8
1
4
ESP
Hénaull que le rou
&
le deoier n'avoíent plus de va–
Jeur intrinreque que les d¿ux tiees de ce qu'ils ayoieO[
<valu rous raint Louis;
il
en awibue la eaure
a
la
ra~e
U
de
l',¡pu.e
dans Je royaume appauvri par les croif:l–
.des; ce qui ne cotÍtribuoir pas reul
a
augme'nrer la va–
deur nomérair·c, anendu que préeédemmenl cene rare–
.té éroil plus conítdérable,
&
la valeor beaucoup moin–
drc. On l en trouve la preuve dans deux fails rappor–
,tés par le meme aUleor rous le regoe dc Charles - le–
C
hau.ve. Vers ran
837,
il
Y
eUI un édil qui ordoona
.qu'il reroil tiré des cotfres do roi cinquanre Iivres d'ar·
genr poor erre répandues dans le commerce, afin de
~éparer
le tort que les
e[peces
décriées par une nouvelle
fabricalÍon avoient cauré. Le recond exemple ell qoe
le concile de Touloare, teuu en
846,
tiu
a deox rOlls
Ju
conrribution que chaque coré étoil renu de fouruir
a
ron éyeque, qui confinoil en un minO( de fromeO[,
·un minol de reigle, une merore de vin,
&
un agneau;
.&
l'éveque pouvoil prendre
a
ron choix ou ces quarre
chores, ou les deux rous . Suiyant le premier exemple,
les cinquante
liv.
d'argenl, tirées des cotrres du roi,
.doivem revenir
a
4980
l.
(en rupporanr la livre de rei·
le
onces, il
Y
a lieu de croire que remblable
a
la li–
vre romaine, elle ne valoil que doule onces, qui n'en
"aloienl pas meme dou7.e de norre poids
de
marc ) ;
fi
cerle fomme éroie capable de rérablir le crédil,
i1
fall oir effeaivemem que
l'~rgent
mI bien rare: au re–
Ile, roiyam le [econd
e~emple,
deux rous qui yaloiem
Juut au plus cinq Ih'res d' a-préfenl, payam un minoe
.de
froment, un minol de reigle, une merure de vin,
&
un
ag~eau,
montrent que peu d'argem procuroil beau–
.COtlp d. denrées ; d'ou il faul cooclure que I'augmen–
I:llion Iluméraire de la valeur de eomple, n'augmenre
p as les ricbe/res; on n'ell pas plus riehe pour avoie plus
¡,
nom[)rer.
I
N
ous ne nous élendrons point a Mlaillee les augmen–
'3¡;Om périodi'lues de la valeur des
,[patI;
nous ren–
voyons
a
la carte des parilés réciproques de la livre nu–
m éraire ou de comple, proportionnémenl a I'augmen–
'aliou arrivée rur le marc d'argent, dretrée par
M.
De–
rins, chef du bureau de la compagnie des Indes,
0101
)'on peul voir d'un coup-d'oeil la valeur refpeaiye de la
Jivre numéraire, rous les difrérens regnes depuis Char–
lemaglle jurqu'a prérent.
Voy"-,
au [urplus,
le di{!ion–
naire de eommerce
au mOl
monnoie,
ou I'on a rappor–
lé en délail les varialÍon¡ arrivées en Frailee [ur le fail
.des monnoies lant d'or que d'argent, depuis le mois de
Mai
1718
jurqu'au dernicr Mars
1726.
En lOut pays
I'e[pece
d'oe aehere
&
paye celle d'ae–
genr,
&
plulieues
,[pe<ts
d'argenr payent
&
acheleol cel–
le d'or, ruivaO!
&
ainfi que la proporlion de I'or
a
)'ae.
gen!
y
ell gardée, élant loilible a chacun de payer ce
qu'il achele en efpeces d'or ou d'argent, au prix
&
a
la
proportion
re~ue
dans le pays. En Frallce, cene plO–
portion ell réduilc
&
fixée par édil du mois de Scprem-
bre
1724,
de
14
[ous .; environ, car
i1,
y
a que1ques
difrérences:
14
marcs
~
d'argent valem
722
livres
2
r.
&
le marc d'or ne valU! que
720
liv. comme nous I'a–
vons dil ci-detrus, ce qui fail uoe dilféreuce de deuE
Jiyres deui [ous. Dans les aUlres pays eCHe proportion
n'ell pas uniforme; ma!s en
gén~ral
la dilféeeoee n'ell
pas conítdé, able.
Cerle proportion diverremenr obrervée, [uivant les dif–
f¿renles ordonllances des prinees, entre les villes qui
cammercenl eo[emble, fail la bare du pair dans l'échan–
ge des monlloies.
En
effel, fi IOUles les
e[peceJ
&
mon–
uoies ':lOieOI dans IOUS les élals au meme tirre
&
ii
la
lneme loi qu'elles [ont en france, les changes [eroie11l
~u
pair, c'ell-a-dire que
1'00
recevroil un écu de
3
liv.
dans uoe ville érrangere, poue un
écu~
que l'on auroit
donoé
a
Paris; li le change produiroil plus ou moins,
ce [eroil un elfel de I'agiol
&
Ulle [uile nécetraire de la
lareré ou de I'aliondance des lemes ou de l'argenl; ce
qui n'ell d'aucune confidération, anendu que ít aujour–
d'hui les lemes Cur Paris ront rares, elles le feroO! un
autr~
jour rur Am/lerdam, ainli des aUlres villes: au
Jieu que ¡'on perd fur les remiCes qui re fonl dans les
pays érrangers ou ¡'argent ell plus bas qu'en France.
On Veul rememe par exemple cenl écus, monnoie de
France, a I.ois livres,
a
Amllerdam, en fuppo[ant le
change
a
p
deniers de gros, on ne recevra que
130
li–
vres; parce que
f2
deniers de gros ne font que vingt–
!ix
rous,
&
qu'il y
a
Irenle-quarre [ous de différence par
t cu:
Ii
au contra"e on veul faire payer
11
Paris
100
é–
C¡¡S
de
Irois
livres)
&.
qU'OQ en remene
a
Amtleed~m
Esr
la ya'eur en
t[pu"
cour3ntes audil lieu,- en furpoflllll
le ehange au m&ne prix,
iI
n'en coule que
5100
deniers
de gros, qui diyi[':s par cinquanle-deux, donnercol
a
recevoir ¡¡ Paris
100
écus valam
300
livres.
La réduaion en monnoie de France des différcntes
t[peces
qui
001
coues dans lOutes les villes de' com–
merce ell faire en lalll d'endroils, qu' il ell inurile de
r~péler
ce que I'on Irouve daos le diélionnaire de Com–
merce, le parfail négocianl de Savary, la bibliorheque
des ieunes négocian, par M . Delarue, le Iraité des
changes érrangers par M. Derius,
&
beaueoup d'aurres
liyres qui rOnl elllre les mains de tour le monde.
e re
article efl de
lltl.
D U
F
O U R •
De la cir",lat;on, d,. [urhau¡¡ement,
&
dt
/'abai[–
[emene deJ e¡prceJ.
Toul ce qui ruil ell IÍré du
trait!
deJ ¡limelis
dI<
eommer«
de M. de Forboney; on–
"rage donr
iI
ayoil deCliné les matér iaux
a
l'Encyclopé·
die,
&
qu'il a pub lié réparemenl, afin d'en élendre .en–
core davall tagc l'uIHilé .
La multiplicaríon des be[oins des hommes par ceHe
des denrées , inrroduiítc dans le commercc un ehange–
ment qui en rail la [econde ¿poque.
Vo)'et.
j'
arú,le
C
o
M M E R
e
E.
Les échanges des denrées entre elles
ér3nt deyenus impoaibks, on chercha par une conven–
rion unanime quelques lignes des denrées, dOn! l'échar..–
ge avec elles fUI plus commode,
&
qui pulrcnt les
reprércmer daos leur ab[ence. Atin que ces lignes fuf–
[enl durables
&
[u[cepl;bles de beaucoup de diviítons
fans re délruire, on choifil les métaux;
&
parmi cux
les plus rares pour en facililer' le tran[pon. L 'or, l'ar–
gem
&
le cuivre devinrent la reprérenration de IOUles
les chores qui pouvoiem élre vendues
&
achelées .
170-
1tt.
leJ articleJ
O
R,
A
R G E N T,
C
U
J
V R
I!
&
MONNOrl!.
AI'Ors il fe trouva rrois rortes de richetres. Les ri–
ehetres narurelles, c'efl-a·dire les produélions de la na–
ture; les richdres 3rtiticielles ou les produélions de
I'induflrie des hommes;
&
ces deux genres [onl COI11-
pris foas le nom des riehelfes léelles : enfin, les ri–
chelfes de convention, c'ell- a - dire les mét311X ér3blis
pour reprérenter les richelfes réelles. Toules ks den–
rées o'élanl pas d'une égale abondance,
i1
ell dair qu'
on devnil exiger en échange des plus rares, une plus
grande quantilé des denrées abondames. Ainli les mé–
laux ne pOllvoienl remplir leur office de ligne) qu' en
fe [ubdivirant dans uoe infinité de parties.
Les Irois métaUl reconnus poue lignes des denrées
ne Ce trouvent pas non plus daos la m':me abondallce.
De IOUle comparairon rérulte un rapport; aioli un poids
égal de chacun des méraux devoil en cure nécetrairc–
ment elre le figne d' une quaotilé inégale des mcmes
denrées.
D'un aUlre C61é, chacun de ces mélaux leI que la
oalure le produil, n'ell pas loujours égalemenr parfair;
c'efl·¡¡·dire, qu' il e'mre
dan~
ra compofir ion plus ou
moins de parties hélérogenes. Aum les hommes en re–
connoiOiulI ces divcrs degrés de fioelfe, conyinrelll-ils
d'une expreffion qui les indiquit.
Pou~
la commodiré du commerce, il convenoil que
choque portion des difrérens méraux fUI accompagnéc:
d'ul1 cert ifi cat de ra finetre
&
de [on poids . Mais la
bonne foi diminuanl parmi les hommes
11
merure que
leor& delí" augmeotoient,
i1
éloit nécetraire que ce cer–
tificae pUClal un caraaere d'aulemicilé .
C'ell ce qui lui donna chaque législateur dans fa
[0-
ciéré, en mellant [un empreillle [ur loules les portions
des divers mélsux:
&
ces porlions
5'
appellereol
mon–
noie
en g6J1éral.
La dénominalion particulierc de chaque piece
de
mon–
noie fUI d'abord prire de ron poids. Depuis, la mou–
vaire foi des hommes le diminua;
&
mémc les princes
en relrancherent dans des lems peu éclairés ou I'on (é–
paroll leur
intér~1
de celui du penplc
&
de la confiance
publique. La dénominalion rella, mais ne fUI qu'idéa–
le: 'd'ou vint une dillinaion emre la valeur numeraire
ou
J:¡
maniere de complee,
&
la valeur inuin[cque ou
réelle.
De l'aulemicilé require pour la fOrelé du commerce,
daos les divilions de mélaux appdlées monooies, il
s'enruil que le chef de chaque
roci~ré
a [eul droil de
les (aire fabriquer,
&
de leur donner fon empreillle.
Des divcrs degrés de finelre
&
de peranleur dOn! ces
diyilions de métau x [OUI rllfCeplibles, on doil conclure
que les monnoics n'cnt d'auue valeur inrrin[eque que
leur poids
&
leur lilre; aum ell-ce d' apres cela reul
que les diver[cs [ociétés reglem leurs payemcDs entre
elles.
Gen-