FOR
des limpies, les rapports réeiproqucs qo'ils ont chacun
entr'eut,
&
la véritable maniere dont ils a¡.:itfent.
Ccpendant un homme inllroit de la Chimie, s'il veut
m~ler
plulieurs drogues daos fes
formui<J,
fera toOjours
fur fes gardes; paree qu'il fait mieux que perfonne que
de eertains mélanges il réfohe des ehangemens prodi–
gieux,
&
qn'il
y
en
a
fans doute une infinité qu'on nc
eonnolt pas: car on n'a point encare ni fait les mélan–
ges poffibles de toas les eorps, ni bien examiné les pro–
duits de ceux qui ont été melés.
(D.'} . )
F
Q
R M U LE', adj. (
JuriJpr.
)
Papier
formMU.
On appelle quelquefois ainfi le pnpier timbré, a caufe
que dans !'origine il étoit deCliné
ii
contenir des for–
mules imprimécs de touces forres d'aéles ;
&
comme
on a confondu les termes de
timbn
&
de
formtde
,
o n dit auffi indífl'éremment
papier timbrl
ou
formulé.
(A)
F
o
R
N A
e
A LEs
ou
F
o
R N
re
A
L Es,
CMy–
tholog.
)
nom propre d'une fete qne les R omains cé–
lt broieot en l'honneur de la déelfe Fournaife .
Voyez.
FJ?r
E.
On y faifoit de<i
facrifices devane une fournaife ou
devnnt le four, ou l'oo 'avoit coOtume de brOler le blé
ou de
cuire le pain,
&c.
C 'étoit une
f~te
mobile que le grnnd Curion indi–
quoit tous les ans le
12
des calendes de Mars.
Elles furent infi ituées pnr Numa. Les Quirinales é–
toient pour ceux qui n'avoient pas célébré
les
forna–
'"''~·
Voyez.
QutRtNAL~S.
Trév.& Chambers.
t
G )
F O R N
1
CA
T
1
O N ,
f.
f. (
Mora/e
. )
Le di–
élionnnire de Trévoux dit que e'eCI un terme de Théo–
logie . [
1
vient do mot
latín
f ornix,
perites chambres
vnOtécs daos lefquelles fe
tenoient les femmes publi–
ques
a
Rome . On a employé ce terme poor fignifier
le
commeree deJ pcrfonnes libres .
11
n'e(l point d'ufa–
~·
dans la converfation,
&
n'e(l guere
re~u
aujoord'hui
que daos le Cly le marotiqoe. La décence l'a banni de
b
chaire . Les CafuiCies en faifoient un grand ufage,
&
le dil1 inguoient en pluúeurs efpeces. On a traduit par
le mor de
fornication
les infidélités du peuple juif pour
des dieux étrangers, paree que chez
les propheces ces
inlidélités font appcllée3
imp~trctiJ,
foriÍIIttrer .
C'e(l par
b
meme extenC! on qu'on a dit que les
]
uifs avoient
rcndu anx faut dieux un hommage
ad~tltcrc
.
/lrtic/e
de 111.
DE
V
O L T A 1
RE .
La
fornication,
entant qa' union illégitime de deu1
perfonne• libres ,
&
non paren tes, eCI proprement un com–
mlrce charnel doot le
pr~tre
n'a poiot donné la permif–
fion . L 'ancienne loi condamne celui qui a commis la
for nication
avec une
'IJiage'
a
l'époufer' ou
a
lui doo–
ner
de
l'argeot, fi
fon pere la refufe en mariage .
Exo–
dc
22 .
Elle ne paroit pa
nvoir impofé de peine pour
la
fornication
avee une filie publique'
00
meme avec
nnc veuve. Ce n'eCI pas que cette
fornicRtion
fOt per–
mdi!;
nous voyons par un palfoge des
aéltr
des apó–
trn,
xv.
20.
29.
qu'on prefcrivoit aux Juifs nouvel–
lement convenís, de conferver, entr'autres obfervations
légolcs, l'abilinence de la
fornication
&
des
chairs
l–
tonfftes
.
Cette auention
a
faire marcher de pair deux
~bl1111ences
fi
différentes , paroit prouver, ou que la
manducation des chairt étouffées ( inditrérente en elle–
mcme ) écoit traitée par la loi des J uifs cornme un grand
mal, ou que la
fornication
étoit regardée comme une
limpie faute cootre la loi, pliuót que comme un cri–
me. La loi nouvelle a été plus févere
&
plus
¡uCie.
Un chrérien regarde comme un plus grand mal de JDÜir
d'un commerce charnel , qui n'e(l pas
rev~tu
de la di–
gnité de facremcnt, que de manger de la chair de co·
ehon ou de la chair étnuffée . Mais la fimple
fornica–
ti
m,
quoique péché en {!latiere grave, eCI de toutes les
unions illégicimes celle que le ChriCiianifme
condamn~
le moins ; l'adu ltére eCI
traité avec raifon par
I'E van –
~tile
comme un crime beaucoup plus grand •
Voye:r;
A•
n u
L T
t!
R
~
. En effet, au péché de [a
fornication
il
en JOint deux nutres: le larcin , paree que l'on dérobe
le bien d'autrui ; la fraude, par lequel on donne
ii
on
citoyen des héritiers qui ne doivent pas l'etre . Cepen–
danr, abCiraétion faite de la religion, de la probité me–
me ,
&
confidérant uniquemeot l'économie de la focié–
ré, il n'etl pas difficile de fentir que lo
forRication
lui
efl
en un feos plus nuifible que [' adultere ; car elle
tend , ou
3
muhiplier dans
la fociété
la m ifere
&
le
trouble, en y introduifant des citoyens fans état
&
fans
rel~our_ce
; ou ce qui eCI
peuH!tre encare plus funeCie,
:l
tacr hter la dépopulation par la ruine de la fécondité.
Cctt~
obfcrvation n'a point pour ob¡et de diminuer la
FOR
157
juCie horreur qu'on doit avoir de
1'
adoltlre, mais feu–
lement de faire fentir les ditrérens afpeéls fous lefquds
on peut envifager la Morale, foit par rapport
i
la
reli–
gion, foit par rapport J.l'érat. Les législateors ont princi–
palernent décerné des peines cootre les forfaits qui por–
tent le trouble parmi les hommes; il
di
d'autres erimes
que la religion ne condamne pas moins , mais dont
1'
E–
tre fuprcme fe réferve la puoition. L'incrédulité, par e–
xcmple, eCI pour on chrétien un auffi grand
e
rime,
&
peut-étre un plus grand crime que le vol; cependant il y
a
des lois contre le vol,
&
il o'y en a pas contre
les
incrédules qui n'attaquent point ouvenement la religion
dominante; c'eCI que des opinions (mcme abfurdes) qu'
011
ne cherche point
a
répandre' n'apportent -.ux cito–
yens aucuo dommage : auffi y a-t-il plus d' incrédules
que de voleors . En générnl on peut obferver, a
la
honre
&
au malheur du genre humain, que la religioo
n'efl pas tOOjours un frein alfez puilfant contre les cri–
mes que les lois ne punilfent pas, ou meme dont
le
gouvernement ne fait pas une rcchcrche févere,
&
qu'
il aime mieu¡ ignorer que punir . C'eCI done avoir du
Chriflianifme une tres- faulfe idée ,
&
méme lui
faire
injure, que de le regarder, par une politique tOo te hu–
maine , comme uniquement deCliné
il
erre une digue
aux forfaits . La nature des préceptcs de
la
religion ,
les peines dont elle menace,
a
la vérité auffi certoines
que redoutables, rnais dont l'effet n'e(l )amais préfent,
enfin le juCie pardon qu'elle accorde wujours
a
un re–
pentir finccre, la rendent encare plus propre a procu–
rer le bien de la fociété, qu'a y empecher le mal. C'efl
a
la morale doucc
&
bienfaifante de l'Evangile qu' on
doit le premier de ces effets ; des lois rigoureufes
&
bien exécutées produiroot le fecond.
On a remarqué avec raifon ci-delfus, que la
forni–
cation
fe prend dans l'Ecriture non-feulement pour une
union illégitime, mais cocare pour fignifier l'
idolátrie
&
l'hlr/jie,
qui font regardées comme des
f ornuations
JPirituelles,
comme une efpece de copulation, s'il ert
permis de parler de la forte, avec l'efprit de ténebres .
Ceue difiinétion peut fervir
a
e~pliquer
cenains pnlfa.
ges de l'Ecriturc contre la
fornication,
&
a
les conci–
lier avec d'autres .
(0)
F
O R
T,
adj.
voy. les art.
F oRe
E.
F O R T, f. m. c'e(l
dans
/'
Art. militaire,
un lieu
ou un terrein de peu d'étendue fonifié par l'art ou par
la oature, ou par l'un
&
l'autre en meme rcms .
Les
forts
different des villes fonifiées, non-feulement
paree qu'ils renferment un efpace plus petit , mais en–
care paree qu'ils ne font ordinairement occupés ou ha–
bités que par des gens de guerre . Ce font des efpeces
de pctites citadelles deCiinées
a
garder des paffages im–
portans , comme le
fort
des Barraux .
lls
fervent en–
cere
i
occuper des hauteurs fur
lefquellts
1'
ennemi
pourrOÍt s'établir avantageufement ,
a
COMVrir des édu–
fes, des
tétes de chaulfées,
&c.
Te! eCI
le
fort
de
Scarpe auprcs de Doüay, celui de Nieulny
:i
Calajs,
de faint Fran,ois
a
Aire,
&c.
Lorfque la ligne de défenfe de ces
forts
a
!lO
roí–
fes, ou enviran , on les appelle
forts roya11x.
(.Q_)
F
o
R T
n
1!
CA
M P
A
G
N
~
;
e'
e(l une
e
fpece de
grande redoutc dont les cótés fe ftanquent réciproque–
ment,
&
qui ne
fe con{lruit que pendant In guerre .
On s'en fert alors pour couvrir
&
garder des po!tes ou
des palfages importans.
Lorfque les
forts de campagne
foot rriangulaires ou
quarrés,
&
qu'ils font ouvens d'un cóté, on l<ur don–
ne le nom de
rcd111tes
.
Voye:t.
REno u
T
1! .
Mais
qo<~nd
ils foot fermés de toas cótés,
&
qu'ils donnent
des feux croifés, c'e(l alors qu'ils portent propr<ment
le nom de
forts.
La grandeur des
[ores de campagnc
var íe fuivant l'u·
fage auquel on les deCline ; mais Icor ligne
~ défen~e
doit tOOJours
~tro
plus pctitc que celle des v1lles foru-
6ées. On peut la fixer entre
40
&
6o
toifes au plus,
ce qui eCI a·peu-pres la plus grande longueur que l'on
peut doóner aox cótés de ces
forts .
lis font formés
<Cdn
folfé de ,
0
ou
12
piés de profoodeur fur
1
f
ou
18
de [argeur ; d'un parapet de huir ou
neo~ pi~s
d'
é–
pailfeor
&
de Jept de hauteur ,
&
alfe'!. ordroarrement
d'un chemin coovert, palilfadé lorfqu'oo a la commo·
dité de le fnire .
Pour conCiroire un
forl de campagnt
triangulaire,
décrive'l. d'abord un rriso¡:le équilatéral . D ivifez cha–
con de fes cótés en rrois porties égales; prolongc7. une
de ces parties au-dela du triangle
1
&
faites ce prolon–
gement égal
a
cctte partie. Tire'l enfuite de fon extré–
m ité au fommet de l'angle oppofé
au
c6té prolougé ,
la