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ESP
Suondc f t/ppofit ion
.
Le prix des dcnrées haufT'e dans
une pl us grande peopon ion que le numéraiee.
Le mal fera évidemmem le mEme que dans
la
pee–
miere hypolhefe, escopté que les
renti~rs
fe eonr plus
malheureox,
~
confommeeont encore moins. Mais cel–
le-ci a de plus un inconvén iem extérieur; car le fu–
perRu reochérifT'ant, il n'efl pas fUr que les éleangees
continuent de l'achetee : du moins dt-il con flant qu' il
ureiveea quel'lne eévolution dans le Commerce . Or ces
révolutions fom dans un étu commeepnt, le meme
effet que chez les N égocians : elles I'enrichitlent ou I'ap–
pauvlitrent .
11
s'en peéfente alfez. de natureHes, fans les
peovoquer
&
multipl ier fes rifques .
11
efl meme un peé–
jugé bien fondé, pour ceoire que le commerce étean–
gee
diminuera: car I'aegent fe fofttiendea che
e
,
en eai-
10n des mOlifs de détiaoce qui font dans l'érar;
&
les
deorées augmentant encore par elles-memes , il efl évi–
dent que !'.!tat aura un defa vantage cODfidéeable dans
la concurrencc des autres peuples.
Avant de paITcr
¡¡
13
rroilieme fuppofition, il faut re–
marquer que I'expérience a peouvé que 'celle-ci efl I'ef–
fer véeirable des augmentatiQns des monnoies, non pas
rout-d'uo-coup, mais fucceffi Ycmellt. Les deorées hauf–
fant cominuellcment, les dépenfes de I'érat augmentent,
&
par la
m~me
eai fon le Iluméraire des impots . Le peu–
pie dont la eecelte efl oedinairement bornée au limpie
néceí1ai re, quel que foit le numéraire, n'efl pas plus
f iche dans UD cas que
d~ns
I'autee il n'a j3mais de rem–
bourCemoDs ;\ faiee;
&
s'jJ v ient
¡¡
payer plus de nu–
méraiee
a
l'éI31, en peopoerion de celui qu'il
re~oir,
il efl réellell1enr plus pauvee .
Les
o~Jervarions
de
M.
I'abbé de Saint-Pieere,
&
les comparaifons que fait
M .
D otot, des revenus de plu–
Jieors de DOS eois , ne laifrent aucun doute fue Cl:[[e vé–
rité , que les denrées haulrcnt fucceffivemeol dans une
plus haute propon iuo que la monnoie : cependant exa–
m inons la tcoilicme fuppofition,
&
VOyODS les erretS qui
réfu lteot de fon p,ffage.
:íroificmc f"pp ofi:ion.
Le prix des denrées o'angmen–
te pas proportionnellemenl avec I'argeor.
C'e(t la plus fa vorable au fyfl cme de
M.
Meloo.
Conlidérons quelle ailance le peuple
&
l'étar en retire
m;
&,
ce qui
en
plus impouanl, combien en dueent les
etfets . Sup,pofons la journée des ou vriers 20 fous ; la
dépenfe nécefT'nire
a
la fubfiflance, 1f fous: ce feront
f fous pour le fu perRu .
Suppofons I'augmcotation numéraire de mo.itié ,
&
I'augmcntation du prix des denrées d'uu quart ; la Jour–
née montera
ii
2f fous , qui ne vaudeont inlrinféque–
ment que !6 (ons 8 den. fur I'ancien pié . La dé'pen–
fe nécdTaire feea de )8 fous 9 den. il rellera poue
le fupeeft u 6 fous 3 den. Mnis cQmme les denrées out
augmenté d'un quart , I'Duv eiee n'acheteea pas plus de
chofes qu' avee
5'.
fous qu'il avoit cofttume de rece–
voie.
Ainfi de ce c61é l'ouvrler ou le peuple- ne gagne point
d'aifance: la eirculorion ne gagoe rien .
E xaminons la pofi lion du el'mmerce élrangee .
Su ppofous fon ancienne valeue de 48 ; les denrées a–
;yant augmenté d'u n qoart, la nouvelle valeur Cera 60.
1!
n'efl point de narion 'lui ue
re~oive
des denrées
des peuples auxquels elle vend: c'efl I'excédent des ex–
poerations fue les impoclalions, qui lui procuee de nou–
vel argent . EvaluDns les éehanges en natuee aux trois
quartS de I'ancien ne valeue, c'elt-a-diee 11 36, le protit
de la balance eut élé
n .
11
el1 évident que I'étranger
paye fes aCRals
Cue
le pié élabli dans le pays du vendeue;
maís qu'il fe fai t payee fes ventes fue le pié étabJi chez.
1m , c'efl- á-dire en poids
&
en titre .
Cela pofé , on acheleea de I'étranger f4 ce qn'on pa–
yo't 36. Les venres feeont 60: la balance refl era 6.
E lle éroít de
12
auparavant; par conféquent la cir–
cularion perd 6,
&
ces 6 n'équivaudrom intrillCéquemem
~u'a
quarre fur I'ancien pié .
Par la méme caifon, tout ce que I'éfraoger devea au
moment du tilThaulIement, Ceea payé la moitié moins;
&
ce qui leur feea dl¡, coiltera la moilié de numéeaire
en-fus . Cerre dDuble perte pour les N égocians en rui–
nera un geand nombre au proti t deséreangers; les failli–
tes rendrOIH I'aegent eare
&
cher : cnfin I'étal aura per–
du tour ce que I'éreanger aura payé de moins. Ces ob–
jels Ceul< font de la plus grande importance ; car
ti
I'état
ajollte I'incertitude des peopriélés aUI rifques oaturels du
C ommerce , peefo!]ne ne faa tenté d'y fai1'e circuler fes
capitaux; le erédil des N égocians fe ea foible, .l'ufure
6'en prévaudra : jamai! les intér!!t! oe baiITeront:
&
ja-
E
p.
mais l'érat ne joüira de tous les avanrages qu'il a pour
CC" lnlnerccr .
On ob jtétera fans doute
~lle
les prix élant diminués
d'un quart, les éteangers acht leeont un quart de pl us
de dcnr é.s.
Si cela arrive, il efl évident que l'induOrie fera ani–
mée par cme nouv elle de mande ; que la circulalion re–
cevea une tles-grallde a€tivilé: que la balance nom eai–
re fera 18, pniCque la vente fera 72; enti n que I'état
recevra autant de valeue intrinfeque qn 'aupaeavan r . Mais
i1
y
a plufieurs obfeev ations
a
fai ee fue cene ubjcéHol1.
1° .
S'il efl vrr.i de dire en
g~néeal ,
cumme on doi!
en convenie, que le bon - marché de la denrée en pro–
cure un plus geaod débit, il n'areive pas roílJours pour
cela que le débit s'accroií1c dan! une propoetion exa–
€te de la baifT'e des prix. Outre qu'i1
en
des deurées
dont la coofommation efl bornée par elle - meme, le
marchand qui les re" end fai l tout fon poffi ble pour ee–
tenir une partie du bon marché
a
foo prúfj t parlicu–
Jiee.
2°.
V argent fe foiltiendea cher par la diminutioo de
la confiance,
&
le grand nombre de faillites qn' auea
occa liDnné le pa{fage du furhaufT'ement : aillfi, quoique
la main-d'ceuvee
&
les demées u'ayent hauffé que d'un
quart en l1uméraire, il eft cerrain que l'intére! des a–
vances faites pae les N égoc:ans, fera de moirié plns
fort en numéraire ;
&
que cene moitié en - fus du nu–
méraire de I'intérer, !loit étre ajofttée au furhauJlement
des denrées, que nous avons foppoCé erre d'un 'luar! .
Si cet intér,;t éroit de 6 pour
~
, ce reroit un dou–
'l.ieme
&
demi en fus. Celui qui poffédoir dans foo
commerce
100
Jiy. avanl le fu rhallfT'em nt, fe u ouve–
ra pofT'éder
numérairem.nt!fO Jivres. L'augmentsrion
des deorées érant du quarr , il femb leroit qu' 31'ec ces
100
liv.
011
poueroir cúmmercee
Cue
2f Jiv . de plus en
denrées.
M ais
il
faul obfervee que I'inrérer de rfo liv. efl
?
Jiv.
a
6 pour
~
; ainli
iI
faut rereancher
Cur
l fo liv.
ii
raiCon de Cet iurér8t, . .
9
liv.
Refleut
. . . . . . . .
Vaugmentatioo du peix des demé<es
a
éte du quart,
2f
--
I16
Refte donc pour J6 Jivees de plus en denrées. qu'oo
n'eo avoit avant l'augl11eot3lion des
efptu!.
Cependallt
cOmme I'inréect de ces
100
liv. étoil de 6 pone
~
é–
galement, il con,'ienl d'aJ0(lt<r 6 liv. aux 16. liv. ce
qui en fera 22 liv.
Mais le plus forr numéeaiee des
inrér~ts
a é'videm–
mem diminué 3 liv res (ur les 2f Jivres que I'on d pé–
roit trouvee de Rlus en deorées ,
a
raifon de
¡'III ~gali- té du
f(}~hauílemenl
des denrées en peopoetiol1 de celui
des
efptc .
. e ca cul pournoit encoee «tre pouCsé plus loin ,
ti
'00
i!\
al ue le bénétice dl1
commec~am,
qui efl toOJours
nu moins du double de I'inrérét .
3°. T oures les mnnufa€tures ou
il
entre des' marie–
res étrangeees, haufT'e e nt non - feul emeot d'un qua!t,
~nmme
toutes les aUlres denrées , mais eneore de I'ex–
cédent du numéraire qu'on donneea de plus qu 'aupara–
vau p ur payee ces matieres.
4° ·
Si le pays qui a haulT'é Ca monnoie , tire de I'é–
tranger uoe panie des maticres
néce fT'aire~
a
la N avi–
gation , fon feet eellchérira
d 'au~alJt
en numéeaire;
il
fau–
dea en€ore y aJn6ter le plus g(.10d numeraire ;
&
ii
rai–
fc)fJ
de l'illtérel de I'aegent,
& ii
eairon du prix des af–
f6rances . T outes ces aagmel1tarions formerom une va–
leur intrinCeq ue qui donneea la fupériorité dans celte par–
tie e{fcntielle,
aUI
étranger qui payenl l'argent moios
che, .
:ro. .J'0Ut ce qui manquera
¡¡
I'achat des' étrangers pour
répondre
a
ce quart de diminution fur le prix, dimi–
nueea la balance mtrinCeque de I'él'at. Si dans l'exem–
pie peopofé ,
3U
lieu d'exporter 72 on o'exporte que 66 .
la balance numéraiee fera de
12,
comme auparavaot;
mais la balance inteinCeque ne Cera que 8.
6° .
En fuppofant meme le quaet enticr d'accroilre–
ment fur les ventes , ce qui o'efl pas vraitfemblable ce–
pendant,
i1
efl claie, fuivanlla remarque de M . Duto!,
que l' rfleaDger n' aura donné aucun équivalt llt en é–
change .
7°. Je conviens que I'éta! aura oceup!! plus d'hom–
mes: c'efl un avantage tees-réd
mai~
iI
fallt reconnol–
tee auffi que les denrée, hau (fnnr fucce ffi\'emen l,
com~
me I'expérience I'a !oujours véritié, les ventes diminue-
ront