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FOR
FOREST!ER;
('Jurifpr. ) fonflarius,
oflicíer
des tarées, done il e(l faic meneion dans une ordoooance
de Philippe-le-Bel au parlement de
la
Too!faiot
12.91.
DJns pluGeurs coOcomes, comme M.eaux, Seos, Lao–
gres,
V
icri, les deux Bourgognes, N iveroois , Mons,
Bretagnc, les
fouftius
íonc les fergen• o u gardiens des
fori:rs. L 'ordon oance de
IÓÓ9
les appelle
fergens
a
garde.
Les gouverneurs de Flandres ont tté appdlés
furr–
fl iers,
a
cauíe que ce pays é10it alors appellé
la fudt
Chambroniere
.
Ces
forrjliers
avoient le commaodc–
menc fur mer comme íur re rre: ils fu rene ain fi nom–
més juíqu'a Charlemagne, ou, íelon d'autres, juíqu'a
Charles-le-Chauve, cems anquel la Flandre aya oc été
érigée en comté, le citre de
Jortflitr de Flandres
fut
changé en celui
M comte de Flandres. f/oya.
d u
y¡¡ ,
lec,
liv.
l .
de fes mlm. de la {econde brar;ehe de Bourg.
&
Pafquier,
en frs re&btrchcs , liv. /l . ch4p. xjv.
L es [caliens appellenc les écrangcr s forefl ters ,
'luafi
'!";
frmt extra [ores.
(
tf)
F
ORE T,
f.
f.
(Batan.
&
E conom . )
On entend
en général par ce mot, un bois qui embra!fe une fort
grande étendue de cerrein : cependant cene dénom ina–
tio n n' ell pas toujours décerminée par la plus grande
érendue. O o appelle
forét
daos uo Eeu, un bois moins
coo fi dérable que cclui qui ne porteroit ailleurs que le
no
m
de
blfi./!oll
.
Voyn
B
o
1
s .
U oc granJe
forét
efl preíque toOjours compoíée de
bois de toote eípece
&
de tout age .
On les nomme
tai /lis
depuis la premiere pou!fe juf–
q u'a vingc-cinq ans;
&
gaulis,
depuis vingt -cinq juí–
qu' a c inquan te ou foixa nte : alors ils prennent le nom
de
jeune- futaye
o u de
demi- futaye
,
&
vers quatre–
vingcs-diK ans celui de
haute-futaye .
Ce dernier cerme
eil
cclui par Jeque! on défigoe
too•
les vieux bois.
11
paroit
que
de tout tems oo a íenci
1'
imporcance
de la co níervation des
forits;
elles ont co(ljours écé re–
gardécs comme le bien propre de l'état,
&
ad min ;llrées
en
íon nom : la religion méme avoit coníacré les bois,
fans doutc pour défendre , par la vénéracioo , ce qui
devoit fue coníervé pour l'urilicé publique. N os che–
nes ne reodeoc plus d'oracles,
&
nous oe leur deman–
dons plus le gui íacré; il faur remplacer ce culte par
l'arren tioo;
&
quelque avancage qu'oo ait autrefois trou–
vé
daos le reípeél qu'on avoic pour les
forits,
on dnit
anendre eocore plus de Cueces de la vigilance
&
de
l'économie.
L'imporcaoce de cec objet a éré ícntie de tout tems;
cela
di
prouvé par le grand nombre de lois forefliere•
que oous avoos: mais leur nombre prouve auffi leur
iníuffi fance;
&
eel íera le íort de cous les réglemens
économiques. Les lois íooc fix es de leur nacure,
&
J'écooomie doit contipuellement fe
pr~t<r
á
des cir–
conClances qui changent. Une ordoonancc ne peut que
prévenir les délics , les abus, les déprédations; elle é–
tablira des peines cotme la maovaiíe foi, mais elle ne
portera poioc d'inflruélioos pour l'ignoraoce .
Ce o'efl done pas fans raiíon que, malgré nos lois,
on fe plaint que nos
forits
íoot généralement dégra–
dées; le bois
a
brüler eCl tres- cher; le bois de char–
pence
&
celui de conflruéHon dev iennenc rares
a
l'ex–
cl:s.
M.
de Reaumur en
172 1,
&
M.
de Butlon en
1739,
oot configoé , daos les mémoires de
1'
acadé–
m ic, des réclamacions con
u
e ce dépéri!fement qui é–
toit dé¡
á
marqué. En fait de bois,
&
Cur-root de grands
bois, loríqu'on
s'apper~oic
d.e la difette, elle efl bien–
tót extreme. Le s réparations font trcs-longues; il
faut ~
cene cioquancc ans pour former une poucre : d'ailleurs
celui qui porte les charges de ces réparatioos o' écant
pas defliné
a
eu ¡oü!r, elles fe font coO¡ours avec lan–
gueur . Cwe panie de l'économie ruflique efl auffi la
moins coonue; les bois s' appauvrilfcnt
&
fe réparcnt
par degrés preíque iuícnGbles.
O
u o' y voit poioc de
ces prompts changemens de ícene, qui excirent la cu–
tiofiré
&
aoimenc l'incéret. O o ne pourroic
e
ere inflruic
que par des expériences uadicionnel les bien íuivies,
&
on o' en a point, ou par des obíervations fa ites daos
beaucoup de bois
&
de terre ios dillérens ;
&
le tems,
1
e courage o u les rnoyeos manqueoc au plus grand
nombre .
S i les bois doivem
~ere
regardés comme le bien de
l'écac ,
ii
caufe de leur utilicé générale, une
forit
n'efl
fouvent auffi qu' un a!femblage de bois doot plufieurs
parriculiers íoor propriéraires. De ces deux points de
vOe naif.Jenc des iotérecs différens , qu'une bonne ad mi–
niClratlon doic concilier . L' état a beíoin de bois de
IDUIC
efpccc,
&
daos toas les tems;
il
doit fur-tPut
fe
FOR
ménager de grands bois . Si l'on en efe pour [es be–
foins préfens,
il
fauc eo conícrver
&
en préparer de
loio pour les généracions fu ivantes . D'un nutre cóté ,
les propriétaires Cooc pre!fts de joüir,
&
quelquefois
leur empre!fement ell raifonn.able . D es motifs tirés de
la nat<Jre de leurs bois
&
de celle du terreio, peuvent
lrs exclure du cercle d'une [oi générale ; il faut done
que ceux qni íom chargés de veiller pour
1'
écat
a
la
rnanutenrion des
foréts,
ayenc beaucoup vQ
&
beaucoop
obíervé ; qo'ils en íacbent a!Te"l. pour ne pas outrer les
príncipes,
&
qu'ils connoi!fenc la marche de la nature,
afio de faire exécucer l'eíprit plus que la Jeme de l'or·
donnance .
Cela efl d'autaot plus e!fentiel , que la confervation
proprement dice tient préciíémenl
a
cette parrie de l'ad–
rnioiflracion publique, qui prefcrit le tems de la coupe
des bois. On íait que la coupe efl an m oyen de le•
rajeunir : mais pour recueíllir de ce 13Jeuni!fement tout
le fru it qu'on en peut attendre,
il
faut faire plufieuu
obfervacions.
Les bois nouvellement coupés croi!fent de plus en
p!us chaque année juíqu'a un certain poinr: ainfi
i
ne
confiMrer que le reveno, on doic les lai!Ter fur pié taot
que dure cette progreffion .
Mais l'avantage dcvient plus confidérable,
fi
l'on re–
garde la
coofetv~t ion
du fonds meme. Le rajeun i!fe–
mcnt trop Couvem répété altere la fouche , épu•íe la
terre,
&
abr<ge la durée do bois.
M .
de Buttnn a ob–
fervé en fJiÍant receper de j eunes plauts, que la ícve
re trouvant arrecée par la íupprellion de la tige daos
Jaquelle elle devoic monrer , agit forremeut íur les
racines,
&
les enfonce daos la cerre, ou elles trouvent
une nourricure nouvelle qui fait pou!fer des re¡ettons
plus vigoureux . La m eme chofe arrive couces les fois
· qu'on coope un bois qui n' efl pas trop vieux : mais
cette reUource de la oacure efl néceOair mene boroée .
Chnque terrein n'a qu'une certaine profondeur, au-delá
de Jaque lle les racines oe
péo~treront
point: ainfi cou·
per crop fou••eot un cail lis, c'ell ha ter le moment au–
quel il doit commencer
a
dépérir; e' eCl coníumer en
efforts toutes les forccs de la nature . La vigilnnce pu–
blique efl done obligée ele s' oppoíer
:l
1'
avidité mal–
enteo due des particuliers qui voudroieoc íacrifier la du–
rée de leQrs bois
ii
la joüi!fance du moment ; elle
dl
dépofitaire des droits de la po11érité; elle d,>it s' occu–
per de fes beíoios
&
m éoager de loio fes intérets: mais
il íeroit dangereux d'oucrer ce príncipe,
&
il faut bioo
dillioguer ici entre J'ufage des taillis
&
la réíerve des
fuca ies . Les taillis étant un objet aéluel de reveno, on
oe doic en prolonger la coupe qu'aurant que dure, d'u–
ne maniere bien marquée, la progreffion aonuelle dont
oous avons
p~rlé :
par-13 oo reod égalemenc ce qoi ell
du
a
la
~énération
préíente
&
a
celle qui doit fuivre .
Le proprtétaice eCl dédommagé de l'auente qu'on a exi–
gée de
J.ui,
&
le foods des bois ell confervé aurant qu'
il peut l'ccre .
On a dé¡a fait fent ir dans ce D iélionnaire combieo
il Ceroit important de fiser le poinc auquel on n'a plus
ríen
a
gagoer en reculan! la coupe des bois .
f7oy•~
Bots .
On pourroit appliquer aux taillis la méthode qu' a
fuivie M. de Buffoo
eo
examinaoc les futaies,
&
déter–
m ioer par la profondeur du terrein le deroier degré du
plus graod accroi!fement, comme il a
6xé
celui ou
le
dépéri!femeot pourroic
~ere
a craindre. En conféqueoce
de ces regles , oous pourrions n'a•·oir de caillis que dans
les terreins pierreus, fe es,
&
peu profonds; nous au–
rioos des gaulis • igoureu
x
dans les terres moyennes,
&
de belles futaie• daos celles qui Cune bonoes . Mais le
chéoe o'efl pas le feul bois done nos
forits
íoienc com–
pofées. Pour completer cecee théorie de la coupe des
bois ,
il
y
auroit encore bien des expérieoces
a
faire
&
des problemes
ii
reíoudre; il faudroit déterminer la pro–
gr<fiion de chaque eípece de bois otile
a
chaque
de~ré
de profoodeur .
11
y en
a
pour qui la profoodeur o efl
preíque ríen ; paree que leurs racines
s'
écendent , ao
Jieu de s'enfoncer : cel efl l'orme,
&
te[s íoot en
g~oéral tous les bois blaocs .
11
y en a qui n'étaot coco–
re qu'a la moitié de leur accroi!femenc,
o
e íon t point
ra¡eunis par la coupe : tel ell le
h~rre
,
&
íooHnt le
charme; leur fouche ne repou(fe poioc, ou ne peut re–
pou!Ter que foib lemenc . Qoelque bien faices qae fu!fent
ces obfervacioos, il
y
auroit encore beaucoup d' eJce–
ptions aux reg les ,
&
il íera wO¡ours difficile de Ce di·
fpro fer de la connoi(faoce de coop- d' a.>il qqi trompe
rnremenr les gen• exercés •
Au rene ce
IC!IDC
qo.'
il cll importaol
de
faifir poor
la