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FOR
mul'I,
ils en compoferent de nouvelles qu'ils cacherent
encore avec plus de foin que les premieres, afin qu'ei–
Jes ne devinffent pas publiques; mais Sextus-JE!ius-Pce–
tus-Catus éranr édile-curule, l'an de Rome H3, les di–
vulga encore,
&
celles-ci furenr nommécs
droit ,lien.
Ce< nouvelles
formulo
furcnt compnCcs daos un livre
d'lE lius, intitulé
trip,·rtita.
Les jurifconfulres aJOUrcrenr dans
la fuire quelques
formuleJ
aux ancieones; mars rnut cela n'ell point par–
venu JUfqn':l nous. Les
formula
commenccrcnt
3
~rre
moins obfervées fons les empercnrs. Les fils de Con–
llanrin rejerrercnr celles qui nvoienr
rapporr aux
tella–
m ens · Théodofe le
JCUilc
ks abrogca rootes,
&
d~puis
elles
~e
furenr plus en vigucur, ni
m~
me ufirées:
ce–
pendan! l'habitude
mi
l'on étoi t de >'en fcrvir, lit qu'il
en dcmeura quelqucs rcllcs dans la p!Üparr des aé1es .
Plulicurs favans ont rrava11lé
3
raff<mbkr le> frag–
m ens de ces
formulo,
di(perf.:S daos
le> Iuis
&
daos
les
auteurs. L'ouvragc le plus complet en ce genre ell
celui du prélidcnt Briffon,
de form11li¡
&
folcmn ibtll
pop11li romani vcrbii.
11
ell divi(é en hu'r liv're1, qui
contienncnt les
formulu
des aé1es
&
de la procé'dure,
&
mé{ne celles touchant la rdigion
&
l'arr mrlitnire.
Le célebre J eróme Bignon, qoi publia en r6 13
les
formrtln
de Marculfe, avec des notes, y a JOin t qua–
rante-fix anciennes
formuln
felon les lois romaines.
M. Terraffon a auffi tres bien expliqué l'objet de ces
formrt/ti,
dan S fon hifloire de Ja JUrifprudence romaine,
part.
/l.
§.
16.
pag.
207.
&
a la
fin
de J'ouvrage par–
mi les anciens monumcns qu'il nous
a
donnés de la
JU–
rifprudence romainc, il a auffi rnpporté plutieurs
formu–
ln
des conrrats
&
aé1ions
o
e
11)
F o
R M u LEs DE
M
A Re u L FE ,
fon t des m ode–
les d'aé1es
&
de procédures, recueillis par
le moine
Marculfc qui vh·oit vers l'an
66o.
On
pr~fume
qu'il
avoit été chape!ain de nos rois avant de fe rerir er dans
une folimde. Son recueil de
formulei
eCl divifé en deux
Jivres . Le premier contieot des
formules
des Jemes qui
s'expédioient aox palais des rois
chnrt,e "galn .
L'aotre
!ivre contient cel!es qui étaient données devant le comte
ou les juges des lieux, appellées
cbart<e pngmfn.
Cet
ouvrage ell néce!faire pour bien entendre J'hilloire de
no< roi< de la premiere race,
&
la JUrilprudence qui a–
voit lieu alors. Jeróme B;gnoo dont on a parlé ci-def·
Co1<
publia cet ou\'fage en un volu me
in-8°.
qu'il en–
rich'it de favantes remarques.
11
y a JOint des
formula
romaines,
&
d'autres ancienue¡
formula
fran~oife>
dont
l'auteur efl iocerra'n.
e
A
J
F o
R M u LE s DEs
A
e TEs,
qu' on appellc au!Ji
formttles
timplemcnt, fe prenocnr en plulieurs fens dif–
féren< . On entend quelqocfois par-la le llyle uniforme
que l'on avoit proJerté d'établir pour les aé1es
&
pro–
cédures; quelquefois
la marque
&
infcription qui etl
au-haut du papier
&
du parchemin timbrés : quelquet'ois
par
formule
oo eotend le papi<r
m~me
ou parchemin
qui ell timbré .
.
L'origine des
formu la
en France vient des orden –
nances que L ouis
XIV.
fit fairc pour
la
réformation
de la jullice ,
&
ootnmrnetl! celles des mois , d' /\. vril
1667, AoOt r669
&
1670. Auffi-tót qoe
la premrere
de ces ordonnances parut , le roí crut que pour rendre
a
fes fUJCIS J'exécution des Órdonnaoces plus facile,
&
afin qu'il y etlt
a
!'avenir un Oyle uniforme dans
too–
tes les cours, il devoit faire dreffer des
formula
tam
des exploits que des aurres procédures, aé1es
&
forrna–
liré's nécelfaires dans la pourfuite des proces. On corn–
men~a
done par dre!Ter des
formulei
pour l'exécution
de l'ordonnan ce de
1667 ,
letquelles furent vOes
&
e–
xaminées dans le conl'cil de
réformation'
&
arrctées
pour Cervir de regle
&
de modele a
[OUS
les praticrens
&
autres fuJC!S du roi . Le recueil de ces
form"I'J
fut
imprimé en un volume
in-4°.
en 1668.
ll
ne paroit
pas que l'on ait fait le memc travail fur les nutres or–
donnances.
Cependant par un édit du mois de Mars 1673 ,
lé
roí
annon~a
encore qu'il nvoit ellimé néceffaire de faire
dre!Ter en
formNiei
le1 aé1es
&
procédures les plus ordi–
oaires , en conformité des nouvelles ordoooances, pour
ctrell'ief'dites
fo•·mulei
portées daos chaque fiége,
&
ye–
tre obfervées f.1ns aocun changement ;
&
pour faciliter
l'obfervation de "ces
formu lu
&
óter !out prétex te de
s'en écarrer, il ordonna que ces
formula
feroient im–
primées,
&
que
les otliciers publics
Ce
ferv iroien t de
ces imprimés, tant pnur les originaux que pour les co–
pies de leurs aaes' dans
lefquelles
formulei
ils rem–
pliroient
a
la main les blancs de ce qui feroir propre
a
chaque aé1e. Les tnotifs allégués daos cet édit,
é-
FOR
toient de rendre le llyle uniforme daos
tous
les rribu–
naux; de prévenir les rautes ou tombeot fouvenr des co–
piOe; peu intelligens; de rendre l'rn0rué1ron des proces
plus prompte
&
plus facile ,
&
de diminuer les
frais.
Ces
formttlu
imprimées avoient paru
ti
commodes ,
que l'on
~·en
fervoit dé'Ja dans l'in llrué1ion de dilféren–
tes arfaires
&
proccs,
&
que
n~anmoins
les parries n'en
riroil'n[ poiot d'avantage ,
vt1
qu'on leor faifon
lOLIJOurs
payer les me mes droits, que fi ks aé1es étoient eotie–
rem ent écrits
a
la maio
o
L'édit ordonna en conféquence que les huiffiers, fer–
gens, procureurs, greffiers
&
autres officiers minillres
de
jullice des confeils de S . M. parlemens, grand-con–
feil
&
nutres cours, fiéges
&
JUllices roynle> ,
&
ceux
des jUOices des fcigneurs, memes de> officiali<és
&
3U–
tres JUrifdié1ions tant ordinaires qu' extraordioaires,
Ce–
roient tenus'
chacrw a !enr égard, de fe Cervir ,
tant
pour
origina~x
que pour copies, des
formrtlei
d'exploits,
procédure
&
autres aé1es
JUdiciair~s,
pour étre les blancs
des imprimés rcmplis'
&
par eux employés a leurs u–
Cages ; qu'a ce! eff'et il feroir dreffé un
recueil de ces
formuleJ,
qui feroit arrc'lté par
S.
M .
&
envoyé dans
to!Hes les cours poemiercs
&
principales, pour y avoir
rccours
&
fervir de modele aux imprimés des
formu–
les .
Qu'il feroit fait un autre recueil des
formuleJ
des coo–
trnts , obligations
&
autres aé1es les plus communs
&
ufi1és,
&
qui Con! JOUrnell ement pa!Tés par les norai–
r~s
&
tabe llions , foit roynux, npolloliques ou des fei–
gneurs; comme aum des lettres de rncr' connoi!Temens'
charres parries'
&
autres aaes
&
cootrats maritimes '
pour fervir aux écrivains de vaiileau .
Qu'il fcroit pareillcrnent fait un recueil des letlres
les
plus ordinaires de Jllflice, finance
&
de grace, tanr de
la grande chancell erie, que de celles qui fervcnr pres
les cours
&
préfidiaux,
&
des provilions des bénétices
&
offices , des lertres des Am
&
.lVlétiers,
&
autrcs
de toutc nature.
Que l'on feroit pareillcmeot un recueil des
formula
des lettres de provifions, préfentations
&
norninations
de béné6ces des archeveques, évcques, chapitres, abbés,
&
nutres colla teurs
&
patrons, eccléfialliques,
&
gé–
néralement de
toutes les
lertres qui font données par
les nrcheveques
&
'éveques; comme auffi des
lettres
de maitre-es-ans; de bachelier, de licentié
&
de do–
é1eur en toutes les facu ltés des univerGté>,
&
de tou–
tes les aurres lettres qui s' expédieot dans les fecrétn–
riats des univerfités,
&
de celles qui font données par
toures nutres coinmunautés eccléfialliqoes
&
f~culieres.
Eofin qu'il feroir auffi fait un
recueil des
formuleJ
des quittances , qui s'exoédient annuellement pour
les
revenos cafuels de S . M . marc-d'or, receuc
géoér~le
des ti nances
&
particulieres des tailles,
paye~rs
des ren–
te<
fur
la ville de Pnris ,
&
géoéralement par tnus
les
offiders comptables; enfemble par les rentiers
&
aurres
parties prcnantes; comme auffi
des
acquirs, cerriticats ,
pa!Teporrs, paffavanrs
&
autres aé1es qoi fervent
a
la
régie de nos fermes
&
perceptioo de DOS droits, me–
me des commiffions des tailles des paroiffes.
Que fur les modeles de ces
form~tla
feroieot impri–
més les exemplnires, qui feroient employé> par ceu
1
qui s'en devoient fervir, foit en parchemrn ou en pa–
pier, fuivam l'ufage;
&
que toutes ces
form,.lei
im–
primées feroient marquées en téte d'une
fl
ur-de-lis ,
&
tirnbrées de la qualité
&
fubllance des aé1os .
On devoir, fous peine de null ité des aé1es, fe fer–
vir des exemplaires imprimés troi> mois apri:s que les
recueils de
form,.les
auroieot été mis nu grelte de< cours.
Cet
édrr
fut
regillré
a
u parlement , le roi y féant en
fon
lit de ¡ullice, le
23
Mars 1673.
11
fut regiOré le
méme jour en la chambre des compres, de l'ordre
<le
S. M. porté par Monfieur, Con
frere unique, affillé
du maréchal du Pieffis-Praslin
&
des coufeillers d'
é–
tat.
Par une déclaration du 30 Juin fuivant,
le roi or–
donna que les recueils de
formttln
&
le tarif arrété en
Coo confeil le
22
Avril précédent, feroiem eoregillrés
dans toures fes cours.
.
Cene déclaration fut porrée au parlernent de París
avec les recueils de
formrtln
&
le tarif des droits; mai;
elle n'y fut point enregillrée,
a
caufe de
l'inconvéoieot
que l'on trou va dans les
formt<lei,
qui ne poovoient fer–
vir a [OUS les diverS aé1es dont
la difpofitiOO efl dif- •
férente, felon
l~s
perfonnes , les lieux
&
les chofes .
Le roi voulant
accél~rer
la perccption des droits por–
tés par le tarif des
form ula,
pour fouroir aux dépeo–
Ces
de la guerre qu'il faifoit eo perfonoe, donna une au–
rre