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I IO

FOR

par ra namre doit occuper le terrein moins loog-tems

qu'aucun autre .

Un taillis fobfille plus long-tems,

~

proponían que

le bois don t

il

e(!

compofé enfonce plus avaot fes ra–

cioes: par cette raifon, le bouleau , le trernble,

&c.

ne devant pas occuper loog-tems le meme terrein' (on t

proprcs

a

devenir efpeces Ílllermédiaires.

A

u rnoyeo de cette fuccelfioo de bois différeos, on

n'oppercevra jamais dans les taillis un dépérilfemcnt mar–

qué par des vuides ; les penes qui n'arrivcnt que par

degrés, fe répareronc de

meme~

mais file tcrrein n'of–

froit point d 'arbres propres

á

rcfemer, il faudroit avoir

rccours

a

la plantation ; il faudroit aller chercher dans

les bois voilins quelquc efpece propre

a

remplir cet ob–

jet ,

&

en regarnir les places vuides. Cette maniere de

rép>rer demande plus de foins que de dépen(e.

Daos les futaics qu'on aura abattue<, il faudra fe ré–

glec par les

m~mes

príncipes; replanrer, s'il n'y a pas

alfez d'arbres d'unc autre efpece pour attendre de la na–

ture toute feule un prompt réroblilfernent.

ll

faut ce–

pendant dillinguer ici entre les vieilles furaies celles qui,

le font

a

l'exd:s ,

&

qui depui; long·tems ne font que

dépérir: daos celles-la le changement d'efpece deviene

beaucoup moins nécelfaire,

&

cette remarque de

fait

ell une nouvelle

conféque~ce

de notre principe . Dans

uue futaie qui dépérir, les arbres font daos le cas d'une

végétation

ri

languilfante. qu'ils n'ont prefque rien

a

demander

a

la torre; ce qu'elle leur fournit toús les ans

pour entrerrnir leur foible exinence, ils le lui rendent

par la chtrte de leurs feuilles; ce tems ell pour elle un

vérirable r.epos qui rérablit

Ces

forces . Lors done qu'

on

ab~r

uoe telle furaie, on doit trouver

&

on rrouve

en etfet moins de réli llanee

a

y réhabiliter la méme e–

fpece de bois. Voiia pourquoi on ne remarque poiot

de changemenr daos

les grandes

forits

éloignées des

lieux ou le bois

fe coofomme; \es bois y vieillilfent

jufqu'au dernier degré, la. terre

(e

répare pendant leur

long dépérifremenr,

&

devienr

a

la fin en trat de re–

produire la

m~me

efpece .

Quelque fimple que foit le moyen que nous avons

propofe

.....pour

r~tablir

contiouelleme,nt les bois·, il

réu(~

lira strrement lorfque

la nature fera lailfée

a

ellc-mS–

me, ou du·moins lorfque Ces difpoflrioos feronr fecon–

dées.

1\

n'en Cera pas ainli lorfqu'on vood ra mulriplier

~

un certain poiur le gibier,

b~res

fauves, !apios,

&

r.

Ces ennemis des bois qu'ils habirenr, devorenr les ger–

mes tcndres dellinés au rérabliífemen r des

foréts

.

Cha–

qne fois qu'oo coupe un rai!lis , il ell daos un danger

évident, fi on oc le

pr~ferve

pas peodanr deux ans de

la dent des !apios,

&

pendanr quatre de celle du fa u–

ve . Quelques efpeces méme. comme ron[ le charmc.

le

fr~ne,

le hetre, font en danger du có<é des !apios

pend~ot

lix ou fept ans . Si

l'on veut done avoir en

méme terns

&

des bois

&

du gibier, il faut une anen–

tion plus grande,

&

plus que de l'attenrion , des pré–

caurions

&

des dépenfcs .

JI

faut enfermer les

taillis

jufqu'a ce qu'ils

Coient

hors d'infulte ; il faut arracher

les furaies pour les replanter,

&

préferver le plan e de

Ja meme Ulanicte pendant un telt)S beaucoup plus long,

On ne peut plus s'en tier

a

la nature, lorfqu'on a une

fois rompu l'ordre de proponion qu'elle a érabli entre

fes ditrérenres produétions. En exrirpant les beletes, on

croir ne détroire qu'un animal malfaifant : mais outre

que les belctes empechent la trop grande multiplicarion

des !apios , elle fonr ennemies des mu!ors ;

&

les rnu –

lots mulripliés dévoreot le gland, la charaigne, la t'ai–

ne, qui repeupleroient nos

forits

.

~u rell~

fi

les dé-.

penfes

&

les foins

Cont

oéceífaires, il ell sOr aulli qu'

en

n'épargnanr ni les uns ni les autres , on peut coo–

ferver en méme rems

&

de• bois

&

du gibicr: mai> il

faut fur-tou¡ les rcdoubler, pour faire réullir les plan–

tarions nouvelles .

Par-tout ou la quantiré de gibier oe Cera pas

rrop

grande, les planrations, que les écrivains économiq ues

render:t

fi

etfrayantes ' deviennenr

tres- faciles '

&

e~

fon r

a

peu de frais . La méthode conforme

a

la naru–

re qu'a lbivie

M.

de Butfon,

&

done il a rendu com–

pre daos un mémoire

a

1'

académie , réurfira

preC~ue

toOjours; elle fe borne

a

enrerrer legeremenr le gland

apees un aiTez profond labour,

&

a

ne donner de

Coi

o

au plant que celui de le récéper \orfqu'il languir.

Vo–

y•::.

B o

1

S.

Certe mérhode ell par fa

fimplic iré pré ·

férable a roure autre

par-rout ou le bois ne (era pas

fort cher,

&

ou la t;rre un peu Iegere oe pouífera pas

une grande quanrité d'herbe. D aos une terre

oli

!'her–

pe crolrra avec aboodance, ¡¡ Cera difficile de fe palfcr

y~

quclquc legn binage au pié des jeuncs plants .

11

FOR

leur <11 auffi deCavantageux d'erre prelfés par l'herbe ,

qu' urile d' eo étre protégés contre la rrop grande ar–

dcur da foleil .

JI

orrivera peur-2rre auffi que dans un

terrein rres-ferme, le gland érant femé, comrne le dit

M . c!e Butfoo, les j<uocs

ch~oes

ne croltronr que len–

rcmem, rnalgré les ctfers du recépage. C'cll ce qn'il

fa

u

e éviter daos

les Jieux oii

le bois ell cher . Une

; oüilfance beaucoop plus prompte

y

dédommage d'une

dépenfe un peu plus grande: ;e confeillcrois alors de

fe

r~rvir

de plant ¿levé en pépiniere; mais le défonce–

meor enrier du rerrein dont parleot les écrivains , n'elt

qu

'une i

nutilicé diípendieufe.

Fair.es

d<s trous de quinze pouces en quarré

&

de la

m

l!me p

rofoodeur; meue?. le gafan 3U fond,

&

la ter–

re meuble par·dciTus; plamez quand la rerre ell faine;

mettn d<UX brins de pJant dans chaque trOU, pour

e–

tre moins daos

le cas de regatoir ; lline7. legeremenr

une fuis chaque aooée pendanr deux aos, ou deux fois

li

l'hcrbe cro1t avec rrop d'abondance; choifilfe'l. pour

biner uo rems fec , apres une perite pluie; recépez vo–

rre plant au bout de quarre ans; vous aure·¿ alors

011

bois vigoureux

&

déja en valeur .

A

l'égard de la dillnnce qu'il faut mettre entre le>

• trous , elle doit <!tre décidée par I'ob1er qu'on fe pro–

pofe en plantanr. Si on veut un taillis

a

couper tous

les quinze ans, il faut plan ter

i

quatre piés: on mer–

tra cinq piés de dillance,

r.

l'on fe prnpofe de c9uper

les bois

il

treme ou quaranre ans,

&

plus cncore

(i

on

le

dellinc a devenir une furaie. N ous traiterons ailleur>

cette maticre avec plus d'érenduc.

Voy<<.

P

E'P t

N

tE–

RE

&

PLANTATION.

Quanr au choix de l'e(pece de bois, on peut etre dé–

term iné raifonnablemeor par différcos motifs. Le che–

ne mérirern toli;onrs une forre de préfbence par fa du–

'rée

&

la diverfité des uíagcs imporrarlS auxquels il clt

proprt: cependant p\uficurs aurres cfpcces, quoiq ue in–

férieures en elles·mémes , peuvent étre

:l

préférer an

eh ene, en raifon de la confommarion

&

des befoins du

pays. D epuis que les vignes fe font mulripliées,

&

que

le

luxe

a

in troduir dans nos jardim une immcnfc quan–

tiré de treillages, le chicaigner el! dcvenu celui do rous

les bois dont le taillis produir le revenu le plus confl–

dérable. N ous voyons par d'ancienncs charpentes, qu' '

on en potJrroic t(rer beaucoup d'utilité en le lailfanr crol–

rre en furaie; mais l'hyver de 1709 ayant gelé une par–

tic des vieux

ch~uaigoers,

a du ralkntir les propriérai–

res fur le deiTein d'en faire cet ufage. En général , le

bols qoi ero

Ir

le plus vire ell celui qui produir le plus ,

par· tour ou la confommation ell confidérable . L es

blancs-boi; les plus décriés n'y fonr pas

a

négliget: le

bouleau, par exernple , dev ient précieux par

ce

u

e raí–

Con,

&

paree qu'il crolt daos

les plus mauvaifes ter–

res , daos celles qoi fe refufent

a

routes

les nutres e–

fpeces .

Le hétre, le frene , l'orme , orH des avantages qui

leur fonr' propres,

&

qui daos bien des cas peuvent les

faire préfércr

a

u cheoe.

f/oy.z

tow

«I

dijflrms ar•

bres.

chacun

a

fon arcicle: vous y trou veret en dérail

leurs- ufages , leur culture, le terrein o

u

ils

(e

plaiíent

particulierement . Les rerres moyeones conviennent au

plus grand nombre; on

y

voit fouvent plulieurs eípcces

mclées.

&

ce mélaoge ell favorable

~

l'accroi!Jemeot

du bois

&

a

fa vente.

Finilfons par qoelques oJ.íervarions parriculieres.

Les rerres crétacées font de toures

les moins favo–

rables au boi;: les terres glaifeuíes enCuite;

&

par de –

gré, les compofées de celles-la.

11

ell beaocoup plus difficile de faire venir du bois

dans les terres en train de labour, que daos celles qui

font en friehe. La difficulté double encore, fi ces

ter–

res ont éré marnées ,

m~me

aociennement.

Si un taillis ell mangé por

les !apios

a

la premiere

poulfe, il oe faut poinr

le reeépcr. Les re;ettons de–

pouillés meurcnr; rnais

il

en revient un perir nombre

d'autres qui fonr plus vigoureux que ceux qui repouf–

feroicnt fur les jeunes tiges. Si le raillis

a

deo~

ans lorf–

qu'il ell mangé,

&

qu'il foir eoticremenr dépouillé,

¡¡

faut le recéper.

Artic/, d• M .

LE

Ro

Y

,

Lieutenant

do Chaffes dt< }'are d, 1/.rfai//o.

F

oRE

T, (

]r<ri{p~ud.

)

ce ter me pris daos Ca figoi–

licarion propre ne s'enrend que de bois d'une valle éten–

due : mais en rnariere de

J

urifprudence, quand on par–

le de

forits,

on eorend rous les bois grands

&

perirs.

Ancienoemenr, le terme de

forét

comprenoit les e>UX

au(Ji-f>ien que les bois. On voit en effet daos de vieux

titres,

forit d'eau

pour

vivier

ou l'on garde du poif–

fon,

&

fingulieremeot parmi ceull de l'abbaye de Sainr'

Ger-