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FON
femem,voycz ti·devant
FoRBAN& FoRBANNI.
(A)
F O R
B
1S HE R , ( D
e'T
Ro
1 T D E )
Géog.
en
anglois
Fobiiher's jlrcight
, détroic de I'Océan íepten–
trional , entre la cóce maritime de Groenlande ,
&
une ile
a
laquelle on oc donne point de nom íur les
cartes .
Martín Forbisher, natif de la Province d'Yorck, fa–
rneux par fes couríes
&
par les exploits
íur mer, fit
trois dilférens voyagcs en 1
n6 '
1
f77'
&
1
f78'
pour
découvrir une robte au N . O. afin de palfer s'il étoit
poffible , par le Nord de l'Amériqoe daos les mers des
In des.
ll
ne trouva point ce qu'il cherchoit ; mais
il
découvrit en échange pluficurs grands bras de mer, des
baies, des iles, des caps,
&
des
terres qui formoiem
un grand détroit auquel il a dunné
ÍL>II
nom .
Notre anglois trouva le détroit don t il s'agit ici, dans
le
69<l
de latitude . L es habitan; du licu íont balaoés ,
ont des cheveux noirs, le ne1.
~crafé,
&
s'habi llent de
peaux de veaux marios; la p!Opart des íemmes
[e
font
des découpures au viíage,
&
y appliquent pour fard ,
une coui'eur bleue
&
inethpble . Les montagnes de
g!ace
&
de neige empccherent le chevalier Forbisher de
pénétrer dans le pays,
&
de pou voir le décrire. Per–
fonne depuis ce rems-13 n'a éré plus
heureu~.
f7oJ<Z
fur la vie de ce grand navigateur.
Heroologia anglt<a.
(D .
J .)
F O R
<(
A G
E,
í.
m. (
,¡
la Jl,l•nnoie)
c'ell !'ex–
cédent que peut avoir une piece au·ddlus du poids pre–
fcrit par les ordonnances. Lor íque cela arrive par
ra
faute íans doure des a¡ufleurs ou raillereífo, c'cfl
wQ–
JOUrs au détrimcnt nu perte du dircéhur. Le
f•r¡age
efl nppcllé, par l'ordonnancc de
l.ff4,
largcffe:
~e
mor
el!
alfe•¿ bien placé, car c'efl un don que
le direcfleur
fait au public ; il efl rare.
FORC LQUIER,
Fommcaleorium, (Ging.)
peti:e vil le de Pro vence' capitale du comré de meme
nom. Elle efl fur une hauteur,
3
lix licues de M anof–
<¡ue,
8
S. O. de Siflcron,
12.
N.
E.
d' Aix.
Long.
;¡.3d· 32'.
lat.
43d· s8'.
Le comté de
Forcalquitr
avoic aurrefois íes comtes
particuliers, qui dans les ancicns titres íont auffi appel–
lés comres d' Aries,
comites Arelatmfiron;
paree qu'Ar–
Ies éroit la capitale de leurs états. Le roí preod le urre
de
comte de Provence,
de
Forct~lqt~ier,
&c. daos
les
acfles qui concernent la provincc. (
D .
J.
)
• F O R C A T,
í.
m. (
Juri(prud.
&
Mari,.)
homme qu'o,,. a condamné aux galeres pour quelquc
crime.
Voyn
G
A L
1!
R 1 E
N
•
FORCE,
f.
f. (
Gramm .
&
Littlr.)
ce mota
é té traníporté du fimpl e au figuré .
Forte
íe dit de toutos les partics du corps qui font
en mouvemem , en acflion; la
force
du cceur, que quel–
c¡ues-uns ont fait de quatre cents livres,
&
d'autres de
trois once• ; la
force
des vifceres, des poumons, de la
voix ;
a
force
de bras .
On dit par analogie, faire
force
de voiles, de
rames;
raífembler
fes
for<a
; connoltre , meíurer
íes
for.es;aller, entreprendrc au-delil de fes
Jorca;
le ua
vail de
l'Encyclopédie efl au-deífus des
!orces
de ccux qui íc
font déchaln<!s contre ce livre. O o
a
long-tem
appel–
Jé
forccs
de grands cifeaux (
f/oyez
F oRe
1!
s ,
Arts
méch.);
&
c'efl pourquoi dan; les états do la ligue on
tit une ella mpe de l'ambaífadeur d'Eípagne, cherchant
ave
e
fes lunettes fes cifeaux qui étoient
a
terrc, avec
ce ¡eu <le mors pour infcription,
j'ai perdu mes forces.
Le llyle trcs-familier admet encore,
for<e
gens,
for–
ce
gibier,
force
fripoos,
for.e
mauvais <:ritiques. O o
dit ,
a
force
de travail!er
il
s'efl épuiíé; le fer s'affoi–
blit
ir
force
de le poiir .
La métaphore qui a tran("porté ce mot dans la Mo–
rale , en a fait une vertu cardinale. La
force
en ce íens
cfl le couragc de íoOtenir l'adverCJté,
&
d'entrepreodre
des chofes vcnueuíes
&
difficiles,
animi fortitudo.
La
Jora
de l'efprit efl la pénérrnrion ,
&
la profon–
dcur,
ingcnii vis.
L a nature la donne commc cellc
du corps; le trnvail modéré les augmente,
&
le trnv ail
outré les diminue.
L a
force
d'uo raiíonnement confifle dans une expo–
fition claire, des preuves expofées dans
leur JOUr,
&
une conclu!ion ¡ufle; elle n'a point !ieu daos les théo–
remes marhématiques, paree qu'uoe démon(iration ne
peut recevoir plus ou moins d'évidence, plus ou moins
de
force;
elle peut íeu lement procéder par un chernin
plus long ou plus court, plus limpie ou plus compli–
qué . La
fora
do raiíoouement a fur-tour lieu daos les
e¡uefiions problématiques . La
force
de l'éloquence n'et1
FON
pas feulement une íuite de raifonnemens JUiles
&
vi–
goureux , qui [ublifleroient avec
la
féchereiTe; ceu e
for–
ce
demande de
l'embonpoint , des images froppanres ,
d,cs termes énergiques. Ainfi on a dit que les íermons
de Bourdaloue avoient plus de
forct,
ceux de Maffil–
lon plus de graces. Des vers peuvent avoir de la
for–
u,
&
manquer de toutes les autres beautés . ya
fo•ce
d'un vers daos notre langue viem principalcment de l'art
de dire quelque chofe dans chaqoe hérnyfliche:
Et montl [ur le
faite, il afpire
a
dt[co•dre.
L'iternel
•JI
fon
nem,
le monde efl fon ouvrage.
Ces deux vers pleins de
foree
&
d'élégnnce , font
le
rneilleur modele de la Poélie .
La
force
daos la Peinture ell l'expreffion des mufdes,
que des touches reffeoties font paroitre en acflioo fuus
la chair qui les couvre .
ll
y a
trop de
foru
qunod
ces mufcles font trop prononcés. Les attitudes des com–
bauaos ont beaucoup de
foru
dans les batailles de Con–
llantin, deffinées par Raphael
&
par Jules romaio ,
&
dans celles d'Aiexandre peintes par le Bruo . La
forre
outrée efl dure daos
la Peioture , empoulée dans
la
Poélie.
Des philofophes ont prétendu que la
force
efl une
qualiré inhérente
a
la matiere; que chaque particule in–
vitibie, ou p!Otót
monade,
ell doüée d'une
forr•
acfli–
ve : mais il ell auffi difficile de démourrer ccuc alTer–
tion, qu'il le íeroir de prouver que la blancheur efl une
qualité inhérente
ii
la mntiere, comme le dit le dicflion–
naíre de Trévoux
ii
l'article
lnh<rent.
La
force
de tout animal a
re~
u íon plus hnur degré,
qoand !'animal a pris route ía croiffancc ;, elle décroit,
quand fes murcieS ne
re~oivent
plus
lli\C
llOUHÍtUre éga–
]c,
&
cette noorriture celfe
d'~tre
éga!e quand les e–
fprits animaux n'impriment plus
a
ces mufcles le mou–
vement accoutumé .
11
ell
li
probable que ces efprits
animaux íont du
fe
u, que
les vieillards manquent de
mouvement, de
force,
a
meíore qu'ils manqueot de
chaleur.
f/oyez les articles fuivans. Artrcle de M.
Jl
E
VOLTA1RE.
F
o R e
1! ,
(
lconolog.
) On repréíente la
foru
fous
la figure d'une fcmmc verue d'une peau de
lion ap–
puyée d'une main fur un bout de colonne,
&
teoant de
l'autre main un rameau de
ch~ne .
Elle efi quclquefois
accompagnée d'un !ion .
F o R e
E ,
terme fort ulité en
Ml<hanique
,
&
ao–
que! les M échaniciens anachent différens fens, donr oous
a!lons dérailler les principaut.
F oRe
E n'1
N
E
R
T 1 E,
ell la propriété qui ell com–
muoc
a
toos les corps de refler dans leur état, foit de
repos oo de mouvement,
ii
moins que quelque cauíe
étraogere ne les en faiTe changer.
Les corps oe maoifellent cene
force,
que loríqu'on
veut changer , leur éra1;
&
o
o
loi donne alors le nom
de
r<jijlanee
ou
d'aélion,
fuivant J'afpecfl
fous !equel
on la confidere. Oo J'appelle
rljljlancc,
lorfqu'on veut
parler de l'etfort qu'un corps fait contre ce qoi tend
a
changer fon état ;
&
on
la nomme
11élion,
lorfqu'on
veut exprimer l'eflort que le meme corps fait pour chan–
ger l'érat de l'obllacle qui fui réfifle.
Voytz
A
e
T 1
o
N,
C
O S M O LO G 1
1! ,
&
la fuite dt
<tt
artrc/•
.
Daos la délinition de la
foru d'inertie,
¡e
me íuis
fervi do mot de
proprilti,
p!OtOt que de celni de
pui(–
fan<e;
paree que le íecond de ces mots femble déli–
gner un etre métaphyfique
&
vague, qui rélide daus
le corps,
&
dont on
o'a
point d'idée nerre;
a
u lieu que
le prern ier ne défigne qu'un etfet conflamment obfervé
dans les corps.
Preuves de la force d'inerlle.
On voit d'abord fort
clairemeot qu'un corps ne peut
íc donner le mouve–
meot
a
fui-meme: il ne peur done étre tiré du repos
que par l'acflion de quelque cauíe étrangere. De
-la
il
s'enfuit que
li
un corps
re~oir
du mouvcrnent par quel–
que cauíe que ce puiífe
€rrc,
il
ne pourra de
lui- m~me accélérer ni retarder ce mouvemeor. On appelle en
général
puiffance
ou
cau(e motrice
, toot ce qui oblige
un corps
:1
íe mouvoir.
f7oyez
P
u
1S S A N
e
E,
&c.
Un corps mis une fois en mouvement par une cau–
fe quelconque, doit
y
perlifler to!\jours uniformément
&
en ligoe droite, tant qu'une oouvellc caufe différen–
te de celle qui l'a mis en mouvemenr , o'agira pas for
lui, c'efl-a-dire qu'i moins qu'une caufe étrangere
&
différen re de la cauíe motrice n'agiífe fur ce corps, il
fe mouvra perpétuellemenr en ligne droite,
&
parcour·
ra en tcms égaux des efpaces égaux.
Car
1
ou
1
'acflion indivilible
&
iofiantanée de
(a
c~a
fe