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816

ESP

que 13 portion d' argen r

m

rd!e toujours du memc

poids (/ .

Soir

z

la différence en valeu r réelle

&

générale de

la

quaDtit~

x

&

de la quantité )' .

11

efl c13ir qu'on aura un poids

a

=

c.

&

un poids

a =c--z.

Si le législateur veut qu'un poids (/, quel qu' il Coir

indifl inélement, paye

c;

c'efl précifémenr comme s' il

ordonnoir que

c

Coir égal

a

c

_

z.

Qu'arrivera-r-il de–

lii?

que chacuo s'efforcera de faire le pal'emenr

c

avec

le poids

a

=

c

_

z,

plut6r qu' avec le poids

a

=

c ;

parce qu'i1 gaguera la quantit¿

z.

Par la meme

iCon

perConne ne vouden recevoir le poids (/

=

c

_

z,

d'ou

uaiera une interruption de commerce, un reaerremenr

de tOu tes les quantités "

=

c

,

&

un defordre général.

Ce n'efl pas cep<ndanr encore tour le mal. Cenx

qui Ce feronr les premiers apperc;us des deux valeurs

d'un meme poids

a,

auronr acheté des poids

a

=

c,

, avec des poids

a

=

c

_

z;

ils auront fai t pa(fer les

poids

a

=

c

dans les états voilins, pour les refondre

&

rapporter des poids

a

=

c

_

z,

avec leCquels ils feront

le paycmenr

c

tanr que le defordre dmera.

Si le béoéfice fe partage avec I'étranger moitié par

moitié, il efl inCOlllenable que fm chaque

a

=

c

re–

formée par I'étrangcr en

a

=

e

_

z,

I'état aura été ap–

pau ~ri

récllement

&

relativeOlent de la moitié de la

quantité

z.

L e cas feroit abfoluthent le m eme (j le législateur

o rdo/llloir que de deux quantités

a

.¡.

b

égales pour le

titre

&

le poids, I'une

pafs~ t

fous la dénominatiolJ

c

en vertu de fa for me nouvelIe,

&

l'autre fous la dé–

Ilomination

c

-

z .

Car pour gagner la quantité

z,

le

m~me

traofport fe fera

ii

I'étraoger qu i dono era 13 for–

me nouvelle

a

l'aDcienoe quamité; meme bouleverfe"–

ment dans le .commerce, memes raifons de re(ferrer

I'argenr, memes pr06 ts pour les étranger-s,

m~mes

per–

tes pour I'étar .

D 'ou réfu lre ce principe, qu'u n étar fufpend pour

long-tems la circularion

&

diminue la ma(fe de fes mé–

taux, 10rfq u'i1 donne

a

la fois deux \'aleurs intrinfcques

ii

une meme valeur numéraire, ou deux valeurs nu ·

m éraircs différenres

a

une m éme valeu. intrinfeque.

Tous les érars qui fonr des refonces ou des reformes

de monnoies ponr y gagner, s'écarrenr néceiTaieemenr

de ce principe ,

&

payenr d'un fecours leger la plus é–

l~orme

des u.fuees aux dépens des fujeTs . .

\ D ans les pays ou la fabricarion des monnoics fe fait

:lUX

dépens du public,

jamai~

un femblable defordre

n'arrive. Indépendammenr de I'aélivité qu'une conduite .

ti

fage donne

a

la circularian inréricure

&

extérieure

des denrées,

&

au crédir public par la confiance qu'eUe

infpire, eUe mer enCOre les fujets dans le cas de pro–

fiter plus aifément des fa mes des érats voiiius fu. les

monlloies: on r:1ir que daos cereaines circonfiances ces

profi ts peuvent

~tee

immenfes.

N'a1'3nt effleuré la mariere des monnoies qu'autant

qu e ce peéambule paroilToir néceiTaire

a

mon objer prin–

cipal, qui efi la circulation de I'argollt, ' je ne parleeai

du CurbauiTemen\

&

de la diminutiOll' des monnoies qu'i

I'.ndroir ou les peincipes de la circulation l'exigeront .

L'argenc efl un nom coUeélif, fous lequel !'ufage

¡::omprend toutes les richetles de convenrion . La raifon

de cer ufage efi peobablemem, que I'argenr renam une

efpece de milieu entee I'or

&

le cuiv re pour I'aboo–

dance

&

pour la commodité du rrnofport , ii fe rrouve

plus communémenr dans le commerce .

1l en eiTentiel de difi inguer d'une manieee tr es-netre

les principes que nous aUons poCer, paece que leur (jm–

plicire pourra produire des conféquences plus compli–

quées ,

&

fur-tour de reiTerree les iMes daus chacun

des cercles qu'on fe propafe de parcourir les uns apees

les alltreS .

Nous I'avons Mjo rcmargué, l'iorroduélion de l'ar–

gent dans le commerce n'a évidemmenr rien changé

dans la nature de ce commerce . Elle confifie toujours

dans une échaoge des den! ées contrc les denrées ,_ou

dans I'abfence de ceUes que I'on de(jre contre l'argenr

qui eo efl le (jgue.

.

La répétirioD de cetre échange ell appellée

<lrm/a-

t ion .

.

L'argcnt n'éranr que (jgne des denrées, le mo r de

&Írmlation

qui indique lem échange devroir donc etre

appliqué aux dcneécs ,

&

nao 11

I'a.rgenr; car la fon–

élion du ligne dépend abCoJ umem de rexillenee de la

chofe qu'on veur rcpréfenter.

'

Auffi l'argent cll-i1 auiré par les deneée.,

&

n'a de

valeur eepréfenrarive qu'autaor que fa poiTerlion u'efi

ESP

j~mais

féparée de l'aiTürance de I'échanger conrre les

denrées. Les habitan s du Poro7.i feroiem réduns •

dé–

plMer leur foet aupres de vafles monceaus d'argenc, .

&

a

périr par

la

fam ioe', s'ils refloient lix

a

fepr Jours

fans pouvoir "chango r leurs thré!l>rS contre des vivres.

c 'en done abufivcmenr que I'argenr efi régardé en

foi comme le principe de la circulation; c'efl ce que

nons tacherons de développer .

D ifl inguons d'abord dtux fortes de circularions de I'ar–

gent; I'une naturelle, I'autre compofée.

Pour f. faire une idée jufle de cetle circulation na–

tureUe,

iI

faur confidérer les fociétés daos une pofition

ifolée; examiner quclle fonélio n y peut faire I'argent

en raifon dc Ca ma(fe .

-

S uppofons deu. pays qui fe fuffifent

ii

eux-m~mes,

fans relations exrérieures, également peuplés, pollédam

un nomble égal des

m~mes

denrécs; que dans I'uo la

ma(fe des denrées foir erpréfetltée par

100

li.res d'un

métal quelconque,

&

dans I'autre par

200

livees du

me–

me, méral. Ce qui "audra une once dans l'un courera

dens onces dans I'amre.

L es habitans de I'.nn

&

de

I'aurre pays feroOl égale-

r

menr hemeux, qualH

a'

I'ufage qu'ils peuvcnr fai re de

. leurs den rées enrr'eux ; la feole difféeence confi ficra

daos le volume du figne, dans la facili té de fon uanf–

pore, mais fa fonélion feen tgalel1iem remplie.

On concevra facilemenr d'apri:s cclte hypothHe deux

vérirés tres-importantes.

,0.

Par-rour ou uoe convention unan ime

a

élabli une

ql1ancité pour 1igne d'une autre quantiré, (i 13 quamité

repréfenrame fe rrouve accrue, tandis que la quanriré

repréfenrée refle la meme , le volume du (jgne augmen–

tera ; mais la fonél ion ne fera pas l1¡ullipl iée.

2°.

L e poinr im portanl pour la faciliré ¡¡es échan–

ges, ne con(j fle pas en ce que le volume des (jgnes

foir plus ou moins grand; mais daos I'af.urance ou

fom les propriéraires de I'argem

&

des denrécs, de les

échaoger quand ils le voudront dans leurs divioons,

fur le pié érabli par I'ufage en raifons des ma(fes réci–

proques .

Ain(j I'opéeatioo de la circulatioo n'en autre chofe

que l' échange réitéré des deneées contre I'argcnt ,

&

de I'argent comre les denrées. Son origioe efi la com–

modité dll Commerce; fon morif efi le befoin comi–

nuel

&

réciproque ou les hommes font . les uns des' au-

tres.

.

Sa durée dépend d'une confiance entiere dans la fa–

cilité de cohtinuer fes échanges fúr le pié érabli par

I'u fage,

en

raifon des ma(fes réciproques.

D éfiniiTons donc la circularion naturelle de I'argent

de la maniere fui vante:

C'efi la pr éfence coneinuelle dalls le. Commerce de

la portian d'argeot qui a courume de revenir

il

chaque

portian des denrées, en raifon de.

m~aes

réciproques.

L 'effcI de certe circulatiou natu eeile, efi d'é rablir

entre I'argent

&

les denrées une concmrcnce parfaire

qlli les partage'

f.~ns

ce(fc entre tous les habitans d'un

pays : de ce parrage continuel,

iI

réfulre

qu'i\

n'y

a

poitlt d'"mprunreurs; que rous les h.ommes

Cone

occu–

pés par un travail que\conque , ou propriétaiees des rer–

res.

Tanr que rien n'inrerrompra cet équilibre exaél, les

hommes IeroO[ heureux, la fociéré trcs-flori(fante, foir

que le volume des fignes Coit confiMrable ou qu'il ne

le foir pas .

'

l\

ne s'agit poior ici de fu ivre la conditloo de ceUe

fociété; mon but a éré de dérerminer eo quoi confine

la fo nélion naturelle de l'argeor comme (jgne ;

&

de

prou\"er que par-rour ou cer ordre nnrurel

e~ifle

aéloel–

lement, I'argent n'efi point la mefure des denrées, qu'

au cOlllraire la quanriré des denrées mefuro le volume

du (jglle .

Comme les deorées fom Cujeltes

ii

une grande iné–

.galité dans leur qualiré, qu'elles pcuvent fe détruire

plus aifémen¡ que les métaux, que ceux-ci peuvcnr fe

cacher en cas d'invafion de I'ennemi ou de Iroubles

domefliques, qu'ils fone plus commodes

a

tranfporrer

daos un aurre pays (j celui qu 'on habite ce(fe de plaire;

enfin que

10US

le! hommes ne font pas

ég~lemellr

por–

tés

a

taire des confornmations, il pourra arrivcr que

quelques peopriératres de I'argenr fa(fene des amas de la

ql1antité fllperflue

.i

leues be/Dios.

A mcfure que ces amas acceoirronr,

iI

fe rrouvera

plus de vuide dans la ma(fe de I'argeot qui compen–

fo ir la ma(fe des denrées: uoe portion de ces denrécs

manquaor de ('on échaoge ordinaire, la balance panchera

ell

faveur de I'argent.

Alar,