EQU
l'o~dre
de bataillc , qu 'il y avoii
&
des chars
&
des cn–
vallen. " H lppoJochus fe jette abas dc fon char,
&
" Agamemnon, du t"anchant de fon épée, lui abat la
" tete, qui va roulant au milieu ,de fon cfcadrol1 .
On lit daos le m eme endroit, que I'écuyer
d'
Agaflr~phus tenoit (on char
¡¡
la queue de fon cfcadrGu.
N
eflor ren verfe un tr.o;'en de fon char ,
&!
fautant
legeremel1t delTus ,
iI
en fo nce fes efcadtOflS
(Ji·v. Xl.).
N e peut-on pas induire de·
la ,
1\vec
~Qifon,
que les
c hefs étoient fur des chars a la rerc de leurs efcadrpns ?
C ela n'efl-il pas plus vrailfemblable que des efcadron s
de
chars?
" L ' infanterie enfonce les batail]ons troyeos,
&
la–
" cav<lle~ie
preae
li
",vemenl' le s efcadr9ns qui lui
" Cont oppofés,
qu~el" c I~s
renverfe:
le~
deu x a.r–
" mées font enfevelies dans des tourbil\ons de poume–
" re
r
qui s'éleve ·de delTous les piés· de tant de milliers
" d'hommes
&
de chevaux ".
,
M.
Frecet, luPméme
,~ aureit-il
mieox déerj uoe
ba–
mille" .s'il
.e~t
voulu faire enteodre <¡u'il y avolt de la
cavalene dlfllOguée des chars
~
ou 'des ahars
¡¡
la tet!!
des 'efeadrons de gens oe clleval? •
,11
en dit, dans une autre batail\e,
que' "
N e fl or pla–
"
~oit
a
la tete fes efcad rons, aV,ec I.eurs chars
&
leurs
Che7Jallx .. ..
derriere ellÑ, il rangeoit fa' llom–
oreufe infamede pour les foílteoir. L es ordres qu'il
" doonoir
Ji:
fa caval e ie , étoient de> retenir curs che–
j ,
vaux,
&
de marcher eo bOIl
ordr~,
fans ·m eler oi
" confondre..Jeurs rangs
( [liad. ' liv.
1(7.)
Si H omere
n
eut voulu parler
que-
de chars, a\l,foit-il
ajoulé :lU mot
cfead;"m
.a'lkf
leu.rseha/u
&"
leltrI che-
'lJllfiX?
•
Q ue peut-on eotendre. par
miler
&
e"r.fondre de!
..angI?'
P ouvoir-il y aNoir plulieurs rangs de chars? A.
q uoi eltt été. bon un feopnd raog?'
1<;
premier viao–
rieux, le fecond ne pouvoit ril.'n de , pl'us ; le premier
rang vaincu, le fecond étoit conféquemment,
&
fa os
relfource; car comment faire faire
.3,.
des ol);¡rs m is en
rlll'lg, des demi-tburs
11,
droite>pour la retraite?
U
paro;t fuffi(amment prouvé par les remarques que,
nous venons de faire fur quelq ues cndrcits du texte d'Ho–
mere, que Fart de monter les óhevauI a été connu
dans la Grece avao t le liége de Troye,
&
qu'il
y
a–
voit meme dans les ar¡nées des G rees
&
des Troyens,
des troupes de cava rie , proprement díte. Si ce POete
n'a point décrit particulieremeot de combats de ca va–
lerie , on ne voir pa¡ non plus qu'i1 fo't entré dans un
plus graod dérail, par rapport aux combats d'iufaote–
rie. Son v6ritable objet, en décrivant des barailles,
f–
toi¡ de chanter let cxploits des héros
&
des plus illu–
fiTes guerriers des deux partis: ces héros eombauoien t
prefque tous fur ·des chars,
&
I'on oCeroit preCque
a(: .
f urer qu'il o'appa.rteooit qu'iI eUI d'y. combattre. Leur
v aleur
&
leur feI meté
y
paFOi/Toient avec d'autaot plu,s
d'éclat, que Icur arteotion o'étoit point di vifée par le
foin de conduire les chevau x. VoiU pourquoi les de–
fcriprions des combats de chars foot
lli
fréquc otes,
Ii
loogues,
(i
dé raiJlées. C'éroit par ces combars que les
gra ,des affaires s'elltamoient, parce que les chefs , mon–
tés fur des chars, marchoieo t toujours
a
la tete des
troupes: Homere n'en omer aueune circonflance,
&
peCe
fu r touS les détails , paree qu'iI a
m
déjil nous inté–
re/Ter vivemeot au fon des guerriers qu'il fait com–
bame. Son gfand objet fe rrouvant rempli par. U, des
qüe les troupes fe melein,
&
que I'affaire devient gé–
nérale, il palTe rapidemeot for le refle du comt>ln;
&
pour De poiot fatiguer le lefteur ,
n·
fe Mte de lu i en
apprendre l'ilfue, Cans de fcendre
~
cet égard dans aucun.e
pauicularité . Tel efi la méthode d'Rpmere, quand 1I
décrit des combats ou des batailles.
'Z'lmoignageI del Icriv aim poflériettrI
,;
Homere.
M ..
Freret qui s'étoit fait uo principe coofla nt de fou tenir
que les Grees
&
les Troyens au tenl5 de la guerre de
Troye ne connoi/Toieot que I'ufage des chars ,
&
qu'on
ne pouvoit prouver par les poemes d'Ho mere que I'art
de monter
ii
cheval leur rot con ou, récuCe cooféquem–
ment a foo Cyfleme, ,les témoignages de touS les éeri–
vains poClérieurs a ce poere,
&
particul ierement tous
ceux que les auteurs latins fourniCfent cOntre fon opi–
nioo .
,. Virgile, dit-il,
&
les poetes larios, ont éré. moios
" fcrupuleux qu'Homere,
&
ils n'oot pas fa it dlffi culté
" de dooner de la cavalerie aux Grees
&
aux Troyens;
EQU
757'
" mais ces· poetes poflérieurs d'ooze ou douze
liecle~·
" .aux tems héro"ques , écrivoieot dans un (jeele on les
" mCCJJrs des premiers tems n'éroient plus connues que
"
de~
f.lI'ans .. . " Icur cxemple , ajoílre-t-il, ne peut.
" nvorr aucune autorité lorfqu'ils s'écartent de la cono,
" duirc d:Hnmere ".
Si le rémoigoage de
~irgile ,
poflérieur d!onze
011:
dOll'l.< lieefes
a
la ru ine de Troye, ne pem avoir aucune
fo rce: pourquoi
M·.
'Freret vem-il qu e le (jeo poflérieur
de
t~ois
miJle aos, foit préféré? opourquoi admet,il plll–
tI) celui de Pol\ux· au teur gree, plus moderpe que V ir–
gile
d'ell\\ir~n
deu x cents anso? Quant
a
ce qu'il dir que
les mceurs' des pre miers rems n'étoient eonnues. que des,.
favans , ce reproche ne coovient point
:i
Virgile: au ri–
[rc
fi
juflemcot acqllis dc
prince de! P oe/eI ,
il joignoit
celui de
¡nvanl
&
d'exccl1e"e hommc de
l:ttreI .
De-'plns, foh Enéiqe qll'il fut dODze ans a compo–
fer, efl · entierement· faire
~
I'imitadoo d'Homere . V ir–
gile ayant pris ce ifra'hd poete pour modele ,
&
pour
filje!
de
Con poeme, des éveoemens célebres qui tou-
1
chnient, pour ainli dire,
¡¡
cellX qui fOil! chantés dans..
l'l liade croiq-t-on qu'il ait confondu les ufages
&
les
tcms,
&
IÍfépriré le fu ffrage des favans au poiot de
fdire combame fe. hévos
a
che val , s'il n'avoit pas re–
gardé co'tnme un- fait
conflao~
que
l'i'{tÚtation
étoit en
uG¡ge de leur tcms
?:'
.
Tout ce , qu'on peut préfl.mer, c'efl que Virgilc s'e(l'
abflenn de parler de cllars 3Um fréquemment qu'Ho–
mere, poor reodre fes narrarions plus imérelTantes,
&
parce que les R omains n'en fa ifoieot point ufage dans
leors armées. En6 n les faits cités pa r les auteurs doi–
vem pa/Ter pour inconreflables, quano ils font appuyés
fur une tradition ancieone, publique ,
&
conflaOle: tel
étoit I'ufag.e établi depuis un lems immémorial che.
les
Romaios, de nomm er les e.xercices
a
cheval de leur
jeune{le ,\
le! jeux
troyel1I.
Troja,!ue "une ptleri trojanum- dicitur agmen .
(.lEn.
/.
V.
v.
002. )
V irgile 'n'iovente rieo en cet endroit, il
fe cooforme
iI
I'hifloire de fon pays, qui rapportoit ap–
paremmeOl I'origioe des courfes de chevaux dans le cir–
que, au delfein d'imirer- de femblables ¡e!lx militaire5
pratiqués autrefois par les
Troy~os,
&.
doO! le fóuve- .
nir 'éroit confervé dans les aneieones aona·les du
la–
tium:.
E née faiCoit
exerce~
fes eofans a moo ter
a
che–
val:
FrenatiI I«,"ne in e'{,(iI..
(lá.
v .
sr;.)
C'efl en Cuivant les plu s ancienoes traditioos greques.
que Virgile
( Gtor~.
l. lII.
'/J.
Ilf. )
auribue aux La–
pilhes de Pélétronmm I'invention de I'an de monrer
a
cheval . 1I nous appreod daos le meme endmit
( l b. v. -
, ' 3.)
I'origine des chars qui fureot iIJyenlés par Eri–
cthooius, quatrieme roi d'Athenes
(a)
depuis Céerops;
&
ee qui fuppoCe nécelfairemcO! que
l'h{lIitntion
étoic
connue
en
Grece avaO! Erifthonius, c'dt que la ¡radi–
tion véritable ou fabuleufe de ces tems-I', rappone' que
ce fut pour cacher la difformiré de fes jam,bes qui é–
!Oient tOrlues , que ce prince ioventa les chars .
-
!:rygin qu i, de meme que Virgil'e, vivoi¡ fous le re-
I
gne d'l'\ugufie, a fait de Bellérophou un eavalier
(Fa–
ble
273.) ,
&
dit que ce prioee remporra. le prix de la
coud'e
a
cheval aux jeux fuoeores de
Pe
lias, célébré.
apres le rc!Our des Argooautes ; mais parce qu'oo ignore
dans que,!, poete aocieu Hygin
a
pu ifé
ce
fni t,
M.
Fre–
r.etle traite impito.y,abkm t nt de
commentatmr fanI ¡;orlt ,
fans critIque, iodigne qu'on
l.uiajoilte foi :
11
en djt au–
taOl de Plioe
( l. V il . c. I"'j.
) ,
qui eo faif.111t I'éoumé–
ration de ceux
au );.quel~
les G recs atlribuoieOl I 'ioveo–
tion de. quelque art ou de quelque coíltume, oCe d'a–
pres
le~
Grecs, regardcr ' l3éllérophon comme I'inven–
teur de
I'.,!wt~tion,
&
3Joiher que les ceotaures de
ThelTalie comban irent les premiers
a
che val.
Pour réfuter ce qJJ'Hygio dit de Bel\érophon,
M.
f rere t prételld premierement que, Celon Pau(aoias
(Iib:
V i .) ,
I'opinion commune étoit que G lauells pere de Bel–
lérophon , avoit dal.'s les jeux. funebres de Pelops , di–
fput é le prix
a
la courfe des chars: fec;ohdemeOl, que ,
ces m cmes jeux é roieO[ repré(entés fur
un
tres-aoeien
coffre , dédié par I¡=s Cypfelides de Corio rhe,
&
con–
ferv é
a
O lympie au tems d:
P3~fanias
(/.
V.) ,
&
qu'.
on oe v.oyoit daos ra repréleOlatloo de ees JCUX
0 1
Bel-.
lérophoo, ni de courCe a cheval . On geut facilemen t
juger
de
la fol idiré'
d~
cene réfulatioo.
L e lémoignuge de Paufanias fa vorifapt
ici
~
M.
F reret,
iI
s'en rappone aveugl ément
a
I'opinion
tui: mais
il
(-1)
11 vivoit environ 1489 ans avant
J.
C.
Il
fllccéda
a
Aml?hiclio~ .
&
inJHma les jeux panathéna'iques en I'honneul'
de Mioerve.
,