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E .QU
fon
Iq"ilibrt,
qui comenten¡' la vlle,
&
qui lout cauCe
,que ce fens étam tatisfait, l'e(prit
&
l'ame peuvem
,prendre leur part (du plailir que .leur oflce l'illufiog.
Ile
13
Peillture,
, j'ioliUerai d'autant plus Cur ce príncipe
d'équilibre
de
)a compotition, qu'il y a un d.angcr in.6ni pour les arti–
lles dans l'"lfeaation d'une difpalition d'objets trop re–
eherchée,
&
que c'ell par cene route que [e,
[on~
,in–
troduits ces faux principes de contralle
&
de dlfpolltlon
pyramidale,
'
Les beaUtés de la nature ont un caraaeré de fimpli–
,cité qui s'étend fur fes tableaux les plus eo¡npo(és,
&
,qui pbit d,ans ceux qu'on pourroit accu[er de jTIonoto–
,nie, Plufieurs figures dans la
m~me
atmude, [ur le mé–
¡ne plan, fans comralle, fans oppotition , bien loin d'etre
.manotones dans
13
oature, nous y pré[entem des variétés
.fines, des nuaoces délicates,
&
une union d'aaion qui
cnchantent,
Jl
faut pour imiter ces beautés, )lne extrcms:
juflelfe;
&
la nai'v.eté, je l'avoue,
ell
voitioe de la féche–
,rtlre,
&
d'un gojlt pauvre qu' il f¡lut
~viter
avec ,nutant de
foin que le geore outré, Mais c'en
ell
aH,e? pour la
lignification de ces mots,
Iquilibre de compofitio11
,
Con–
fultnos Léonard de Vinci fur
l'Equilibre deI corpI
en
particulier
~
,
" La pondération, dit-il
cap,
ce/,r,
ou
l'lqui/ibr,e
des
" hommes, [e di vife en deux parties: elle
ell
fimple,
" ou compoCée,
L'I'f"j/ibre
limpie
ell
celui qui
Ce
re.
" marque daos un homme qui efl
debo.utCur [es piés
" Cans [e mouvoir , Dalls cene pofition, fi cet homme
" étend les bras en les éloignaot diverCemeol de leur
milieu, ou s'il [e baiITe en (e [e,naot [ur un de [es
piés, le centre de
gr~vi[é
lombe par une ligne per–
, , pendiculaire Cur le ¡nilieu du pié qui po[e aterre;
&
" s'il ell appuyé
égal~mellt
[ur les deux piés, ron erlo–
l>
mac aura (on centre de gravité (ur uoe ligne qui tomo
" be [ur le poio[ ¡niliet¡ de I'e[pace qui fe trouv" en,
!re les deux piés ,
'
" L'1t¡uilibrt
compo[é efl celui qu'on voi[ daos un
homme qui (oOtient dans diverCes anitudes un poids
étranger; dans Hercule, par exemple, étoutt'ant Amée
" qu'¡¡ Cu(pend en I'air,
&
qu'il preITe avec (es bras con–
tre Con ellomac, II fau[, daos ce[ exemple, que La
figure d' H ercule ai[ autant de ron poids au-dela de
la ligne centrale de [es piés, qu'il y a du poids d'
1').
n–
tée
en , de~a
de cene meme ligne " ,
On voit par ces défioitíons de L éonard de Vioci,
que
réqtlilibre
d'une figure ell Je Té(ulta[ des moyens
qu'elle employe pour (e Col¡tenir, [oit dans une aaiol)
,de mou ve¡nent) Coi[ dans une a[ti[ude de repos,
Mais comme les príncipes
&
Ics réflexions excellen–
tes de cet auteur fon[ peu liés enCemble dans ron ou–
vrage, je vais , en les fondant avec les mieones, leur
dooner, s'il [e peut, un ordre qui en rende I'intelligen–
ce plus facile, pour ceux mémes qui ne pratiquent
pa~
I'art de la PejnIU!e,
'
'
,
Quoique le pelU tre de fi gure ne puiLTe produire qu'
uoe repré(enra[ion jmmo,bile de I'homme'qu'il imite, I'il–
luliol) de ron art lui permet de choifir pour cene re–
pré(entation dans les aaions les plus animées, comme
daos les altitudes du plus parfai[ repos : il ne peut re–
préCenter- dans les unes
~
dans les autres qU'UD [eul in–
{lant; mais une aaiOll queJque vive, que,lque rapide
qu'elle (oit, ell compoCée d' une fuite infinie de mo–
m ens,
&
chacun d'eux doi[ etre CuppoCé avoir quelque
~urée:
ils
(OO[
donc tous [u[ceptibles de I'imi[ation que
le peimre en peu[ faire dans cene (ucceffioD de momens
dont
ell
compo(ée une aétion, La figure doit (par u–
ne loi que la nature impoCe aux corps qui [e meuven[
J'eux-memes) paLTer alternativcment de
I'éqllilibre,
qui
conlille dans l'ég9lité du poids de [es
p~rties
balancées
&
repoCées [ur un centre, a la celTation de celte égali–
té, Le mouvemen[ nait de la rupture du parfait
éqllili–
bre,
&
le rcpos provient du
ré[~blilTeq¡~n!
de ce me–
¡ne
é'fuilibre,
Ce motJílemen\ [era d'au[ant plus for[, plus promp[)
&
plus violent, que la figure don[ le poids ell parta–
gé égalemem de
~~aque
c{Jté de la lignc qui la
[011-
tiem, en Ótera plus d'un de ces cÓ[és pour le reje[–
ter de l'aUlre,
&
cela avec yiolence
&
précipita[ion,
Par une [uite de ce principe, un homme
n~
pourra
remuer uu enlever un fardeall, qu'iI oe lire de Coi-me–
m e uo poids plus qu'égal a celui qu'il veu[ mouvoir,
&
qu'i1 ne le pone du cÓlé oppo(é
a
celui ou
ell
le far–
dcau qu'il veut lever, C'ell de-U qu'on doít ioférer,
que pour parvenir 3 une julle expreffion -des aaiOllS, il
f~ut
que le peintre falTe en Corte que [es figures démon–
¡, ene dans leur auitude la quanlité de poids ou de for ,
EQU
,ce qu'elles empruntem pour I', a ion qn'elles COn! pra-–
te d'exécuter, J'ai dit
la 'fuantité de force;
parce que
fi la figure qui (upparte un fardeau reJene d'un cÓté de
la ligoe qui partage le poids de Con corps, ce qu'il fauI
de plus de ce poids pour balancer le fardeau dant elle
ell
chargée\ la figur.e ,qui veu[ lancer une pierre ou un
dard , emprunte Ja fOJce dont elle a !le[oin, par une con–
tor(,on d'autant plus -violeote , qu'elle "eu[ porter (on
coup plus loin; ,encore .ell-il néceífaire , pour
port~r
[on
,coup, qU'elle (e
prépa.repar une pofition .anticipée • re–
venir ,aifément de cene ,contorfion a la poJitioll ou el–
le étoit avant que ,de [e gener: ce qui f4i[ qu'un hom–
me qui touroe d'avance la pointe de fes pí,és vers le bu[
ou il Veu[ frappe;,
,&
qui enCuite recu le lOO corps, ou
le COntouroe, pour acquérir la force doO! il a be[oin,
,en acquerra plus que celui qui (e poCeroit différemmem
,parce que la pofi tioo de (es piés facilite le rctour -de
fon corps vers I'endroit qu'i1 veut frapper,
&
qu'il
y
re vient avec viteITe, eofin s'y
r~trouve
placé commo–
démem ,
Cette (ucceffion ,d'égalilé
&
d'inégalité de poid s dans
des combinaiCons innombrables ( que 110tre iollina, Cans
nOlre participation
&
,3
)lo)re
ioC~u,
fait (ervir
a
exé–
cuter nos VOl001,6 .avee uoe précilToll géomé[rique
fi
ad¡nir.able) (e remarque ai(émeu[ des que 1'00 y fait la
moiódre aneotion : cependant elle eH encore plus vifib)e,
lor[qu'on examioe les dan(eurs
&
les (auteun, dont l'ar[
confille
a
eo faire un u(age plus rai[ooné
&
plus appro–
fondi, Les fai(eurs
d'é<¡ui/ibre
&
les funambules [ur–
toU[, en olfrem des démonllratioos frappantes; parce
que dans les mouvemens qu'i1s fe de noen[ fur des 3Ppui¡
moins Colides,
&,
(ur des poio[s de Curface plus refiraints
I'elfe[ des poids ell plus remarquable
&
plus [ubit, (ur–
tout 10rCqu'ils elécuten[ )eurs exercices Caos appui,
&
qu'
ils marchent ou (auteot [ur la corde f.1ns cootre-poids:
c'ell
alors que vous voyez I'emprun[ qu'ils fom achaque
inllan[ d'une partic .du poids de leur corps pour fo Ctcoir
I'auue,
&
pour 'meme alternative¡nen[ leur ppids total
daos uo ¡ulle balaocement, ou dans une égalité qui pro–
¡lui[ Jeurs mouvemeos' ou le
r~pos
de leurs attitudes ;
c'ell alors qu'on voit dans la potidon de leurs bras 1'0-
rigine eje ces contralles de mcmbres qui nous plaiCeot,
&
qui Com fondés (ur la néceffi té; plus ces cOlllrallcs
fom julles
&
confor¡n~s
a
la poodération nécelTaire des
corps, plus i1s (a[isfont le [peaateur, fans qu'il cherche
,a
[e reodre comp[e de ceue Calisfaaion qu'il r:lTeot;
plus i1s s'éloignent de la néceílité, moios i1s produi–
[ent d'agrémens , ou meme plus ils bleHen[, fans qu'
on pu iffe biw c1ai¡$!!llen[, [e rendre raiCon de ,eue im–
preffion,
Ce [on[ les ob[ervatloos qui doivem eogager les ar–
rines a imiter Léonard de Vinci,
&
a
employer leurs
¡nomeos de lojlir
3
des réRexions approfondie,; ils
(e
for¡neron[ par.U des príncipes certains ,
&
ces principes
produirom daos lours ouvrages ces beautés vraits
&
ces
graces naturelles , qu'on regarde injullemen[ comme des
qoalités arbitraires,
&
poor la détini[ion deCquelles on
employe' ti [ouven[ ce [erme de
fe ne ¡ai ,/"oi:
expreC–
lion plus obCcure cent fois que ce que I'on veu[ défi–
nir,
&
trop peu philo(ophique pour qu'i1 foil permis
de I'admettre au[rement que cornme une
pl~i(anterie
'
:En invitlln¡
l~s
artilles
a
s'occuper [érieu(emen[ de I'é–
qllllibre
&
de
I~ pPt)d~ration
des corps) comme je les
ai déH exhortés
3
faire des études profondes de l' Ana–
tomie , je crois les rappeller
a
deux poims fondamen–
[aux de leur art , Je ue répéterai pas ce que fai dit de
l'AnatOmic; mais )'o(e leur avancer que la variété, les
graces, la force de I'expréjlion, ont auffi leuts (ources
daos les lois de
l'équilibre
&
de la poodéra[ion;
&
fans
eotrer
dan~
des détails qui demanderoient un ouvrage
¡!ntier, je me conteoterai de mettre for la voie ceux qui
voudrom réfléchir (ur ce f"je[, Pour commencer par la
yariété, qllelle reffource n'a-t-elle pas dªns cene oéce[–
lité de di[pofitions différentes, relatives a
l'ér¡Hilibre,
que
la nature exige au Il1Qindre chaogemen[ d'ilttitude? Le
peu d'anen¡ion [ur les détails de cette partie, peu[ lai[–
[er croire a un artíOe [uperficiel, qu'il n'y a qu'un cer–
taio nombre .de po(¡[ions qui [Qient favorables
11
filO
ta–
leu[; des que ron (ujet le
rapproch~ra
tao[-Coit-peu d'u–
ne de ces figures favori[es, ¡¡ (e [entira emrainé a s'y
ti
xer par I'habitude ou par la parelTe;
&
li I'on veut
décompo(er lOUS [es ou vrqges
&
les réduire
11
leur ju–
lIe Illéríte,
quelque~
anitUdes, qpelques groupes,
&
quel–
ques caraaeres de [c[e$ é[erneIlemem répétés, otfriront
le fond médiocre (ur lequel on portera un j\Jgement
qui lui [era peu favorable, Ce o'ell poio[ ainli qu'ÓIl[
ex,rcé,
&
qu'exercem encore ce! art immeu[e
1
les , qr-
!l-