FOR
Poyn aulfi l'abrtgé de
I'Hiftoire eccllfiaftiqJte,
París
l7S'
,foru l'année
1312..
(0)
(t)
.
.
FoRME ,
m
'I'hiologte
,
cfl une parue efi"enueile
des facremens .
La
forme,
felon
les Théologiens, efl tbut ce qui
6-
gnifie plus clairement ou plus difiinélement
la graa
,
ou ce qui détermine la mariere
a
l'etre facramentel '
fuivant cette parole de
S.
Augonin (
lraél.
8o.
in Joan.
n°.
3· ) :
accedíe verbum ad <lemmeum
,
&
ji
e fa era·
mentum.
En général la
forme
efl une p3role ou une priere qui
exprime
\¡1
gr~ce
&
l'effet du facrement ;
&
on l'ap–
pelle aiofi, paree qu'elle dérermine la fign ification plus
obfcure de ce qui ferc de matiere.
Ce mot de
forme
aulli-bien que celui de
maeiere, .
étoit inconou aux peres
&
aux ancieos théologiens, quí
difoíent que les facremens continoient en chafes ou en
<!lémens
&
eil paroles:
rebttf feu dementif
&
v.rbis.
Vers
te'mjti<>u do
treizieme fiecle, Guillaume d'Au·
x
erre, théo'lugíen
fch~latlique,
imagío3 les ':loes d<;
ma·
tiere
&
de
forme,
futvant le goOt de la phdofophre pé–
ripatétícíenne , fort
ii
la mode en ce rems-lii,
&
fui–
vant Jaquelle on difoil que la
forme
déterminoít la ma–
tiere
a
confiítuer te! ou tel etre, plütót que te!
00
te!
aotee
e
ere. Les modernes adopterent ces expreffions,
&
l'Eglífe elle·meme s'en efl ferví. Le pape Eugene
IV.
dans fon decret donoé
a
Floreocc apees le départ des
Grecs, reunir l'ancienne
&
la noovelle maniere de s'ex–
primer fur ce poioc:
Omnia facramenta
,
dit-il,
tribu¡
perficittntur; videlieet
rebu1
tamquam materiá,
ver~
bif tanquam formá,
&
perfoná miniftri confermeif
faeramentum
.
L 'efi"ence
&
la validité de tour
facrement demande
done qu'il y ait une
forme
particuliere
&
propre, re–
lacive
i
fa natore
&
a
la grace qu'il fignifie
&
qu'il
confere .
Les Théologiens font partagés pour favoir
6
Jefos–
Chri(l a dérerminé feolement en général oo en partí·
colier'les
formn
des facremeos. · Chacun de
c~s
fenri–
mens a fes défenfeors ; mais le premier paroit d'autant
plus probable' qu'il fuppofe que
1.
c.
a
laifsé
a
fon
Eglife la liberté
&
le pouvoir de déterminer les
forma
des facremcns;
&
qu'a l'exceptioo de la
forme
do ba–
ptcme
&
de celle de l'eucharifiie, on ne trouve point
exprimées daos l'Ecriture les
formes
des autres facre–
meos, telles qu'elles foot ufitées daos l'églife
g~eque
&
latine.
.La maniere dont la
fcrme
en
con~üe,
fe réduir en
général
~
deux efpeces: elle peut
e
ere
con~
Oe, ou en
termes
indicatifs, ou en maniere de priere;
d•ou
Pon
dirtíngue
forme ab(olue
&
forme indicative.
Ainfi la
forme
do facrement de pénitcnce
en
3bfolue chc7. les
L acios, qui l'expriment aínli,
ego te abfolvo
;
&
~le
efl d•précative chez les Grecs, qui la commencent par
ceue priere:
Domine
J.
C. eondona, dimitte, relaxa
peceata,
&c.
Oo dif1ingue encore la
forme
en abfolue
&
condi-·
tionnelle: elle ert abfolue, quand le mini!lre du faCFe·
ment n'y joioc aucune condition, comme daos ées pa·
roles,
ego te baptizo
;
&
condiríonnelle, loríqu'il
y
ap–
pofe une cooditioo qui empane avec elle un doute ,
comme daos celles-ci,
ji
non
tf
baptizatw, ego te ba·
ptizo.
On ne trouve poínt d'exemple de la
forme
con·
ditionne !le avant le huitieme fiecle.
La
forme
des facremens peot erre altérée priocipale–
ment do
fix
manieres;
1°.
par limpie changement, foit
d'idíome , foit de termes fynonymes , foit de mode ;
2.
0 •
par limpie corruprion;
3°.
par addítioo;
4°.
par dé·
traél ion ou retranchemenr;
5'
0
•
par tranfpotition ou par
inverfion ;
6
9 .
par ínrerruption . Le príncipe général
a
cet égard efl' que qoand qoelqu'ooe de ces aítféremes
(1)
Parmi pluf'ieors renebres, qui
embarraf!coz: l'efprit humain
daos
cet arricle , nous p,ouvons
trouver qucl<¡ue
rayoo de lumiere,
fi
no
us ré8l:chiífons que les animaux fonr pnvi!s du libre arbiue, dont
il
na.itla recompenfe ou la peine, felon
le bon ou mauvais u
fa~
ge
, qu'on en
f<tit.
On ne peut done f:1ire v3loir
le mal moral
Oan
s le.t anim3nx., comme daos les homme.s. qa:md on (uppofe.
roir
mE.meune fpiritualité: daos lear ame
1
&
il convient
de
parler
feol
ernent Ju mal phyfique
1
qui ne s· oppofe pas 3 la di
vine
Jo–
fticc,
lorfqu'il o'eft pa.s
uni
avec le mal moral. Dieu om'JitJ
pn.
l'~r
[mmip[Hm optrMHI
,p,
&:
tous
les animaux font par lai af–
{uJems
~la
volon1k,
-ii
J'avantage,
8c
1
J'ofage
des
horomes, Com..
me.
enf~1gnenr
les Ecritn,re.s,
p<lf
Jefquelles
quaod mé:me en vou..
drott _dtfpnter • on ne poutr:l p:u former un :ugnml!pr qui merite
:u~ent1on e~m;re
la
Jivine booté , pour caufe des fouffrances
d~
ammaux · St 1on mer dam une balance
l'exHlence
&
les aunes bien.t
~Q._t
jouit !'animal. on
y
trouvcra
plqs
de poid.s. que dll
c6té
clea
FOR
altéutions efl notable, eníone qu'il en réfulte une er–
reur ou un changement fub!lamiel qui Elétruife
le
~os
de
la
forme,
alors le facremenc
en
nul ; mais une mu–
tation accídentelle daos
la
form•
o'óte ríen au facre–
ment de
(a
valídité.
Qoelle que foit la créance oo la foi du mioinre, pour–
vit qa'il prononce la
forme
prc[críte par I'E¡¡Iifi:
&
daos
les círcooflaoces convenoblcs, le
íacremcnt en valide:
aoffi l'Eglife n'a-t-elle jomaís rejené le
bapt~me
confé·
ré par les hérétíques, excepté par ceot quí en altéroieot
la
for¡ne
.
Voy<Z
1
N T E N T 1 O N
&
S
A C R E M
1!.
N T.
(
G)
d'r
fi '
'
d '
FORME, (
'Jurifpr. )
efl la
11p0
lttOO
que OIYCOI
ovoír · les aéles;
c'df
un cenaío arrangement de dau–
fes, de t<rmes , de condítions
&
de formalités.
L a
forme
des aétes fe rapporte, o
u
a
leur rédaétion
fimplemenc,
&
a
ce qui peut les cendre probaos
&
au–
theotiques; ou
a
ce qui habilite les perfonnes qui diCpo–
fenc' comme l'aurorífatíon; ou
a
la dífpofitioo des biens,
comme l'ínflitution d'héritier quí efi néccOaire en pays
de droit écrit pour la validité do tefiameot.
Ce qui· conceroe la
forme
eXtérieure des aétes fe re–
gle par la loi du lieu ou ils font paOés; c'efl ce que
figmfie la maxime
locru regit aél11m.
La
forme
qui cend
a
habiliter les perfoones, dépeod
de la loí de leur domicile.
Enfin celle quí concerne la dífpo(irioo des biens, dé–
prod de la loi du líeu ou ils (oot fitaés.
On <;onfond fouvent la
form•
d'un aéle avec les for–
malirés; cependaot le terme de
forme
en plos géoéral'
Car il embrafse !OUt Ce qoi fert .\ connícuer l'aéle; au
lieu que les formalités proprement dires ne s'enreodent
que de certaíoes coodirions que l'on doit remplir pour
la validité de l'aéte, comme l'infiouation, le comróle.
Oo diningue cependant auffi plofieuts fones de forma·
lités.
Voy•z ci·devant
FoRMAL t
T E·s.
(A)
F o
R M
1!
efl quelquefois oppoft'e au
fond;
la
forme
alors
fe
prend pour la
procldtlre
'
&
le fond en ce qui
en faít l'objet.
11
y
a des moyens de
forme,
&
'des mnyens
do
fond.
Les moyens de
forme
íont ceux quí fe tirent de la pro·
cédure, comme tes ntillités, ]es fins de noo-recevoir;
au
lieu que les rnoyens du food fe tireot do fait
&
du
droit.
On dit communément que la
forme
emporte le food,
c'efl-a-dire que les moyen de
forme
prévalent fur cenx
du tond; comme il arríve, par cxemple, lorfque l'on
a lailfé palfer le tems de fe pourvoir contre un arrét;
la fin de non rece••oír prévaut (ur les moyens de re–
quéce civile ou de calfatíon que l'oo aoroit pO avoir.
(A)
F
O R M E
A
U T H E N T
1
Q.
U
E , efl celle qui fait plei•
ne foi. tant en ¡ogement que dehors. Les aéles íonl
revécu~
de cette
forme,
lorfqu'ils font e1pédiés
&
ti–
gnés par une perfonoe publique; comme les ¡ugemens
qui foot úgnés do greffier, les eJpéditioos des cootrats
lignés de deux qotaires, oa d'uo notaíre,
&
de dcux
témoios .
(A)
•
F o
R· M E
Ex
E'
e u
t
o t
RE,
efl celle qui doone aux
aéles l'exécutioo parée,
paratam exuutionem,
c'efl-a–
dire le droit de les mettre direélement
il
exécution par
voie de contrainte' fans
e
ere obligé d'obtenír pour cet
~ffet
aucun jugemeot oí commíffion.
Les jugemelis
&
les conrrats foot les feuls aéles que
1
Pon meue en
form~
tx¡cutoirt
.
Cette
forme
coofifie
a
etre expédiés en parchemin ,
&
iotítulés du nom du ¡uge;
&
fi .c'én un arree, du
oom du roi . Cene eipédítíon efl ce que l'on appelle
la
gro./J• d'ttn aéle.
L'ulage n'efl poortan t pas par- tour uniforme
a
ce
fujet;
&
il
y
a des pays oii la
forme exEcr<toire
efl dif–
fé-
rnaux qu'il fouffi'c :
ces
maex font rehuifs,
&:.
font une ("OO(équen–
ce de.s-
loix géoérales de la narore.,
c:~ett-ñ-dire
d'un bien abfolo
¡
t:c
fioalemeot qoanJ méme l'aoalogie nous enfeigne que
lea :.ni–
maus: fooffreot beauconp, cepeodant manquant
l'af~f.rril.Oce
des feo–
(arions,
8t
des idées • qui (e reveilleot daos les aoimaox,
on
ne
peot rico
dererminer,
qui
affoibHUe
l'argomcnr de
S.
AuguCbn
qui–
fuppofe
le
~eh~
dans Ja
cr~atore
qui fooffí'e, paree qu'il
la fup–
pofe
cr~acure
libre , comme ne font p.u
les
bétc•.
Mes
reBc.xiont
ferveot pour confuter
les al"gumenJ de ceux , qui accordcnt aux
bi?tes
une
ame fpirituellc. qu'ils fe rapponeot
encere dan.s
Jc
To–
me
1.
de l'Encyclopédie pag.
2.9
¡.
Dana toUt
ói;Ulre
Sifteme.
il n'y
a point de diflicuJté.s mora)es,
Be
fOUt
fe reduu l
1"
explic:ation
pbyfique de.s
op~rationa
des
b€tes~
quí ft:ronr to6jouu
~
ce que jc
penfe
up
no.:ud. ind.i.(folublc mém.e pou.r le.t
efpriu
Jes plus péac:–
trao•.