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FOR

gn!ture en

t 66r ,

&

par lequel l'on condamnc les cinq

propolitions di tes de J aofénius.

Ce

formttlair.,

auquel un petit nombre d'eccléliani–

ques refufe encore d'adhérer, eil une des principales cau–

fe• des troubles dont l'églife de France en afHigée de–

puis ccut ans. La ponérité aura-t-el le pour les auteurs

de ces troubles de la pitié ou de

l'indig~ation,

quand

el 'e faura qu'une dilfeníion

li

acharnée fe réduit

a

fa-

' oir, íi les cinq propo!itions exprimen t ou non la do–

árine de l'évéque d'Ypres? car tous s'accordenc

a

con–

domner ces propóíitions en elles-memes . On appelle

(ti

cs-improprement)

JanfEnift<J.

ceux qui refufent de

ligncr que Janfénius ait enfeigné ces propoíitions . Ceux–

ci

de leur

c6té qualifieot (non moins ridicuiemeot)

Jeurs adverfaires de

Molinifie;,

quoique

le Molinifme

n'ait rien de commun ovec

le

form,./aire;

&

ils ap-

'

pcllenc

a;hfes

les hommes fages qui ricnt de ces vai–

ncs conccnatinns. Qua les opinions de LuthH

&

de

Calvin ayen e agité

&

diyifé l'Europe, cela

ell

trine fans

doute, mais du-moins ces opinions erronées rouloicnt

fi11

des objets récls

&

importans

ii

la

religion. Mais

que l'Eglife

&

l'Ecat ayent été boulverfés pour f.1voir

fi

cinq propolicions inintelligibles font dans uo livre que

perfoune ne lit; que des hommes, ccls qu' Arnauld, qui

auroient pu éclairer le genrc huma in par leurs écrits,

ayent confacré leur vie

&

íacrifié kur repns

a

ces quo–

n·lles frivoles; qne

l'on ait porté

la Mmcnce JUÍqu'ii

s'imaginer que l'Etre íupreme ait décidé par des mira–

eles une controveríc

fi

'digne des cems barbares: c'en,

·¡¡

f.1u t l'avoüer

1

le comble de l'humiliacion pour notre íie–

cle . Le íeul bien que ces difputes ayent produit, c'en

d'avoir été l'occalion des

Provincia/o;

modele de bonne

plaiíanterie daos une maticre qui en paroilfoit bien p<u

fufceptible.

JI

ne manqueroit rien

:1

cec immortel nu·

vrage,

ti

les

fanati~ues

(a)

des

deu~

panis y étoient t!gn–

lement tournés en ridicule: tmis Palea\ n'a

lancé les

rraits que fur l'un des deux, íur celui qui avou le plus

de pou1•oir,

&

qu'il croyoit méritcr ícu\

d'~tre

immolé

;\

la rifée publique. M. de Voltaire daos

Ion ch1pitre

du ']anflnifme,

qui fait partie du liecle de L ouis X I

V.

a sü faire de la plaifancerie un uíoge plus

impardal

&

plus utile; elle dl dinribuée

:i

droite

&

4

gauche, avee

uue 6nelfe

&

une legercté qui doit couvrir cous ces

hnmmes de partí d'un mépris ineffipble. Peuc-etre au–

cun ouvrage n'en-il plus proprc

a

faire

íentir cnmbicn

le gnuvernement a montré de lumicres

&

de f•getl: en

ordonnant enfin le lileoce fur ces moderes,

&

cambien

il

eOt été

a

delirer qu'une guerre ao!li iofeníée eOt été

(touffée des ía nailfance. Mais le cardinal Mnarin qui

gouv(rnoit a\ors,

pouvoit~il

prévoir

que des hommes

raiíonnables s'aeharn<roient pendont plus de cent ans les

uns contre les autrc> pnur un pareil objet? La faute

que ce gr:u1d miniflre fit en cene occalion , apprend

ceux qui onc

1

autorité en main , que

les querelles de

reli~ion

1

meme le

plus futi\es , ne font J3moÍI

á

mé–

priJcr; qu'il faut bien íe garder de les ai)(rir par la per–

fécutinn ; que le ridicule dont on peut les couvrir di:

Jeur origine , efl le moyen le plus sur de

les anéantir

de bonne-heure ; qu'on ne fauroit íur-touc trap favori–

lcr le< progre> de l'efprit philofophique, qui en

in(pi–

rant aux hommes l'indifférence pour ces frivoles diípu–

tes' en le plus ferme appui de la paix daos la rel igion

&

dans l'état ,

&

le fondement le plus sOr du bonheur

de hommes .

(O)

F O R M U LE,

f.

f. (

Algebre)

en un réfulcat gé–

néral tiré d'uo calcul algébrique,

&

renfermant une in–

tinité de cns; enCorte qu'on n'a plus

a

fubnituer que

des nombres particuliers aux lemes, pour trouver le ré–

fultat particulier daos quelque cas propofé que ce foit.

Une

formult

en done une méthode facile pour opé–

rer;

&

1i

l'on peut la rendre abfolumenc générale, c'en

le plus grand avaotoge qu'on puiae luí procurer; c'ell

fnuvent réduire 3 une feule ligne

toute une fcience.

l\his pour qu'une

formule

gén~rale

foit vraiment utile,

&

qu'tl

y

ait du mérue

a

l'avoir trouvée'

il

faul que

la

formule

géoérale foil plus difficile

a

trouver que

la

formule

parti

culiere, e'

en-a -dire que le problcme énoncé

généralement

reofer.me

des difficultés plus groudes que

le

probl~me

particulier

qui a donné occaíioo de cher–

ch<r la tnéthode générale. Feu M. Varignon, géome–

rre de l'acndémie des Scieoces, aimoit a généralifer ainfi

des

formul<s;

mais malheureufement íes

formulu

géné–

rales étoient prefque tnÜjours privées de l'avantage dont

uous parlnns:

&

dans ce cas une

formule

générale n'en

T""'' V !/.

FOR

IS3

qu'uoe puérilité ou une charlacanoerie.

!VI.

Bernoull i, on

un nutre géomecre , réfol voit-il un probli:me diiñcile?

l'vl. Variguun ouffi-tüt le généraliíoit, de maniere que

l'énoncé ?lus ¡;énéral renfermoit en apparcnce plus <le

difficuhés, mab en

dfct

n'e:n avoit aucune

d~

plu),

&

n'ex igeoit pas qu'on aJOOtit la moindre chofe ii

la

mé–

thode particuliere, aui!i M. Bernoulli difoit-il q•;elque–

fois aprcs avoir réfolu un probli: me, qu'i/

le lniffoie

ti

généralifer

n

M. Varignon. (O)

F o

lt M

u

L

t., (

Hift.

rom.)

regle prefcrite par les lois

de Rome, daos des affaires publiques

&

panicul1cres.

La républiqce romaine avoit établi pour l'adm'ninra–

tion des offaires, ccnaines

formules

dont il n'étoit pas

permis de >'écartcr. L es nipulations,

les contrats,

1

s

ceilamcns, k> divorces , fe

faiíoien t par des

furmules

prcfcrites,

&

toOjours en cenains ter mes diétés p3 r la

loi , don t la moindre omiilion ou add11ion étJit capa–

ble d'anoulkr le, aé'tcs

les plus imponaus . La

m~

me

chofe avoit licu pour les atfaires publiques relig'euíes

&

civiles, .les expiations;

les déclarations de guerre,

les

dévoüemens,

&c.

avoicnt lcurs

formu lts

particulieres,

que l'hinoire nous a cnníervées. En fin

il y avoit dans

quelques cOnJonétures éclatantes, certaines

furmults

auK–

quelles on auachoit des idées beaucoup plus vanes' que

les termes de ces

formulo

ne fembloienc défign<r. Ainli

quaud le fénac ordonnoit par un d•·crec que les confuls

eufT<nt

a

pourvoir qu'il n'arrivlt p ,iot de Jommage

a

la républiquc,

>J<

r¡súd refpublirfl dctrimmti caper<t ,

c'étoit une

{urmule

des plus graves, par laquelle le, ma–

ginrats 'de

Ro

me rece vnieot le pou voir le plus t!tcndu,

&

qu'on ne leur cnntioit que dans les plus grands pé–

rils de l't!tat.

( D.

J.)

F

o

R M

u

LE

s n • s

A

e

T

r o

N

s

o11

F

o

R M

u

L

Es

R

o

M A 1

N~

S (

Jurifp.)

,

legis atlion<J

;

c'étoit la ma–

niere d'agir en coníequence de la loi,

&

pour pronter

du bénéñce de la loi; c'étoit un Oyle dont les

tenn es

devoient etre íuivis fcrupuleufement

&

a

la ri¡;ucur

l!é–

toit proprement la meme choíe que les formalitó

Cla –

blies parmi nous par les ordonnances

&

l'ulilg<, rour

le nyle des aétes

&

la procédure.

Ce qui donna lieu

a

iotrnduire ces

form~tles,

fut que

les lois romaines faite< juíqu'au ttms des premiers con–

fuls, nyant Ceulement fait des régleme us

IOII>

rien pre–

l'crire pour la maniere de les mcttre en pratiquc , il pa–

rut oécelfaire d'étsblir des

formulu

fi

.es pnur les aétes

&

les aélions, afin que la maniere de proceder ne fU e

pas arbitraire

&

incertaine.

11

paroit que ce fue Appius–

Ciaudius C<Ecus, de

l'ordre des patriciens,

&

qui

fu t

coníul l'an de Rome 446, qui

fue choili par

les pa–

triciens

&

par les poncifes, pou r

rédi~er

les

furmuln

&

en compnfer un corps de pratique. Ces

formulu

furen c

appellées

legis ntlion<J,

comme qui diroit la maniere

d'agir íuivant la loi; elles fervoient principalement pour

les contrats, affranchilfemens, émanciratio' s, ccllions ,

adnpcions ,

&

daos prefque cous les cas oü

il

s'agilfoit

de fairc quelque llipulatiOO, ou d'intenter une aélion .

L 'effet de ces

formules

écoit 1°. comme on l'a die,

de fix er le Oyle

&

la maniere de procéder; 2°. que par

ce moyen tout fe faifoit JUridiquement

&

avec fnlenni–

té, tellemenc que le défaut d'obfervacion de ces

formu–

les

<mporeoit la nullité

de~

aétcs;

&

l'omiffion de quel–

ques-uns des termes efTeotiels de ces

furmrdes,

fnifoit

pcrdrc irrévocablement la cauíe 3 cclui qui les omettoit;

au lieu que parmi nous on peuc en certain cns revenir

par oouvelle aétinn. 3°. Elles ne dépendoienc d'aucutt

JOUr ni d'aucune condition, c'cn-:1-dire qu'elles avoient

Iieu indiOinélement toUS les jours

1

meme dans ceux que

l'on appelloit

dies fefios,

&

elles ne changeoient point

Ílllvanr les conventicos des parties. 4°. Chacune de ces

fi-rmu les

ne pouvoir s'employer qu'une fois dans chaque

aéle ou contelbtion. 'Entin il falloit

les employer ou

prononcer foi-meme ,

&

no1f par procureur.

.

Les patriciens

&

les pontifes qui étoicnt

dépo~ta_1res

de ces

formu/n,

de m

o

me que des fn0es,

e~

fatÍOien t

un mynere pour le people; mais Cnreus-!"lavms fecré–

taire d'Appius, les rendit publiques; ce qut fut

íi agréa–

ble au peuple que le livre

de~

formulo

fut.

appellé

drott

flavien

du n'om de cclui qui l'avoit pub!té;

&

Flavius

fu e fait 'tribun du peup

le. L

es fanes

&

les

forritt<lu

fu–

reut propales au peuple

ii.Jr

des cables qe pierrc blanche:

e~

qu'on appelloit

in

albo

.

}\utant le penple

_f•~t J:..tisfai~

d'etre innruit des

formlf–

les,

autant les patfiCiens en turent Jnloux ;

&

ponr fe

conferver le droit d'ecre toOJours les dépofi1aires des

for-

V

~~

(a)

ous difons lu

fanotiques;

cat en touc genre le f:matifme feul eft condamnable.