758
EQU
il
doit recunnoltre de
m~me
la vérité d'un autre paf–
fage de cct auteur , capable de rcnverCer fon fyneme.
PauCanias
C
lo
1/.)
afsllre que Caous arcadien,
&
pere
d' Aralante, remporra le prix de la courCe
a
cheval.,aux
jeux funebres de Pelops
a
Ol ympie
Ca).
Ce fai t qui
d onnerait aux courfes
ii
ehev al preCgue la me me an–
cienneté que eelle qu'on rrouve dans H ygin, M. Fre–
ret foarient qu'i1 n'en fond é que .fur une tradirion peu
aneienne: Piadare, dit-il, n'en a pas fait ufage lorfqu'il
a
célébré des viétoires . remponées dans les courfes de
chevaux. " Dans ces ocenlions, ajoute-t-il, I'hiñoire
" ancionne ne lui fourn ilfant aucun exemple de ces cour–
,; fes, il a recours aux avantures des héros qui fe fOn!
" din ingués dans les eourfes de ehars C
b)
".
Mais qui
ne
voit que le poete a voulo varier 'Íes defcriptions , en
f aifant de ces deox f\lrtes
de
eourfes un objet de eom–
paraifon, capable de Jetre¡ pl us de. feu, plus de bd)lant,
plus d'énergie dans fes odes?
Si ces courfes
¡¡
cheval , dit
M.
Freret, avoierH été
en ufage des le tems de I'olympiade d'Werculc, poor–
q uoi n'en trouve-t-on aucun exernple juCqu'" la rrente–
Iroilicme olympiade de Correbu's, célébrée l'an
,648
Ce)
avant
J.
C.
¡oo
nns apres les jellx
fun~bres
de Pelops,
&
240
ans apres le renouvellemeat des jeux olympiques
par lphitus? Ce raifunnement ne prouve rien du to'ut :
c ar on pOllrroit avcc autam de raifon dire ¡¡
M.
Frer t :
"ous ars¡¡rez qu'au tems d'l'Iomere I'an de
1'-I'I"jtatlon
éroit porré
ii
un tel dcgré de perfeétion, qu'ufl feul
é–
cu yer eonduifoit
ii
toute b'ride quarre .ehevaux
a
la fois ,
s'élan,ant avee adre/Te de I'un
ii
I'au tre pendam la ra–
pidité de leurs courfes;
&
moi je dis que o cela étoit
veai , on n'suroit pas atreudu p,es de trois cents ans de–
puis Homerc, pour meme les courfes de chevaux au
110mbre des Cpeélac\es publics.
I I
Y
a quelque apparence que la nouveauté des eour–
fes de chars fut la caufe qu'on abandonna les autres pen–
dant long-tems,
&
qu'ou n'y revint qu'apres pluoeurs
iiec\es: il faHoi t en e!!e t bien plus d'3rt
&
<le dexrérité
p our eonduire dans la carriere un char at'telé de pluGeurs
che vaux , que pour manier un feul cheval. Qu'on en
juge par le d¡fcours 'de Nen or
a
Antiloque fon fils
(!liad.
l. XXIll.) ,
La fable
&
lj..omere apres elle, ont parlé du cqeval
,d'
Adrllne: ce poete le nomma
le
djvj" A rjon;
il
avoit
eu pou r maltre Hercule, ce fut éranr monté fur A rion
(PauC.
l/.
vol.
p,
181.)
que ce héros gagna des batail–
les,
&
qu'il é,'ita
la
mort . Al>res avoir pris Augias roi
d 'El is ,
&
apres la guerre de Thebes antérieurc
á
ceHe
de Troye,
iI
donna ce cheval ¡¡ Adrane. Comme on
, 'oit dans prefque rous les anteurS qui
~n
om parlé ce
TUpide cour oer toOJours feul, on en a conelu avec alfe'¿
de vrai/Temblance , que c'étoit un eheva l de monture:
m ais M. Freret lui trouve un feeond qu'on uommoit
C ayroJ.
Voila un fait . Antimague
Cd)
I'afsure; il faut
J'en croire : mais il doit au m fervir d'áutorité
a
ceux qui
n e penfco t pas comme M , Freret . Or Antimaque dik
poo rivemcl1t qu' Adran e fu it en deuil monté fur Con
11.–
r ion.
00
a done eu raifon de regarder Arion comme un
cheval aeeourumé
a
~trc
monté, fans nier tonterois qu'
il u'ait pO etre quclqllefois employé
11
condu ire un char.
Antimaque ajoOte qu' Adrane fut le troifierne qui cut
J'honneur de dompre r Arion: c'en qu'il avoit aypan enu
~rabord
a
Onéus, qui le donna
a
Hercule . Tout cela _
lle prouve-t-il pas en faveur de
1,.,¡lIjtation
de tems an–
térieurs ¡¡ la gucrre 4e TroJe?
'(a)
Ces jeux, dit M. Freret, font ponérieurs de qnelques
années
a
eeux de Pélias,
&
e'el! ce que l' oh nomme
l'olympiad,
d'H.r",I.,
qui comb.ttit
¡¡
ces jeUle,
a.
qui
en regla
b
forme foixante ans avantla guerre de Troye.
Cb) M.
Freret cite en preuve la premiere olympionique de
, Pindare, 011
a
ptOpos de la viéloire remportée par Hiéron
a
la
courfe des chevaux, ee poete !'apporte l'Itillo;re de
Pélops , vainqueur
11
la courfe des ehars. Mais dn tems
d' Hiéron,
a
eehu 011 l'.on introduifit aux jeux olympi–
ques les eourfes des ehevaux , il
Y
a cent foixante ans d'in–
tervalle: les excmplcs anciens ne pouvoient done pas man–
quer
a
Pindare , s'il avoit eu deíTei.n d'en rapporter.
Ce)
Cc c:\lcnl de
M.
Freret n'el! ni le plus exaél , nille. plus
ftuvi. Les plus favans chronologiftes rapportent I'olympia–
de d e Cor",bus
a
I'an
776
avant
J.
C. l'époquc de la fon–
danon de Rome, liée avec cette olympiade, femble don–
ner
a
ee dernier fentimcnt toute la force d'une démon–
íl:ration,
1I
Cuit de-la qne les counes de ehevaux fnrent
ndnufes atl nombre des fpeélacles des jeux olympiques
cent vmgt-buit ans plutot que
M .
Freret ne I'a erú,
(ti)
Allteur d'un pocme de la Théba'ide;
iI
vivoit
du
rems
EQU
Momlmenl an&Íem.
M, Fteret fuit la meme marche
dans l'examen des monumens anciens. C ellx ou
iI
n'a
poin t va de chevau x de monture , méritent feuls quel–
que croyanee, ils font autant de preuves pofitives : les
amres font ou faét ices, ou
modernes~,
on ne doit point
y
ajoater foi.
C
Paufan. /.
V.)
Le cofre des Cypfélides dont
iI
:l
dé–
ja éré parlé, en, felon cet aeadémicieo, uo monument
du huitieme ficele avant
J.
C. On y voyoit repréfen–
tés les éveoemens les plus célebres de I'hinoire des1tems
héroYques, la eélébration des jeux funebres de Pelias ,
plufieurs expéditions militaires, des combats,
&
m eme
eu un endroit deux armées
c:o
préfe.nce: daos toutes ces
oecafions, les principaux héros étoieot montés fur des
char-s
a
del)x
011
¡¡ quatre chevaus , mais on n'y voyoie
poio] de cavaliers ; doi t-on ce,nclure qu'il
n'y
en avoie
point de ce que Fauranias o'en parle pas? mais fon filen–
ce ne prpuve rien ici: au contraire, l'expremon qu'i[
emplo~e
donneroít lieu de eroire qu'il en avoit. Eo dé–
erivan deux 'arm ées repréfenrées fur ce cofrre, il die
que
I'ou
y
voyoit des cavaliers montés fur des chars
CPauc' /.
V.).
Ce u'en
poinr-I~
affirmcr qu'il n'y
en
avoit poin! de montés fur des chevaux, ear il ne dit pas
q.u'i1s
fu/Tent . tous fur des chars: d'ailleurs les chefs ,
dans les rems héroYques "combanatlt pour l'ordioaire
fur des ehars,
il
fe ourroit fon bien que le feulpteur,
qui ne s"attachoit qo'¡¡ faire connoi rre ces <;!lefs
&
par
leur portr.¡¡it
&
par ,eur nom , n'ait repréfeoté 'lu'eux,
pour ne pas jerler trop de onfufion dans,fes bas-reliets
en y ajoatant un grand nombre de figures d' ommes
a
che val. Cetre rairoo• •
ell
d'autapI plus plauoble, que
daos le tcms
Olí
ce cofree
a
été fait il y avoit, de I'a–
veu de M . .Freret, au moins
2)0
ans que
I, .,¡r'¡tation
étoit coonue d,s G recs. '
Sur le maffi{ qui fo utenejt la (lame d' Apolfon dani
le temple d' Aryclé, Can or
&
PolJus étoient repréfen–
tés
a
cheval
'C
Pau!'. /.
l/l.),
de meme que leurs fils
Ana. ias
&
Mllallnoüs. Paufanias rappone encore qu'
on
voyoir
iI
Argos C
Ijh.
l/ ,)
dans le tems des Dio–
fcures, les natues de Cat10r
&
Pollus, eell es de
Ph~be
&
[lúra leurs femmes,
&
celles de lell(S ti ls Anaxias
&
MnaJinoüs,
&
que ces- natueS étoiem d'c;bene, ¡¡ I'exec–
ption de quelques parties des chevau".
11 Y
avoit
ii
0-
lympie CPaue. ' /. (/. ) un grouppe de deux figures repré–
(~tant
le combat d'Hercule contr,e une amaZ!lOe
¡¡
che–
vai; les m¿mes Cafl:or
&
Pollux étoient repréfenrés
a
Arhenes debour,
&
leurs tils
a
cheval
C
Pauf.
'l. 11.).
M. Freret qu'i rapporte toUS c,es monumens,
&
que!–
ques autres d'apres
Pauf~nias,
étale upe érud ition im–
menJe pour mOQtrer que les plus ancieos .ront ponérieurs
a
l'érablilfel1).~nt
de la courre des ¡¡he.vaux aux jJ;ux 0-
Iympiques. Quand 00 en conv iendrolt avec lui, on n'en
feroit pas moins auto rfé
ir
craire que la plupart de ces
monumens n'ont éré faits que pour en remplacer d'au–
rres que la longueur du tems ou les fureurs de la guer–
re avoien! détruits;
&
que les fculpteurs fe font exa–
étement conformés
11
la maniere dinínaive dom les hé–
ros avoiem été repréfenrés <jans les anciens m onumens ,
de me me qu'¡¡ ce que la tradition en rapportoit.
La
pra–
tique cQnnante de toutes les nations
&
dé tous les tems ,
donne
ii
ceue conjeaure beaucoup de vrai/Temblance.
Q.uoique toUS les monumens de la Grece fe foieor
accordés
a
repréfenter fes Tyndarides
Ce)
a
cheval; quoi–
qu'un fait remarquable, arrívé pendant la troilÍeme guer–
re de Melfen'e
Cf),
prouve' manifellemeot l'accord de
la
dé Socrate. Quinfilien dit
q
u' on lui donnoit le feeond
rang apres Homere ; Adrien le menoit au-deíTus d' Ho–
mere meme.
_Ce)
L es Romains repréfentoient les Tyr¡darides
a
cheval .
Denys d'HaliearnaJTe,
li'!J.
VI,
dit que le jonr de la ba–
t.ille dll lac Rhégllle, l'an de Rome
258 '
&
494
avant
J.
c.
on avoit vl1 deux jeuoes hommes
a
cheval d'une
raille plus qu'humaine qui chargcrent
a
la
tete des Romains
l. cav.llerie latine ,
&
la mirent en dérollte , L e meme
jour ils fure{lt vus a Rome dans la place publique , an–
noneerenr la uouvelle de la viéloi!'e ,
&
difparment aulli–
toc.
(f)
Pendant que les Lacédémoniens eélébroient la fete des
diofemes , deux jeuoes meíTéniens revetus de c.faques de
pourpre, la tete eOllverte de toques femblables
a
celles
que 1'on donnoit " ces dieux ,
&
montés fur les plus beaux:
ehcvaux qu'ils purent tronver, fe rendirent au lieu 011 les
Lacédémoniens éroient aíTemblés pour le facrifiee. On les
prit d'abord pour les dienx memes donr on eélébl'Oit la
fete,
&
1'on fe prol!erna
dev.nteux: mais les deux mef–
féniens l'rofitant de 1'erreur, fe jetterenr au milicu des La-
cé-