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ES K
I'alphabet hébreu . Ce qui a donné lieu
3
I'erreur de
ceux qui ont penfé que les livres de I'ancieo Tena–
ment érant perdus, il les avoit diaés de mémoire .
00
croit aum que dans cetre révilion il changea 9ue1-
ques noms des lieux,
&
lllit ceux qui étoieot en u–
fage
a
la place ' des anciens; obCcrv.ation qui fen de
répooCe
a
plulieurs objeaions de Splllofa .
00
conJe–
aure encore que par l'inCpiratioo du S. ECprit, il ajotl–
ta certaines chofes arrivées apres la mort des auteurs de
ces livres .
L es deux livres
d'EfdraJ
font caooniques
&
recoo–
nus pour rels par la fynagogue
&
par l'Eglife. L e troi–
(jeme
&
le quarrieme qui fe trouvent en larin dans les
bibles ordinaires apres l'oraiCon de Manafscs , quoique
reconnus pour canoniques en plulieurs pays,
&
parti–
culieremem che. les Grecs, Coot rcgardés comme apo–
cryphes par les Latios
&
meme par les Anglicans. Le
rroiliellle dom on
a
le rexte grec, en une répérition
de ' ce qui en contenu dans les deux premiers.
1I
eft
cité par S. Athanafe, S. Augunin, S. AmbroiCe: S. Cy–
prien meme femble I'avoir connu . Le quarrieme qu'on
n 'a qu'en latin, en plcin de vilions, de fonges,
&
de
quelques erreurs .
1I
en d'un autre aureur que le troilie–
me,
& '
probab lement de quelque juif converti .
Le canon
d'EfdrfIJ
en la colleaion des Iivres de I'E–
crilUre faire par ce pontife, qui felon Genebrard, de
coocert avec la grande
Cynagog.ue,les diningua par li–
vres ,
&
'ceux-ci par verCets. S: Jérollle dir qu:il les co–
pia en caraaeres chaldéens qui Com les quarrés ,
&
b illa
les an eiens aux Samariraios . II paro; t que la Cynagogue
ne s'en en pas tenue :lu canon
d'EfdraJ ,
&
qu'elle y a
ajoaré d'aurrcs livres ; rémoin-Ie livre
d'EfdrfIJ
lui-me–
me ,
&
celui de Nehemias.
V o)'e:;:,
C
A N
o
N.
(G)
E S
F
A R
A
M,
(G/og . mod.)
vi!le du Corazan,' en
Alie.
L ong.
.
73· f8.
Lat.
36. 48.
E . S I
1\1
l.;
E . MI L A ,
O"
limplement E . cara–
aere ou tenne de Mulique, qui indique la nore de la
gamme que nous
appel~oos
m;. V Ol'<z
G
A M M E •
eS )
E S
K
I M A U
X,
(Géog .)
peuple Cal",age de- l' A–
mEOriquc Ceptentrionale, [ur les e6res de la terre de La–
brad or
&
de la baie d'HudCon, pays extrcmemenr froids.
Ce (onr res fauvages des fauvages,
&
les [euls de
I' Amériq tll! qu' on n' a jamais pa apprivoiCer ; petits,
blancs, gros,
&
vrais antropophages. On voit che. les
aurres! peuples des manieres humnines , quoiqu' extraor–
dinaires, mais daus ceux-ci ((¡ut en féroce
&
prefqu'in-
croyable .
,
Malgré la rigueur du climat, ils n'allumeot point de
feu, vivent de eha(J'e,
&
fe f.rvem de Beches armées
de poia res faites de dems de vaches marines , ou de poin–
les de fer quand ils ne peuvem avoir . IIs mangen! rout
crud, raoines , viande,
&
poilTon. L eur nourriture
la
plus ordiuaire eft la ehair de loups ou veaux marins;
Jl s Com au m tres-friands de I'huile qu'on en tire. lis
formeot de la peau de ces [ortes de betes , des Caes dans
JeCquels ils [errent pour le Jlla\J'\/ais tems uoe provifion
de cetre chair coupée par morceaux. '
lis ne quinent point leurs veremeas ,
&
habitent des
trous foOterrains, ou ils entrent • quatre panes. lis [e
foh t de perires runiques de peaux d' oiCeaux, la plume
en -dedans , pour fe mieux garantir du froid ,
&
On! par–
de{fus eo forme de chemiCe d'aurres tllniques de boyaux
ou peaux d'animaus eouCues par bandcs , ¡lour que la
plu ie ne les péoerre point. L es femraes portem leurs pe–
tirs-enfans [ur leur dos, entre les deux tuuique ,
&
ti–
rel1t ces pauvres innocens par-de{fóus le bras ou par-def–
fus I'épaule pour leur donner le reton.
Ces f.1uvages eonl!ruiCen! des canots avee des cuirs,
f;.
ils les couvreor par-dc(J'us, laiaant au milieu une ou·
verture comme
:l
une bourfc, dans laquelle un homme
fe ul fe met; enCuire liam
a
Ca ceinltlre cerre efpeee de
bourCe, il rame avee un aviron
¡¡
deux pelles,
&
af–
frollte de cene maniere la tempére
&
les gros poi(J'ons .
Les D anois onr les premiers déeouvert les
E Jkímallx.
Le pays qu'ils habiten! eft rempli de Ilavres, de porrs ,
&
de baies, ou les barques de Quebee vont cherellcr
-en troe de quincaillerie, les peau x de loups mnrins que
ces fauvages leur apportenr pendant I'éré.
Extraít d'¡me
" ttre de Ste He/ene; dI<
4I¡0 .
Oélob,"
t?SI.
V oy<z
aum
fi
vous "oule2 'Ia relation du Groeoland in[érée dans
les voyagos du N ord ,
&
ceux du baron de la Hontan :
rnais ne croye. poin r que ces livres Carisfaífellt votre
curioliré, ils ne contiennent que des tiaions; ce qui n'eft
pus éronuant puiCqu'aueun voyageur ,\ oi aueun armateur,
n e s'en encore haCardé de pénetrer
~ans
le vane pays
de Labrador pour en pouvoir
~arler .
Ainfi les
EJkí–
mat/x
fOll t le peuple fauvage de l'Arnérique que nous
\
ESP
conooi{fons le moins juCqu' a ce jou"
A rtid. de M. l.
Chevalíer
DE'
J
A U
e o u
R T.
.
E S L I N G E N,
(Glof!.rapb . mod.)
ville -du duché
de Wirtemberg , daos le eerele de Soüabe, en .ll.lle–
magne; elle eft firu'ée fur le Neckre.
Long .
27· :5'0 .
lat .
48. 40.
E
S M IL
1
E
R
v. aa.
terme d'Ouvr;er de bJúment;
c'eft équarir du
~loilon
avee le marreau,
&
piquer Con
parement.
( P )
E S M
1
N E
01<
E M I N E, f. f.
( Comme"e)
for–
te de meCure qui Cert en quelques eodroits
¡¡
mefurer les
graios
&
les légulllJ!s.
11 Y
a aum une autre
émín.
qui
étoi! au trefois une meCure des liquides.
Voye:;:,
H
E M
t–
N E.
(G)
ESMO U TIER,
( G/ag . mod.)
ville du L imo–
fin, en Franee.
L ong.
19. 22.
lat .
45'· 45'.
ES O TE'R
1
QUE, adj.
V o)'e:;:,
Ex
O
T E'R
t
QUE .
E S P
A
C E, fubll. m.
(Métaphyf)
La queflion Cur
13
natore de
I' .!pace ,
eft une des pus fameuCes qui ayant
partagé les PhiloCophes ancieos
&
modernes ; 3Um eft–
elle, Celon plufieurs d'entr'cux, une des plus e(J'enticl–
les, par I'influenee qu'elle a fur les plus importantes
vérirés de -Métaphylique.
L es PhiloCophes en Oll! donné des définirions fort dif–
férentes
&
meme rout oppoCées. Les uns diCenr que
I'.!pace
'n'efl rien
f3~S
les eorps , ni
~neme
r!en
~e
réel
en lui-meme; que e efl une abnraaJon de I eCpru, un
erre idéal que ce n'eft que l'ordre des choCes entant
qu'elles cd-eril!en t ,
&
qu'il n'y a point
d'efpace
f.1ns
cofps . D 'autres au cormaire Coatieoneo t que
I'e!pace
eft
uo erre abColu, réel,
&
diningué des corps qui y Cont
plaeés; que e' eft une .étendue
i~palp~ble ,
péoetrab}e,
non folide le ' vaCe umverCeI QUJ
re~o,r
les corps qu on
y place;
~n
un mor une
~fpeeé
de fluide immatériel
&
étendu
¡¡
I'infin i, dans lequel les corps oagent.
Le Cemiment d' un
e!pace
diningué de la maliere
a
éré autrefois CoBtenu par Epicure, D émoerite,
&
L en–
cippe, <jui regardoient l'
efpace
eomme un erre iucor..
porel, impalpable, ni . a if ni p.([jf. GaITendi a renou–
vellé de nos jours cetle opinion,
&
le célebre L oke dans
fon livre de
I'erltendement hllmain,
ne di (l ingue
I'efpace
pur des corps qui le rempliífenr, que par la p nétra–
biliré.
K
cill,
dans fon
introduélíon
,;
la
verítable
P b)!fi'lt/e, ,
&
tous les difciples de L oke, ont [oatenU la meme opi–
nion; Keill a
me
me donné des théod: nies , par leCquels
il prétend prouver que toute la matiere en parCemée de
perits
efpa<eJ
OU interl!ices ab[olument vuides,
&
qu'il
y a dans les corps beaucoup plus de vuide que de ma–
tiere fol ide .
L'auroriré de M , N ewton
a
f.itembralTer I'opinion
du vuide abfolu
a
plufieurs _mathématiciens . Ce grand
homme croyoit, au rapport de M . Loke , qu'on pou–
voit expliquer la créarion de la matiere, en fuppofant
que D ien auroit rendu plulieurs panies de
I'~(pace
im–
pénétrables: on voir dans le
fchol;t/m g eneral.,
qui eft
i\
la fin des principes de M. N ewton, qu'il croyoir que
I't!pace
étoir I'immen li té de D ieu; il I'appelle dans Con
opl;,!tte
le
fenforittm
de D ieu, e'en-a-dire ce par le mo–
yen de quoi D ieu eft préfenr
ii
tomes choCes .
M . Clarke s'en donné beaueoup de peine pour CoO–
renir le Cemiment de M . N ew ron,
&
le /ien propre fur
I'e!pace
abCol u, cOlme M.
Leibnit~
qui prérendoit que
l'
t!pa<e
[l'
éroit que l' ordre des choCes co-exinantes.
D onnons le précis des preu ves doO! Ics défenCeur de
ces deux opinions fe Cervcor,
&
des objeaions qu'ils
Ce
fom réciproquemen t .
Les par!iCans de
I'efp",e
abrolu
&
réel appuiem d'a–
bord leur iMe de tous les recours que 'l'imagination lui
pr~re.
Vous avez beau, diCenr-i1s , anéanrir touro m3- '
tiere
&
tour corps, vous conceve7. .qu·c. 'Ia place que
~erre
maticre
&
ces
corps oceupoienr Cubline
encore,
qu'bo y pourroit remettre les memes
choCe
,
&
qu'elle
a les
mé01~s
dimen lions
&
propriérés . TranCportez-vous
aux bornes de la matierc , vous concevez
nu -
dela un
efpace
io tioi , dans lequel I'univers pourroit changer Cans
ce!Te de pbce .
L'
efpace
oeeupé par un corps, n'el! pas
l'érendue de ce corps; mais le eorps érendu exine dans.
eer
e!pace ,
qlli en en ab[olument indépendant ; car
I'e–
fpace
n'en poinr une affeaion d'!'n ou de plu fieurs eorps,
ou d'un erre borné ,
&
iI
nc pa(J'e poin! d'un Cujet
a
un aurre. L es
e!paces
borués ne fonr poinr
d~s
proprié–
rés des Cubnances bornées, ils ne Cont que des parties
de
I'e!pace
intini, dans lequel les fu bnances bornées e–
xiftenr . EnCuire ces memes philoCophes fonr fenrir la dif–
fiClllr é qu' il y auroit pour les corps, de fe mouvoir
d30s le plein ab[oJu, contre lequel
i(s
(oot trois obje-
étions