voici la lillc des abréviations les plus
ufitées.
Aq. C.
ar¡t.a rommunis.
Q.
S.
r¡uaneum fufficit:
S.
.A.
faundttm
artem.
a
:í.
ana,
de chacun. M .
mifce.
F.
fiat.
M. F.
pulvis. Mifc.
ji&t
pulvis.
S
.fignatur.
D .
d<tur.
Rad.
radien.
Fol.
folia.
Fl.
flores,
&c. Les
abréviatious do geme de ces trois dernieres s'eotendent
alfe1. Caos explicatioo .
Au retle on troovera des exemples de
formules
régu–
lieres ,
&
revetues de tout leur appareil, l'infcription, le
commencement, l'ordre, la
foufcriplioo, 11 fignature,
au><
articla
O
J'
1
A
T
f,
Po
T
1o
N,
Po u
D R
1!,
T
1-
SANNE,
é:fc .
(b)
On ne peut s'empecher d'ajoOter ici d'autres confidé–
rations importantes fur les qualités qui réfultent du mé–
lange des drogues daos les
formttlu
compofées , fo_it
magillra)es, foit officinales, & l'on empruntera ces conh·
dérations du mcme ouvrage de M . Gaubius.
L es qualités qui réfulteot du mélange des drogues ,
&
qui font fouvent tres-dilférentes de celles de chacu–
ne prife Céparément , mérilent une anentionl particulie–
re; paree que le changement qui arrive apres le mé–
hnge ctl fi notable, qu'il attaque mt'me la venu mé·
dic;nale des rem<des & !eur nature: ce qui prouve af–
f<7. combien on a tort de préférer
les compofés au><
limpies, quand
il n'y a pas de néceffité abfolue qui
J'e~ ig c.
Les qualités auxquel!es on doit avoir égurd dans les
.formulu
compofées , font fur-tout
la confillance , la
coukur, l'odeur, la foveur, & la venu médicinale.
Les vices de
la con(i(bnce font l'inégalité du mé–
Jange
quand elle ell trop feche ou
trop épailfe , trop
fluid
e'
ou rrop molle. Pour évitcr cet incon,•éoient, il
faut connoltrc la conlillance propre
a
chaque
formu l<,
&
la conliflance de chaque ingrédient prife Céparément.
Rien n'ell fi
chang~ant
que la couleur, fur-tout fi ou
mele des matieres différentes . On voit bien. des gens
fur qui cet ob)et fait grande impreffion,
&
qui aiment
mieu>< les compofitions d'uoe coulcur diaphane , blan–
che, dorée, rouge, bleue, que celles qui en ont une
jaunc , verte , noire , opaque. On ne peut pas néan·
moins déterminer phyfiquement en général, quelle Cera
la couleur réfultante des différentes cou!eurs mélangécs.
La Chimie par le mélange des matieres fans couleur,
en produit une blanche , ¡aune, rougc, bleue , brune ,
noi(e ,
&c.
elle tire me me toutes Cortes de couleurs de
tou tes fortes de molieres; elle ell prefque ici la feule
fcience qui donne les e><emples
&
les regles dont
le
medecin • un befoin etfentiel .
Les odeurs ne changent pas moins que les couleurs
dans le mélange des remedes dirrérens; mais
leur effi–
cacité e!l bien plus grande
&
plus réelle . Aiofi lemar–
quez
1°.
qo'il y a peu de regles pour rendre les odeurs
agréables; que ces regles font tres-bornées
&
tres-iu–
certaines ; que les odeurs qui plaifent
a
quelques per–
fonnes, dép!aifent
a
beaucoup d'nutres;
2.
0 •
Que l'a–
gréable
&
l'utilc ne vont poiot ici de pair ; les hypo–
condriaques & hyllériques fe
trouvent quelquefois ne
pnuvoir pas fupporter ce qui feot ues-bon ; fouv ent les
odeurs fortes, fcet ides ou fuaves , font de grandes im–
preffions en bien & en mal .
3°.
Qu'en général on ai–
me davantage ce qui n'a poin t d'odeur, ou ce qui oe
fent ni bon ni mauvais. 4°. Que fouveut toute la ver·
tu des remedes dépend de leurs odeurs, ou du príncipe
qui les produit.
De plus, on ne peut pas prévoir toiljours l'odeur du
mi><te par celle des
in~rédiens.
Volci cependant ce que
nous appreod la Chim1e, & qui prouve cambien il efl
utile de la favoit quand on commenccra
a
formuler.
1°.
ll
y
a des matieres fans odeur, que le mélange
rcnd tres-odoriférames . Qoand on méle, par exemple,
le fe! alka!i fi xe ou la chaux vive qui font !'un
&
l'au–
tre fans odeur, avec le fe! ammoniac ; quelle odeur
fotte ne fent-on pas
tout-~-coup?
La mt!me chofe ar–
rivera, fi on verfe l'acid c vitriolique fur
le nitre, le fe!
marin , le fe! ammoniac , le tartre
régén~ré,
& autres
femblables .
2." .
ll
y a des ingrédiens
tr~s-odoriférans,
qul apri:s le mélaoge o'oot plus d'odeur : l'efprit de
(el
ammoniac, ¡oint
a
l'acide du nitre ou do
fe! marin
.en c!l un elernple .
3°.
JI
rtfulte quelquefois une odeu;
FOR
extrl:mement fétida, du mélange d'odeurs, ou foaves,
ou médiocrement fétides: pareillement des matieres
lrCS·
fétides mel ées enfemble, donnent des odeur> tri:;-agréa–
bles. Quand on ver fe du vinaigre fur une di!lo\uuoo
de foufrc par les alkalis fixes , on fent l'odeur d'ceuf
pourri. Des fu e trcs-puans que M . Lemery avoit mis
daos un petit Cae, rendirent une odeur de mu!C.
Hifl.
d,
l'acad. roy. ann.
1706.
pag.
7·
Les faveurs demanden! les
m~mes
précautions
&
les
memes connnirrances chimiques, que
les odeurs . L es
faveurs naturellcs, douces, acides, ameres, un peu fa ·
lées,
&c.
(om
les meilleures . L es plus defagréables
font celles qui
font putrides , ronces , urineufes . La
Chimie 3?prend qu'il y en a d'autres bien différcntcs,
&
fouvent tres-extraordinaires, qui naiífent du mélange
d~
dilférentes matieres . Les acides
&
les alkalis melés en–
femble,
Ce
détruifent . Ríen n'ell
~lus
defagréable que
le gout Calé que comraétent les ac1des par le mélaoge
des yeux d'écrevifrcs qui font namrelkment fades ,
&
de tous les autres abforbans marins. Les terres grafres,
infipides , joiotes :\ un acide, devienneot alumineufes ;
le plomb uni au>< acides, acquiert une douceur de fu–
ere; le fer de doux devient ltip1ique. On fait quel goOt
affreux ce meme mélange donne aux autres métau>< .
Quelquefois meme
il
arrive des choli:s qu'on
n·~~~
tendoit pas naturellemeot dans le mélange. En vo1c1
quelques exemples . Les acides & les alkalis
m~lés
en–
femble, perdent leurs forces particulieres, & cjevieonent
un fe! neutre . L es terres bolaires, médicinales, joinres
aur acides, acquierent une force aUringentc plus confi–
dérable , & meme a!urnineufe .
U
O
acide
JOÍot
a
la
fcamonée, la rend aulfi peo aéli ve que le Cable; au lieu
qu'un alkali fixe en aide l'aétion. Le fe! de tartre adou–
cit la force du jalap
&
de
la
coloquio te . Le fuere af–
foiblit les mucilagioeux & les allringens .
Le mercare melé au fout're &
chang~
en a:1hiops ou
en cinnabre, eciTe d'étre falivaot. Si vous
le broyn
bien exaétement avec le double de fu ere ou d'yeux d'é–
crevilfe, vous produirez un rethiops blanc qui n'aura
qoe peu d'aétion . Remarque·¿ néanmoins que le
titr–
bith minéral, melé avec les pilules
de
duobru
clt
le cam–
phre, d'évacuant qu:il étoit devient altérant. Le mer–
cure dou><
JOÍOt 3U
foufre d'antimoine, a de
la peine
i\
exciler le ptyalifme, le vomilfemeot,
3
poulfer par les
fe!les
&
les urines. Le fublimé corrofif devient doux ,
quand on
y
mele une quantité de mercare crud. Plu–
fieurs chaux de mercure oil \'acide re fait feotir par ron
!creté, s'adoucilfent en les broyaot av ec des alkalis ou
des abforbans terreux . L':eth1ops ou le cinnabre melé
avec les alka!is fixes, ne fe change-t-il pas?
Les alkalis diíTous par les acides,
&
les acides par les
alkal is, font ordinairement une effervefcence
&
p<rdent
beaucoup de leurs forces. Le vitrio! de Mars
m~lé
a–
vec les alknlis,
Ce
change en une cfpcce de tnrtre vi–
triolé & d'ochre. 11 en ell de méme daos
les aurres
métaux & demi·métnux, cxcepté le cuivre. L es al ka–
lis précipi1cnt l'alun en une chaux mone; ce qui faic
connnlrre In nature des mngilleres alumineux. Le fon–
fre difrous par un fe! nlkali, ell chalfé de cet alkali par
un acide,
&c.
Si done dans une
formule
l'on joint fans précnution
les acides , furtout les fofliles, aux métaux ou aux mi–
néraux de quelque efpece qu'ils foient, il en peut ré–
fulter des
chan~:emens
étonnans' fouvent meme de vio–
lens poifons. Le mereure fublimé , le précipi1é rouge,
la pierre iofernale, le beurre d'autimoine
&
plulieurs au·
tres, en foot des preuves.
Ealin les venus médicioales d'un corps diíTous ou ex–
trail par te! & te! menllrue, font fort différentes . La
plilpart des purgatifs végé1aux eltrait par nu men!lrue
aqueux, réuffifrent fort bien . Ceux qui
l'ont été par
un menllrue fpiritueux, donnent des traochées, & pur–
gent moins . Le verre d'antimoine, ou le fafran des mé–
taux , communique au vio une vertu émétique; ce qu'il
ne fait point
a
l'eau , au vinaigre dillillé,
a
l'efprit-de
vin, ou
ii
Con alcohol . Le cuivre diflous par un aci·
de e!l tres -émétique ; par un alkali volatil,
il
poolfe cf–
ficacement par les orines; par le fe! ammoniac, il de–
vient cathartiqu e,
&c.
Boerhaave,
tltm. chim. vol. l/.
png.
47i·
&
f•r¡.
ll fé:ro it aifé de citer beaucoup d'autres e><emples,
&
je voudrois pouvoir les ropporter tous: mais comme il
n'y a point de bornes daos les compofitions & les mé–
langes ,
il
s'en faut de beaucoup que nous connoiffions
au JUfle les altérations qui en réfultent ; on n'y parvien·
drn que quaod oo aura décou vert les príncipes naturels
des