ERA
le nom
d'/rable
J
fuere .
Sa tige e(l tres·droite
&
fort
meoue, fon écorce e(l eendrée ; les boutons des jeu–
ne braoches Cont d'une eOLlleur tres-bru ne peodant I'hy–
,ver: fa fellÍlle a beaucoup de reffembl3nce avee ee lle
d e
l'/rable plane
ordin~ire ,
mais elle ell plus graode,
plus m ince ,
&
d'un verd plus pa:le,
te~ant
du jaun3-
!re eo·dellus, mais un peu blcuft tre en-defrous. S oo, ae–
eroílrement ell beaueor,p plus lent que cel ul de
l / ra–
bie plane
doot
00
a parlé
i
il étend bien moios fes
branches,
&
il oe fait qLl'une petite téte:
il
donne de
la verdure' de . tres-bono e heure al! printems,
&
avaot
tous les autres
¿rabies .
Cet arbre eft eneore fort rare
eo Fraoce; mais il y en a plulieurs plaots dans les
ja:–
dins de M. de Buffon
a
Montbard en Bourgogoe, qUI,
quoiqu'jgés de dix aos , n'oO{ encare donoé oi Beur
n i graine . Cet arbre
eft
tres· robulle, il foOtient les '
grandes cbalems ' aum -bien que les longues féehereffes;
ji réli lle
a'
l'cITor! des vents impérueux
&
a
la rigueur
des grands hyvers ,
& il
prend plus d'aceroiffement daos
un terrain fec
&
élevé, que dans les bonnes terres de
v allée . On prétcnd que les habitans de la V irginie
fon t de bón fu cre,
&
en .grande quaotité , avee la fe"–
ve qLl'il1 tirent de cet arbre par incilion . .
L '
/ rable Mane:
arbre de moyenne grandeur, origi–
na're de l'Amérique feptentrionale, fur-tout de la V iro '
Woie, 011
il
ell plus eommun qu'ailleurs. 11 fait une
belle tige droite: fOil éeore<: fur le vieux bois ell plus
blanehe que eeile d'aucune efpece
d'érable;
m ais eelle
des jeLlnes rameaux eft rougea tre, ainli que les bou–
tons, pendaot I'hyver : fes ·-feuilles d'un verd brillant
en-deffus ,
&
argemin
en-d~ffous,
fol1t une des grandes
beautés de eet arbre; elles deviennent rougefttres avant
lem eh,O,c en au toinne. D es le mois de Janv ier, dans
les hyvers peu rigooreux , il eommenee
a
donner les
flems rougea tres qui durent plus d'un mois,
&
qui
follt arrez apparentes ' pour faire un afpdl: agréable dans
une telle fai Con: les graines qui fuceedent,
&
qui Cont
de la meme eouleur , iont ' durer le meme agrémenr
pou r autallt de tem : peu apres ces graines Ce trouvenl
en maturi,é ,
a
moins que les ft eurs n'ayent é,é fiétries
par les gelées du printems, q¡¡i
gfttC~1
li .Couvent !es
graines eo 130urgogoe , que des arbres de vlOgt ans n en
ont poi
O!
eneore rapporté. Cet arbre exige plus de
ehoix fur la qualité du fol, que les autres eCpeces d'é·
rabi,;
il
perd de Ca beauté dans les terrains fees , éle–
vés
&
fuperficiels: ce n'ell pas qu'il n'y gromlle
&
qu'il u'y preune de I'élevation autant que les autres ar–
bres de Con genre; mais
il
n'y don ne que de petites
feu illes qui font peu d'ombrage ,
&
qui tombent de boo–
n e heure, fouvenl m eme des le eommeoeem enr du
m ois de S eptembre dans les années trop feches. 11
faut dooe
a
I'érabl, blane
une bonne ' terre, quelque
culture
&
de l'humidité, pour l'amener
a
Ca perfeél:ion;
du reile
il
ne dégénere pas des efpeees qui préeedeor.,
pour la vhell"e de I'aecroiffement
&
les autres bonnes
quali,és qu 'on leur a attribuées.
L 'érable blane
a
grandes fiertrs:
arbres de moyenoe
grandeur, que I'on nomme eommuoémeol eo Angle-
. terre
l'
é~abl,
de C harles /-Vager
,
p.arce que c'.eft eet
amira l qui l'a fait venir d'Amérique; mais cel arbre
n'eft poin t eneore parvenu en Franee. 11 a beaueoup
de reffemblanee aveé le préeédent, dont il ne diffe re
que par une beauté qu'il a de plus. Ce
10ne
fe s Reurs
de eouleur écirlate, qui, au rapport de M . Miller ,
forment 'de tres-grandes grappcs, dont les plus jeunes
branches font
f1
bieo garnies, qu' ií une petite dillanee
I'arbre en paro;t tout eouvert; ce qui ell caufe que
I'on ne fait plus taot de eas de re Cpeee précédeme, qui
a mOllls d'agrément. C'ell tout ce qu'a dit réccmmenr
M . M 'ill"', de ce bel arbre, qui a4roil bien mérité que/–
que détail de plus.
L'érable
J
¡,,,il/e de frene;
grand arbre qui oous eft
aulli venu de la V irginie 011
il
erolt eommunément,
&
011
ji
deviem un des plus gros arbres. Sa tige ell
droite. Son éeorce ell cend¡ée fur le vieux bois,
&
verte Cur les jeunes branches. Sa feuille eft différente
de eelle de toute les autres eCpeees
d'érables;
elle ell
eompaCée de trois
&
le plus fouv ent de cioq lobes 011
petites feuilles , teoam
¡¡
uoe m eme queue
&
irrégul ie–
rement échancrées :
~e
qui a. fait donner
a
eet arbre le
nom d'
,rabie
J
¡euille de ¡ réne,
quoique eetre relfem–
blaoee Coit fOf! imparfaite . Ses Oeurs , d'une cou leur
herbaeée qui u'a nulle belle apparence, viennenl en
)oogues grappes pendantes
&
applaties. Les graiues qn'
elles produiCent Cooi plates auflí, to ujours jurnclles,
&
reeourbées en-dedans . C et arbre mérite qu'on s'attaehe
~
le multiplier; on pent en tirer de l'agrément par rap'
ERA-
por!'
a
fon beau feuillage qui ell a'un verd tendre,
&
dont l'aCpeél: a l'air étranger .
11
réumt dans ¡ous les
terreins;
il
réCllle
a
I'intem p'érie des différentes CaiCons
dans
.ce
climat. Son aecroillement cft tres-prOmPI,
&
fa multiplieation des plus faeites. L e plus conrl procé–
dé pour y par venir , e'.eft d'en faire des boutures doot
le Cueces n'ell jamais équivoque,
&
conduit d'ordillai-
. re
a
les voir s'élever JuCq u"
Cept piés en deu" aos;
meme dans un terrein leger
&
fee, pOurVll qu'on leur
falre de l'ombre: 11 feroit avantageux de multiplier cet
arbre par l'utilité que l'on pourroit retirer de Con bois,
qui di d'aulIi bonne qualité que eelui·des aurres eCpeces
d'érablrs . .
L'érable
ti
¡mille ronde
ou
ropale;
iI
croit naturel–
lement dans les pays méridiollaux de l'Europe, fur-tou!
en !talie
&
particulierem<nt aux el\VirODS de R.ome,
011
il
ell l'un des plus grands arbres de ce eanton-Il,
&
011 on lui donne le ' nom
d'opale.
Cet arbre ell
a
peióe eonou en Franee;
il
eft meme' tres-rare en An–
g leterre, quoique affez robulle pour le plein air, Mais
eomme M. M iller aCsOre que l'on fait eas de I'opale
c~
ltalie
a
eaufe d.e la beauté de fon feuill age , qui
falCant beaueóup d'ombre engage
a
le planter le long
des graods chemins
&
proehe des maiCons de plaiCan–
ce , il faut eCpérer que le goOt qui regoe pour l'agricul–
ture , portera les amateurs
a
faire venir des graines de eel
arbre pour le multip lier.
L'¡rabie eommun,
pu
le petit ¡rabie;
arb!e tres-eom–
muo en Europe, taot6t petit , taiHllt élevé, felon fa
poCldon, ou fuivant la qualité du Col. Comme il erolt
volontiers dans les mauvais terreins, on ne le voit or–
dinairement qu'en fous·ordre
&
.de la forme ' d'un ar–
'brill"eall dans les haies, les buiffons,
&
les plaees vagues;
mais s'il fe trouve en boooe terre
&
qu'on lui laille
preodre fon aeeraiffemcnl parmi 'les autres grands arbres
des forets,
il
s'éleve
&
grom t avee le tems juCqu'au
poinl, que j'ai VII de ces
¡rabies
qui avoient plus de
cinquante piés de haut,
&
juCqu'a Cepl ou huit piés de
pourtour. Cet arbre fait de lui-meme une tige droite;
&
CI
on le voi! fouvent tortl>
&
rabatiu, c'eft parce qu'
il aura été endommagé par le bétail, ou dégradé par
d'autres atteintes . Son .écorce ell brute, ridée,
&
fort
inégale, meme fur les . jeunes branehes; bien différetÍt
en cela des autres eCpeees
d'érables,
qui tous onl l'é–
coree tres-unie. Sa feuille ell petite , d'un verd pa–
le,
&
déeoupée e'n cioq parties principales . Ses
fleur~
verdatres
&
de peu d'apparenee, viennent en bouquet.
Ses graines font j umelles, plates, allées,
&
plus pelites
que eelles des grands
/rables.
Cet arbre ell tres-robulle;
il eroit promptemeot, il Ce pla;t dans tous les terreins,
&
par préféreoee dans eeux qui Cont fablonneux, éle–
vés,
&
Cuperficiels;
iI
fe multiplie aifément,
&
meme
par la limpie voie des boutures; il réum t tres-bien
¡¡
la
tranCplaotatioo: 00 peut l'employer de toute hauteur,
fans qu'iJ ·faille rctraneher beageoup de branehes.
011
eo fail uCage dans les jardins, pour former des paliffa–
des
&
d'autres embelliffemens de eette eCpeee; m ais le
eas que I'an fai t aujourd'hui de ce! arbre, n'ell pas fon–
dé fur les feules bonDes qualités que I'on vient de rap–
porter,
il
ell d'une rellouree infinie pour fuppléer a la
eharmille par-tout 011 elle refuCe de venir, foit
a
eaufe
de la mauvaiCe qualité du terrein, 0\1 par le . défaut d'air
fuffifant. Le petit
érable
a le m érite ' fingulier de eroi–
tre avee fueces daus lcs terres uCées
&
défeél:ueufes,
&
il
réu mt également dans les endroits trop refferrés
&
a
1
'ombre,
&
Cous
l~
dégouttemeot des autres arbres. Soo
bois en. blane
&
veiné, alTez dt¡r quoique leger,
&
d'uo
grain fin
&
fec; il eft bon 11 br,'lIer, tri:s-propre aux ou–
vrages du tour,
&
fort utile
¡¡
d'ªutres petits uCages.
L'érable de MO/1tp,IIier;
petil arbre qui vient natu–
rel1ement dans les provinees méridionales de ce royan–
me, fur-.tout aux enviroos de Montpellier 011 il ell eom–
lIlun. Cet arbre peut etre comparé
a
1'/rable
commun
pom le volume; il fait quelquefois un affez bel arbre .
J'en ni va qui s'étoiem élevés
a
plus de' treote piés ,
&
qui en avoient quatre de pourtocr; mais plus ordi–
nairemellt
il
n'a pas moitié de ce volume, fUf-tOUt lorr–
qu'il n'a pas été cultivé . 11 ne erolt pas
fi
vi te ni
Ii
drait que le petit
/rab le.
La couleur de fon éeorce e(l:
d'un brun roullfttre. Sa feuille eft petite, liffe, ferme,
&
déeoupée en trois parties qui font égales
&
fans den–
telures: elle ell d'un verd brun
&
brillant en-deffus,
&
~'un
petit 'blaoe bleuatre en-defftlus . Ses Beurs .difpo–
fées en bouquet, font jaunatres
&
a(fez apparemes . Ses
graines fOil t petites, rondes, ailées,
&
elles viennent par
paires; on pourroit faire ufage
~e ~et
arbre pour I'or–
nemenl d'un jardin, 011 il feroit plus propre que le petit
Ira-