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822

ESP

Suondc f t/ppofit ion

.

Le prix des dcnrées haufT'e dans

une pl us grande peopon ion que le numéraiee.

Le mal fera évidemmem le mEme que dans

la

pee–

miere hypolhefe, escopté que les

renti~rs

fe eonr plus

malheureox,

~

confommeeont encore moins. Mais cel–

le-ci a de plus un inconvén iem extérieur; car le fu–

perRu reochérifT'ant, il n'efl pas fUr que les éleangees

continuent de l'achetee : du moins dt-il con flant qu' il

ureiveea quel'lne eévolution dans le Commerce . Or ces

révolutions fom dans un étu commeepnt, le meme

effet que chez les N égocians : elles I'enrichitlent ou I'ap–

pauvlitrent .

11

s'en peéfente alfez. de natureHes, fans les

peovoquer

&

multipl ier fes rifques .

11

efl meme un peé–

jugé bien fondé, pour ceoire que le commerce étean–

gee

diminuera: car I'aegent fe fofttiendea che

e

,

en eai-

10n des mOlifs de détiaoce qui font dans l'érar;

&

les

deorées augmentant encore par elles-memes , il efl évi–

dent que !'.!tat aura un defa vantage cODfidéeable dans

la concurrencc des autres peuples.

Avant de paITcr

¡¡

13

rroilieme fuppofition, il faut re–

marquer que I'expérience a peouvé que 'celle-ci efl I'ef–

fer véeirable des augmentatiQns des monnoies, non pas

rout-d'uo-coup, mais fucceffi Ycmellt. Les deorées hauf–

fant cominuellcment, les dépenfes de I'érat augmentent,

&

par la

m~me

eai fon le Iluméraire des impots . Le peu–

pie dont la eecelte efl oedinairement bornée au limpie

néceí1ai re, quel que foit le numéraire, n'efl pas plus

f iche dans UD cas que

d~ns

I'autee il n'a j3mais de rem–

bourCemoDs ;\ faiee;

&

s'jJ v ient

¡¡

payer plus de nu–

méraiee

a

l'éI31, en peopoerion de celui qu'il

re~oir,

il efl réellell1enr plus pauvee .

Les

o~Jervarions

de

M.

I'abbé de Saint-Pieere,

&

les comparaifons que fait

M .

D otot, des revenus de plu–

Jieors de DOS eois , ne laifrent aucun doute fue Cl:[[e vé–

rité , que les denrées haulrcnt fucceffivemeol dans une

plus haute propon iuo que la monnoie : cependant exa–

m inons la tcoilicme fuppofition,

&

VOyODS les erretS qui

réfu lteot de fon p,ffage.

:íroificmc f"pp ofi:ion.

Le prix des denrées o'angmen–

te pas proportionnellemenl avec I'argeor.

C'e(t la plus fa vorable au fyfl cme de

M.

Meloo.

Conlidérons quelle ailance le peuple

&

l'étar en retire

m;

&,

ce qui

en

plus impouanl, combien en dueent les

etfets . Sup,pofons la journée des ou vriers 20 fous ; la

dépenfe nécefT'nire

a

la fubfiflance, 1f fous: ce feront

f fous pour le fu perRu .

Suppofons I'augmcotation numéraire de mo.itié ,

&

I'augmcntation du prix des denrées d'uu quart ; la Jour–

née montera

ii

2f fous , qui ne vaudeont inlrinféque–

ment que !6 (ons 8 den. fur I'ancien pié . La dé'pen–

fe nécdTaire feea de )8 fous 9 den. il rellera poue

le fupeeft u 6 fous 3 den. Mnis cQmme les denrées out

augmenté d'un quart , I'Duv eiee n'acheteea pas plus de

chofes qu' avee

5'.

fous qu'il avoit cofttume de rece–

voie.

Ainfi de ce c61é l'ouvrler ou le peuple- ne gagne point

d'aifance: la eirculorion ne gagoe rien .

E xaminons la pofi lion du el'mmerce élrangee .

Su ppofous fon ancienne valeue de 48 ; les denrées a–

;yant augmenté d'u n qoart, la nouvelle valeur Cera 60.

1!

n'efl point de narion 'lui ue

re~oive

des denrées

des peuples auxquels elle vend: c'efl I'excédent des ex–

poerations fue les impoclalions, qui lui procuee de nou–

vel argent . EvaluDns les éehanges en natuee aux trois

quartS de I'ancien ne valeue, c'elt-a-diee 11 36, le protit

de la balance eut élé

n .

11

el1 évident que I'étranger

paye fes aCRals

Cue

le pié élabli dans le pays du vendeue;

maís qu'il fe fai t payee fes ventes fue le pié étabJi chez.

1m , c'efl- á-dire en poids

&

en titre .

Cela pofé , on acheleea de I'étranger f4 ce qn'on pa–

yo't 36. Les venres feeont 60: la balance refl era 6.

E lle éroít de

12

auparavant; par conféquent la cir–

cularion perd 6,

&

ces 6 n'équivaudrom intrillCéquemem

~u'a

quarre fur I'ancien pié .

Par la méme caifon, tout ce que I'éfraoger devea au

moment du tilThaulIement, Ceea payé la moitié moins;

&

ce qui leur feea dl¡, coiltera la moilié de numéeaire

en-fus . Cerre dDuble perte pour les N égocians en rui–

nera un geand nombre au proti t deséreangers; les failli–

tes rendrOIH I'aegent eare

&

cher : cnfin I'étal aura per–

du tour ce que I'éreanger aura payé de moins. Ces ob–

jels Ceul< font de la plus grande importance ; car

ti

I'état

ajollte I'incertitude des peopriélés aUI rifques oaturels du

C ommerce , peefo!]ne ne faa tenté d'y fai1'e circuler fes

capitaux; le erédil des N égocians fe ea foible, .l'ufure

6'en prévaudra : jamai! les intér!!t! oe baiITeront:

&

ja-

E

p.

mais l'érat ne joüira de tous les avanrages qu'il a pour

CC" lnlnerccr .

On ob jtétera fans doute

~lle

les prix élant diminués

d'un quart, les éteangers acht leeont un quart de pl us

de dcnr é.s.

Si cela arrive, il efl évident que l'induOrie fera ani–

mée par cme nouv elle de mande ; que la circulalion re–

cevea une tles-grallde a€tivilé: que la balance nom eai–

re fera 18, pniCque la vente fera 72; enti n que I'état

recevra autant de valeue intrinfeque qn 'aupaeavan r . Mais

i1

y

a plufieurs obfeev ations

a

fai ee fue cene ubjcéHol1.

1° .

S'il efl vrr.i de dire en

g~néeal ,

cumme on doi!

en convenie, que le bon - marché de la denrée en pro–

cure un plus geaod débit, il n'areive pas roílJours pour

cela que le débit s'accroií1c dan! une propoetion exa–

€te de la baifT'e des prix. Outre qu'i1

en

des deurées

dont la coofommation efl bornée par elle - meme, le

marchand qui les re" end fai l tout fon poffi ble pour ee–

tenir une partie du bon marché

a

foo prúfj t parlicu–

Jiee.

2°.

V argent fe foiltiendea cher par la diminutioo de

la confiance,

&

le grand nombre de faillites qn' auea

occa liDnné le pa{fage du furhaufT'ement : aillfi, quoique

la main-d'ceuvee

&

les demées u'ayent hauffé que d'un

quart en l1uméraire, il eft cerrain que l'intére! des a–

vances faites pae les N égoc:ans, fera de moirié plns

fort en numéraire ;

&

que cene moitié en - fus du nu–

méraire de I'intérer, !loit étre ajofttée au furhauJlement

des denrées, que nous avons foppoCé erre d'un 'luar! .

Si cet intér,;t éroit de 6 pour

~

, ce reroit un dou–

'l.ieme

&

demi en fus. Celui qui poffédoir dans foo

commerce

100

Jiy. avanl le fu rhallfT'em nt, fe u ouve–

ra pofT'éder

numérairem.nt

!fO Jivres. L'augmentsrion

des deorées érant du quarr , il femb leroit qu' 31'ec ces

100

liv.

011

poueroir cúmmercee

Cue

2f Jiv . de plus en

denrées.

M ais

il

faul obfervee que I'inrérer de rfo liv. efl

?

Jiv.

a

6 pour

~

; ainli

iI

faut rereancher

Cur

l fo liv.

ii

raiCon de Cet iurér8t, . .

9

liv.

Refleut

. . . . . . . .

Vaugmentatioo du peix des demé<es

a

éte du quart,

2f

--

I16

Refte donc pour J6 Jivees de plus en denrées. qu'oo

n'eo avoit avant l'augl11eot3lion des

efptu!.

Cependallt

cOmme I'inréect de ces

100

liv. étoil de 6 pone

~

é–

galement, il con,'ienl d'aJ0(lt<r 6 liv. aux 16. liv. ce

qui en fera 22 liv.

Mais le plus forr numéeaiee des

inrér~ts

a é'videm–

mem diminué 3 liv res (ur les 2f Jivres que I'on d pé–

roit trouvee de Rlus en deorées ,

a

raifon de

¡'III ~gali- té du

f(}~hauílemenl

des denrées en peopoetiol1 de celui

des

efptc .

. e ca cul pournoit encoee «tre pouCsé plus loin ,

ti

'00

i!\

al ue le bénétice dl1

commec~am,

qui efl toOJours

nu moins du double de I'inrérét .

3°. T oures les mnnufa€tures ou

il

entre des' marie–

res étrangeees, haufT'e e nt non - feul emeot d'un qua!t,

~nmme

toutes les aUlres denrées , mais eneore de I'ex–

cédent du numéraire qu'on donneea de plus qu 'aupara–

vau p ur payee ces matieres.

4° ·

Si le pays qui a haulT'é Ca monnoie , tire de I'é–

tranger uoe panie des maticres

néce fT'aire~

a

la N avi–

gation , fon feet eellchérira

d 'au~alJt

en numéeaire;

il

fau–

dea en€ore y aJn6ter le plus g(.10d numeraire ;

&

ii

rai–

fc)fJ

de l'illtérel de I'aegent,

& ii

eairon du prix des af–

f6rances . T outes ces aagmel1tarions formerom une va–

leur intrinCeq ue qui donneea la fupériorité dans celte par–

tie e{fcntielle,

aUI

étranger qui payenl l'argent moios

che, .

:ro. .J'0Ut ce qui manquera

¡¡

I'achat des' étrangers pour

répondre

a

ce quart de diminution fur le prix, dimi–

nueea la balance mtrinCeque de I'él'at. Si dans l'exem–

pie peopofé ,

3U

lieu d'exporter 72 on o'exporte que 66 .

la balance numéraiee fera de

12,

comme auparavaot;

mais la balance inteinCeque ne Cera que 8.

6° .

En fuppofant meme le quaet enticr d'accroilre–

ment fur les ventes , ce qui o'efl pas vraitfemblable ce–

pendant,

i1

efl claie, fuivanlla remarque de M . Duto!,

que l' rfleaDger n' aura donné aucun équivalt llt en é–

change .

7°. Je conviens que I'éta! aura oceup!! plus d'hom–

mes: c'efl un avantage tees-réd

mai~

iI

fallt reconnol–

tee auffi que les denrée, hau (fnnr fucce ffi\'emen l,

com~

me I'expérience I'a !oujours véritié, les ventes diminue-

ront