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(

826

ESP

L es Catholiques au contraire prélendeOl que les vé–

rités revélées étant unes

&

les memes pour tous les fi–

deles , la regle que Dieu noos a donoée pour en juger

doit nous les repréfeOler d'une maniele uniforme, ce

qui ne [e peut faire que par la voie lI'autorité qui réfi ·

de dans l'Eglife; au lieu que

I"fprie pareiclIlier

fur le

meme point de doétrine infpire LUlher d'une

fa~on,

&

Calvin d'une aUlre. II diviCe OEcolampade, Bucer ,

Ofiandre,

&c.

&

la doélrine qu'il déeouvre aux par–

tnans de la eonfemon d'Aogsbourg , efl diamétralemeot

oppofée

a

eelle qu'¡¡ enfeiglle aux A llubaptifles, aux

MeDllonites,

&c.

[u r le me me paffage de l' écrilure .

C 'efl un argument

ad hominem

auquel les proleflans

n'om jamais répondu rien de folide.

C

G-)

E

s

P R I T,

(Saine)

O

R D RED O

S

A

t

N T -

E–

S P R I

T,

(Hifl. mod.)

efl un ordre m ilitaire élabli en

Franee [ous le nom d'

ordre

&

milice d" Saine

-

E–

fprie,

le

31

D éeembre

1f78,

par Henri IIl. en mé–

moire de trois grands évenemens arrivés le jour de la

Pen tecÓle

&

qui le touchoient perfonnelJemem; fav oir

fa nailfanee, fon élcélion

:i

la couronne de · Pologne ,

&

fon avenement

¡¡

celle de Fran ee.

L'ordre da Saine–

E{prie

doit n'eue compofé que de cen! chevaliers, qui

font obligés pour y eue admis de faire preuve de Irois

races .

Le roi efl grand-maílre de eet ordre ,

&

prcte en

eelle qualil': ferment le jou r de fon facre , de mainte–

nir toÚjou rs

I'ordre d" Saine-E{prie

;

de ne poin! Co uf–

frir , autaD! qu'i1 fera en fon pouvoir

¡

qu'i1 tombe , ou

diminue, ou qu' il

re~oive

la moindre altérdlion dans

aucuo de fe s principaux flatuts.

Tous les ehevaliers portoient autrefois une croix d'or

au cou , pendaOl

a

un ruban de cOlliellr bleu célel1e:

m aintenanr elle efl attachée fur la hanche au bas d' un

large cordon blell en baudrier. Tous les officiers

&

commaodeurs ponem 10uJours la eroix eoufue fur le

cOlé gauche de leurs manteau!, robes ,

&

gUlreS habil–

lerneos de deffus .

Avant que de reeevoir

I'ordre

d"

S. EJprie ,

ils re–

~oiven t

eelui de S. Michel; ce qui fail que leurs ar–

m es· Cont eOlourées de deux colliers;

l'

un de S. Mi–

chel , co mpofé

d'SS

&

de coquilles entrelacées ; I'aulre

du

S. Ej"prie ,

qu i elt formé de /leurs-de-Iis d'or, d'ou

nailfent des /lammes

&

des bouillons de feu,

&

d'HH

eouronnées avec des fdlons

&

des lrophées d'armes .

Parmi les chevaliers fom compris neuf

prélat~ ,

qui

fom cardinaux, archevcques, éveques, ou abbés , du

nombre defquels ell 10 0jours le grand - au mÓllier,

&

ils

foor nommés

comma11des<rJ de

l'

ordre dll Saine-

E–

Jprit.

H enri 1/1. avoit aum projetté d'amibuer

a

eha–

cun des chevaliers des commanderies; mais [00 def–

fein n'ayaor pas ell d' exéculioo , il affigoa a chacu n

d'eux une penfion de mil le écus d' or, réduilc depuis

a

300 0

liv. qui COnt payées fllr le produit du droit du

m arc d'or afl"eélé

a

I'ordre.

( G)

E

s

l' R

t

T ,

(Saint -)

o

R D RED O

S

A 1 N T -

E–

s

P

R

1

T

D U ])

RO l T D

E

S I R ,

(Hijf.

mod. )

ordre

de chen lerie inflirué a N ap les daos

le

ehoteau de

I'OEuf eo

135"2,

par Louis d' Anjou dit

d1!

Tarenee ,

prioce du fang de France,' roi de J érufalem

&

de Si–

cile ,

&

époux de Jeaone lere reine de N'aples. L es

confliru rions de eet ord re éloiem en viogt - cioq ehapi–

tres , done voici le préambu le dans le flyle de ce lems–

Iá :"

N ous Loys , par la grnce de D ieu roi de J éru–

" falem

&

de Sicile , allonoeur du

Saine

-

EfPrie;

le–

" quel jour par la grace nous fumes couronoés de nos

roynumes , en effaucement de chevale rie

&

accroiae-–

" ment d'onoeur, avons ordonné de faire uoe eo mpa–

" gnle de chevaliers qui feront appe llés les

chevalierJ

d" Sai71e-Efprit dI< droie deJir,

&

les dits chevalicrs

feronr au nombre de trois cen ts, defquels nous, com–

" me trouveur

&

fondeur de ceue compagnie, ferons

"

princepJ ,

&

3Um doivenl elre 10US nos fucce!fcur"

" rois de J éru falem

&

de Sicile,

& c. "

'1

Mais la morr de ce prince faos lailTer d' enfa ns,

&

les révolutions qui la f"uiviren l , tirent ¡¡érir cet ordre

prefque des

f.~

naj(hnce. On ne fai t commenr les con–

fl irutions en tomberem entre les mains de la république

de V enife, qui en tir prefent

a

H cnri 111. lorfqu'¡¡ s'en

relourooit de Pologne en F rance. On di! que ce prin–

c e en tira I'idée

&

les flaluls de I'ordre , qu'

iI

inllilua

enfuite fous le nom du

S"ine

-

EJp rit;

&

que pour ne

pas perdre le mérite de I'invenrion, il.remit ces conlli–

t Ulions du roi Louis d' Anjou au ficllr de C hiverni, a–

vec ordre de les bnller; ce que eelui-ci ayam cru pou–

v oir négliger fans préj udice de l' obéilfance dOe

iI

fOil

-f9uverain, elles fe Con¡ con[crvécs daos fa fam illc ,. d'oa

ESP

elles avoient pafTé dans le cabinet du

p~é,fident

de Mai–

fans,

&

M. 1" L aboureor les n données no poblic daos

fes addilioDs aox mémoires de Cafldoau . M,is eo eom -,

paran!

ces

fl aturs avec ceux qu' Henri II l. tit drelTer

pour fon nouvel ordre du

Saint ·E{prie,

on n'y u ouve

aucune conformiré qui prouve que ceux - ei [oieO! une

copie des premiers.

(G)

E

s

P R I T,

(Saine- ) eerme de Blafon: Croix dI<

Saine-EJprie ,

efl une croix d'or

3

hu ir raies émaillées ,

chaqoe rayon pommelé d'or, une fleur-de-lis dans ch,–

cun des

~ngles

de la croi",

&

daos

le

milieu un

Saint–

EJprie

ou colombe d'argent d' un eÓlé,

&

de I'aulre un

Saint-Michel . La croix des prélats eommltndeurs porte

la

eolombe des dcox cÓlés; parce qu' ils n' ool

qu~

I'ordre du Saint-Efpril,

&

non celui de Saint - Miche).

CG)

ESPR IT ,

(PhiloJ.

&

B el/<J-Leee.)

ce mot, en

lam qu'¡¡ ligllitie

,," e 'lltalité d. I'ame,

efl un de tes

termes

vague~,

auxquels touS eeuX qlli les prononcent

att,chent prefque loujours des [cns différens.

IJ

expri–

me autre chofe que Jugement, génie, goa l, talen t ,

pénélralion, élendue, graec,

ti

nelfe;

& il

doit t.nir de

lbus ces mériles: 00 pourroit le défioir,

raifon ingi –

nieuJe.

C'cfl uo m ot génériq uc qui a 10Újours bcfoio d'

U:l

au tre mor qui le Mlermine;

&

quand on dil,

voih) ,m

or$vrage plein d'eJprit,

1m

ho;"y,," 'lui

"

de

l'

<fprie ,

on a grande raifon de demander

dltqftel .

L'

efprte

fu–

blime de Corñeille n'efl ni

l'eJprie

exaél de Boileau, ni

I'e{prie

/lúf de L afoOlaine ;

&

l'

eJprie

de lá Bruyere,

qui efl l'art de peindre lingulierement , n'efl point celui

de Malebraoche , qui efl de l' imaginalion avec de la

profondeur .

Quand on dit qu'un homme a un

<fprit ¡udi.i",:r,

on enlend moios qu'il a ce qu'on appdle de l'

efprit,

qu'une raiCon épurée . Un

eJprie

ferme, male , coura–

geux, grand , petir, foible , leger, dou x , emponé ,

&,.

lignitie

le caraaere

&

la erempe de /'ame,

&

n'a pOlOt

de rapporr

a

ce qu'on enleod dans la [ociélé par celle

expreffio/l,

avoir de J'e{prie.

L'eJprit,

dans l'acception ordi?aire

de

ce mOl, tiem

bealleoup du

beJ

-

eJprie ,

&

cependant ne figni6e pai

précj[ément la me me chofe: car )amais ce terme

h.m–

me d'efprie

ne pent elre pris en mauvaife part ,

&

bel–

<Jprie

efl quelqoefois prononcé ironiquement. D' oa

V I~nt

cene différence? c'di

qu'homme d'eJprit

ne figni–

tie pas

eJprie {r'plri",r, ealene mar'lul,

&

que

beJ

-

e–

fprie

le lignifie. Ce mot

homme

d'

efprit

n' annonce

point de prétemion ,

&

le

bel-efprie

efl une affiche; e'el!:

un arr qui demandc de la culture , c'el!: une e[pece de

profdfion,

&

qoi par -

J¡\

expofe

l'eovie

.&

au ridi- _

cule.

C'efl en ce fens que le P. Bouhours auroir eu raifon

de faire eorcndre, d'apres le cardinal du Perron , que

les Allemands ne prélendoiem pas

a

I'efpri:;

parce qu'

alors leurs favaos ne s'occupoient guere que d'ouv rages

laborieox

&

de péoibles recherches, qui ne permeuoient

pas qu'oo y répaodil des /leurs, qu' on s' effoC<;at de

bril ler ,

&

que le

bel-efprit

Ce

m~la t

au favan t .

Ceux qui mépri[enr le génie d' Ariflore ao lieu de

s'en lenir ;\ eondamner fa phyfique qui ne pouvoit

e–

Ire bonne, élam privée d'expériences, feroienl bien

é–

tonnés de voir qu' Ariflote a enfeigné parfailemenr datls

fa

rh~lOrique

la maniere de dire les chafes avec

eJprit .

II dil que ce t art confifle

iI

ne

fe

pas fervi r limplemeoc

do m ot prolJre , qui ne dit rieo de nouveau ; mais qu'il

faur employer une m étaphore, uoe figme don t ·Ie feos

foit clair

&

I'expreffi on énergique . II en apporte plu–

lieurs excmples,

&

entre aUlres ce que dil Pericles d'u–

ne balaille 00 la plus RorillilOte jeune!fe d' Alhenes a–

voit péri, I

'"""le

"

leé

dlpo"il/le de fon prineemJ _

, Ariflote a bien mifon de dire,

qu'il falle d" nouveau;

,

le premier qui pour exprimer que les plaifirs [OpI

1l1e-

lés d'ameflumes , les regarda comme des rofes accom–

pagnées d'épines, eut de

I'efprie .

céux qui le répéte-

rem n'en euren t point.

Ce n'efl pas toüjours par une mélaphore qu'on s'ex–

prime fpirituellemen t ; c'efl par un tour nouveau ; e'el!:

en lai!fanr deviner fans peine uoe partie de fa penfée ,

c'efl ce qu'on appelle

fineife, dllicateili:;

&

eel(.C ma–

niere efl d'aulam plus agréab le , qu'elle exerce

&

qu'el–

le fait valoir

I'.fprit

des auues . Les allufions, les al–

légories, les comparaifons, [onl un champ vane de ·

• peoftes ingénieufes , les effets de la nalure, la fa ble

>

I'hifloire préfenrés a la mémoire , fournifleut

a

u~e

ima–

ginalion heureufe des tmilS qu'elle employe a-propos.

11

De fera pas inulile de <lonner des exemples de ces

.

d~