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760

EQU '

fe ehargerent plus que du foin de nou rrir des chevaux

durant la pais, qu'ils confioient pendant la guerre

(a )

a

tour ce qu'il y avoi!

a

Sparte d'hommes peu vigou.

reux

&

peu braves. M. F<eret confond en ce! endroit

I'ordre des tems. A la b:itaille de L eué1:res , dit- il, la

cavalerie lacédemonienne étoit eneore tres-mauvai fe , fe–

I" n Xénophon; elle ne

eommen~a

a

devenir bonne qu'

apres avoir été

m ~lée

avec

la

cavalerie étrangere, ce

qui arriva au tems d' Agélilaüs: ce prince étant palfé

dans l' Afie mineure, leva parmi les Grecs afiatiques

un eorps de

1500

chevaux, avec lefquels il repafTa dans

la

Grece,

&

qui rendit de grands fer vices aUN Lacé–

demolíiens .

Agéfilaüs a!!.oit fait tout cela avant la bataille de Leu–

élres. La fuite des évencmens

'ell

tOlalemen! interver–

t ic dans ces réftexions de

M .

Frere!. Il fuit de celle

explication, qu'encore qu e les cavaliers fpartialcs n'a–

yen! pas lOai ours comballu

ii

cheval, il ne lailfoit pas

d'y avoir touj ours de la caval érie

a

Sparte, mais

a

la

vérité tres-mauvaifc: on le voit fur-tout dans I'hilloire

des gberres de Melfene . Paufan ias,

l. IV.

11

ell a-propos de remarqu er que Strabon, fur le–

que!

M.

F reret s'appu ye en cet endroit, prouve con–

tre lui . Lorfque cet au teu r dit (Slrabon,

l. X.)

que

les hommes choitis , que l'o n nommoit

a

S parte

la

eavalien,

fervoien!

ii

pié; il ajoOte qu' ils le faifoiem

a

la dilféren ce de ceux de l'lle de Crete: ces derniers

combanoien t donc

a

che val . Or Lycurgue nvoit pui_·

fé dans l'lIe de Crete la plupart de fes lois , par eon–

féquem

l'

ufage de la ca \'alétie avoit précédé dans la

Grece le [ems ou ce lcígislateu r a

~cu.

S'il eH vrai ,qu'nu commeocement des guerres de Mef–

fene les peuples du Péloponnefe fulfent tres-peu habi les

dans l'art de monter

a

cheval

(b) ,

il l'cll eocore da–

vaotage qu'ils ne fe fe rvoien t point de chars; on o'en

voit pas un feul dans leurs armées , quoiqu' i1 y d lt de

la

cavalerie .

Il

ell bren lingulier que ces Grecs, qui,

dans les tems héroi"ques n'avoieot combanu que mon–

tés fur des chars, q ui eocore alors fe faifoient gloire de

rco'lpo rter dans les jeux publics le prix

a

la cour("e des

chars, ayeot cefTé néanmoins tout-a-coup d'en faire u–

fage

a

la guerre, qu'on n'en voy e plus dans leurs ar–

m ées,

&

qu'ils o'ayen!: oommencé d'en avoir que plu–

{¡eurs liec1es apres,

lorf~e

les généraux d' Alexandre

fe furen! parlagé.s l'empire que ce grand prince avoit

conquis fur D arius .

Une chofe étonnante dans le fylleme de

M.

Freret,

c'ell qu'

il

fuppofe nécelfairement que l'ufage des chars

a été connu des Gre€s avant celui de

l'/quita/ion .

La

m arche de la N atllr.e q ui nous conduit ordioairement

du limpie au compofé , fe trouve ici !Otalement reu–

verfée , quoi qu'en ait di! Lucrecc dans les vers Cui–

vans .

Et

pri", ejl

re'pertttm

in equi eOlllfeendere

cofta"

Et moderarier

hWle

f'''!no , dextrtlque vig<re,

Q:tam hijllgo Cflrru bdli tentare 'pericia.

Lucr.

l.

V.

Ce poete avoit faieon de regarder l'3rt de conduire

uo char anclé de plufiet¡rs chevaux , cQmrr¡e quelque

ehofe de plus combiné, que ceJui de monter

&

coo–

duire

feul cheval. Mais M . Freret {(,atient que ce–

Ja

ell faux,

&

que la fa<;on la plus limpie

&

la plus

aifée de faire ufage des chevaux , celle. paf ou 1'011

:i

dil commencer, a été de les anacher

11

des fardeaux,

&

de les leur faire tirer aprcs eux: " Par-lii, dit-il ,

" la fou gue du cheval le plus impé[ueux eH arretée,

ou <ju moins diminuée . .. . .. . " . Le u allleau

a da etre la plus ancienne de tOUles les voi tures; ce

" tr ainea u nyant été pofé enfuite fur des rou,leaux , qui

fOIl! devenus des roues 10rCqu' on les .. attachées

a

" ceae machine ,

~

'éleva peu-a -peu de terre,

&

a for-

(,¡)

Eqllos en;1/}. loc-upletiorcs alebnnt , cum vera in expeditio–

a.em tu.nd

,¡,m o./fot, 1Jcniebat is qui defignatlu erar-,

es

eqmtm

cr

arma ..

.

qt/:aliaclI1'l)que

a~cipiebal,

atqu.e ita

militabat.

Equ~s

¡nde milites corpor.ibus imbecilles, animi!qlfe languen–

tes s"'ponebant.

Xénoph. hiJt. greq. lib. VI.

(b)

L'ét"t de foibJeífe 011·fe trouvoi! alors toute la Grece

en général étoit une Iuite de l'irrnption des Doriens de

TJ¡eífalle , fous la conduite des Héraclides : cet é\'enement

arrivé tm flccle

apl'es

la

prife de Troy", jetta la Grece

d:ms un ét'!t de .barbarie

&

d'ignorance " peu-pres pareil,

dit M. Freret,

,t

celui oa rinvafion des Normands jetta

la

france fm

la

fin du neuvieme ¡¡ede . Cela \{ft cqr.fot-

,EQU

" mé des ehars 3nciens

a

deux ou

a

quatre roues . Quelle

combillaifon , quelle fuite d 'idées il faut CUPl'ofct dans

" les premiers hommes qui fe foO! ferv is dll chcval?

" Cet animal a donc été [fes-Iong-tems inutil e

a

l'hom–

" me , s'il a fallu, 3V:¡nt (ju'il le prlt

a

fon fer vice ,

" qu'il connilt I'art de faite des !iens , de fa<;onller le

" beis, d'en eonflruire des traioeau x? Mais pourquoi

" l1'a-t-il pCt meme fur le dos du cheval les fardeaux

" qu'il ne pouvoit porter

lui-m~rne?

Ne diroit-on pas

" que le oheval a

la

férocité du tigre

&

du lion,

&

qu'¡¡ ell le plus difficile des animaux, lui qu' Ol! a

" vil fans bride

&

faus mors obéir aveuglemeot

a

la

" voix -du numide

,,?

Mais pour sombattre un raifon–

nemeO! au

ffi

extraordinaire que celu; de

IVI.

Freret, i1

fulfit d' en appeller , l' expérienee connue des> ficcles

palfés

&

a

nos uCages préfens: on ne s'aviCe d'atteler

les chevaux

a

des cl\arrues,

¡¡

des charrcttes,

&e.

qu'

apres qu'í!s om élé domptés, montés,

&

accou!umés

avee l'homme; une méthode contraire mettroit en dan–

ger la vie du condué1:eur

&

eelle du eheva l. Mnis l'hi-

. lleire dépofe encore ici contre cet académicien : par le

petit nombre de chars que l'on compte dans les dénom–

bcemens qui paroifTelH les plus eHé1:s des armé.:s an–

ciennes ,

&

la grande quantité de cavalerie

(e),

il ell

aiCé de juger que eelle-ci a nécefTaj<ement précédé 'u–

fage des chars. Ce n'efl pas qu'on

nc

trOI\Ve fouvent

les chars en nombre égal,

&

mellle fupérieur

a

celui

des gens de cheval; mais on a lieu de foupc;or¡ner qu'a

cet égard il s'ell glilfé de la part des eopilles des er–

reurs dans les nombres . On en efl bientÓt convaincu,

quand on réfléchit fur I'impoffibilité de met!re en ba–

taille

&

de faire manceuv rer des viogt ou trente mille

chars

(d) :

00 obrerve d'ail'leurs, que bien loio de trou–

vet daos les tems m ieux conous cene quantité extraor.–

dinaire de chars , chez les peuples memes qui en

óllt

toajours fait le plus grand ufage ,

00

eo compte:i pei–

ne m ille dans les plus formid aelés armées qu'ils ayen t

m is fur pié.

(e)

Pou r terminer enli o ce! artide, je tire de M. Frerct

me me une preuve invincible (jue

l'¿quitatio,.

a dCt pré–

eéder datls la Greee l' ufage des chars.

Selon cet auteur, les chevaux étoient rares en ce

pays : on n' y en avoit jamais vtl de fauvages , ils a–

voient tous été amenés de dchor.s . Dans les anciens

I/octes

00

voit que

1

s chevaux étoiem c xtrcmement

chers,

&

que 10US eeux <fui avoient quelque célébri–

té étoient regardés comme un préCent de Neptune, ce

qui dans leur langage figuré fignifie qu' ils avoiem été

amenes par mer des cÓtes de la L ybie

&

de l'

~fri­

que.

Cela poCé, ect-il vraifTemblable que quelqu'un ait

tram–

porté de ces pays des chevaUI dans la Grece,

&

qu'

il n'ait

pa~

enfe gné

a

ceux qui les 3eheroient la ma–

niere la plus prompte, la plus utile, la plus géoérale

de s'en fervir?

11

ell incontellable que

j'''f"itaúon

é–

lóit connue en Afrique long-tems avan! la guerre de

Trc.ye

' . Par quelle raiCon les marchands en veud ant leurs

chevaux fort cher aux Grec , leur auroient-ils caché l'art

de les monter ? ou pourquoi , les Grccs fe feroient-ils

chargés de €hevaux

a

un pri¡ exccffif, fans apprendre

les aifférentes manieres de les conduire, de les manier,

&

d'en faire ufage?

M. Freret devoi¡, pour donner

a

fon fyfleme un air

de vérité, prOl1ver . ayant toute au tre choCe que l'art de

monter

a

cheval étoi t ignoFé dans tous les lieux d'ou

les Grecs ont pa tirer leurs premiers chevaux. Ne l'a–

yant pas fait , fa difiena¡ion malgré toute l'érudi tion \ju'

elle renferme, ne pourra jamais établir fon étrange pa–

radoxe ,

&

il ·demeurera pour conHan t que

I'éq,,;tation

a été pratiquée par les G rees long-tems avanr le fiége

de Troye.

Cee article eft

de

M.

D'A u

T H

VIL L

I! ,

eom,{¡mtlant de bataillon.

E

Q

01 T A T ION ,

( Medecine)

i<r7oeia..

;0'0'(:((1'111.,

é

4

'lui-

me

a

ce que rapporte Thucydide,

t¡",.

l.

il

fallut plufieurs

fieeles pour mettre les Grecs en état d·agir avee vigueur .

(e)

Lors du pllflitge de la mer Rouge les Egypriens ,¡voient

fix cents dlars & cinquante mille hornmes de cavalerie

&

Salomon fur dou'lc millé hommes de cavalerie a

voi~

quatone cents chars. En faif.1nt un calcul, on trollveroit

le

commandant .de dlaque efcadron fur un char..

(ti)

Glle,re ·des PhiJiftins contre les Ifraé(¡tes.

Jofepll(~,

t¡v.

V I.

chapo vi}.

(e) voye';"

I"expédition de Xerxes, '

&

le dénornbrement de

fon -armée,

t?"c,