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108

FOR

FOREST!ER;

('Jurifpr. ) fonflarius,

oflicíer

des tarées, done il e(l faic meneion dans une ordoooance

de Philippe-le-Bel au parlement de

la

Too!faiot

12.91.

DJns pluGeurs coOcomes, comme M.eaux, Seos, Lao–

gres,

V

icri, les deux Bourgognes, N iveroois , Mons,

Bretagnc, les

fouftius

íonc les fergen• o u gardiens des

fori:rs. L 'ordon oance de

IÓÓ9

les appelle

fergens

a

garde.

Les gouverneurs de Flandres ont tté appdlés

furr–

fl iers,

a

cauíe que ce pays é10it alors appellé

la fudt

Chambroniere

.

Ces

forrjliers

avoient le commaodc–

menc fur mer comme íur re rre: ils fu rene ain fi nom–

més juíqu'a Charlemagne, ou, íelon d'autres, juíqu'a

Charles-le-Chauve, cems anquel la Flandre aya oc été

érigée en comté, le citre de

Jortflitr de Flandres

fut

changé en celui

M comte de Flandres. f/oya.

d u

y¡¡ ,

lec,

liv.

l .

de fes mlm. de la {econde brar;ehe de Bourg.

&

Pafquier,

en frs re&btrchcs , liv. /l . ch4p. xjv.

L es [caliens appellenc les écrangcr s forefl ters ,

'luafi

'!";

frmt extra [ores.

(

tf)

F

ORE T,

f.

f.

(Batan.

&

E conom . )

On entend

en général par ce mot, un bois qui embra!fe une fort

grande étendue de cerrein : cependant cene dénom ina–

tio n n' ell pas toujours décerminée par la plus grande

érendue. O o appelle

forét

daos uo Eeu, un bois moins

coo fi dérable que cclui qui ne porteroit ailleurs que le

no

m

de

blfi./!oll

.

Voyn

B

o

1

s .

U oc granJe

forét

efl preíque toOjours compoíée de

bois de toote eípece

&

de tout age .

On les nomme

tai /lis

depuis la premiere pou!fe juf–

q u'a vingc-cinq ans;

&

gaulis,

depuis vingt -cinq juí–

qu' a c inquan te ou foixa nte : alors ils prennent le nom

de

jeune- futaye

o u de

demi- futaye

,

&

vers quatre–

vingcs-diK ans celui de

haute-futaye .

Ce dernier cerme

eil

cclui par Jeque! on défigoe

too•

les vieux bois.

11

paroit

que

de tout tems oo a íenci

1'

imporcance

de la co níervation des

forits;

elles ont co(ljours écé re–

gardécs comme le bien propre de l'état,

&

ad min ;llrées

en

íon nom : la religion méme avoit coníacré les bois,

fans doutc pour défendre , par la vénéracioo , ce qui

devoit fue coníervé pour l'urilicé publique. N os che–

nes ne reodeoc plus d'oracles,

&

nous oe leur deman–

dons plus le gui íacré; il faur remplacer ce culte par

l'arren tioo;

&

quelque avancage qu'oo ait autrefois trou–

daos le reípeél qu'on avoic pour les

forits,

on dnit

anendre eocore plus de Cueces de la vigilance

&

de

l'économie.

L'imporcaoce de cec objet a éré ícntie de tout tems;

cela

di

prouvé par le grand nombre de lois forefliere•

que oous avoos: mais leur nombre prouve auffi leur

iníuffi fance;

&

eel íera le íort de cous les réglemens

économiques. Les lois íooc fix es de leur nacure,

&

J'écooomie doit contipuellement fe

pr~t<r

á

des cir–

conClances qui changent. Une ordoonancc ne peut que

prévenir les délics , les abus, les déprédations; elle é–

tablira des peines cotme la maovaiíe foi, mais elle ne

portera poioc d'inflruélioos pour l'ignoraoce .

Ce o'efl done pas fans raiíon que, malgré nos lois,

on fe plaint que nos

forits

íoot généralement dégra–

dées; le bois

a

brüler eCl tres- cher; le bois de char–

pence

&

celui de conflruéHon dev iennenc rares

a

l'ex–

cl:s.

M.

de Reaumur en

172 1,

&

M.

de Butlon en

1739,

oot configoé , daos les mémoires de

1'

acadé–

m ic, des réclamacions con

u

e ce dépéri!fement qui é–

toit dé¡

á

marqué. En fait de bois,

&

Cur-root de grands

bois, loríqu'on

s'apper~oic

d.e la difette, elle efl bien–

tót extreme. Le s réparations font trcs-longues; il

faut ~

cene cioquancc ans pour former une poucre : d'ailleurs

celui qui porte les charges de ces réparatioos o' écant

pas defliné

a

eu ¡oü!r, elles fe font coO¡ours avec lan–

gueur . Cwe panie de l'économie ruflique efl auffi la

moins coonue; les bois s' appauvrilfcnt

&

fe réparcnt

par degrés preíque iuícnGbles.

O

u o' y voit poioc de

ces prompts changemens de ícene, qui excirent la cu–

tiofiré

&

aoimenc l'incéret. O o ne pourroic

e

ere inflruic

que par des expériences uadicionnel les bien íuivies,

&

on o' en a point, ou par des obíervations fa ites daos

beaucoup de bois

&

de terre ios dillérens ;

&

le tems,

1

e courage o u les rnoyeos manqueoc au plus grand

nombre .

S i les bois doivem

~ere

regardés comme le bien de

l'écac ,

ii

caufe de leur utilicé générale, une

forit

n'efl

fouvent auffi qu' un a!femblage de bois doot plufieurs

parriculiers íoor propriéraires. De ces deux points de

vOe naif.Jenc des iotérecs différens , qu'une bonne ad mi–

niClratlon doic concilier . L' état a beíoin de bois de

IDUIC

efpccc,

&

daos toas les tems;

il

doit fur-tPut

fe

FOR

ménager de grands bois . Si l'on en efe pour [es be–

foins préfens,

il

fauc eo conícrver

&

en préparer de

loio pour les généracions fu ivantes . D'un nutre cóté ,

les propriétaires Cooc pre!fts de joüir,

&

quelquefois

leur empre!fement ell raifonn.able . D es motifs tirés de

la nat<Jre de leurs bois

&

de celle du terreio, peuvent

lrs exclure du cercle d'une [oi générale ; il faut done

que ceux qni íom chargés de veiller pour

1'

écat

a

la

rnanutenrion des

foréts,

ayenc beaucoup vQ

&

beaucoop

obíervé ; qo'ils en íacbent a!Te"l. pour ne pas outrer les

príncipes,

&

qu'ils connoi!fenc la marche de la nature,

afio de faire exécucer l'eíprit plus que la Jeme de l'or·

donnance .

Cela efl d'autaot plus e!fentiel , que la confervation

proprement dice tient préciíémenl

a

cette parrie de l'ad–

rnioiflracion publique, qui prefcrit le tems de la coupe

des bois. On íait que la coupe efl an m oyen de le•

rajeunir : mais pour recueíllir de ce 13Jeuni!fement tout

le fru it qu'on en peut attendre,

il

faut faire plufieuu

obfervacions.

Les bois nouvellement coupés croi!fent de plus en

p!us chaque année juíqu'a un certain poinr: ainfi

i

ne

confiMrer que le reveno, on doic les lai!Ter fur pié taot

que dure cette progreffion .

Mais l'avantage dcvient plus confidérable,

fi

l'on re–

garde la

coofetv~t ion

du fonds meme. Le rajeun i!fe–

mcnt trop Couvem répété altere la fouche , épu•íe la

terre,

&

abr<ge la durée do bois.

M .

de Buttnn a ob–

fervé en fJiÍant receper de j eunes plauts, que la ícve

re trouvant arrecée par la íupprellion de la tige daos

Jaquelle elle devoic monrer , agit forremeut íur les

racines,

&

les enfonce daos la cerre, ou elles trouvent

une nourricure nouvelle qui fait pou!fer des re¡ettons

plus vigoureux . La m eme chofe arrive couces les fois

· qu'on coope un bois qui n' efl pas trop vieux : mais

cette reUource de la oacure efl néceOair mene boroée .

Chnque terrein n'a qu'une certaine profondeur, au-delá

de Jaque lle les racines oe

péo~treront

point: ainfi cou·

per crop fou••eot un cail lis, c'ell ha ter le moment au–

quel il doit commencer

a

dépérir; e' eCl coníumer en

efforts toutes les forccs de la nature . La vigilnnce pu–

blique efl done obligée ele s' oppoíer

:l

1'

avidité mal–

enteo due des particuliers qui voudroieoc íacrifier la du–

rée de leQrs bois

ii

la joüi!fance du moment ; elle

dl

dépofitaire des droits de la po11érité; elle d,>it s' occu–

per de fes beíoios

&

m éoager de loio fes intérets: mais

il íeroit dangereux d'oucrer ce príncipe,

&

il faut bioo

dillioguer ici entre J'ufage des taillis

&

la réíerve des

fuca ies . Les taillis étant un objet aéluel de reveno, on

oe doic en prolonger la coupe qu'aurant que dure, d'u–

ne maniere bien marquée, la progreffion aonuelle dont

oous avons

p~rlé :

par-13 oo reod égalemenc ce qoi ell

du

a

la

~énération

préíente

&

a

celle qui doit fuivre .

Le proprtétaice eCl dédommagé de l'auente qu'on a exi–

gée de

J.ui

,

&

le foods des bois ell confervé aurant qu'

il peut l'ccre .

On a dé¡a fait fent ir dans ce D iélionnaire combieo

il Ceroit important de fiser le poinc auquel on n'a plus

ríen

a

gagoer en reculan! la coupe des bois .

f7oy•~

Bots .

On pourroit appliquer aux taillis la méthode qu' a

fuivie M. de Buffoo

eo

examinaoc les futaies,

&

déter–

m ioer par la profondeur du terrein le deroier degré du

plus graod accroi!fement, comme il a

6xé

celui ou

le

dépéri!femeot pourroic

~ere

a craindre. En conféqueoce

de ces regles , oous pourrions n'a•·oir de caillis que dans

les terreins pierreus, fe es,

&

peu profonds; nous au–

rioos des gaulis • igoureu

x

dans les terres moyennes,

&

de belles futaie• daos celles qui Cune bonoes . Mais le

chéoe o'efl pas le feul bois done nos

forits

íoienc com–

pofées. Pour completer cecee théorie de la coupe des

bois ,

il

y

auroit encore bien des expérieoces

a

faire

&

des problemes

ii

reíoudre; il faudroit déterminer la pro–

gr<fiion de chaque eípece de bois otile

a

chaque

de~ré

de profoodeur .

11

y en

a

pour qui la profoodeur o efl

preíque ríen ; paree que leurs racines

s'

écendent , ao

Jieu de s'enfoncer : cel efl l'orme,

&

te[s íoot en

g~oéral tous les bois blaocs .

11

y en a qui n'étaot coco–

re qu'a la moitié de leur accroi!femenc,

o

e íon t point

ra¡eunis par la coupe : tel ell le

h~rre

,

&

íooHnt le

charme; leur fouche ne repou(fe poioc, ou ne peut re–

pou!Ter que foib lemenc . Qoelque bien faices qae fu!fent

ces obfervacioos, il

y

auroit encore beaucoup d' eJce–

ptions aux reg les ,

&

il íera wO¡ours difficile de Ce di·

fpro fer de la connoi(faoce de coop- d' a.>il qqi trompe

rnremenr les gen• exercés •

Au rene ce

IC!IDC

qo.'

il cll importaol

de

faifir poor

la