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ESl'

( "ient fur ,nos organes . Selou le fyficme des' philofo–

» )10'

,modero es , ce n'efi poil)[ l'image qui agi t fur nos

<ye.~x;

car clle n'e,n qu'une peillture u .une

efp.ece

d'd't;n–

p.e;

mais ,ce foot les ra,y.oos qui la formel)[ par leur

,réunion, qui .éb,rao,1eot les ti,bres de la natme,

&

cet

,¿braole.meot, ,commu.niqué au cerycau, .el} fuiv,i .de la

[enfa,tion de la vOc,

. ' ComlJle

l'Eocyc1op_é~ie

ell en paftie 1'J¡ifioi¡e des

0- ,

pinions des hommes, voici une expo!ition

&

une réfu–

,tatioo abr.egée du fyrleme des _anciens fu r les

e[peca .

CeHes

~ue

le. objcts impriment dans les leus exté–

riems ,JoO! par,liI me me

appell~es

'fpeces imprejfes ;

d les fon! alors mntérlelles

.&

fenobles, 'mais I'imelleét

a~e n[

les .rend intelligi.bles

,&

propres

a

etre

re~ues

par

I'illtellc~

patient; ces

.efpeces

ainli Cpirirualifées fom ap–

pe Il é~s

efpeces exprejfes,

paree q.u'elles fout exprimées

des imprcJles;

&

c'eJl par elles ,que I'intelleét patient

c onnolt tOUles les chofes rnatérielles . Luc¡ece employe

,tou r le IV, livre de wn pocme

a

développer cette hy–

poth~fe

des limuJacres ou images, qui cO,mme autal)[

:" 'écorces

{:I.

de membraoes découlenr perpérueIlemcnt

.de la [urface _des .corps,

.&

jlOJlS porr.ent leurs

,[peces

.&

k urs figures .

Nllnc ag,re incipiam tibi, '{I/od 'Vehementer ,ad

ha!

r~J

A ttinet,

~.f[e

ea,

'{tite

rtrpm

jimll/otra 1JOC4mlH,

Q¿,cC

'lunji membrona!

fTlmmo

de

( arpore rerUY;J

Dereptd! volitant I/Itro cit,o'!" .e pa aurtls ,

//. 33-37,

&

plus bas,

'!J,

46-j'C'.

D ico igitur remm cffigus, tem/Cir'{!1C fig

ti

rtls

Mil/i, r tlb rebus frlmmo de corpore etlrllm,

0ta:

t¡lIaji

membrana

'l/ti

r.:ortl'X nominiJllnda eft,

Q¿lod [pu iem

,

aut flJrmflm jimilem gerit cjus ima-

go,

&c,

D iverCes raifons détruifcnt enrierement ceue nypo–

·rhe f(· ,

1 0.,

L:imp;''¡trabilitl des corpI.

Tous les objets,

¡:o mme le foleil, les étoiles,

&

mus CrJlX quj f,'ot pro–

,ches de oOs yeux, oe peavenr pas envoyer des

e{peces

,(j ui " lient d'aurre natar.!! qu'eux; c'eH pourquoi les Phi–

In fuphes difent orpinalrem¡=nt que ces

,fpefe.s

font groC–

li eres

&

marérielles, pour les dilliogucr des

e[peces

~x­

prelTes qui fom fpiriMaliCécs: ces

,!peces

il1lprelTes des

oblers foo¡ dooc de

pcrit~

corps; elles ne peuvent dooc

pas Ce péoétrer, oi toUS les efpaces qui font depuis la

terre jufq u'au cíel, lefquels eo doiveot erre rous rem–

plis : d'ou

il

erl facile de conclure qu'elles devroient

le

froilTer

&

fe brifer les

1l1l~S

allant d'uo diré,

&

les

nntres de I'anrre,

&

qu'ainli elles ne peuvcot reodre

les objers vilibles , pe plus, on peut yoir d'uo mel1le

.endroit d'un m eme poiot uo tres-grand nombre d'objets

qui font dans le ciel

&

fur la rerre : donc il faudroil

que les

'fpeces

de toas ces corps pulTem Ce réduire en

1111

poiO!, Or elles fUllt impénétrable , puiCqu'elles COIIt

rnatérielles: donc,

&c.

Mais ooo-feulement on peut

voir d'un meme point un nompre immenfe de rres–

grands

&

de rres-valles opje¡s ; il o'y a meme

;lUCUO

poim daos tous ces grands efpaces du moode d'ou 1'00

ne puiíTe découvrir U11 oombre preCque iofioi d'obJers ,

&

meme d'objets aum grAnds que le foleil, la lune,

&.

les cieux: il n'y a dooc aucan poim dans l'Uni–

vers ou les

c[pues

de loures ces chofes !le duíTent fe

r eocootrer ; ce qui

en

~01Hre

,JOUle

Appar~lIce

de

vé –

, ir" ,

~o.

L, cha/1gem,nt '{lli arr;ve dtlns ¡es .e'!peces,

Il

en coo!latll que plas un objet efi proche, plus

I'e{pe–

ce

eo doir erre g

r;1O

de , puiCque fouvent nOus voyoos

J'ObjN plus graod . 00 ne voit pas ce qui peut f3ire

que cene

efpefe

dimioue ,

{:I.

ce que peuveO! devenir

les parries qui )a eompoCoieot lorfqu'elle étoit plus gran–

de. Mais ce qui efl eneore plus difficile

a

coocevoir

1<:lon

c~

lentirpent, c'erl que li on regarde un objet a–

v ~e

des lune¡res d'approche ou uo microCcope,

I'efpe–

ce

devient tout,d'un-coup cioq ou ox cents fois plus

g rande ql!'elle o'éroit í1upar3vaot .; ear on voit eneore

JJ",i~s

d¡: quelles

pílrli~s

¡:)le peut

~'accro¡tre

Ii

[ort en

un 1Il0au[ ,

3°,

La difflren<. !fu';1

y

a entre ;'rtaines ¡mages

&

les ob;eps '{ui

leI

"n'Voyent ,

Quand on regarde un

cube parfai t, lOutes les

efN"s

de fes e{)rés (ont ioé–

ga les,

&

néao moilJs on ne laiíTe pas de vojr tous res

cótés égalemeor quarrés , Er de

m~me,

lorfque l'on

cnntidere dans uo rableau, [ons un cenain point de

... Oe, des ovales

&

des parallélogrammes qui ue peuvent

(!nv9yer que des

e{pues

de femblable Jjgure, on p'

y

ESP

·:voi! cependant que des cercles

,&

des quarrés ! de-la

íl

,'enfoit évidemmenr qu'¡¡ o'ell pas oéceJTaire que l'úbjél

qll'on regarde produife, afio qu'oo le

~oye,

des

e!p,ces

gui lui foieO! femblables,

4°. La dimintllÍon

,'{u,

les eorp! en d,vroient fOllf–

frir .

On ne peut pas coocevoir commeot il fe peut

faire qu'uo ,(;orps qui ne

dimjnu~

pas

C~olibltmcO!,

etl-–

voye .IouJours hors de Coi des

efpefeJ

de touS cÓrés,

.qu'¡¡ en rcmplilfe conrinocUemtm de furlS graods efpa–

ces tour-a-l'entour,

&

cela al'ee une v, relle inconce–

vable: car un objet ,érant caché,

d~ns

I'io(lao[

m~me

,qu'il fe Meouvre on le voi! de pluJieurs lJeues

&

de

tous les Clllés? 00 répoodra peut-cue que les odeurs

foot des émaoarioos .gui n'aftoibliiIem poinJ Cculible–

ment le corps .odoriférant; mais qn'elle diJférence de ces

.émanatiolls

a

celle de la lumiere, pour l'érendue qu'el–

lés occupeot?

Voyo<.

.o

D E U R,

El ce -qui paro)t en–

core fon

étran~e,

¿ell que les corps gui oot beaucoup

d'aétjon, comme I'air

&

quelques aunes, n'om Foint

la force de pouller .au-dehors de ces

im3~es

gui leur

relTemblcnr;

'ce

qui font les corps les plus grofliers,

&,

qui oot le moios d'aétion, COrnJr,e la terre, les pier–

res,

&

pre[qlle rnUS les corps durs,

A

ces dillicllltés prifes

d~

ce qui fe palTe au-dehors,

00 en pourr oit ,joindre d'autres fur ce gui arri"e io

é:

rieurement daos la IranCmuration des

efpeces

impreC–

res

&

m3 r ~rielles,

eo

e{peces

cx?relfes

&

fpiriLUaliCées.

Ces dirl iIJ,étijlns d'inrell,ét agent

&

d' intelleét patien¡,

&

celt~

multiplicarioo des faeultés attribuées au (ens io–

térieur

&

a

I'enteudernent ,

Cont

aurant de fuppolitioos

j!.ratuites fur 1erquelles on ne peut b¡'\lir que des fylli:–

mes eo l'air, Mais ¡¡ relle o pe't de partifans de ces

aocieoocs chimeres, qu'¡¡ feroit [uperHu de s'y étendre

davanrage.

VOY'<'

Malebranche,

rech, de la 1,lrier,

liv ,

JlJ,

ptlrt .

11,

ehap , ij, e_e art icle eft tirl des pa–

piers de

JJ1,

F

O R M E

y,

E

S P E

e

E, (

Hi{l, /1f1t.

) "

Tous les individus fem–

blables qui exifiellr fur la [urfac e de la terre, font

" regardés cOl1lme compof/lnt

\'~!pece

de ces indivi–

" dus ; cependant ce n'elt ni le nombre ni la colle–

" étion des

indi~idus

.mblables qui fait

l'efpu"

e'elt

" la fuccemon conlla""

&

le reoouvellemeUl noo-in–

" terrompu de ces indivídus qui la conlliluent; car un

" erre qui dureroit touJours oe feroit pas uoe

e!pece,

" non plus qu'un milioo d'elres Cemblables qui dure–

" roiem aum toujours,

L'efpcfe.

ell dooc uo mot ab–

" firait

&

général, doo! la choCe n'exille qu'en conli–

" déranr la nature dans la fuccemoo des rems,

&

daos

" la dellruétioo conllante

&.

le renouvellemem tout aum

" coofiaot 'des

~rres:

c'en en comparanr la nature d'au–

" jourd'hui

a

celle des autres tems,

&

les individus a–

"

~uels

allX individus pallés, que nous avons pris une

" idée nette de ce que I'on .appelle

rfpece,

&

la com–

" paraifon du oombre ou de la relTemblanee des indi–

" vidus n'ell qu' uoe idée aecelToire,

&

fou ven! iodé-

pcndante de la prcmiere; car I'loe rclTemblc au che–

" val plus que le barbet au levrier ,

&

cependanr le

" barbet

&

le levrier ne fom qu'une

m~me

e{pece ,

" pui rqu'ils produifen! enfemble des individus qui peu:

" vellr

eU~-l1lemCS

en produire d'aulres; au lieu que

" le che val

&

I' une Com certainemeot de différcntes

e–

"

fpefe!,

puifqu'ils ne produifent etlfemble que des io-

' " di.idus viciés

&

inftcoods.

" C'cfi dQoe daos la divertiré caraélérifiique des

e–

"

fpectl,

que les intervalles des ouances de la nature

" lont les plus [eooples

&

les mieu x marqués; on pour–

" roit JTleme dire que ces imervalles entre les

_[peces

Cont

les plus égaux

&.

les moios

variabl.es

de rons,

puirqu'oo peut toUJours lirer uoe ligne de fépararion

" emre deux

e[peres,

c'ell-a-dire eorre deux fuccemoos

d'iodividus qui fe reproduilent

&

ne peuvent fe me–

" ler, comme 1'00 peut aum réunir eo uhe Ccule

'{pe-

ce

deux fueceffions d'jodividus qui Ce reproduifem en

" fe melanr, Ce poim ell le plus Jjxe que nous ayoos

" en Hilloire oaturelle; lOuteS les autres reíTemblaoces

" &

toutes les /lutres différences que l'on pourroit fai–

." lir daus la comparaifon des

~tres,

ne feroiell! ui li

" conllantes, ni li réelles , oi

Ii

rraloes" . . ,

" L'efpece

n'étaor done aurre

le qu'une fucE:emon

" confiaore d' individus fel1lblables

&.

qui [e reproQui–

" Cent, 11 efi elair que cette déoominarion De doir s'é–

" teodre qu'sux animaux

&

aux végétaux,

&

que c'e!t

" par un abus des [",mes ou des id¿es que les nomen'

" clateurs I'out ejPployée pour déligner les difieren–

" tes CorteS de mrnéraux : on ne doit done pas regar–

" der le fer comme une

rfpece,

&

le plomb comlne u–

" ue nutre

ffpec6,

mais feulemenr comme deux mé.

" la\lX