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ESP
que 13 portion d' argen r
m
rd!e toujours du memc
poids (/ .
Soir
z
la différence en valeu r réelle
&
générale de
la
quaDtit~
x
&
de la quantité )' .
11
efl c13ir qu'on aura un poids
a
=
c.
&
un poids
a =c--z.
Si le législateur veut qu'un poids (/, quel qu' il Coir
indifl inélement, paye
c;
c'efl précifémenr comme s' il
ordonnoir que
c
Coir égal
a
c
_
z.
Qu'arrivera-r-il de–
lii?
que chacuo s'efforcera de faire le pal'emenr
c
avec
le poids
a
=
c
_
z,
plut6r qu' avec le poids
a
=
c ;
parce qu'i1 gaguera la quantit¿
z.
Par la meme
iCon
perConne ne vouden recevoir le poids (/
=
c
_
z,
d'ou
uaiera une interruption de commerce, un reaerremenr
de tOu tes les quantités "
=
c
,
&
un defordre général.
Ce n'efl pas cep<ndanr encore tour le mal. Cenx
qui Ce feronr les premiers apperc;us des deux valeurs
d'un meme poids
a,
auronr acheté des poids
a
=
c,
, avec des poids
a
=
c
_
z;
ils auront fai t pa(fer les
poids
a
=
c
dans les états voilins, pour les refondre
&
rapporter des poids
a
=
c
_
z,
avec leCquels ils feront
le paycmenr
c
tanr que le defordre dmera.
Si le béoéfice fe partage avec I'étranger moitié par
moitié, il efl inCOlllenable que fm chaque
a
=
c
re–
formée par I'étrangcr en
a
=
e
_
z,
I'état aura été ap–
pau ~ri
récllement
&
relativeOlent de la moitié de la
quantité
z.
L e cas feroit abfoluthent le m eme (j le législateur
o rdo/llloir que de deux quantités
a
.¡.
b
égales pour le
titre
&
le poids, I'une
pafs~ t
fous la dénominatiolJ
c
en vertu de fa for me nouvelIe,
&
l'autre fous la dé–
Ilomination
c
-
z .
Car pour gagner la quantité
z,
le
m~me
traofport fe fera
ii
I'étraoger qu i dono era 13 for–
me nouvelle
a
l'aDcienoe quamité; meme bouleverfe"–
ment dans le .commerce, memes raifons de re(ferrer
I'argenr, memes pr06 ts pour les étranger-s,
m~mes
per–
tes pour I'étar .
D 'ou réfu lre ce principe, qu'u n étar fufpend pour
long-tems la circularion
&
diminue la ma(fe de fes mé–
taux, 10rfq u'i1 donne
a
la fois deux \'aleurs intrinfcques
ii
une meme valeur numéraire, ou deux valeurs nu ·
m éraircs différenres
a
une m éme valeu. intrinfeque.
Tous les érars qui fonr des refonces ou des reformes
de monnoies ponr y gagner, s'écarrenr néceiTaieemenr
de ce principe ,
&
payenr d'un fecours leger la plus é–
l~orme
des u.fuees aux dépens des fujeTs . .
\ D ans les pays ou la fabricarion des monnoics fe fait
:lUX
dépens du public,
jamai~
un femblable defordre
n'arrive. Indépendammenr de I'aélivité qu'une conduite .
ti
fage donne
a
la circularian inréricure
&
extérieure
des denrées,
&
au crédir public par la confiance qu'eUe
infpire, eUe mer enCOre les fujets dans le cas de pro–
fiter plus aifément des fa mes des érats voiiius fu. les
monlloies: on r:1ir que daos cereaines circonfiances ces
profi ts peuvent
~tee
immenfes.
N'a1'3nt effleuré la mariere des monnoies qu'autant
qu e ce peéambule paroilToir néceiTaire
a
mon objer prin–
cipal, qui efi la circulation de I'argollt, ' je ne parleeai
du CurbauiTemen\
&
de la diminutiOll' des monnoies qu'i
I'.ndroir ou les peincipes de la circulation l'exigeront .
L'argenc efl un nom coUeélif, fous lequel !'ufage
¡::omprend toutes les richetles de convenrion . La raifon
de cer ufage efi peobablemem, que I'argenr renam une
efpece de milieu entee I'or
&
le cuiv re pour I'aboo–
dance
&
pour la commodité du rrnofport , ii fe rrouve
plus communémenr dans le commerce .
1l en eiTentiel de difi inguer d'une manieee tr es-netre
les principes que nous aUons poCer, paece que leur (jm–
plicire pourra produire des conféquences plus compli–
quées ,
&
fur-tour de reiTerree les iMes daus chacun
des cercles qu'on fe propafe de parcourir les uns apees
les alltreS .
Nous I'avons Mjo rcmargué, l'iorroduélion de l'ar–
gent dans le commerce n'a évidemmenr rien changé
dans la nature de ce commerce . Elle confifie toujours
dans une échaoge des den! ées contrc les denrées ,_ou
dans I'abfence de ceUes que I'on de(jre contre l'argenr
qui eo efl le (jgue.
.
La répétirioD de cetre échange ell appellée
<lrm/a-
t ion .
.
L'argcnt n'éranr que (jgne des denrées, le mo r de
&Írmlation
qui indique lem échange devroir donc etre
appliqué aux dcneécs ,
&
nao 11
I'a.rgenr; car la fon–
élion du ligne dépend abCoJ umem de rexillenee de la
chofe qu'on veur rcpréfenter.
'
Auffi l'argent cll-i1 auiré par les deneée.,
&
n'a de
valeur eepréfenrarive qu'autaor que fa poiTerlion u'efi
ESP
j~mais
féparée de l'aiTürance de I'échanger conrre les
denrées. Les habitan s du Poro7.i feroiem réduns •
dé–
plMer leur foet aupres de vafles monceaus d'argenc, .
&
a
périr par
la
fam ioe', s'ils refloient lix
a
fepr Jours
fans pouvoir "chango r leurs thré!l>rS contre des vivres.
c 'en done abufivcmenr que I'argenr efi régardé en
foi comme le principe de la circulation; c'efl ce que
nons tacherons de développer .
D ifl inguons d'abord dtux fortes de circularions de I'ar–
gent; I'une naturelle, I'autre compofée.
Pour f. faire une idée jufle de cetle circulation na–
tureUe,
iI
faur confidérer les fociétés daos une pofition
ifolée; examiner quclle fonélio n y peut faire I'argent
en raifon dc Ca ma(fe .
-
S uppofons deu. pays qui fe fuffifent
ii
eux-m~mes,
fans relations exrérieures, également peuplés, pollédam
un nomble égal des
m~mes
denrécs; que dans I'uo la
ma(fe des denrées foir erpréfetltée par
100
li.res d'un
métal quelconque,
&
dans I'autre par
200
livees du
me–
me, méral. Ce qui "audra une once dans l'un courera
dens onces dans I'amre.
L es habitans de I'.nn
&
de
I'aurre pays feroOl égale-
r
menr hemeux, qualH
a'
I'ufage qu'ils peuvcnr fai re de
. leurs den rées enrr'eux ; la feole difféeence confi ficra
daos le volume du figne, dans la facili té de fon uanf–
pore, mais fa fonélion feen tgalel1iem remplie.
On concevra facilemenr d'apri:s cclte hypothHe deux
vérirés tres-importantes.
,0.
Par-rour ou uoe convention unan ime
a
élabli une
ql1ancité pour 1igne d'une autre quantiré, (i 13 quamité
repréfenrame fe rrouve accrue, tandis que la quanriré
repréfenrée refle la meme , le volume du (jgne augmen–
tera ; mais la fonél ion ne fera pas l1¡ullipl iée.
2°.
L e poinr im portanl pour la faciliré ¡¡es échan–
ges, ne con(j fle pas en ce que le volume des (jgnes
foir plus ou moins grand; mais daos I'af.urance ou
fom les propriéraires de I'argem
&
des denrécs, de les
échaoger quand ils le voudront dans leurs divioons,
fur le pié érabli par I'ufage en raifons des ma(fes réci–
proques .
Ain(j I'opéeatioo de la circulatioo n'en autre chofe
que l' échange réitéré des deneées contre I'argcnt ,
&
de I'argent comre les denrées. Son origioe efi la com–
modité dll Commerce; fon morif efi le befoin comi–
nuel
&
réciproque ou les hommes font . les uns des' au-
tres.
.
Sa durée dépend d'une confiance entiere dans la fa–
cilité de cohtinuer fes échanges fúr le pié érabli par
I'u fage,
en
raifon des ma(fes réciproques.
D éfiniiTons donc la circularion naturelle de I'argent
de la maniere fui vante:
C'efi la pr éfence coneinuelle dalls le. Commerce de
la portian d'argeot qui a courume de revenir
il
chaque
portian des denrées, en raifon de.
m~aes
réciproques.
L 'effcI de certe circulatiou natu eeile, efi d'é rablir
entre I'argent
&
les denrées une concmrcnce parfaire
qlli les partage'
f.~ns
ce(fc entre tous les habitans d'un
pays : de ce parrage continuel,
iI
réfulre
qu'i\
n'y
a
poitlt d'"mprunreurs; que rous les h.ommes
Cone
occu–
pés par un travail que\conque , ou propriétaiees des rer–
res.
Tanr que rien n'inrerrompra cet équilibre exaél, les
hommes IeroO[ heureux, la fociéré trcs-flori(fante, foir
que le volume des fignes Coit confiMrable ou qu'il ne
le foir pas .
'
l\
ne s'agit poior ici de fu ivre la conditloo de ceUe
fociété; mon but a éré de dérerminer eo quoi confine
la fo nélion naturelle de l'argeor comme (jgne ;
&
de
prou\"er que par-rour ou cer ordre nnrurel
e~ifle
aéloel–
lement, I'argent n'efi point la mefure des denrées, qu'
au cOlllraire la quanriré des denrées mefuro le volume
du (jglle .
Comme les deorées fom Cujeltes
ii
une grande iné–
.galité dans leur qualiré, qu'elles pcuvent fe détruire
plus aifémen¡ que les métaux, que ceux-ci peuvcnr fe
cacher en cas d'invafion de I'ennemi ou de Iroubles
domefliques, qu'ils fone plus commodes
a
tranfporrer
daos un aurre pays (j celui qu 'on habite ce(fe de plaire;
enfin que
10US
le! hommes ne font pas
ég~lemellr
por–
tés
a
taire des confornmations, il pourra arrivcr que
quelques peopriératres de I'argenr fa(fene des amas de la
ql1antité fllperflue
.i
leues be/Dios.
A mcfure que ces amas acceoirronr,
iI
fe rrouvera
plus de vuide dans la ma(fe de I'argeot qui compen–
fo ir la ma(fe des denrées: uoe portion de ces denrécs
manquaor de ('on échaoge ordinaire, la balance panchera
ell
faveur de I'argent.
Alar,