114
FOR
clair-voyans,
il
e[l difficile qa'il foit trompé long-tems;
&
daos des chafes elTentielles. Un homme aux mines,
un daos
les bois , ne vous coíheront pas rnoitié d'un
comm is. Teuez vos livres,
&
faites les payemens vous–
me
me:
(j
vous ne ponve-z.' ayn un troilleme éleve qui
r<mpliiie cene partie fous vos yeux.
Du charbonniers
.
Le devoir particulier d'un char–
bonnier
ell
de veiller au dreJfage, taot poar le netto–
yement des places
a
fourneaux. que pour l'arrangement
du bois; faire fouiller
&
couvrir fes fourne3UK daos les
tems convenables
a
la quantité qu'il doit fournir; ne point
manquer
o
cene fourniture, fnns prclTer aucune
pi~ce;
fairc
la provilion de
e
layes daos
1~
faifon,
&
relanv~ment
a
fon travail; fa1•oir gouverner le feu; le COildUI–
re égalcmcnt partOUI; fe fouvenir que JOUt
&
tlllit,
&
a
proportion des mauvais tems
&
chan!(emens de vent,
le trnvai\ augmente: point de retard
a
s'y tranfporter;
&
pour cer etfet, tenir le foir fes lameroes pretes, fes
ootils roOJOUrs en btm étar; avoir de bons compagnons,
de bons valets. Un charbonnicr chafleur, ou, poor
m ieux dire, braconnier, efl lln ounier dont il faut fe
d~fairc .
D ts fondmrs.
Les fondeurs foot ordinairement fort
rnyn érieux fur leurs ou••ragcs; par-la ils obvicnt aux quc–
ílion~
qu'ils nc peuvem réloudrc: ils oc favcnt que mé–
chaniq uement tel\e ou telle dimenfioo; ils craignent de
rnulriplier les gen< de leur efpece.
11
en rare de voir
ie fondeur d'une province qui employe certaines efpeces
de mines réuffir dans une nutre
provine~
avec des m i–
nes différentes : il
faudroit done qu ·un fondeur con–
out parfaitement
les difpolitions de ehaque mine' le
neuoyem ent, le mélange, l'nrbu e, la cal1ine,
61
les o–
pérations
inrérieUTes des fourneaux. L es mines, au for–
tir de
lavoirs, doivent fpecialemcnr
regarder le fon–
deur; elles devroient erre préparées d'avance pour qu'il
pílr rég ler roo ouvragc en conféquence: c'eíl
a
luí
á
prélider au batiment des parois
&
de
l'ouvu~c;
exami–
ner les matériaux qu'on
y
employe;
conno~tre
ccux qui
réli!lent au feu; dre!Ter les fouffiets; l!tre innruit de la
quanrité des charbons; bien diriger
&
entretenir fa thu–
yere
;~ininguer
aux era tres
&
a
u feu
les altérations o u
indigellrbns de l"intéricur;
&
favoir
les
remedes con–
venables. lis ont ordinairement fous eux des garde-four–
neaux' dont le métier en de conduire
le fondage,
&
qui,
a
l'ouvrage pres, qu'ils ne font pas cenfés favoir,
doivent avoir toures
les connoilTances d'un fondeur,
&
y JOÍndre beaucoup de foin
&
d'aélivité.
11
e[l éton–
nant qu'on oe fe foit pas encore avifé d'établir une é–
cole de fondeurs: d'habiles ma\tres, avec la depenfe des
expériences, rendroient un ferv ice effenrie\, en diminuaot
la confhmmation des bois ;
&
on joiiiroit de fondeurs qui
fauroient les raifons de leur travail.
Des marteleurs.
Les marteleurs font une darTe d'ou–
vriers qui devroient etre inllruits' laborieux' tideles
&
doux. L'ouvrage particulier d"un marteleur regarde les
foyers; ce qui !uppofe la conooilTance de la fonte qu'il
a á
employer: il doit auffi bien connoltre 'i'éq uipage du
marreau paree que cette partie
le
r
egarde feul,
6r
que
les amrss ne foot que comme des bras qu'il fait mou–
'IIOÍr. Dans les
Jorges
m1
l'on fe
fert de m arreaux
&
•huralTes de fe", il doit en
fa~•oir
la fabrication, en pré–
parer ou réparer dans les eaux batJ"es , pour ne pas re-–
tarder le travail. Chargé de
tou~
les outils, il doit les
entretenir, les renouve\ler
&
n'eo Jamais manquer. Sa
fidélité doit etre grlnde ' par le maniemeot des matie–
res fabriquées; qu'il réponde
a
f~
fopériorité fur les au–
tres'
a
l'exemple qu'il leur doit'
l
la confiance que le
rnaltre
a
nécelf.,irement en lui; il do ir fur-tour cntre–
tcnir le bon ordre
&
une févere dilcipline dans ron atte–
\ier.
11
lui faut beaucoup de douceur
&
de t<rmeté daos
le befoin.
A
R T 1eL E
11 .
De
la
rulurcht des mines
&
de
lw•· difpofition.
Ríen do !i
commuo que les mines de
fer,
&
de Ji
"~rié:
ñgurc,
cuuleur, mélange, profoo–
dem, ioégalité prefque par tom difl"érentes; elles ferout
wíl¡ours un
fu
jet -nnuveaux de rochcrches. R ien o'e!l
d'on ufugc fi
néce!laire que le fer: wor le monde s'en
fert: tout le monde croit le <;pnnoltre, nous le voyons
JOUrnellement naltre
&
périr;
&
quaod il e[l queUion
d'approfondir ce que c'cll qne mines, ce que oous fai–
foos conllamment a•·cc ccrtaine< m éthodes , devieot par
fa conWtot'on él¿menraire, impéoétrab!e.
Quand nou< comparons quelques livres de mine bro–
te avec un reiTon de moorre; qac
noq~
confidérons to•–
tes
les opérations que ce re!lórt a du clTuyer, la com–
bimtilon
&
l'indunrie dont ces• opératioos onr été ac–
compagnées, qui oc noiroit que l'homme coono\r
l'ef-
FOR
fence de la mine? Cependaot
il
n'en e!l ríen; c't[l nn
des effets ordinaires de
la
Providencc, qui lailfe :\ no–
tre portée ce qui en nécerTnire
ll nos befoins,
&
qui
dérobe
a
nos recherrhes le príncipe des chafes. Le phi–
lofophc
&
l'artine en Coot réduits
a
quelques raifonne–
mens
&
l'expériences, defquelles ils déduifCnt la manie–
re
la plus otile d'employer
les chofes.
Vo)•t<.
J
l'arti<l<
FE
R,
ce que c'c[l que la mine de
fer. "Nous ne connoiffions pas la
fa~on
de convertir
tou
les tt:rs en acier du dernier degré. Les fers dif–
ferent entre
eu~
; ce fcroit uu grand malheur qu'ils fuf-
fem
tous égaax; nos befoins ne le
r:o~t
pas.
.
Bien des gens étonnés de
la prod•greufe quaottté de
fer qui
fe
fabrique annuellement daos les memes eo–
droits, demanden!
fi
les mines fe reproduifent. Cela ar–
rive dans le
feos que des particules de m ines en pouf–
fiere, rallemblées par toutes les caufes qui mctteot le
corps en mouvement, les dirigent en un m eme lieu, les
appliquem
les unes aux autres , en formen! de perites
malfes, peuveot etre raífcmblées,
&
avec le teros don–
ner des
morceau~
ou grains affcz pc:fnns pour erre em–
ployés.
11
en encare commuo, proche
6r
dans les mi–
nkres, de trouver des pierres remplies de parties de mi–
nes qu'on abandonne
a
caufe de la folidité
&
de la quan–
tité
ti¡:
corps étraogers. La gel¿e daos les corps foli–
des comprime
r.
tort les relTom de l'air qui cherchent
a
fe défendre' que des matieres trcs-compaéles ne peu–
l•ent y rélíner . La chaleur di lataot les mCmcs re!forts,
occafionne le mi' me cfrer: d'ou il s'enfuir que ces pier–
res qui ne font qu'un mélange de mines
&
c•nine, join–
tes par une partie d'argile, font aifément mifes en pou[–
fiere par la compremou ou dilatation de l'nir. Les par–
ties
de
mines qui ont
réf!Ué ;\ cette diflolutiou appel–
lée
maclration
,
font d'un bon fcrvice. Par-tout oti il
y
a
des mines en . pou ffierc , o u des pierres ex poftes
a
l'air , remplics de parties de mines, le tems peut renou–
'leller une mioiere otile :
On trouve des parties de mine
répandues par-tour,
meme JUfqu'au fomtnet des plUS hauteS mootagoes,
toíl–
joors du c6té do m idi, aux euvirons des mini:res
&
des
fourneaux, quoique la fouille daos l'intéricur n'eo donne
point. C'e!l uo phénomene qui demande des éclaircif–
fcmens,
&
qui a fouvent occallooné bien de la dépenfe
l!c
du travail,
a
des gens qui n'ont jamais vouln compreo–
dre que l'air feul peut en portcr beaocoup en petites par–
ties'
&
que ces petites parties penvent etre rafli:mblées
par
tles agens naturcls en une ou plufieurs fort groCTes.
Ces panies de mine que j'appelle
accidtnttllu
peu–
vent fe coonoltre de plulieurs
fa~ons.
La premiere, c'e[l
de fe rencontrer dans des lieux élcvés
&
difpofés
a
ne
pouvoir erre regardés comme l'écoulemeot d'une mi–
niere . La fecondc, c'en que les morceaux en paroirfent
pors
0\1
mélangés:
purs'
la
couleur en en d'un rouge
foocé ou noidltre; la figure eurememen t ramenfe' plate
ou angulcuf<, ce qui fait voir qu'ils n'ont pas fa it beau–
coup de chcmin; la maffe trcs-fouvenr creule, ou avec
qodques marques d'ébullition, paree que n'ayant píl fe
ralTembler que par le mouvement
&
dépót de l'air,
&
la Jonélion de l'eau,
il
y
a
dilatation, bourfnuffiement,
quand la contexture en folide; ou crevarTe , quaod
la
liaifcon n'e[l pas alfez nerveufe :
mllang<s,
les corps qui
fcront l'alliage fcront femblables
á
ceux du terrein oti on
les trou vera.
Ces parties de mine accideotelles peuvent encore venir
des ora¡¡es qui laiffcnt le terrein
a
découvert,
&
de la
fublimatiou que la chaleur peut faire; ce qui fortifie cet–
te conJeélure, c'e[l que oous voyoos des fommets de
monta¡¡ncs fur lefqoels on ne troove des parties de mi–
ne
raflemblées, que du c6té le plus expofé an foleil,
&
des campagnes entieres qui en fonr couvertes.
La connoiffance des mines de fer qui foot
a
la fnr–
face de la terre, o u qui en font proches, efl chofe ai–
(ée
o
des yemt exercés
&
c lairvoysns. Quant
~
celles
qui s'éloignent de
la furfacc de la
terre, il faut ufer
de grandes précaurions pour ne pas courir
les rifques
d'une infroélueufe dépeofe. Mais on Cera éclairé par
la
force de l'eau qui entra!o
e,
un tremblement de terre qui
détache, un feo fouterrein qui fe fait JOUr, !'examen des
a
utres matieres concomitantes ,
&
la reffemblance des
terreins qui foornirfent des m inieres connues. L'eau, l'air
&
le feo font les agens qui dooneront des idées fur l'in–
ttrieur de la terre . L'eau emre autre
p~ut
nous dccou–
vrir des mines de pluficurs
fs~oos;
par une éruption vio–
lente qui eotralne des
pani~s
de
monta~nes ,
des rochers,
qui creufe des profoodeurs, des abyfmes; qui daos
la
force de fon couranr, mt!le
&
confond tour ce qu'el!e
charrie; qui en fe ralentilTant dépofe fuivaot cenaioes
lois;