ERA
bre en Amérique, . 11 el! peu d'arbrés qui rnrrel'nblen·t
~o laot
de
variélé, d'agrémem
&
d'Ulilité que ceox-ci ,
<loi croirrent avee plus de viterr.
&
d'uniformilé, qui
s'accommodem mie ux des plos mau vaires expofition s ,
&
qui exigeot moins de Coins
&
d'e culture; qui r¿fi –
Ilerlt
mieox
i\
lOutes le s imempéries des CaiCons,
&
que
I'on pllirre pour la plGpart muldplitr avec plus de faci–
lité.
Tomes les eCpeces
d'/robles
que I'on connolt , Cem–
blent faites ' pour la température de ce climat; elles y
réllm rrent :\ Couhait; elles
s'y
f"utie nnen t eontre quan –
tité d'obnac\es qoi arreteot beaocoop d'aotres arbres,
&
elles rempliffent 10Ut ce qu'on en peot auendrc . D ans
les terres Ceehes
&
legcres, dans les
Iien~
élev és
&
a–
rides, dans les terrains les plos Cuperficiels , on voit les
irabl,'}
proGter, gromr
&
s'élever aom-bien que s'as
étoient dam les meilleores terres de vallée, Les diffé–
remes eCpeces de cel arbre offrent
i\
pllllieu,s égards one
variélé dan! un pe ut tirer grand parti poor l'embell iC–
[ement des jardins:
la
verdore de leu r
feoill~ge
fait au –
tant de ditl'érenres Iluances qn'jJ ya d'erpeces
d'/r'ables;
la
forme
&
la lar.geur des reo
iII
es varieot égalemen.t ;
elles paroifient de bonne heore au pril1lems,
&
ne tom–
bent qoe fort tard en aU1Omne: il
y
a aum ' qoclqoes
cCpeces qui don\leot des fleurs d'une n/le'/. belle apparen–
ce. On peot dillingoer les différentes eCpeces
d'/rables,
en
gr~nds
&
en pelils· nrbres . L es grands
érab/u
for–
ment de beUes tiges hien dro;tes; ils onl l'c'eoree unié
&
la feoille fort grande : on peot les préférer a bcau–
coup d'aulres arbres poor faire des avenues , des bo–
[qoets,
&
du eouvert. Les petils
' Mbles
ont un ac- '
croiU"ement plos lent,
le
bois plos men u,
&
la feuille '
pios petite: i1s COnt
Ires·propre~
a
forme r des
p~li(fades
&
des haies
11
hauleur d'appo i;
a
qooi ils eonviennent
[ouvent d'autant mieux. qo'ils ont le mérite fingolior
de croltre
a
I'ombre
&
Caos les aotre's arbres .
Voici les dirférentes efpeces d'
/rables
les plos. con –
nues juequ'a préCenl.
V /rabl,jyeomor<
, grand:arbre qoi croolt nnturelle–
m ent dans quelqoes forels de l'Eorope
&
de l'Amé–
fiqoe Ceptenlrionale,
&
plul ordinairemenl dans les pays
de mootagnes, Sa lige en fort droite , Con éeoree en
unie
&
roullarr. : Ca feoiUe dt large, Iirre , décoopée eo
dn'q 'parties princípales , d'un verd-brun en·derrus,
&
blaocharre en-deaous: Ces fleurs vieonent en grappes lon–
gucs
&
pendames; elles
Cont
d'une eouleur herbacée,
qoi ,n'a nolle belle apparencc : la graine qoi en
¡¡co–
v ient en a-peu-pr!:s de la .forme d'un pepin d'orange;
el le en renttrmée dans one dduble écaiUe , qui en ter–
m iné. par une alle legere, Cet arbre en tres-propre
a
faire des allées
&
du cou vett Cur les lieux élevés
&
dans
I~s
plus maovais terrain,;
iI
s'}' Coadem eon"e
les grandes chaleors
&
les longoes Céchererres , méme
daos les provinces méridionales de ce royaume, ou I'on
n'a pas eu de meilleo,e relfou rce <¡ue de reeoorir au
fyeomor<
pour remplacer avec Cocees différcntes eCpeees
d'amres arbres qoi avoient péri CoeccfUvement daos une
panie du eours d' Aix en Provence,
Coi~
a
eaoCe de la
grande chaleur de ce climat, Coit par rapport
11
la mau–
vaiCe qoalité do
Cql.
Cet arbre réom l égalemenl dans
les boones terres de la plaille
&
Cur les eroupes del
momagnes expoCées ao nord ;
iJ
ne redome aocune mao ·
vaifi:: qualilé de I:air . M. M iller afsare que le
!yeomo–
re
coa ient mieux qu'aucun amre arbre les vapeurs de
. la mer . Mais 00 aotre avantage partieolier a eet
~r
bre, c'ea qu'i1 réfifle parfaitement
a
la continuité
&
a
la vielence des vems; c!oCont qoe pour
Ce
garantir de
leor impétouJilé,
&
défendre a cet égard les bft timens,
les plantaríans
&
tout efpaee qoe l' 00 veut abriler,
c'ea eet arbre que l'on doit y employer par préféren,
ce . Le
!yeorAore
devieo~
en pe6 de tems un gros
&
grand arbre; il Ce gamil d'uo feuillage épais , qui don–
ne beaocoup d'ombre
&
de fraich eur: il efl Ji robulle ,
qoe les hy vers les plus rigooreux de ce climat ne lui
portent aueon préjudice , méme dans Ca premiere
j.cu–nerre,
&
qu'j\ Coutient le froid e1.cemf qui
le
fait dans
le Canada , ou cel arbre en fort commun,
&
ou I'on eo
lire la Ceve par incifion, dont on fail de bOIl Cu cre. ,
Le bois du
fJeomore,
en
Cee,
leger,
Conore,
brilIam ,
&
d'une 'loa lité fort approchante de
c~lIe
do bois de
helrc:
il
,,'e1t
pas fujet
a
Ce !Ourmenter,
a
Ce déJetter
ni
a
fe fendre; on I'employe aox petits oovrages des
Tou~neors,
Meooifiers, Sculpteors, Armoriers, Ebé–
nines
&
Lurhiers. 11 ea propre aox mi:mes oCages qoe
le bnis du tilleol
&
du helre: c' ea le meilleor de tous
les bois blancs. On peol multiplier cet arbre de grai–
De,
de branehes couchées, 00 par le moyen de la gref-
Tome
V ,
ERA
763
fe, for les autres
lrobles,
&
méme. en planlant les ra
cines qo'on auroil retranehées d'on trone d'oll
(yeomo–
re,
Mais
cet
arbre a quelques pedts Mfau ts; Ces tc uil–
les COllt d'un verd trop brun,
&
elles
Con l
COJeues
a
étre gatées par les inCeéles. 11 en vrai qoe Ca verdu–
re en fort brone,
&
mEmc encore plus foncée 10rC–
que I'arbre commellce
a
pOl1rrer; ce qui étan t eo tic- .
remenl opporé nu verd nairrant
&
tcn dre de preCque
tOaS les nutres arbres ,
c'ea
un contralle de verdure don l
011 poorra li cer parti. 011 eonvient aum que les hall–
oetons attaquent la oven! les feuilles du
heomore;
mais
ils
lIe
I'endommagcil t pas arre'/., pour qoe l'arbre faITe
un arpeél de fag réable.
L'éroble-b,omore pana,hé:
c'ea une variécé de I'e–
Cpece préeédctl te , don t cet arbre ne differe que par la
cooleur de Ces feoilles, qui font plos 00 moins bigar–
rées de jaone
&
de verd,
&
qui f6nt un agrément
fingulier , On Cail qoe ce Loelange de cooleor. qoi n'ert
qo'oo acciden! oecafionné par la foibltrre ou la mala–
die de I'arbre, ou par la maovaiCe qoalité du terrain,
ne
Ce
Co(lIient dans la pl6pnrt des aotres arbres pana–
chés, qu'en les multiplianl p.1r 13 greRe , 00 en coo–
chant leurs branches ,
& .
nul1ement eo Cemalll leues
graioes , attendo qoe les plantes qui . en naillenl, ren–
trent dans l'état nattHel , Mais. il en efl aotrement du
!yeomore papaché,
dont on peut eonCerver la divcrfité
de cooleo r , non-Ceulement en couchant
Ce<
branches ou
en le grclf.,nt Cur le
bcomure
ordinaire , mais encore
en Cemanl Ca graioe, qoi prod.oit des plants dont la pla-
part Cont panaehés.
.
V /rabie plane,
grand arbre qoi fait une belle
li~1!
tr es-droite, dont I'écoree ca lirre
&
blallehatre. Sa
feo ille a beaocoup de reffemblaoee avee eclle do plata–
ne, ce qui lui a fait donner le oom
d'¡rable ptane:
mai~
elle o'en ni
fi
grande ni fi épairre, ni d'on verd
lí
teod~e
que celle do pl atane. Ses fleu rs vienncn! eo
booque(~
de eouleur jauoe, qoi ont quelqu'apparenee ;
elles commencent
~
paroitre avant les feoilles,
11
la fin
d' Avril. La graine qui en provient ea pia!e
&
l<fIni–
oée par une alle, comme eelle du Cycomore . Apres
le platane, c'en 1'011
~es
plos beaux arbres qoe I'Qn
poirre emp loyer poor l'embellirrement des Jardins;
iI
a
toutes les bonnes qoalités do rycomore, avee l.equel il
a tan! d'analogie
&
de rerremblance. qu'on peot fai re
a
I'érable plane
I'application de toUI ce que I'on vient
de dire do Cyeomore; mais il n'a pas, comme celui–
ci , le Mfaol d'avoir des feoilles d'un verd trop rem–
brooi , ni
d'~tre
COJet aox anaques de quelqucs inCcéles ,
qoi 80 contraire ne pOrl ent aocune atteinre aOl< feuil–
les de
I' /rab l, plane,
dOIH la vCfdore tendre
&
agréa –
ble Ce CoOdem avec égalité pendant route la belle Cai–
Con .
&
ne pall"c qoe fon tard en auromne, Son feuil–
lago étnnt encore plus fourni qoe eelui du Cycomqre,
il faii on meill"u r cooverl,
&
de plos belles allées en
pal irrade fur tige, poor leCqoelles
I'érable plane
(·fl des
plus convcoables; mais il faut donner
á
ces arbres un
quart de dinanee moins qu'aox tilleuls, paree qoe cet–
te eCpece
d'/rable
prend plos de hauteor qoe d'ex ten–
lían. Cet arbre crolt encare plus promptemetlt que le
Cyeomore; j.'ai va Couvem des plants venus de Cemen-
en terrain ree, s'élever juCqu'a doo'I.C piés en Irois
ans, L es Auglois lui donnent
I~
oom
d'irable d'e Nor–
wege ,
parce que vraiflemblablement
iI
leor en venu de
ce pays-Ia, ou il
ca
fort commun, Mais comme la
plOpan des
Jardinie.rsde Paris,
&
ceux des , provinces
a
plus for l rairon, confondcnl cel aebre avee le Cyco–
more, il ea a-propos de rapporter ici quelqoes cam–
éteres apparens , qui puiaent les faire diainguer I'on de
I'autre .
L'i rable plane
a I'écorce blanehatre Cor le
vitul< bois, les boulons roogel tres penda
lit
\,hjÍver, la
feuille plale, mince,
&
d'un verd tendre ; Ics fleu rs
jaunes, diCpofées en bouquels relevés,
&
la graine ap–
platie : le
Cycomore
au cumraire a la tige plus grof–
Ce , la
t~te
plus élendoe , l'éeorce rouCSa tre, les bou–
tons jaunes en hyver , la feuille plus épairre , plos bru–
ne,
&
on peu rcpliée en-derrus ; les !leurs d'on petit
jauue verdatre , bien moios apparentes, difpofées en grnp–
pes pendamos ,
&
fa graine en ronde.
V /rabie plane, pana,h,:
c'ea une variété de l'eCpe–
ce <¡ui précede,
&
11
laq~elle
on peut appliqoer ce qoi
a été dit plus haut du ¡yeomore panaché .
fi
ce n'ert
pourram qu'il n'ea pas encore certain qu'en Cemant les
graincs de
c~loi-ci,
on doive s'atrendre que les nouveaux
plants cooCerveront la meme variélé.
L e
peti: ¿ra/;le plane,
ou
I',rable
a
fltere:
arbre de
moyenne grandeur , qui croit natorellement d3 ns 1:1
Vir~inie,
ou
iI
ea tart comtnun.
&
011 on lui donn.e
D d d d d
l<
I~
..