FOR
en
1726,
&
joint au recueil général de fes reuvres , a
2¡obté a ceue preuve de
l\11.
L eibnitz une grande quan–
mé
d'autres preuves.
11
a
démomré qu'un corps qui
fcune
ou baude un rcífort avec une certaine v1telfe
peot avec une vltelfe dooble, ferrner quatre relforts
Cem~
Dl~bles
au prem1er; neof avec une vitef1e
trif>le
&c.
M.
liernoulli fortific ce nouvel argument en
fave~r
des
j'n-ca 'lJtVo,
par d'autres obfcrvarions rres-curieofes
&
u<:s.imponantes, door oous aurons lieu de parler plus
bas ,
ii
l'artic/e
CONSERVA T 1 O N DE S
F
O Re E S
v r vE S. Cet ouvrage a été l'époque d'uoe efpece de
khifrne entre les favans fur la mefure des
forces.
La
prio~ipale
réponfe qu'on a faite aux ob¡eél ons des
partifans des
forceJ 'lJÍ"'eJ' voyez /u mém. de r acadl·
míe de
1728, conrtlle
a
réduire le mouvement ret.rdé
en uniforme,
&
á foílrenir qu'en ce cas la
force
n'eft
que comme la virelTe: on avoue qu'un corps qui par–
coon quinze piés de bas en haut, parcourra foixaote
piés avec une virelfe double; mais on dir qu'il par–
coorra ces foixante piés daos uu rems double do pre–
mier. Si fou mouvcment étoit unifo¡ me, il parcourroit
daos ce meme ¡ems double cent vingr piés,
voyez
A~e
E'L E' R A T
r o
N •
Or daos
le
e
as o
u
il
pareourroit
quinz~
piés d'un mouvernenr retardé, il pareourroit trente
J>iés daos le méme tems,
&
foixaote piés daus un cems
dooblc
~vec
un rnouvemenc uniforme: les elfets
íont
done ici comme
120
&
6o,
c'eíl-3-dire comme 2
&
1;
&
par cooféquent la
j'orte
daos le premier cas n'ell que
•louble de l'aurre,
&
non pas quadruple.
A
in
r,,
eon–
clut-on, un eorps pefant parcoutt quatre fois aurant d'e–
lpace avee une vlrelfc double, mais
11
le parcourt eo un
1ems double;
&
cela équivau t
ii
un elfet dou
ble &non
pas quadruple.
11
fau t done, dit-on, diviíer l'efpa.ce par
l~
wns
pour avoir l'effet auquel la
forte
e(l propor–
uonnelle'
&
non pas fairc
la
force
proportionnelle
a
1'efpace . L es défeníeurs des
forceJ v rvc1
réponden t
,.
cela, que la naturc d'uoe
force
plus grande ell de _du–
rer plus Jong-tems ;
&
qu'ainfi il n'ell pas
íurprenant
qu'un eorps pefam qui parcourt quatre fois aurant d'e–
fp3ce, le pnrcoure en un teros double: que l'etfet réel
de la
force
eCI
de fairc parcourir quatre fois autanr d'e–
fpaet: que le plus ou moins de tem' n'y fait rien; paree
<¡ue ce plus ou moins de tems vient do plus ou moins
de grandeu r de la
forte;
&
qu'il o'e(l poin t vrai de di–
re, comme il paroir réfulrer de la réponfe de leurs ad–
vcrfaires, que la
{oree
(oit d'autant plus petire, roures
cho(es d'ailleurs égales' que le
terns en plus grand;
puifqu'au contraire il ell infiniment plus naturel de croire
<¡n'ellc doit etre d'autaot plus grande qu'elle efl plus
long-rems
i
fe €onfumer .
A
o
ret1e ,
il
ell bon de remarquer que- pour íuppofe r
la
foru
proportionnelle au q11arré de la • '>te!fe , íl n'ell
pns néceífaire , fe ion les panifans des
Jorco •·iveJ,
que
cette
fur<e
fe conlilme réelltment
&
aéludlemeot en
~_'exer~ant;
il
fuffit d'imaginer qu'elle puilfe erre con-
1umée
&
anénnrie peu-a-peu par degrés
intinimenr pe–
lits. Dans un corps m
a
uniformément,
la
foru
n'eo
cfl pas moius proportionnelle au quarré de la vlterTe,
feJon ces Philoíophes , quoique cette
force
dcmeure roíl–
jonrs la méme; paree que
l1
certe
foru
s'exer~oit
con–
rre des obllacles qui la confumaífent par degrés, foo
cf!et feroi t alors comme le qunrré de la vltelfe .
Nous renvoyons nos leéleu rs
a
ce qu'on a éerit pour
&
cnmre les
forceJ viveJ
d1us les
mimoireJ de l'acad.
1728, daos ceux de Perersbourg ,
tome
l .
&
daos d'au–
rres OU\'rages. Mais au lieu de rappeller ici toot ce qui
a éré dir fu r ceue quellioo,
il
ne fera peuHotre pas inu–
lile d'expofer fuccinétemem les príncipes qui peuvent
ter–
vir
a
la réfoudre.
Quand on parle de la
force
des corps eo mouvcment,
ou l'on n'attache poin t d'idée nette au mot que
l'on
prononce, ou l'on ne peut entendre par-Ia en général
que
la
propriété qu'ont
les corps qui fe meuvent, de
'aincre les obllacles qu'ils rencontreor , ou de leur ré–
fi!ler . Ce n'eft done ni par \'efpnce qu'un corps par–
court uniformément' ni par le tems qu'il employe
a
le
parcourir, ni eolio par la confidérarion flmple, unique,
&
abflrnite de fa malfe
&
de fn viteiTe, qu'on doit e"
llimer imrnédinremeot la
force;
c'e(l uniquemeot par les
ob.llacles qu'un corps renconrre,
&
par la réli Clance que
lo•. fou t ces obflacles. Plus l'obflacle qu'un corps peut
l•nmcre, ou aoque! il peut rélifter, ell conlidérable, plus oo
peut dire que fa
force
eft grande,poorvíl que fans vouloir
reprc!fenter par ce mot un prétendu étre qui réfide daos le
corps, on ne s'en ferve que comme d'one maniere nb–
rég~e
d'exprimer un fait; a-peu-pres cCJmme
00
dll' qu'
uo corps a deux fois autant de viteífe qu'un a¡¡rre, au
FOR
9S
Jieu de dire qu'il parcourt en teros égal dcux fais au–
raor d'efpace, fans prétendre poor céla que ce mot de
víteffe
repréfenre un érre inhérent au corps.
Ceci bien Cllteodu'
il
en
el
a
ir qu 'on pcut oppofer
a
u
mouvemeot d'un corps rrois lc:Htes d'ob!lades ; ou des
obflacles invincibles qui anéaotilfen • tout·a-fait fon mou–
vement, quel qu'il puilfe
~u
e;
ou des obllacles qui n'a–
~ent
précifémeot que la réliUanee néceaaire pour aoéao–
tir le mouv<ment du corps,
&
qui l'anéantiWeot daos
uo inflant, c'ell le cas de \'équilibre; ou enfin des ob–
ílacles qui anéanri!lent le mouvement peu-a-peu; c'elt
le cas du mouvement retardé. Comme les obflacles in–
furmontablcs anéantiífeut
égalemen t
toutes Cortes de
mouvemens, ils oe peu \•ent ferv ir
:3
faire connoitre la
force:
ce n'ef} done que dans l'équi libre, ou daos le
mouvemen t retardé, qu'on doit en cbercher la mefure.
Or tout le monde coovient qu'il y
a
équilibre entre
deux corps quand les produirs de leurs maífes par leors
~ 1telfes
virtuel les , c'elt-3-dire par les virclfes avec leC- '
quelles ils tendent
a
íe mouvoir, font
égau~
de part
&
d'au rre. D one daos l'équilibre, le produir de
la m alfe
par la virelfc, ou , ce qui eft la m eme chofe, la quan–
tité de m ouvement peut repréfenter la
force .
Tout le
m onde conv iene auffi que daos le mouvement retardé ,
le oombre des obf\acles vaiocus ell comme le quarré
de la vitelfe: en
fort~
qu'uo corps qui a fermé un rcí–
fort, par exemple, avec une certaine vlteífe, poorra avec
une vireiTe dooble fermer, ou tout-á-(a.fois ou fuccef–
livemenr, non pas dcux, mais quarre .rel-forts
fembla–
bles au premia, ncuf avec une viretre triple,
&
aiq(i
do refle . D 'ot\ les partifans des
forceJ v ;v «
conclueot
que
In
force
des corps qui fe meuvenr aélucllemenr, ell
eo général comme le produit de la marre par le quarré
de la vlrelfe.
A
u fond, que\ ioconvénient pourroit-il
y
avoir
a
ce que la mefure des
for<eJ
fOt dif!erente
dans l'équiFbre
&
daos le mouvement retardé,
puif~ue
fi
on veut oe
raifonner que d' apres de<
idées clai–
res , on do ir
o'
entendre
par
le mor de
force ,
que
1'
elfer produit en furmonraot
1'
obflacle , ou en
lui
réfiflanr?
ll
faut avoüer cependnn r , que l'e>pioion de
c~ux
qui regardeot la
force
comme le produit de la
malfe par
la vl1elfe, peut avoir lieu non- feuleme nt
daos le cas de
1'
équilibre , mais auffi daos celui
dn
m ou vement retardé ,
Ji
daos ce dernier cas on me–
fure la
force ,
non par
la quanri1é abfolue de
oblla–
cles ' mais par la
fomme des réliflaoces de ces me–
mes obllaclcs. Car cttte fomme de réliflances ..
n
pro–
portionnel\e
a
la quanriré de mouvem<nt' puifque' de
l'aveu géuéral, la quanrité de mou vement que le corps
perd
a
chaque inr\ant,
el1
proportion nclle au pr.oduir de
la
réfl fta uce par la durée iofinirnen t petite de l'inllanr
¡
&
que la
[omme
de ces produirs efl évidemmenr la ré–
liflance torale. Too te la difficulté fe réduit done
a
fa–
voir
(¡
oo doir mefurer la
force
par la quantité abfolue
des obflacles , ou par la fommc de lcurs réfiftances.
ll
me paro1troit plus naturel de m efurer la
force
de cene
derniere maniere: car un obllacle n'eft re\ qu'en
tant
qu'il réfifle;
&
c'el1,
:i
proprement parler, In
fomme
des réfillaoces qui el\ l'obflacle vainco
0 •
D'ailleurs en
ellimant ainfi In
force ,
on
a
l'avantsge d'avoir poor l'é–
quilibre
&
pour le mouvement remrdé une mefure com–
muoe: néaomoins, comme nous n'avoos d'idée précife
&
diflinéle do mor de
force,
qu'en rellraignan t ce ter–
me
a
exprimer un effer, je crois qu'on doit lailfer cha–
cun le mairre de íe décider comme il voudra la-delfus;
&
10ute la qoe(lion ne peut plus coofifler que daos une
difcuffion métaphyúqae tr es-futile , ou daos \lOe di(pu re
de rnors plus indigne encare d'occuper des Philofopbes.
Ce que nous veoons de dire fur la fameufe quef1ion
des
forceJ viveJ,
e(l- tiré de
la
préface de notre
traité
de
Dynami~tte,
imprimé en
¡
743 ,
daos le tems que
cene quellioo étoir cocare
ferr
ag1tée parmi
les .
Sava,ns:
11
(emble que
les Géomctres conviennent aujourd hur
aUe1 uoanimemeot de ce que nous fourenions alors,
que c'ell une difpure de mots:
&
commeot n'en feroit–
ce pas une, pui(que les deux partís fon t .d'ailleurs eo–
tierement d'accord
fur les príncipes fondamen taux de
t•équilibre
&
do mouvement ?
En
effer, qu'on propofe
un problcme de Dynamique
a
r~foudre
a
deux géome–
tres habites
donr l'un foit adverf.-qire
&
l'aurre partifao
des
forceJ
~ivu ,
leors íolutions,
ti
elles
foot bonnes,
s'accorderout parfairement entre elles: la mefure des
for–
cu
efl done une queftion auffi inutile
a
la
Méchaniq~.~e,
que les queflions fur la oature de l'éreodue
&
du mou–
vement: fur quoi on peut \'OÍr
ce
que nous avons dil
qrt
mot
E
L
e\t
E N S 1l E S
S e
1 E N
e
E S,
lome
/7.
paj(.
4L4·
col.
r.
&
2 .
D aos le mouvement d'un corps nous
n