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EQU

tr,u;t, tout eornrne

ti

les parries irrilé'es péchoient par

~eHlchement,

paree que celles-ei Cone forc¿es de céder

:. I'aaia n eo mbinée de tous les

vaiUcau~

du corps con–

Ir'elle ; élant alors inférieures en rélillanee, elles ne

liennenl pas co ntre I'aaio n des libres, en général de–

·venues plus forres, que dans l'élal nalurel, par un .mo–

yen CuraJoil lé , qui leur en commun

a

toutes,

vi! tmita

fo rtior .

Ainli de deux cauCes oppoCées, le reH\chemenl

<v.

le re(ferrement des libres ou des vai(feaux, iI peut

également en réfulter un défaut d'

!quilibre

dans le

ca rps animal.

11

efl naturel de conclure de tout ce qui viene d'e–

tre expoCé au Cujet de

I'!'{"ilibre

dans le corp s humain

qu';1efl tres-imporrant de s'innruire de tout ce qui fer;

a

faire connoilre les phénomenes, les lois conllantes de

cet.te

con.dilio~.

requiCe pour la vie Caine, de cet agen t,

qUl parolt Jouer un fi g rand r6 1e dans l'économie ani–

m~le,

qui. en. un principe fécond, d'ou on peut dé–

dUlre une 1I1fiDlté de cauCes, qui entretiennent la Canté

qui produiCem les maladies, fe Ion

les

diverCes diCpofi:

tioos des Colides enlr'eux,

&

relativement aux fluides.

L es réRexions, Cur ce Cujet, fembknt juflifiet la , Ihéo–

rie des anciens medecins m éthodiques, qui vouloient

faire dépendre I'exercice reglé ou vicié de toutes les

fonaions , de ce qu' ils appelloiem le

[lriElum

&

le

la–

x"m;

i1s ne fe font vrai(femblablement écartés de la

vérité

a

cet égard, que pour avoir voulu tout auribuer

a

la

d i~Folitíon

des Colides, fan s reconnolere aucun vice

crrentie dans les Ruides. Baglivi a tro p fait dépendre

l'Eqtlilibre,

qu'il avoit junement entrevil dans le corps

anima l, du mouvemem

f~llaltique,

qu'iI auribuoit aux

m em branes du cerveau; mais en ramellant ceUe théo –

rie aux vrais avantages que I'on peut en tirer,

~lJe

peut

fo urnir de g randes lumicres dans I'étude de la nature

&

de fes opérations, dans J'état de la fanté

&

dans celui

de maladie; par exemple,

a

I'égard de la dill ribution

des dilférenres humeurs dan s toutes le s parties du corps,

d u méchanifme des Cecrétions en général, de l'infl uence

du poids de I'air

&

de Ces autres qualitds, du challd,

du froid, du Cec , de I'humide,

&c.

Cur le corps huo!

m ain, fur les poumons principalemenr, des é vacuations

critiques

&

fymptomatiq ues, des melallares ,

&c.

I/oy.

fur ce fujet l'

artic).

M

E'T H

o

DI

Q

u

E,

Profper Alpio,

de medieiná methqdicá ,

&

les

reuvres

de Baglivi . Si

l'o n admet I'imponance des réCultats, quí déri vent des '

obCervations fur

l'équilib~e

dans I'économie animale,

tel qu'on vient de le repréCentcr,

011

ne peut pas refu–

fer de convenir qu'elles doiveot etre anffi d'une tres–

grand utilité dans la pratique medicinale , pour établir

les indicatioos daos le traitemem des maladies ,

&

pour

diriger l'adminillration

de

la plilparr des remedes, com –

me les

!vaman! , d.érivatifI , r!vuljifI. fortijianI , re- '

lachan.I, anodynI, nareotiques , antifpafmodique"

&

au–

tres

qui peuvent produiee des etrets relatifs

il

ceux-13 .

170yn

ces

mots

&

les articles qui ont rappo rt

a

ceJai

qui viem d'etre terminé, tel que F I

D RE,

F

L

U

X

I o

ti,

RELACHEMENT,

SFASME,

&e.

(d).

E

Q.

u

I L I B

RE,

terme de P eintttre. Omne corpus,

" iji extrema {,{e undi'l'Je contineant, librentur'{"e ad

centrtJm , co./labatur ruatque nece1!e ejI:

voila un paC–

fage qui me parolt délinir le terme dom

il

s'agit ici;

&

j'eCpere qu'nne explication ut\ peu détaillée de ce

tex te,

&

un précis de ce que L éonard de Vinci dit

fur ce

He

partíe dans fon

trait! de la Peinttlre,

fuffiront •

pour en donner une idée eJaire. Pomponius Gaurie

qui a compofé en latin un traité de la Sculpture, efl

I 'auteur de la définition que j'ai citée; elle fe trOuve

au

chapit"e

'Vj.

intitulé

de jJatuflrttm jJa(f< , motu,

&

otio .

Toute eCpece de corps ,. dit-il, dont les extrémi–

tés ne font pas conrenues de toutes parts,

&

balancéos

fur leur centre, doit néce1Tairement IOmber

&

fe pré–

dpiler .

La chaine qui unit les connoilfances humaines , joint

ici la Ph ylique a la 'PeiOlure; eoCo rre que le phyr,cien

qui examine la cauCe du mouvement des corps,

&

le

peinrre qui veut en repréfemer les julles ellets , peuvent,

pour quelques momens au moins, fuivre la meme ro u–

te ,

&

pour ainli dire voyager CflCemble. L'on doit m e–

m e remarquer que ces poillts de réunioo des Sciences ,

des A rtI,

&

des connoilfances de I'efprit, fe m a ntrent

plus fréqueos , lo'rfque ces m emes connoiffances lendent

a

une plus grande perfeaion. Cependant on a pu ob–

ferver auffi (comme une eCpece de contradiaion a ce

príncipe), que Couveqt la théorie perfeaion née a pllltót

lui.vi

que précédé les ages les plus bríllans des beaux

:ms ,

&

qu'au moins elle n'a pas to QJ ours produ it les

fruits qq'o n Cet{lblcroit devoic en efpérer , Je referve

Tome

17.

,

EQU

747

pOllr les

motI

T~IE'O R I E

&

PRA TI QUE quelques

réHexions fur celte fingubrité . I I s'agit dans cet anide

d'expliq uer le plus précifémenr qu'il efl poffible ce que

.\'o n enlend par

' '{tlilibre

dans I'art de Peio ture.

Le mot

¡""ilibre

s'elllend príncipalement des fi gures

qui pnr elles-memes ont du mouvemeor; telles que les

hommes

&

les ani maux .

Mais on

fe

fert auffi de celte exercflion pour la com–

polirion d' uo tab)eau;

&

je vais commencor par dé–

velopper ce deroier feos.

1\tI.

du FreCooy, dans

Con

potme immortel

de arte graphicá,

recommande celte

partíe;

&

voici comment iI s'exprime :

S." mtdeiI con[labit opt/J, paueif'{tte jigltris,

/l Itera pat"J tab"ld! vacuo ne frigi da campo

/I"t defcrta jiet , dum plrerib1<J altera form is

F"vida mole fuá fupremam exurgit ad oram:

Sed tibi jic pojieis refpondeant tltra'{ue reb us ;

Ut ji ali'luid {u'{1Im fe parte attol/al in tmá ,

Sic ali1"id parte ex ali,; con{tlrgat ,

&

ambas

./Equiparet , gominas ",mutando <1!qttaliter oras .

So;t que vous employez beaucoup de figures , ou que

vous vous red nir,ez a un petit nombre.>? qu'une partíe

" du tnbleau ne paroi!!e poinl vuide, depeuplée ,

&

froi–

'" de, taudis que I'autre

eorich~

d'ul1e infinilé d'objets,

" olfre uo champ trap rempli: mais faites que toute

" votre ordonnant e coovienne tellement que

fi

quelque

" corps s'éleve dans un cndroit, queIqú'autre le balan–

" ce, enfone que VOlre compolitíoo préCeote un julle

''{ltilibre

dans

Ces

différeDtes parties ".

Ceue traduaion qui peut paroirre m oins conforme

a

la

I<tlre q'u'e1 le ne l'ell au feos, donoe

u~e

idée de

cet

¡'1rtitib"

de compontlon dont

M.

du FreCno )" a

"oulu P-llrJer ;

&

j'ai haCardé avec

d'~utant

plus de plai–

jir

d'ex pl iq~r

fa peorée da

liS

ce palrage, que

b

tr,du–

a ion qu'eo il0{'ne M. de Piles préCente des préceples

qu i , loin d'''lre avoüés par les an illes, fo nt abfol umen r

co ntraires aux príocipes de I'art

&

aux eflets de la na–

ture. Je vais rappon er les termes dont fe fen

M:

de

Piles .

" Que I'un des c61és du tableau ne demeure pas

" vuide, pendant que I'autre en rempli jufgu'au hau t ;

" maís que 1'011 diCpoCe

Ii

bien les chofes , que /i d'un

" c61é le tableau en rempli , I'on prenne occa/ion de

" remplir I'aulre; enCo ne qu'iJs paroifTent '"

qlUIr!tu

"

fafon

égaux, foit qu'il y ait beaucoup de figures, ou

" qu'elles y foient en petit nombre" .

On appero;oit aUez dans ces mOls,

en qltelqt" fafon',

qui oe Co nt point dans le texte , que M. de Piles lui–

me

me a feÍlti qu'il falJoit adoucir ce qu'jJ venoit d'a–

vallcer: mais cet adoucilTement 11e fu ffi t pas.

11

n'efl

point du

lo~t

nécelfaire de remplir

UD

Calé du

tabl~au ,

parce que I'on a rempli I'autre, ni de faire enúme q u'

ils paroi(fent,

en qllel"ue f"fon

m eme, égaux. L es lois

de la compofition Com fooMes rur celles de la nature,

&

la oature tDoins concertée ne prend poin t pour nous

plaire les Coins qu'on preCerit ici a l'anifle. Sur quoi

donc ferar fondé le précepte de du F'reCnoy? que de–

viendra ce balancement de compo.lition

a

I'aide dU4uel

j'ai rendu fon idée? II naitra namrellement d'un heu–

reu I choix des elfets de la l1amre , I}ui non-Ceulemcnt en

permis au!(. Peintres, mais qu'il fau t m eme Icur recom–

mander; il na7tra du rapprocbem cnt de eertains objets

que la nalUre ne prérente pas a(fez éloigoés les

11I1S

des

autres, pour qu'ol1 ne Coit pas autorifé

a

les ra(fembler

&.

a les difpoCer

a

Con avanlage .

E n elle t il el1 rare que dans un endroit eorichi, foit

par les produélions naturelles, foie par les beautés de

Part, Coit par un concours d'etres vivans, il fe trouve

dans le' court efpaco que I'on peut choili r po ur rujN

d'un tableau (qui n'ell ordinairement que celui qu'un

fcul regard peut embraUer), un clllé dénu é de toUtil

efpece de richeUes , landís que l'autre en fera comblé.

La nature ga rde plus d'uniformilé dans les lableaux qu'

ellc com pole,;· elle n'offre point bruíquement le contra–

Ile de l'ab<lndal1ce

&

de I'ex treme aridité . L es lieux

efcarpés re_joig nent imperceptiblement a ceux qui font

unis; les contraires COllt Céparés par des m ilicux, d'ou.

réCulte eel te barmoníe générale q ui plalt

a

nos regards:

d'ailleurs ce balancement ne conlille pas Cculement dans

la place, la grandeur,

&

le nombre des. objets; il

3

encare une

lo

urce plus cachée dans la dirpoli tion

&

¡'enchainement des m:tlfes que forment la lumiere

&

I'ombre. C'c(l (,lr-toUt cet ord re ingénieux, ce che–

m in qu'o n fai t faire

a

la lumiere dans la compoli lion

d'un tableau, q)Ji contribuent

a

fon balance mcnt

&

a.

B b b b

Q

2

fOIl