Table of Contents Table of Contents
Previous Page  778 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 778 / 892 Next Page
Page Background

\

752

EQU

prouver: c'efl Dieu qui parle,

&

qui interroge le faint

patriarche ._

" Efl·ce de vous, lui

demande-~-i1 ,

que le e!1eval

tient fon eouragc

&

fon intrépidité? vous aoit -

iI ,

fon fier henni!Jement ,

&

ce foufRe ardent qui fort

de Ces- narines ,

&

qui infpire la terreur ?

11

frappe du

" pié la lerre,

&

la réduit en poudre; il s'élance avee

audace,

&

fe précipite au·travers des hommes armés:

< " inaeeemble

á

la crainre, le tranehant des épées, le

" fifRement des fleches , le brillan t éelat des lames

&

" des dards, rie n ne I'étonne, rien ne I'arrete. Son ar–

." deur s'allume aux prem iers fans de la trompetre;

¡¡

" frémit,

iI

écume,

iI

ne peut demeurer en pl ace :

,, <d'impatienee i¡ mange la terre . Entend - il fonner la

eharge? il dit , allons:

iI

reconno;t l' approche du

" com bat, il di(lingue la

voi~

des chefs qui' encoora–

" gent leurs foldats: les cris eonfus des armées pretes

" :l

combanre, -exciten! elt lui une fenfation qui l'ani–

" me

&

qui I'inlérelfe".

E'I"UJ paratur in diem be/N ,

a dit le plus fage des

rois.

Prov. ch. xxj.

L'u nanimilé de fentiment qui regne :. cet égard chez

(OUS les peuples , efl une prcuve qu' elle a fon fonde–

ment dans la N . rure. L es principaux traits de la de–

fcription précédenle fe refrou ven t dans I'é légame pein–

l ure que Virgile a tracée du meme animal.

Conti" " o pecoril gcnerq!i p,dluJ in arviJ

AltillJ ingreditttr,

&

mollia erm'a reponit;

Prim ftJ

&

¡re v iam,

&

ftll fl.} ;OJ

tentare minaces

Audet,

&

ignoto fere eommitlere ponti,

Nee v anoJ horree firepitm .

. . . .

: .

'Tu",-"

i

'1t(~ fO~tI";'

p;..

ui

a;m~ d~dire,

Stare loco neJcit, micat tluribuJ ,

&

tremit

artNI ,

C olleaum'ltte premem volvit f', b naribllJ ignem .

Virgo

Georg. lib.

111.

ver{.

7).

O'

Homere

(I1.

l.

XIII. )

le plus célebre de tnus les

poetes,

&

le chantre des héros, dit que les chevaux

font une partie elfentielJe des armées,

&

qu 'ils contri–

buent

ex tre m~ ment

a

la viétoire. Tous les auteurs an–

c iens ou modernes qui om traité de la guerre, ont I'en–

de m éme;

&

la vérité de ce jugement efl pleine–

ment ju(J iti ée par la pratique de toutes les natioos. Le

che

val anime en quelque fOrle ]'homme au moment

du combat; fes rnouvemens, fes agitations calmenr cet–

te pa lpitation nalUrelJe don't les plus braves guerriers

ont de la peine

11

fe défendre au premier appareil d' une

barnille .

A la noble ardeu r qui domine dans ce fuperbe an i–

m al,

a

fon eXtreme docilité pour la main qui le gui–

de, ajolltons pour deroier trait qu'il efl le plus lidele

&

le plus reconnoiOam de tOUS les animaux ,

&

nous

aorons rarremblé les puiOa ns motifs qui om da enga–

ger I'homme

a

s'en fervir pOllr la guerre.

FideJijJimfJJ inter omnia animalia, homini eft

ellniJ

at,!"e e'!uu"

dit Pline (

l. I/IIl.

e. xl.

)

/lmi./foJ

1,,–

gent dominoJ,

ajoB te· t-i l plus bas

(ibid. c._xli}. ), la–

(7)'mafcttle interdum defiderio ftmd'mt.

H omere

( Ilia–

d" liv. XI/II.

)

fait plcurer la mort de Patrocle par

les chevaux d' Achilll!. Virgile donne le me me fe mi–

ment au cheval de Pallas fils d'Evaodre :

.'

P ofit iJ infig nibz!J /Ethon '

l t lacrymam, g1tttifr¡ue humeélat grandibttJ or".

, ./Enád.

1:

Xl.

v.

1l9.

L'hi(J oire

(a)

n' a pas dédaigné de

nOllS

apprendre

q ue des cllevaux On! cléfendu ou vengé leurs maÍlres

a

COll pS de piés

&

de dems,

&

qu'jls leur - ont quelque–

fois faul' é la I' ic.

Dans

1<1

batai ile d' Alexandre contre Porus (Aul.

Gel!.

noéliltm /lteie .

l.

f/.

e. ij.

&

Q.

Cur!.

l. I/lll.) ,

13ucéphale couven de blelfures

&

perdant tout fon fang',

(a) o"ijo s,hyth"r",,, Reg"lo 'x pro'UO,ationo dimi,ante, ho–

Jlem ( ,um ",iélor ad {poliand" m ",enijJet ) ab 'quo

V"'

iéli–

b",

morfl'qlle confea",,, -'!fe .

. . . . .

Jbidem Phylar,h¡IS

refert Centaretum

e

GalatÍs in prlflio, occifo Antiocho, po–

t ito cquo ejus ) confcendif{e

O'lJantem

j

nt illum indi$natio–

ne accenfum ,

tlcmptis frilnis

ne

regi pojfet , pr4cipuem

in

nbrttpta ijJe ,xanimatl<mq¡ee ,m,i .

Lib. Vlll.

c. xlij.

de

'Mine .

(b)

Chez les Seythes , Aché. s leor roi panCoi! lui-meme fon

(beval, perfuadé que c'étoit-Ia le moyen de fe I'attacher

EQU

ramarra néanmóins le refl e de fes force

s

ponr tirer

aD

plus I'he fon ma1tre de la melée, 00

iI

eouroit le plus

grand danger: des qu' il fut arrivé hors de la portée

des traits, il tomba,

&

mourut un ioflant apres: pa–

roilfan t

f~lisfait,

ajol.te

l' hirlorien, de n'avoir plus

a

craindre poor Alexandre .

Silius ltalicus

( l.

X.)

&

J une L ipfe (

in epifiol. ad

B elg as.

)

nous onl conCervé un exemple remarquable

de I'attaehemem extraordinaire doO! les ehevaux fOn!

eapables.

A.

la balaille <;le Cannes un che valier romain nom–

m é

CI"'¡¡tlJ

,

qui avoit él€ pereé de plufieurs coups, fuI

lailré parmi les morts fur le champ de bataille • A[)–

nibal s'y étant traRfporté le len.demain, Clrelius,

a

,\ui

i! refloit eneore un fouffle de 'vie pret

:l

,s' éteindre.

voulu t, au bruit qu'i! entendit, faire uo etron pour le–

ver la tele ,

&

parler; mais il expira aum ·tÓt , en pouf–

fant Ull profond gémi(Jement. A ce cri, fon cheval

'qui avoit été pris le jour d'auparavant,

&

que mon–

toit un Numide de la fuite d' Annibal , reconnoirrant la

voix de fO

ll

maltre, dreíTe les oreilles , hellnit de tou–

tes fes forces,

je~le

par terre le Numide , s' é lance

n–

travers les

moura.ns

&

les morts , arrive aupres de C l:¡l–

lius: voyant qu.'i1 ne fe remuoit point, plein d' inquié–

tude

&

de triflelfe,

iI

fe courbe comme

á

l' ordinaire

fur les genoux ,

&

femble I'inv iter

a

mo nter. C et ex–

GeS

d'affeétion

&

de fidélit é fUI admiré d' Annibal,

&

ce g rand homme nc pUl s'empecher d'':tre altelldri

a

la vae d'un fpeétacle fi tou chant.

\1

n',di done pas étonnam que par un jurle retour

(s'jJ efl permis de s'exprimer ainfi) d'illu(l res guerriers ,

tels qu' uo Alexandre

&

un C é fa r, ayeot eu pour leurs

chevau! ' un

'Íltta~hement

fingulier . Le premier barit une

ville en I'honneur de Bueéphale: I'aulre

d~d ia

¡'image

du fien

a v

énus. On fai t combien

la pie

de Tureone

étoit aimée du «,Idat franc;ois, paree qu 'elle étoit che–

re

a

ce héros .

(b)

L e peu de lumieres que nous Qvons fur ce qui s'en

parré dans les tems voifins du déluge, ne nous permet

pas de fixer avec précifion celui

011

l'

00

~ommenp

d'employer les chevaux

a

la guerre. L'Ecriture (

Gen.

ch. xjv.)

ne dit pas qu'il y eUI de la cavalerie dans la

bataille des quarre rois contre cinq , ni dans la viétoire,

qu' Abraham bienlÓt apres remporta fur les premiers,

qui emmenoienr prifonnier Loth fon neveu. Mais quoi–

que nous ig[)orions, faute de détails futE rans, l' uf.1ge

que les patriarches onl pB faire du chel'al, il [eroit ab–

fur cj..e d'en conclure qu'jJs eurent l' imbécillité , fuiy an!

I'expremon de S. JérÓme

(C omment. d" ch. xxxv.j.

á' lfite), de

~

s'en pns fervir.

Origene cependanr I'a voulu eroire. On ne voit nul–

le pa'rt, dit-i!, (

H om¡¡ú xviij.

)

que les enfans d'

1-

frael fe foient ferv is de chevaux daos les armé es. Mais

commellt a-t-il ptl favoir qu'ils n'en avoieot poiot?

il

fau t, pour le prouv.. , une éyidence bien réelle

&

des

faits conrlalls . ' L a loi du D eutérono me

( ch. x vij.

v.

16.)

dont s'appuie S . J érÓme,

no" m,dtiplirabit fib i

''1UOJ,

n'exclut pas les che.vaux des armées des Juifs ;

elle ne regarde que le roi ,

fibi,

encare

(e)

nc lui en

M fend-elle que le grand nombre,

non mldtiplietZbit.

C'élOit une fage préyoyance de la part

de

M o yfe, ou

paree que le peuplc de D ieu devoit habiter un pays

coupé, fec, aride, peu propre

a

oourrir beaucoup de

ehevaux; ou bien, felon que I'a remarqué

M.

F leury ,

¡lOur lui Óter le deúr

&

le moyen de rclOurner. en E–

gyple . C'efl apparemmen f par la meme raifon qu'il fu t

ordonné 3 Jol,,¿

( 11.

6 . ) de faire couper les jarrets

aux chevaux des Chaoaoéens; ce qu'¡¡ exéCUla apres la

défaite de Jabin roi d'Azor (vers I'an du monde;

2H9 ,

avant

J.

C . 144f ) , D avid

( !l. Reg. viij.

4. ) en ñt

autant

a

eeux qu' il prit fur Adavefef>; il

o'

en réferva

que cem .

Quoi qu'il en foit du fem iment d'Origene , la défen–

fe portée au dix-feptieme chapitre du D eutéronol)'1 e , le

vingtieme chapitre du m eme livre

(d),

&

le quinzic–

me

davantage ,

&

d'en retirer plus de fervice: il parut éton–

né , lorfqu'il fut par les ambaffildeurs de, Philippe

~ue

ce

pl'ince n'eo ufoir pas . inú.

vie de ph¡/¡ppe de MMedoi""

ti",.

.J(JlJ.

par

M .

Olivier .

.

(e)

Salomon avoit mille quatre cents chariots

&

donze

mil–

le cavaliers .

111.

des

Ro;', ch.

X.

ver!

.6.

H.

PMalip.

l .

fu.

'lJ.

24·

(ti)

Si vous allez an combat contre vos ennemis ,

&

qu'ils

, yent un plus grand nombre de chevaux

&

de chariots ,

• &

plus de troupes que vous, ne les craignez pas ,

O'c.

P.

1.