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EPI

Celle accIamation paaa depuis dans

l'lpiehalame;

&

les pac tes en firent un vers intercalaire, ou une eCpece

de refrain ajuné

a

In meCure qu'ils avoient choifie : ainfi

ce qui éwit le principal devint comme I'acceífoire,

&

)'acclamation

d'hymen, o hyme,,¡,

amenée par illterval–

les égauK, ne Cervit plus que d'ornement

a

r¡pieha/a–

me,

ou plQt6t elle Cervit

a

marquer les vceux ,

&

les

~pplauditJemeos

des chceurs, lo rlque ce poeme eut pris

une forme régléee .

Stéfichore, qui floriífoit dans la xlij . olympiade, paífe

communément pour I'inventeur de

l'lpieha/ame;

mais

ron Cait qu'Héfiode s'éwit Mja exercé Cur ce m eme gen–

re,

&

qu'¡¡ avoit compoCé

I'¡pieha/ame

de Thétis

&

• de Pélée; ouvrage que nous avons perdu, mais dont

un aocieo Ccholiane oous a conCervé un fragment. Peut–

é tre que Stéfichore perftaioona ce gente de poéfie, en

y introduiCant la cithare

&

les chceurs .

Quoi qu'il en foit,

I'lpieha/ame

grec en un véritable

poeme, Cans eepeodant imiter aueune aaioo . Son but

en de

fair~

connoitre aux nouveau K époux le bonheur

de leur uOlon par les loüanges réciproques qu'on leur

donne,

&

par les avantages qu'oo leur annonce pour

ravenir. Le poete introduit des perConnages, qui Cont

ou les compagnes de l'époufe, comme daos Théocrite;

ou

le~

amis de I'époux , comme dans Apollon ius.

L 'épieha/ame

latin eut a-peu-pres la meme origine

que

l'épitha/ame

grec; comme celui-ci commen<;a par

J'acclamation

d'hymmle, I'épieba/ame

latin commenp

par I'acclamation de

'ra/affiuI:

on en fait l'occafion

&

¡'origine.

Parmi les Sabines qu'enleverent les R omains, il

Y

en eut une qui Ce faiCo it remarquer par Ca jeuneífe

&

par Ca beauté; fes raviífeurs craigllanl avec raiCon , dans

un tel defordre, qu'on oe leur arrachar uo butÍn fi pré–

cieuE, s'aviCer.ent de crier qu'ils la cooduiCoient

~

Ta–

lamus , jeone homme beao, bien-fail, vaillant, conli–

déré de lout le monde,

&

dont le nom feul imprima

lane de reCpea, que loin de Conger a la moindre vio–

lence, le people accompagna par honneur les raviOeurs,

en faiCant Cans cene retelllir ce

m~ me

nom de

'ra/affir<1 .

Un mariage que le haCard avoit

(i-bi~n

aOorti, ne pou–

voit maoqoer d'ctre heureu I; il

le

fut,

&

les R omains

employerent depuis dans leur acclamation nuptiale le

m ot

-r a/affi"l

,

comme pour Couhaiter aux nouveaux é–

pou x une Cemblable deninéc.

A cette acclamation, qui étoit enca re en uCage du

tems de Pompée,

&

done on voit des veniges au fie–

c1e meme de Sidonius ,

Ce

joignireot dans la foile les

vers feCcenniens; vers eKtremement gromers,

&

pleios

d'obCcén ilés .

L es Latins n'eureO[ point d'autres

épiehalamu

avaot

Camlle, qui prenanl Sapho pour modele, leur montra

de véritables poemes en ce genre,

&

CubnilOa I'acela–

m alion greque

d'hymenl e

~

I'acclamation latin e de

'ra–

¡"ffirl!.

11

perfeaionna ' aom les vers tefcenn iens ; mais,

eomme

iI

arrive d'ordioaire , s'il les rend it plus chanes

par I'exprefli on, i1s oe furent peut-etre que plus obfce–

nes par le fens .•

N a us en avons des exemples dans un

épieha/ame

de

ce poete

( Ipieha/. J u/.) ,

dans ulle petite piece qui

JlOUI en renée de I'empereur G allien,

&

d~ns

le

Cen–

t o"

d' AuCone principalement . S tace., qui a fle uri Cous

D omitieo , ne s'en permis daos

I'/pitha/ame

de V iolan–

tille

&

de S tella, aucune expremon peu meCurée . Clau–

d ico n'a pas lOujours été fi reten

U ,

iI

s'échappe d' une

maniere indéceme daos ce lui d'Honorius

&.

de M arie.

P our Sidonius, aum - bien que tous les m odernes ,

d ont les poéfies COnt lues des honnetes gens, comme

Buchanan parmi les. Ecoífois , Malherbe

&

quelques au–

Ires parmi nous , excepté S carron, ils Cont irréprocha–

bies

a

cel égard; fi pourtant I'o n excepte encare parm r

les Italiens le cavalier Marini , qui m ele Cans refpca

pour fes héros ,

a

des loüaoges quelquefois délicates,

des lrails tout-a-fait Iicentieux.

Il

femble que

l'lpitha/ame

admettant lOute la liberté

de la POélie, il ne peut etre aO ulen i

a

des préceptes ;

m ais commem arriver

a

la perfea ion de I'art, faos le

fecours de I'art m eme? A om Denys d'Halicarnaífe don–

nant aux oraleurs les regles de

l'lpitha/ame,

ne dit pas

qu'elles Coient inuliles ; il les renvoye m éme au x écrlts

d; Sapho . Rien n'en

fi

avantageux, en géoérnl, . que

d

étudler Its modeles , paree qu'ils renfermen: tou)ours

les préccptes,

&

qu'ils en momrent enca re la pratique .

~I

en vrai qu'¡¡ n'y a poiot de reg les particulieres pn:–

fertte~

pour le genre, pour le nombre , ni pour la dl–

fpofitlOo des vers propres

a

cet ouvrage; mais comme

le fUJet en tout_geore de poéúe en ce qu'il y

a

de prin-

'rome

f7.

,

EPI

697

dpal,

i1

Cemble que le poete doit cherchcr une fiaion

qu i Coit tout enfemble june, ingénieuCe, propre

&

coo–

venable aox perfonnes qui en Ceront l' objet ;

&

c' dl:

en choifiífant les circonnances particulieres, q ui ne Cont

jamais abfolu'ment les memes, que

I'¡piehalame

efl: fu –

fceptible de comes Cortes de diverfités .

Claud ien

&

Buchanam, Cans ctre en ¡tout

&

a

tous

égards de vrais modeles, ont rendu propres

a

leurs hé–

ros les

épieha/ama

qu'ils

DDUS

onl laiífés . Po ur le ca–

valier M arioi, loin qu'jJ Coit heureux dans le choix des

circonnances, 00 dans les tiaions qu' il ne coit qu' :l

lui-m~me,

on n'y !rouve preCque jamais 'oi COIl\'enancc

ni juneífe.

L'épieha/ame

qui

a

pour litre,

/el eravallx

d'H"cu/e,

&

pour objet un feigneur de ce nom, n'efl:

qu'une indécente

&

fro id e allunon au x lravaux de ce

dicu de la fable . D aos I'h ymenée OU il s'agit des na –

ces de Vincent Caralfe , c' en Silene qui chante tout

fimplement

I' épieha/ame

du berger Amynte . T elles Cont

ordinairement les tiaions de cet auteur: s'iI en a d'une

autre nature, iI les emprume de C laudien , de Sidonius

m eme; ou il les gi te par des deCcriptions

r.

longues

&

ti

fréquentes , qu'elles rebulenl l'eCprit,

&

font difpa–

roltre le fujet principal.

F"ye~

de &ee a" teur /'abo" dance ¡N ri/e ,

Et ne vous charg ez. poine d'un dltai/ inuti/e ,

dir un de nos meilleurs POetes ·dans une occafion tou–

le Cemblab le.

Parla ns a prérent des images OU des peintures qui

conviennent

il

ce genre de poeme .

L'lpieha/ame

érant

par loi-meme delliné

a

exprimer la joie,

11

en faire é–

e1ater les IranCports , on Cem qu' iI ne doit cmployer

que des images riantes ,

&

ne peindre que des ob)ets

agréables .

11

peut repréCenter I'Hymenée avec Con voi–

le

&

ron tlambeau ; V énus avec les graces, m elanr

:l

leurs danCel ingénues de rendres concerts ;

&

les

A~

mours cueillane des guirlandes pour les nouveau

x

é–

pOllX.

.

Mais- ramener dans un

Epilha/ame

le combat des

géans,

&

la fi n lragique des héroYnes fabuleu

Ces,

com–

me fair Sidonius , ou le repas de Thyefte,

&

la mort

de C érar, comme fait le cavalier Marini, c'en ( pour

le dire avec un ancien) ctre en fureur en chamant I'hy–

menée.

Pour les images ¡nMcentes, Oll qui r€voltent la mo–

deílie, quiconque en employe de ce caraa ere ne peche.

pas moins co ntre les regles de l' art en général, que

COlltre Ces vrais intérets. En elfet, li un d iCcours n' a

de véritable beauté qu' aotant qu' il eKprime une chofe

qui fail plaifir

a

voir ou a entendre, o u bien qu'¡¡ pré–

Cente un Cens hOnOele, comme Théophrane le Coiltiem ,

&

comme la raifon m eme le perruade, que doi! on

penCer

d~

ces Co rtes d'images? Et Ce les permem e daos

une matiere chafle par elle· meme, n'en-ce pas en quel–

que maniere imiter Aufone, qui pour avo ir traveni cn

poete Cans pudeur le plus Cage de to'Us les P oeteS '--n'a

pu trouver encare depuis tanl de fi ecles un Ceul apolo –

gifle?

Bien dilférem de cet écrivain, Théocrite n' olfre

a

I'erpril que des images agréable s; il ne repréfente que

des objets "racieu ! ,

&

avec des idées

&

des expremons

enchanterefres. T elle en fon

Ipitha/ame

d' Helene ,

chef.d'rr ovre en ce genre qu'on ne Cauroit trop loüer .

Apres avoir donné des couroooes de jacinthe aux

tilles de L acédémone qui chanlene l'hymenée, il leur

fair re lever en ces termes le bonheur de Ménélas.

V ous eres arriv é

a

Sparte fous des aufpices bien fa–

:: vorables : Ceul entre les

demi-die.uK

, vous devenez le

" gendre de Ju pirer, vo us épourez H é lene ! L es graces

I'accompagnent,

le~

amours Cont daos fes yeu x ; elle

" éroit l' ornement de Sparte, comme le cypres efl:

" I' honoeur des jardins " . Puis venanr

a

H éleoe rne–

;~e :

U

niquement occupées de vous , nous allo ns, di-

Ce~~-elles

, vous cueillir une guirlaode de 10lOs; no us

" la furpendrons

a

un plane ,

&

en votre honneur nous

:: }' repand rons des parfums . Sor

I'.éco~ce ~u

plane,

" on gravera ces mots :

honorez .mor, Je

fr<l1

I

arbre

d'

H l lene

".

S' adrcífanr enCu Ite aox deuK époux

1:

" Puifle Vénus , ajolitent-elles , vous inCp.irer une ar·deur

" rnutuelle

&

durable! puia e Lacone vous accorder u–

" nc heureoCe pofl érité ,

&

J

upiter \'ous donner des ri–

" chetlcs que vous tranfmettiez

a

vos deCceodans ,,!

" Ce pocme , au rene, a deuK parties qui Cont bien

m arquées ,

&

qui paroiífent eífentielles

a

lout

¡pilha/a–

me;

I'unc

q.ui

comprend les loüanges des nouveaUl é-

T

111

poux.