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pronteur ne font plus que des efclaves auxquels on per–
met de travailler pendant quelques jours de l'année pour
fe procurer une fubliflance médiocre : IOU! le relle ap
partieot au maine,
&
le IribU! efl exigé rióoureufemcnr,
f oit que celle Cublilhnce ait éré commode \ou miféra–
ble . Le peuple cmprunteur fe rrouve dans
~er
élat de
criCe, dollt nos huitieme
&
neuvieme conféquences fur
l'augmematioll de la maife de I'argent don neO! la rai–
fon o
Apres quelq ues années ré volues, le capital emprunté
efl Coni réelJ ement par le payemenr des arrérages, quoi–
qu' iI [oit encore dl en emier,
&
qu'iI refle au créan–
cier un moyen infaillible de porter un nouveau defoe–
dre dans la circulation de I
'ét.aldébiteur, eo reliranr Cu–
bitement fes capilau
X.
Entin pour peu qu'on fe rappel–
le
le gain que fair fur les changes une nation créander.::
des alllres, on Cera imimemenr convainco de l'avanta–
ge qu'il
y
a de
pr~ler
Con
argent aux érrangers.
Diverfes cauves naturelles peuvent relarder la préfé–
rence de I'argen! dans le Cornmerce, lors mémc que
la
circulalion en libre; fon tranCport d'ailleurs
" fI
long
&
coQleux . Les hommes om imaginé de le re'préCenter
par deux fortes de lignes .
Les uns Com momentanés,
&
de fimples promeffes
par écril de fouroir de ['argent dans un lieu
&
a
un
terme convenu .
Ces promeffes paifent de main en ma;n en payemenl,
foit des denrées,
Coit
de I'argent
m~me,
jufqu'a l'expi–
ralion du terme.
Par la feconde forte de fignes de I'argent on entend '
des obligations permanentes comme la monnoie meme
dans le pnblic,
&
'lui circulem également.
Ces promelres momelllanées
&
ces o bligu ions 'per–
m anen res n'ont de commun que la qualilé de lignes;
&
comme tels, les un s ni les aurres n'o l1r de valeur
.q u'aurallt qlle I'argent exifle ou efl fu ppo(é exifler .
M ais ils fom ditférells dans leur nOlure
&
dans Jeur
eltet .
C eux de
la
premiere Co rte Conr forcés de fe balancer .
nu rem prefcrir
av~c
l'argent qu'ils repréfe lltent; ainli
leor quanrilé dans I'étar efl toG¡OllrS en rai fon de la ré–
parrilion proponionnelle de la malre
de
I'argent.
L eur elte r efl d'elHrctonir
0 \1
de
r~ pércr
13
concur–
rence de I'argellt avcc
les
denrées , en rai ron de la ré–
partilion propon i.:H1nelle de la ma(J'e de J'drgent. Cwe
p ropofirion efl év idenre par
.c lle-l11 ~me ,
des qu'on fait
r éBexion que les billels
&
les lemes de change paroif–
fem daos une plus brande abol1dance,
fi
I'urgent en com–
mun;
&
COllr pl us rares , li ¡'argent I'efl aum.
Les lignes permal1ens lonr partagé\ en deux c1aifes :
les uns peuvenr s'anéanrir
a
la volonré du propriélaire ;
l es autres ne peuvent celler d'e xifler, qu'autanr que cel ui
q ui a propofé nux aUlres hommes de les reconno¡ue pour
Iignes , couCen t
a
leur Cupprefti on.
'
L'effet de ces figlles permanens efl
d'~nlreleuir
la con–
currence de l'arge lH avec les denrées , non¡ pas en raifon
de
1:,
maife réelle , mais en ra;(o o de la qll1l1liré de
Ii–
g iles ajoulée
11
lu maffe réelle de I'.rgel![. Le monde
les a "us deux fois ufurper la 'lualité
de
mefure
de
['ar–
genr,
í.'IlS
dome atin 'lu'allcune efpece d'cxccs ne mall–
<Juat dans les falles
de
I'human;té.
Tan! que ces {¡giles quelcl>lIques fe: contenlent de Icur
(ohaion llamreilc
&
la r<mp!iffell! librement, I'élat ell
daos une POtil :Ol1 inrérieure trcs-hepreufe: parce que
les denrées s'échangeol 3Um libremen! conrre
le~
lignes
de I'argent, que contre I'argent méme; mais lIvcc les
deux différellces que nous avons
remarqoée~,
Les lignes momentanés
e
'petent limplcment la,concur–
rence de
111
maIT.: réelle de I'argent avec les deorées,
Les lignes permallens multiplient daus {'opinion des
hommes la maffe de I'argent. D'ou
iI
réCulte que ceue
m affe mullipliée a dans l'inUant dé
fa
ultiplication l'ef–
fet de loute nouvelle iUlroduétion
l'li
'genr dans le Com–
merce; dés-Iors quc la circulation répartit I=htre les mains
du
peuple une plm grande quanti!é des fig
des den-
rées
qn'Rl1paravant; ql1e le volume des fig
augmeo-
te; que le nombre des empruntcllrs dimin
Si cerle multiplication efl immeofe
&
fúb
te"
I1
ell é–
"i~enr
que les ,denrées ne peuvent fe mulriplier:,4ans la
meme propocllon.
Si tlle n'¿lOit pas fuivie d'uoe inlroduélion alUluelle
de nOUV e3UX li)\lleS qudcollques, l'effet de celle Jufpen–
Iion o.e léroil P"' aulli ieolible que dans le cas oq
1'00
n'auroit ftm plemem que l'argent pour monooie;
iI
ponr–
roil meme arriver que la malle réelle de l'argeot di–
m inu ar {alls qu'Otl s'en
apptr~fit,
a
caufe de la
Cura–
"ondance des ligoes. Mais ['inlétct de I'arsen! rcfieroit
ESP
~u
m.!lne point
a
'moins de réduaions forcées,
&
le
Commerce ni l'Agriculture De gagneroient rieu daDs ces
cas.
EnfiD
il
efl important de remarquer que celle malti–
plication n'enrichit un état que dans I'opinion des {uJels
qui ont confiance daos les lignes lTIultipliés; mai, que
ces lignes ne font d'aucun u{age daus les relatiolls cx–
térieures de la fociété qui les po{redc.
11
efl dair que rous ces lignes, de ql1elque naturo
qu'ils foieot, fOn! UII ufage de la puiffance d'autrui,
ain li ils appartiennem
Sil
crédir. JI
a
di verf.s brinches,
&
la matierc efl fi importallle que
1I0US
la Iraiterolls fé–
p,,,émelll.
Voye~
C
R I!'D
r
T.
Mais iI fsudra tOOjoors
fe rappeller que les principes de la circularion de I'a<–
gent fom nécclfaircmenl CCU! du crédit qui o'en
el!
que
J'image.
D es pr:ncipes dOn! la nature meme des chofes nOlls
a
fourni la démonflralioll, DOUS en pouvons déduire
lrois qu'on doil regarder comme I'aoalyre de tous les
aUlres,
&
qui ne fOllttrcnt aucune exccptioll.·
1°.
Toul ce qui nuit all Commerce, foil illlériear,
foír eXlérieor, épuiCe les fovrces de la cireollrion.
2°.
TOUle rarcté diminuée dans I'érar, fuCpend les
eltets du Commerce, c'ell-a-dire de la circulalion,
&
dérrQ;t le Commerce
m~me.
3°.
Moins la conculrence des fignes exiflans fera pro–
porlÍollnée dans chaque partie d'un 6tat
a
celle déS den–
r¿es, c'efl-a-dire moins la circulalion fera .aive, plus
il y aura de paüvres d.ans I'érat,
&
conféquemment plus
iI
{era
éloign~
du degré de pui(Jance dont
iI
en fufce–
ptible.
N ous avons
l~ché
jufqu'a préfenl d'indiqucr la fource
des propriélés de chaque bf3nche du Commerce,
&
de
d<velopper les nvantages parriculiers qu'elks procurenl
au corps polirique.
L es mrerés qui forment le líen d'une fociéré , fon!
l'eff~t
de I'opinion des hommes, elles ne regardenl que
les légi,lareurs chargés par la providence, du foill de les
conduire pour les rendre heureux. Ainli ceue matiere
efl abColumeO! é[rangere, quant
11
fes principes,
a
celle
que nous traitons.
l1
efl
ce~endanl
une efpeee de fafe é, qu'il efl im–
pomble de féparer des cOlllidérarions fur le eommer-
ce, puifqu'clle en efl ('ame.
.
L'argen t efl le {ig ne
&
la mefure de lout ce que les
hl'ml;nes Ce communiquellt .
La
foi publique
&
la com-
1JI0dilé ont exigé, comme nous ravons dil au commen–
cement, que le poids
&
le titre de cel équiv aleOl ful:'
rem aUlhellriqucs.
Les
légi~lareurs
éloient feuls en droir de lui de nner
ce caraacre : eu x ¡eul s peuvem faire fabriquer la mon–
It~
lui donner une étnpreinte, en régler le poids, le
, ~itre,
la dénomination .
Tot'lj urS dans un élat forcé relalÍvemeot nu,; nurres
légi lareurs, ils COOl aflreinls
a
obrerver cetlailles pro–
ponions dans leor monnoie pour la confervér. M ais
lorfqlle ces prop(¡rtions réciproques f01l1 élablies , il efl
indiflercl1I
a
la cOllfervatioll des monnoios que leur va–
leur nllmémire lil'! haute ou ba(Ji!: c'elt-a-dire que
ti
h:s valcu(s l1um rain:¡ Ylbnl furhaaflées
00
diminllées
to1ft
'(kit
COD
a
mil
,"oportj<lJ1
ou ellc:s étoieul
av
e
b1i
étrallge s
o'onr ar/i!uh
intér~t
el'on
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u
r
pIé
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dirc .
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s
,uel,
a
pellfé qlle
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c&.tngement
pou\'oÍl'
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es rconllalJ
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M.
Me-
Ion
M.
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~rQfondi cetl~
qllellin n daos
leues
~ a~rrs
Oli:V1'1I
r-IOut
le:
de
i€r. Ou ,,'ta-
treprc:
pis
d~
al
mEm de la dlCpule
De
PUOJ 19)t
l»Í1dt.c
raud Ilorifll'(e C!e perfonlles.
Cela
IUl
«6it
'lJ
¡lllr
M-
te,
pUl(lI.~e
hon do Con'l-
meree
o
trouve plQs
e
gens en Etat
de
flIite le
livre
de M. Me/'oo , c)tte d eDtendre celui de fon sdverfaire
i
ce n'epas lOu
1,
la querelle 'embrbDilla dans le
tcm~
au poini que le partilaos de
M.
Melon publleren! que
les deux parries étoient a'record; bearlcoup de perlcmnes
le
crl:lreo~l
&'
le
(épeteOI eOcore,
11
ell rélblre
qu~
fans
s'engagcr oan'S la ledure ¡'lénible des calcul!
dé
M. Du–
tO!, chuclln
antra
perfu:\dé que les furhllulTemtns des
monnoic:s
ibalt
uriles
dans
éertailles circot111ances .
Voici ce: qg'eo mon particolier
I
j'ai pO recoeillir de
plulieurs
~ ~lires d~
deux oO"r'lle .
T.los le
gl
conyiellnent IlliiIDfmemelll qa'on ne peul
faire 8oCIII1 @augemenr daos lc:s monuoics d'un état,
fans altéter'
'lit
eunfiance pobliqliC;.
Que
les ugmeor 'gns ejes mohno;es par les réfor-
mes au
pro~t
du prin
rpa! pern1cieuCes: paree qu'el-
les bi1Tellt Déce1Talrem
une dlfp!oponioo eotrc les
000-